Auteur Sujet: Littérature Nerd  (Lu 12281 fois)

riz

  • Velextrut sarcoma
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Littérature Nerd « le: décembre 22, 2005, 21:32:28 pm »
Le début d'une nouvelle d'un ami  que je poste avec son accord :
désolé pour la "mise en page"
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Panam ressemblait à un fruit prêt à éclater dont le jus, la pulpe, l’écorce et les pépins étaient des milliers d’histoires humaines qui se déroulaient en même temps. La récolte était bonne et le soleil, les étoiles et les galaxies continuaient de faire rougir les paysages terrestres sur les airs des dernières musiques du hit-parade crépitant deux fenêtres en contrebas.  

Ganima pensa soudainement à tout ça, tout d’un coup. Des milliers de milliers de vies qui mûrissaient sous les étoiles. L’instant d’après, il lâcha la pause et se remit à casser de l’Alien…Le vent soufflait dans les branches des arbres d’en face et il venait mourir contre les maisons de pierre jaune du quartier. A cette heure de l’univers, le décor de la vie était serein, et ils en étaient pleinement satisfait. L’existence elle, s'étirait paisible et sans fin tandis que la complexité de l'univers s’accroissait de la même façon.
High Score… souffla Zylog sans que les deux autres ne comprirent sur quelle machine ni à quel jeu il jouait.
Cools, funs, torrides et tordus, les jeux les accaparaient maintenant depuis plus de huit heure. Ils les hypnotisaient bien plus qu’aucune étoile ou qu’aucun astre n’aurait put le faire. A cette heure de l’univers, et comme toute les heures depuis des années, leur exploration frénétique de la mosaïque gigantesque du jeu vidéo était totale. Et c’étaient pas les jours d’avant et d’après qui s’enfilaient monotones qui allaient les faire bouger hors de chez eux...
Ganima revenait des courses et avait repris sa partie nonchalamment, ses personnages évoluaient et gagnaient seuls des combats et des points de XP, passant deux niveaux.
Le visage de Famitsu était comme un masque. Il ne bougeait pas, n’esquissait aucun geste et restait les yeux exorbités fixés sur rien, ce qui empêchait Famitsu, juste en face, de se concentrer dans la compilation d’un Computer People de son cru. Un sourire ne quittait pas ses lèvres pendant tout le temps de l’écriture des lignes de code. Le jeu avait maintenant plus d’un demi siècle, il s’en foutait éperdument… Sa version serait amusante puisqu’elle proposerait tout un tas de perfectionnements comme la possibilité d’envoyer des décharges électriques au petit bonhomme via le plancher de la maison de pixels, d’ouvrir la porte des toilettes pour le regarder en train de déféquer, ou lui faire livrer des putes et des drogues à domicile.
Ganima regarda Zylog, des sandwichs et sa manette à la main.
Zylog n’avait plus émergé depuis plus de quatre heure d’une sorte d’état que n’importe qui en le voyant aurait appelé transe, mais qu’objectivement il fallait bel et bien appeler ‘sommeil’. Il dormait les yeux ouverts.
C’est comme s’il faisait semblant, souffla Ganima dans un rauque. Je m’y habituerai jamais…
Il fait pas. Il dort. Je te jure ! fit Famitsu en pianotant. M’étonne pas qu’il ait jamais pu garder une meuf… Tu te rend compte les boules, en pleine nuit ?La meuf se réveille et tac,  à côté il la regarde les yeux exhorbités en ronflant.  
Mouais… Les boules.
Ils étaient trois, rue de l’Abbé de l’épée, dans un appart en colloc et Ganima s’était fait virer de son boulot le jour d’avant. Le genre de taf complètement naze avec des cons sur le dos toute la journée, et d’un ennui mortel. Il s’en foutait, mais les problèmes de paiement divers allaient bientôt réapparaître et leur appartement, zone principale de vie réduite à des circonférences de culs devant les écrans, était désormais en sursis…
Aucun des trois ne travaillait.
Ganima avait été le seul à bosser. Pour les deux autres qui étaient encore en deug de branlette et en licence de rien à cirer, c’était lui le Senpaï…. Selon l’échelle de valeur des moins de vingt-cinq, il était un vieux qui avait foiré ses études et s’était mis à bosser parce que ses parents en avaient marre de l’entretenir.
