je crois aussi que tu fais l'amalgame entre la vie politique et la vie intellectuelle. ce qui est un peu naïf je trouve.
Si tu relis ce que j'ai écrit, tu verras que je n'ai jamais mélangé la vie intellectuelle et la vie politique.
oui c'est ce que j'essaie de te dire, sauf que ce n'est pas une démarche, nos pensées sont forcément cohérentes, c'est lorsque nos pensées se confrontent avec la conformité qu'elles deviennent incohérentes
Je ne comprends pas cette phrase. Rien ne te permet de dire que "nos pensées sont forcément cohérentes" car l'incohérence est le lot commun de toute pensée : la cohérence se construit dans la durée, par l'expérience et l'erreur, elle ne va jamais de soi.
De même, je ne sais pas ce que tu veux dire par "c'est lorsque nos pensées se confrontent avec la conformité qu'elles deviennent incohérentes".
c'est le travail des institutions que de décider de ce qui est cohérent et de ce qui ne l'est pas
C'est un peu lapidaire... Les institutions entérinent un peu un état des relations de pouvoir, des normes et des valeurs d'une société, quand (et si...) ces valeurs sont incarnées par des individus. Opposer radicalement les individus et les institutions, c'est un réflexe classique dans les milieux alternatifs : ça permet de ne jamais participer à la vie collective en pensant garder ainsi les mains propres et en prenant l'air supérieur du grand rebelle devant l'éternel. Mais bon, faut aussi en assumer les conséquences : on ne peut alors pas prétendre comprendre quoi que ce soit de ce qu'on critique, on n'en a qu'une vague intuition, on raisonne sur des stéréotypes, et surtout on se prive de la maigre mais réelle possibilité de faire évoluer ces institutions dans le sens de leurs origines bien souvent utopiques (les institutions comme les sciences, la médecine, l'Etat, la Justice, l'Ecole, etc., ont des origines nobles et sont des acquis majeurs de nos sociétés dans des luttes anciennes contre les pouvoirs abusifs du féodalisme ou de la royauté).
c'est ce que je regrette, les réflexions sur les alternatives sont gangrénées par les guerres idéologiques, alors que ça devrait etre un travail de créativité collective extremement jouissif
Question : tu parles d'expérience (militantisme ? Activisme ?) ou c'est une intuition ? C'est pas faux, mais le problème c'est que tu as une définition de l'idéologie un peu réductrice : l'idéologie, c'est pas les mauvaises idées des autres. Certes, on peut utiliser ce terme dans ce sens courant et péjoratif, mais ça peut aussi être l'ensemble des idées organisées qu'un individu ou un collectif se donne pour orienter son action dans la durée. Là, ça explique qu'il puisse exister ds idéologies incompatibles et débouchant sur de véritables guerres. Le consensus n'est pas forcément une bonne chose, surtout quand il repose sur la non explicitation des idéologies : consensus mou => action molle. Comme on ne peut pas ne pas avoir d'idéologie, à moins d'être une moule accrochée à un poteau, il est donc nécessaire de les expliciter avant toute action collective organisée, surtout s'il s'agit d'imaginer des alternatives à un état de fait (social, politique, écologique, etc.) considéré comme mauvais. Dans Platon, Socrates est toujours présenté en lutte contre les sophistes, et à la fin, il doit se suicider : c'est pas rien. Les idées, ça imlique des oppositions, pas le consensus. Il n'y a queles dictatures qui génèrent l'absence d'opposition. Les idéologies, c'est plutôt sain quand ça génère du débat. Ce que désire le libéralisme, c'est que toutes les idées se valent et qu'elles soeint uniquement indexées sur leur valeur d'échange : réconcilier les contraires afion que chacun reste à sa place est son horizon d'attente. C'est contre ça qu'il fauit lutter si on veut lutter contre le libéralisme.
+A+