hum oui
mais bon c'est l'eternel probleme : des que tu veux faire quelque chose de consequent tu es obligé d'aporter des fonds externes ou alors de te planter comme une merde. ensuite les fonds externes, c'est souvent issus de pourris de politiques demagos ou de pourris de privés pour qui mecénat/sponsors rime avec matraquage communicationnel.
voila on l'avait predit on y est : culture et entertainement doivent fonctionner avec les meme methodes et les memes outils.
et là ou le bas blesse c'est que lorsque tu essaye de faire ton truc de maniere saine, en controlant la totalité de tes apport financiers, soit tu te retrouve avec un petit truc et on te qualifie de "élitiste qui ne cherche pas à étendre son public" soit tu fais un truc qui cartonne et tu te fais recupérer deux ans plus tard.
et du point de vue du public c'est encore pire parce qu'il ne sait plus quoi faire : boycott ou pas? c'est des mechants capitalistes déguisé en hippies ou c'est des gentils djeuns qui se bougent le cul en tatonnant de l'operation marketing histoire de s'en sortir?
et en ce qui concerne les subventions qui devraient etre partagées entre plusieurs assos plutot que d'abreuver un seul monologue culturel c'est hélas un fait souvent banal : apres tout la culture c'est juste pour faire joli en politique donc on va quand meme pas essayer de faire quelque chose qui ait un sens!!!
J'ai pourtant un bel exemple de festival à la fois sain idéologiquement et exempt de financements pourris, et qui plus est qui n'a rien enlevé de par son existence aux financements d'autres événements. C'est le festival des Arts des lieux, à Marseille, auquel j'ai participé lors de sa 2ème édition. C'est un festival organisé par une asso de sociologues et de géographes qui interviennent, d'habitude, sur des questions d'aménagement du territoire. Ils ont eu l'idée de demander à des artistes (pas uniquement des musiciens, mais aussi des plasticiens) d'intervenir en travaillant sur un lieu en cours de re-configuration. Le but était de focaliser l'attention du public sur des lieux dont la modification, souvent sous l'égide des politiques et des industriels, n'avait pas fait l'objet d'un débat public. Par exemple, dans la 2ème édition, il s'agissait d'investir un immense parc arboré dans les quartiers nords de Marseille, parc qui allait être rasé pour permettre le passage d'une rocade afin de gagner 1/4 d'heure dans la liaison Aix-Marseille... Evidemment, la décision avait été prise sans débat public il y a 15 ans, et au moment où les travaux allaient commencer et détruire ce "poumon vert" de Marseille pour laisser la place au dieu Bagnole, il était trop tard pour se retourner. D'où l'idée d'investir cet espace en y invitant à la fois des assos de quartier, et des artistes, pour montrer l'importance du débat public dans le cadre de ce type de décision. On avait alors tous, bénévolement, monté des spectacles en utilisant la logistique fournie par le festival, et le public n'était pas, loj nde là, composé des seuls initiés puisque lke festival se déroulait in situ, dans les quartiers nords, et qu'il avait été précédé par une sensibilisation de la population. C'est d'aileurs comme ça que je m'étais retrouvé à jouer pour des gamins des cités qui m'avaient demandé s'ils pouvaient danser la capoera sur mon live : cool ! On avait pour "mission" d'expliquer au public, directement et de vive voix, pourquoi on était là, et les enjeux politiques de la question de l'aménagement de ce territoire (en fait, une pure et simple destruction d'un super espace vert pour en faire du béton).
Un report de ce festival :
http://www.drone-zone.org/html/modules.php?name=Content&pa=showpage&pid=107Bon, ben ce festival, c'est un truc auquel je n'ai vraiment pas honte d'avoir participé et qui montre qu'on peut faire des choses belles et intelligentes avec peu de moyens, pourvu qu'on prenne appui sur les dynamiques locales au lieu de penser sans arrêt les choses en termes de "marché" ou "d'international".
+A+