Des trois c’est pourtant lui qui avait qui avait bourlingué, fait le plus de choses,  connu le plus grand nombre de filles et fini le plus grand nombre de jeux.  Né dans une marmite Konami, il ne s’en était extirpé que pour retomber dans celle de Treasure, Square, et tutti quanti. Il passait maintenant son temps à assouvir sa passion, plusieurs heures par jour et administrait un site de fan, « Je Vidéo ». Titre bien trouvé s’il en est.  
Famitsu marqua une pause.  
Tu crois qu’il voit quelque chose ? Et si je lui mettait le Virtua Boy sur la tête tu crois qu’il pourrait rêver du jeu ?
Le Virtua Boy marche plus...
Non ?
Quelques année avant, Ganima s’était inscrit en fac de cinéma. Continuation logique de sa pratique de la photographie quand il avait quinze ans (plus sous l’impulsion de sa mère que de sa propre initiative) et il avait continué de manière assez intempestive à étudier les différents aspects de l’image argentique pour en arriver à un intérêt du cinéma que Zylog avait toujours trouvé bizarre : à chaque fois que Ganima parlait du septième art, il y avait un je ne sais quoi d’éteint dans le regard qui le faisait ressembler à un faut dévot, à un ersatz de cinéphile.
Le cinéma et les jeux, c’est deux mondes qui s’opposent. Les gamers et les games designers jouent au jeu vidéo, ont toujours un écran devant eux et ils le regardent. Les gens qui font du cinéma n’ont que très peu de liens avec la masse de consommateurs à qui ils jettent des films en pâture. Ils ne sont pas du même côté de l’écran… quand ils ont fini un film, ils ne le regardent pas.  
Zylog aimait bien Ganima pour ses propos extrêmes et cette forme de militantisme adaptée au monde vidéo-ludique.
Mais il n'y avait rien pour expliquer son soudain désintérêt pour le cinéma. Pendant quelques mois que durèrent ses études de filmologie, Ganima avait tourné un ou deux courts métrages avec des potes, il était même question qu’il en réalise un lui-même… Et puis, du jour au lendemain, il avait tout arrêté, foiré sa deuxième année de fac, prit une place qu’on lui proposait dans un magasin et commencé à shooter dans la vie active à plein pied.
La vie active s’averra être pour lui un bloc de marbre.
Tu me dois 3 euros 40. Y’avait pas de surimi-crudité
T’as pris quelle option alors ?
Jambon beurre.
Clin d'oeil.
Il était doué dans pas mal de domaines, et il avait arrêté. Peut-être qu’au fond de lui il était persuadé qu’il ne ferait jamais ni un bon cinéaste, ni un bon critique, ni même un cinéphile digne de nom. Fan de micros et de consoles, le jeu semblait avoir maintenant englouti ses autres motivations, il se livrait au webmastering et écrivait des articles, entretenait un forum, vivait jeu vidéo, mangeait et déféquait jeu vidéo et certainement mourrait un jour jeu vidéo, un paddle à la main dans sa chambre d’hôpital, tentant de contrôler les infirmières qui échoueraient à lui prodiguer les derniers soins.
Il avait décrété qu'on ne devait être en rapport qu'avec des images que l'on pouvait contrôler. Tous trois aimaient et suivaient ce principe. Qu'on les appellât 'secte' ne les dérangerait pas plus que ça...

                                      ***
Le panorama chaotique de jeux qu'ils utilisaient était digne des nouveaux musées de l'informatique qui poussaient maintenant comme des champignons à travers tous le pays. Les vieux Bits de données se calfeutraient dans des souvenirs appelés Ocean, Datasoft ou Activision, les patrons sans visage de ces sacrots-saints pixels se nommaient Ralph Baer, David Ahl, Toshiro Nishikado, Geoff Crammond, Alexi Pajitnov ou Nolan Bushnell...
