En fait non, la question qui fera bander Cindy c'est plutôt celle-ci : qu'est-ce qui donne aujourd'hui aux artistes une légitimité telle qu'ils peuvent se permettre de dire et de faire ce qu'il serait interdit ou mal toléré de dire et de faire aux autres catégories de la population dont ils font partie ?
Le plus extraordinaire, c'est que tout en bénéficiant d'une hyperlégitimité, les artistes inscrits dans le marché de l'art prennent pourtant la pose des incompris, des parias de la société, alors même que les artistes qui n'ont pas encore percé dans le marché de l'art (certains grapheurs, squatteurs, musiciens amateurs, etc.) ne bénéficient, eux, d'aucune légitimité ni d'aucune visibilité médiatique, ni d'aucun soutient de la part des classes privilégiées de la société.
L'art est au débat public ce que le fascisme est à la discussion sur internet : l'argument qui clôt tout débat et qui interdit toute réplique. "C'est de l'art, donc c'est bon". Ca me rapelle une liste de discussion entre "intellectuels" (écrivains, journalistes et universitaires) où j'avais eu l'outrecuidance de dire du mal de l'art contemporain : immédiatement après,; j'ai été traité de fasciste et suspecté d'antisémitisme. Car on ne critique pas l'art contemporaoin sans être, bien évidemment, antisémite...
Devant tant de connerie et de mauvaise foi, moi je dis : aux chiottes les artistes ! Qu'on les pende ! Taïaut ! Taïaut ! Abolissons les privilèges !
PS : je précise à toutes fins utiles que je ne juge en aucun point l'ethétique proposée par Thierry Ehrmann, et je dirais même que ça a été exactement le type d'esthétique à laquelle j'ai adhéré et que j'ai pratiquée au début des années 80, quand j'étais jeune étudiant et que je fréquentais les écoles d'art, croyant que l'indus était original alors que je ne faisais que suivre la mode du moment... il m'en reste quelques atavismes, quelques réflexes un peu pavloviens, d'ailleurs : j'aime toujours le son des usines, le soir, au fond des banlieues, et je préfère le béton et les grand parkings sous la lune aux campagnes normandes. Mais au moins je sais qu'il s'agit là de mon conditionnement culturel et de mon passéisme à moi, d'une ringardise que j'assume : l'équivalent de la peinture de croutes pour les peintres de 90 ans, quoi . Mais je ne confonds pas ça avec une démarche d'artiste...
+A+