Je trouve tres intéressante ta réponse drône ( concernant beatnykk) mais disons le franchement tu refoules. je n 'entends pas par là que tu sentirais mauvais de quelque part ou autre chose du genre; mais que ton approche de la musique et de l'instrument sont profondément orientées.
Tu as fait des choix d'analyse dont tu ne t'expliques guère mais qui sont dignes des meilleurs traités cybernétiques et de l'aveuglement des neurosciences et du cognitivisme aux bienfaits de la phenomenologie. L'idée que tu te fais de la maniere dont nous apprehendons les instruments semble faire de nous de veritables ordinateurs.
A titre personnel, je ne fais que très peu de différence entre les sensations que j'ai eues sur une batterie et celles que j'ai avec ma RS7000. Que je tape sur des futs ou que je manipule les potars rotatifs de ma machine, il s'agit dans les deux cas d'une action de mon cerveau sur mon corps, et de mon corps sur une machine.
Elogieux. Tu ecris egalement
Il n'y a guère que la voix et le claquement de mains (ou les claquettes) pour permettre au corps seul de s'exprimer muisicalement.
On a envie de te repondre ne t'inquietes pas, au vu de ton point de vue, ton corps aussi est une machine, ce n'est donc pas la voix ni les mains qui font la musiaue mais la machine corps qui fait voix et claque.
On dirait vraiment que tes propos sont orientés "intelligence artificielle" Ils pourraient faire partie du courant des neurosciences qui prend notre cerveau pour un ordinateur. Cette croyance du cerveau qui traite les informations comme un ordinateur, qui n'est qu'une croyance mais qui fait toute la culture des neurosciences et autres cybernetiques depuis les annees 50 et qui construit des mythes merveilleux comme celui de l'homme machine. Elle est renforcée aujourd hui par notre proximité avec la machine informatique: quand on fait de la musique avec un ordinateur c'est tellement pratique ma foi de penser que nous pensons en ordinateur. En ce sens d ailleurs le pseudo que tu t choisi te va comme un gant et corrobore tout ce que j'ai pu écrire jusqu'à maintenant: tu es un ordinateur, une machine, pour toi tout est machine .
Une clarinette EST une machine, tout comme une batterie EST une machine, de même qu'un laptop n'est qu'une machine.
.
On se croirait revenu a la periode du futurisme russe des annes 20. la machine la machine la machine sauf qu'il y a des gens qui ne le croit pas (ces gens d 'ailleurs ne veulent pas aller sur Mars sous une forme quelconque désincarnée dont nous parle avec tant d enthousiasme les chantres de la cybernetique) et qui cherche une experience du sens avec la musique, que celle ci soit faite avec un ordinateur ou non. Comment ces gens en sont arrivés là???
Le temoignage du sensuel
c'est à la limite de la sensualité j'entends. le jour où j'ai tenu une cithare dans mes mains, j'étais presque aussi ému qu'en prenant à bras la ptite d'une de mes potes avant hier, née y'a 5 jours.
avec l'ère l'électro, tu installes, désinstalles, tu zappes, tu copies colles, c'est facile, easy à prendre en main, on dirait une pub pour apple ou windows, tiens.
est un temoignage qui appelle les sens, l'experience corporelle que ce garçon ne retrouve pas dans le contact avec l'ordinateur, plus précisément à travers l'interface du logiciel qu'il utilise pour faire sa musique. L'analogie avec la publicité qu il fait, est en ce sens intéressante qu'elle dénonce dans un cadre plus general la similitude des pertes de saveurs de la musique electronique avec l'etat du monde social qui ne cesse d'être médiocrement retransformé dans les représentations fantasmantes que la dite publicité en donne. Ca a donc du sens!! C'est un temoignage qui parle d'un sentiment et d'un vécu. Il a toute son importance dans l'apprehension de la realité que nous opérons tous à sa lecture. Il réactualise, ou actualise pour les extraterrestres qui seraient parmi nous, notre traitement de notre environnement tant musical que social. On ne peut pas a ce titre negliger ce que certain appelle des données subjectives, ainsi nommées parce qu elles ne peuvent pas rentrer dans le grand ordinateur, et plus grave, on nous assene cet argument des données subjectives avariées parce que le grand ordinateur, dont on voudrait qu il soit grand ordonnateur, ne peut pas les TRAITER.
Argument specieux donc car, et le fait même d'ailleurs de reconnaìtre que les émotions sont une dimension majeure de notre intelligence suffirait à le prouver, les témoignages de l'expérience forment une connaissance sans communes mesures avec des 0 et des 1 alignés, quand bien même ils ne peuvent subir de traitements informatiques viables dit objectifs, quand bien même une machine ne peut pas les comprendre. Et que l'homme se mettent à penser comme une machine n'y changera rien bien au contraire. Car ce qui n'est pas compris dans ces temoignages c l'emotion. Une machine ne comprendra jamais mozart. Penser que nous sommes entourés de machines ne supprimera pas l'émotion et notre incapacité à la juguler. L'émotion est une dimension dont la grandeur nous est encore inconnue que nous ne pouvons explorer qu'avec l'aide des temoignages de l'expérience comme celui de Beatnikk. Refuser la subjectivité de Beatnikk c'est penser peut etre le monde fini, le monde tenant dans un système parfait, clos??