Un Historien des jeux vidéo, nouvelle discipline apparue dans la sphère d'influence anglo-saxonne il y avait quelques années, se serait régalé à explorer, énumérer et disséquer chacun de leurs titres, chaque cartouche, chaque jeu et chaque machine de leur patrimoine personnel. Ces mêmes machines, réceptacle de l'artisanat le plus ephémère de la fin du siècle dernier, étaient  ici bien à l'abri derrière des petites bâches en plastique qui protégeaient leurs coeurs fatigués, qu'ils soient estampés TMS 7020, Z80, ou Motorola 68008.
Sur leurs écrans réapparaissaient une ribambelle de ces noms disparus et qu'ils n'avaient jamais connus car nés trop tard, mais qu'ils respectaient comme on respecte d'illustres aînés…
Le jeu favori de Ganima était de connaître par coeur la vie des pionniers, des boites de développement, des systèmes électroniques et d'imposer son érudition tout en dénigrant ces fameux nouveaux historiens, vieux journalistes In, jeunes pigistes branchés, chouchous depuis près de dix ans des milieux raffinés de l'inteligentsia médiatique et des salons intellos parisiens.
Au sein de leur muséum interactif, les toutes dernières technologies immersives ne les intéressaient que de manière anecdotique, l'actualité d'une industrie toujours sclérosée par les mêmes schémas les ennuyaient profondément...
Par contre, dès qu’ils voyaient des Pixel énormes et malhabiles, des musiques pénibles ne possédant qu'au maximum deux ou trois canaux, ou de vieilles revues anachroniques, leur intérêt s’enflammait. L’acharnement à connaître sur le bout des ongles les trente premières années du jeu vidéo était à son maximum. Ils se voulaient spécialistes mais pas imposteur; ils rejouaient, refaisaient les jeux, redécouvraient dans de vieilles revues des solutions et des photos de labyrinthes imaginaires, relisaient d'antiques interviews, réparaient les machines et tentaient d'entrer en contact avec les acteurs oubliés de ce mouvement d'amusement de masse…
A travers les années ils écumaient sans cesse ces premières décennies fourmillantes de jeux, de couleurs, de concepts et  transformaient leur temps présent en revival d'un entertainment désordonné et achronique.
Cher Monsieur X, commença Ganima en s'asseyant avec ses sandwishes. Vous dites dans votre article avoir joué à Dungeon Mater en 1984. Or, j'ai le regret de vous affirmer que ce jeu date d'un peu plus tard... Je ne vous ferai pas l'affront de vous dire de quelle année, ce n'est pas moi qui me targue d'être un spécialiste et d'apprendre des choses aux gens. Je suppose que vous corrigerez par vous-même en faisant votre boulot de journaliste, c'est à dire en vérifiant l'Information. Veuillez agréer cher Monsieur blablabla blablabla...

Tous les jours des Terra incognita en fil de fer et des Westerns binaires s’enchaînaient indéfiniment dans des fac-similés de galaxies promettant les conquêtes spatiales les plus âpres, les combats les plus violents, les donjons les plus profonds et les cités les plus cyberpunks. Les comportements obsessionnels du sniper faisaient place à la furtivité névrosée de l’infiltration ou aux trips synesthésiques des nouveaux shoot them up, eux-mêmes remplacés par les réflexes antédiluviens des Circuit 24, ou les explorations des Rogue-Like et du Dungeon Crawling. C’était un joyeux fatras d’ères électroniques, un gros bordel rigolo qui cachait un besoin un peu plus profond...
Quel que soit l'endroit ou l'instant virtuel, il y avait toujours quelque chose de nouveau caché dans ces recoins oubliés du monde du jeu, quelque chose d'oublié et d'important dont ils voulaient garder la trace.
Et c'est ce qu'ils découvraient alors qui était aussi un moyen de retenir et palper leur propre identité.
J’ai trouvé la porte.
Elle était où ?
Treizième niveau. Elle donne sur une salle où il y a les statues des programmeurs…
Montre-moi ça !
Ils ne se branchaient pas sur des jeux vidéo, c’étaient les jeux vidéo qui se branchaient sur eux et envahissaient tout, y compris leurs moments de conscience, leur temps de parole, leurs lectures…
Internet lui-même n’était qu’un réceptacle contaminé par cette soif facile de se divertir radicalement de la réalité.
J'ai une idée de jeu génial !
Ca, c'était Zylog le jour où il avait longuement réfléchit sur les jeux, l’Internet, et sur le concept de réalité… Il sortait d’un bouquin d’un génie du 20ème siècle, et son cerveau en ébullition n’avait pu contenir les idées qui remontaient à la surface…  Quelque fois, les idées de Zylog valaient vraiment le détour...
Ou alors ça pourrait aussi faire un fillm ! Ca parle de nous.  Enfin, presque fit-il dans un rire nerveux. Voilà : un espion est envoyé dans le monde d’une civilisation extra-terrestre qu’il doit cartographier, épier, analyser.
Continue...
Au fur et à mesure sa vision s’acclimate à ce monde étrange… il en comprend un peu mieux les mécanismes, voit comment les gens de ce monde vivent, avec leurs beautés et leurs faiblesses… et finalement se rend compte qu’il est en fait un joueur malade du cyberspace, un non-revenu, qui contemple le monde humain réel dont il avait jusqu’ici perdu toute mémoire. Du point de vue du système dont il est prisonnier, le cyberspace, le jeu n’est qu’un virus, un programme de récupération écrit par les autorités de santé publique pour tenter de sortir ceux qui sont bloqués dans le monde de l’ordinateur… et le joueur-espion se rend compte que la finalité de sa mission est son abandon pur et simple pour refaire intégralement partie de la société qu’il épiait… Génial non?
A ce brillant exposé, Ganima avait juste dit :
Pff. Encore le mythe de la caverne revisité…
Le… Le quoi ?
Zylog avait consulté un site traitant du sujet, n’en avait pas dormi de la nuit.
Le jour suivant il avait oublié jusqu’à l’idée d’écrire un jour ce scénario. Yet another Stupid Death.

                            ***

Le matin la veille du jour qui allait changer leurs vies, Ganima était donc revenu des courses, avait laissé son RPG tourner tout seul et, après avoir commenté négativement un dossier sur Dungeon Master,  critiquait sur un forum spécialisé un article sur les jeux de Yu Suzuki. Il n’aimait pas la manière avec laquelle le type avait décrit ces jeux quand ils avaient débarqués dans les rues de Shibuya et d’Omotesendo : Space Harrier et Out Run étaient les pépites des vieilles années mille-neuf-cent-quatre-vingt et il n’appréciait pas qu’on puisse prendre des libertés avec un tel sujet.
Dans un soupir, il sût qu’il allait certainement passer les jours suivants à troller…  
Ce matin là Famitsu s’était mis en quête de lignes de codes afin de déplomber des jeux qui n’intéressaient plus les retro-gamer et les pirates depuis des lustres, mais il tenait à le faire lui-même, et s’était par paresse replongé dans le retapage complet en assembleur de Litlle Computer People.
Zylog quant à lui avait commencé la journée en se forçant à écouter Rog Zombie et Ken Ishii, mais sa volonté de tuer le temps avec classe était vite retombée. Il s’était rendormi quelques minutes plus tard.
Zylog dormait beaucoup. Beaucoup trop. Dire qu’il avait été un ex-drogué aurait été très exagéré. Famitsu lorsqu’il s’amusait à analyser la psychologie de son colocataire n’avait qu’une seule définition : accro.
Zylog il y a de cela encore deux ans était le genre de mec qui fumait cinq à six joints par jour, ce qui l’empêchait d’être actif et même de jouer de façon satisfaisante. Ils s’étaient connus dans une soirée durant laquelle tout les mecs présents (à bien y penser, il n’y avait eu que des mecs à cette soirée !) s’étaient affrontés à un jeu de foot célèbre, Power Evolution Soccer... Zylog, tandis qu’il découvrait le jeu, avait fini bon dernier.
La semaine suivante, il commençait à s’entraîner de manière drastique. Une véritable révélation pour lui. Il arrêta de fumer presque du jour au lendemain, commença à fréquenter des sites expressément dédiés à ce jeu puis, après quelques mois pendant lesquels sa maîtrise du gameplay s’améliora pour finir par devenir impressionnante, il commença à écumer les tournois de la région.