On pourrait multiplier à l'infini ces exemples de classements relatifs des uns et des autres sur une échelle de virtuosité
Tenter de prouver l'inutilité du temoignage dit subjectif en prenant comme témoin les expériences de chacun pousse au vice. C'est une methode qui ne fait que mettre en évidence l'idée d'un relativisme culturel en la matiere, soit une différence de vue culturelle assez insondable et mutuellement incomprehensible. L'idée d'un relativisme culturel implique l'impossiblité de compréhension d'autrui et donc de l'impossibilité de comparrer nos systémes de valeurs avec celui d'autrui; au point de se demander, si l'on pratique une philosophie à la Montaigne, de se demander si cela remet vraiment en cause la valeur des témoignages de chacun concernant son expérience musicale. Les avis de Boulez concernant le jazz ( dont j imagine qu il faut comprendre que c de la merde ternaire et non binaire) et de ceux des pygmées recueillis par les ethnomusicologues ( Encore des témoignages donc soit dit en passant) ne sont pas placés sur le même plan, à cause précisément du relativisme culturel. Le premier emet un jugement dans le giron de son univers politico-culturel, dans lequel il a ses intêréts, qui plus un environnement qui est aussi notre univers occidental ( en effet nous savons ce qu est le jazz, voire qui est Boulez, Voire qu elle est sa musique...) n'offre pas le niveau d'altérité et donc de relativisme culturel que nous rencontrons devant les papoux ou les pygmés; nous laisserons donc de coté cet exemple. Ces derniers emmettent un avis hors de la culture musical dont est issue Coleman ( hors de la notre, je passe sur l'existence de la wolrd music estimant la musique culturellement c est a dire dans son contexte environnemental, je ne pense donc pas connaitre la musique pygmés), ils relèvent bien plus d'un relativisme culturel, on pourrait donc parler à leur sujet de subjectivité accomplie, d'inutilité de la comparaison. Si on se refère à des études anthropologiques qui cherchent à montrer que les gammes utilisées en musique sont liées directement aux systèmes phonétiques des musiciens, cela nous renvoit encore à la question du relativisme culturel, certes, l'impossibilité de comparer différentes cultures parce que pratiquant différentes gammes, parce que différents systèmes phonétiques donc diffférentes langues et cultures. Cette différence culturelle nous pousse à croire l'impossible compréhension et comparaison des systèmes. Cependant tout n'est pas expliqué. Cet état de fait ne nous empêche pas de vouloir continuer à entendre des témoignages. les pygmés sont bien des hommes; le fait même qu'ils aient d'autres pratiques n'exclut pas forcement qu eux aussi pratiquent des concerts de musiques, forment des orchestres... A partir de ce moment on peut penser que des cérémonies se fassent, je veux dire de même que nous pourrons, parce que nous avons assister a un mariage Français, comparer à quoi ressemble un mariage en Afrique parce que c'est aussi une cérémonie; on peut aussi comparer les processus de fabrication de la musique, les cérémonies de concert malgré l'insurmaontable différence apparente... On peut le faire notamment sur la base du témoignage et de l'introspection subjectifs des musiciens. On ne peut pas le nier! Le temoignage de beattnik a son interet. Il faut en discuter et non pas remettre en cause le fondement même de sa démarche sous prétexte qu elle est dénoncée subjective.
C'est là que ca devient amusant. Tu remaqueras que tu commences ton post ainsi
A titre personnel, je ne fais que très peu de différence entre les sensations que j'ai eues sur une batterie et celles que j'ai avec ma RS7000.
Voilà bien une intervention qui se presente comme un temoignage qui finalement un peu plus loin va renier ... les témoignages... Il y a donc toutes les chances pour que tu REFOULES... CQFD
Nous n'avons, nous autres musiciens, que des machines pour nous exprimer.
je ne pense pas. je pense que de meme que nous avons un coeur pour ecouter la musique et donc pour l apprecier avec nos sens nous avons un coeur pour la faire. les temoignages humains nous le prouvent.
Il n'y a guère que la voix et le claquement de mains (ou les claquettes) pour permettre au corps seul de s'exprimer muisicalement.
Le corps n'a pas besoin d'etre la source musicale directe pour vivre une experience musicale avec les instruments; ce qui explique l'interet du témoignage introspectif du musicien sur son instrument
Donc, toute cette discussion repose sur des prémisses infondées et des questionnements à revoir. Enfin, moi j'dis, hein... Après vous en faites ce que vous voulez...