Pendant toute ces étapes Ganima et Famitsu, impressionnés, devinrent ses potes. Un jour, ils l’en croyaient capable, il finirait par devenir champion de France du jeu. Et quelles que soient les nouvelles versions ou le support informatique, Zylog les acquerrait tous, les maîtriserait, en ferait ce qu’il voudrait, et jetterait son évidente supériorité à la face des cercles d’aficionados furieux, et avec panache.
Le jeune root qui fumait du mauvais shit et n’avait qu’Amsterdam comme lointain horizon s’était transformé en hardcore gamer digne de leur compagnie…
La came isole de force…
Super drôle.
J’ai trouvé la seconde porte.
Treizième niveau. Elle donne sur une salle où il y a des tableaux de meufs à poil…
Montre-moi ça !
Ah ben merde alors…
C’est dans aucune soluce… Vérifie sur le web.
                                  
              ***

L’été battait son plein au dehors tandis que les stores baissés masquaient les rires d’enfants et la lumière du soleil. Ce qui n’empêchaient pas les longues fenêtres de jeter sur eux des bribes d’horizon pleines de liberté, auxquels ils ne répondraient pas.  
Ils étaient dans le salon, les yeux rivés sur des écrans de télévision et de moniteurs branchés sur des multiprises surexploitées. Leurs chambres communiquaient à cette pièce centrale mais elles étaient trop petites pour accepter ne serait ce que la venue d’un simple téléviseur. On ne pouvait y poser qu’un matelas.
Ils se réunissaient tous dans cette salle à manger dénuée de tout autre mobilier que leurs trois grandes télés à plasma et près de deux dizaines de consoles et ordinateurs de toute époque et de toutes marques. Il n’y avait ni sièges, ni fauteuils, ni étagères. Des centaines de boîtiers et de cartouches de jeux s’amoncelaient dans un puzzle incroyablement coloré. Parfois ils leur prenait l’envie de les empiler contre les murs comme une bibliothèque sans étagère et les boîtiers en plastiques se cassaient fréquemment la gueule. Inutile de préciser que dans le lot il n’y avait aucuns CD musicaux. Les rares feuilles imprimées n’appartenaient à aucuns livres de la littérature classique mais à des magazines spécialisés, Games TM et Edge en tête ; le reste, c’étaient des soluces imprimées sur du mauvais papier.
Famitsu lança un soupir de contentement. Il avait formaté le disque dur d’une console de jeu et n’était pas mécontent du travail accompli. Il regarda le Tera qu’il venait de préparer et le maintint quelques secondes devant son visage. Derrière cette boite d’information il devina leur salon qui ne semblait habillé que de plinthes, de murs et de poutres. Il imagina la pièce verte sur fond noir, faite d’idéogrammes asiatiques comme dans cette connerie de film d’il y avait cinquante ans où les héros sont plongés dans ce qu’ils appelaient ‘la matrice’. Connerie.
Il cligna des yeux et regarda les autres. Ganima tendait un sandwich à Zylog.  
Pas faim, lui fit-il dans un rauque. Et il le fixa indéfiniment.
Quelques secondes après, il se mettait à ronfler, toujours en le regardant.
Eh, je te prie de pas te rendormir siffla Ganima.
Mmh.
Bon, t’es sûr que t’en veux pas ? Parce que moi et Fami, on mange ta part, ok ?
Au fait, Zylog s’est fait viré de Maniacmicro.
Hein ? Il bossait lui ? demanda Ganima, qui croyait être le seul à avoir subit les injustices du marché du travail...
Il a eut peur de plus avoir de fric pour payer l’appart, alors il a bossé une semaine chez eux… Et il s’est fait jeté à cause d’un petit jeune qui n’y connaissais rien.
Qui c’était ?
Le manager.
Mmh. Bon, t’en veux ou pas ?
Mmmh… Zylog leva les yeux vers lui, et regarda à nouveau le sandwich qu’il prit…
Ganima se releva, et s’étira.
Messieurs, voilà un après-midi d’été magnifique ! Les amoureux se promènent sur les gazons, les vendeurs de glace parcourent les rues comme des zombies assoiffés de thunes, le troupeau besogneux de la société qui s'entasse d’habitude dans le métro est sur les autoroutes, et le soleil brille. On fait quoi ?
Les deux autres le regardèrent.  
On joue.
Mâchant leur bouffe, il s’assirent à nouveau, se replongeant dans leurs puits visuels.
Le silence se fit, agrémenté de tics tacs et de frottements des doigts sur les commandes usées. Ils ne pensaient à rien d’autre et se concentraient. Dans cet univers qui allait bientôt s’effondrer il n’y avait pas de peau féminine à caresser, de promenades simple en amoureux. Il n’y avait que des poitrines pixellisées, des 95-55-95 paramétrés, et des princesses en détresses qu’ils sauvaient quelque fois avec cynisme.
Le vrai monde au-dehors était à un niveau supérieur. Ils ne cherchaient même pas à l'atteindre. La ville s’épanouissait de mille murmures tandis qu’ils restaient là, en état d’adolescence suspendue.
Cela scandalisait Famitsu mais par centaines, les filles allaient ce soir baiser en sortant de boîte avec des traders, des commerciaux et des jeunes cadres habillés en Gucci. Ils auraient devant leurs magnifique lits deux place de célibataire de pures installations Home-Ciné, cristaux liquides, qui feraient éclater sur leurs corps des images et des sons éblouissants. A côté du lit il y aurait une pile conséquente de dvd, preuve évidente de la cinéphilie et du bon goût du winner.
Le soir tomba avec une douce lenteur et ils continuaient à jouer.  Le soleil descendait dans le ciel et allait rejoindre l’horizon. Ganima s’arrêta quelques minutes pour se reposer et aller sur le balcon fumer une clope. Depuis les années d’expérience qui lui collaient au cul, il savait que le top était l’immersion dans les jeux d’aventure nippons. Il aimait passer des minutes interminables juste à appuyer sur un bouton uniquement pour voir s’afficher la suite d’un texte expliquant le sempiternel combat du bien contre le mal. C’était la seule chose qui pour lui valait la peine de s’accrocher.
Durant tout  le reste de la soirée, la conversation tint en un nombre de phrases réduites dont l’espacement se comptait parfois en dizaines de minutes.
Tu peux regarder fit Ganima, Earthbound/Mother 2 n’est pas du tout un jeu Nintendo/Quest mais Nintendo/Halken/Ape.
A quoi tu vois ça ?
Allume ta Super Nes, c’est marqué au début.
Ils ne se souvinrent pas quand intervint la question suivante.
Il n’y a que trois Fire Emblem sur SFC, les deux premiers tournent sur Famicom, c’est là où tu confond…
Ah… fit Zylog, à chaque fois interloqué par l’assurance tranquille de Ganima.
C’est ainsi qu’ils passèrent l’avant dernier jour... Pour eux c’était une journée comme une autre. Le soir, ils firent un FPS en réseau, juste après que Ganima soit banni pour la troisième fois du Forum où il s'était mis à troller...


                                                      ***
Panam ressemblait à un tas de cendres quand sonnèrent six heures du mat’.
Le périphérique, centrifugeuse sans fin, était ses dernières braises. L’amas gris des bâtiments refroidissait l’horizon qui s’annonçait.
C'était le jour où tout s'enflamma.
Dans leur sommeil, ils entendirent des sirènes de pompiers et de flics, puis des poids lourds semblèrent passer dans la rue…
Quand tonnèrent les premières sirènes, Zylog dût bien se réveiller. Il jura, et se leva. Dans la salle de bain, la lampe ne s’alluma pas. Rien. Aucune lumière. Il fit encore quelques ‘clic’ ‘clic’ ‘clic’ pour vérifier, repassa dans le salon et ce fut dramatiquement pareil. Toutes les consoles étaient éteintes. Le PC quantique ne tournait plus. Il se prit un verre d’eau. Le robinet de la salle de bain continuait à fonctionner, c’était au moins ça.
Société de merde, même pas foutu d’avoir de l’électricité ! Il alla se recoucher….
Quelques vingt minutes plus tard, les sirènes recommencèrent. Le soleil commençait à poindre à l’horizon, le monde était couleur bleue et noire pour encore un temps.
Quand des gens se mirent à arpenter la rue en criant, Ganima dans son sommeil se rendit compte que quelque chose de grave était en train de se passer. Autant de monde, autant de bruit, et aussi tôt, c'était anormal. Il aurait pu décider d’intégrer ce tumulte à son rêve, mais il était encore concerné par le monde extérieur après tout...
Il se leva et alla voir à la fenêtre de sa chambre. Il vit des personnes dans la rue, en peignoir, en pyjama,  et quelques flics leur faisant signe. Il traversa le salon vers la piaule de Zylog. Ce dernier était les yeux grands ouverts.
Réveille-toi.
Zylog cligna des paupières et se retourna.
C’est la guerre, fit simplement Ganima pour le réveiller.
Hein ?
Ganima espérait avoir tort. Il pensa surtout à un attentat, mais il n’avait entendu aucune explosion. Il passa dans la chambre de Famitsu.
Debout.
Mmhh.
Putain Fami, lève toi s’il te plaît.
Il y avait eut dans sa voix plus de peur qu’il n'aurait voulu. Famitsu en fut presque choqué.
Qu’est ce qui se passe ?
Je ne sais pas. Il y a plein de monde dans la rue, un vrai bordel. Y a des flics aussi. Et plus d’électricité.
Zylog arriva en baillant.
Putain, on joue à quoi là ?
Ganima le dévisagea.
On a pas une radio ? On a des piles ? demanda-t-il.
Euh… dit Famitsu.
Des sirènes passèrent. Pompiers, ou Samu. Ils n’arrivaient pas à faire la différence.
Ganima se rua vers son portable. Plus de couverture réseau.
Un attentat aurait probablement tout saturé. C’était autre chose. Un truc plus grave qui était susceptible de couper toute communication.
Comme des nourrissons électriques, le cordon ombilical à la mère civilisation était coupée. Ganima réfléchit à une débrouillardise quelconque à mettre en œuvre.
Trouve les piles. Trouve une radio. Mets les piles dans la radio !
Mais on en a pas, bordel ! lâcha Famitsu.
Il faut une astuce qui nous sorte de là pensa Famitsu. Un groupe électrogène ? Non, n’importe quoi ! Ils n’en avaient pas. Une dérivation sur un circuit encore alimenté quelque part ? Mais avaient-ils seulement appris à faire ça  ?  Et si l’eau venait à manquer ? L'eau. Tout le monde n’allait-il pas vouloir s’approprier les réserves d'eau restantes ? Des sceaux sur un toit ? La faire bouillir ensuite pour la rendre propre à la consommation ? Et combien de temps pouvait-on tenir ainsi ? Famitsu sentît une panique totale et irrépressible l’envahir. Son cœur se mit à battre plus fort, ses aisselles commencèrent à couler et ses maints à devenir moites. Il se tourna vers les fenêtres, tremblant, et tenta de se contrôler.  
Merde… Putain… de merde…
Gani, il y a mon radio-réveil, mais je crois qu’il n’y a plus de piles.
Bravo… Qu’est ce qu’on fait maintenant ? On descend dans la rue demander aux gens ? C’est tout ce qui reste à faire non ?
Zylog le regarda.
Ben ouais quoi, pour savoir ce qui se passe! Qu’est ce que tu crois, qu’on va rester ici ?
Il lui montra l’armée de console en déroute faute de courant.
Famitsu s’approcha d’eux comme un être modifié, défait et déconnecté, les chairs suintantes et hâves.
Les mecs… je crois que ça va pas du tout… Pas du tout.
Ils le regardèrent de haut jusqu’en bas.
J’ai peur, finit par dire Famitsu.
Ganima le toisa sans rien exprimer. Cela dura cinq secondes, puis il se précipita dans sa chambre. La lumière bleue et l’air frais du matin leur ramenèrent les vivas et les cris de la foule qui s’agglutinait sur le boulevard Saint-Michel. Famitsu s’en trouva encore plus mal. Il régnait dans l’air un parfum de déroute. Zylog resta à côté de lui, le regardant comme un individu nouveau, comme quelqu’un qui avait libéré un nouveau et drôle de potentiel de ses entrailles.
Ils entendirent dans la chambre Gani farfouiller dans des sachets en plastique puis s’extirper d’en dessous de son lit pour revenir leur faire face. Il tenait une petite boîte dans sa main…
Verre d’eau ? fit-il.
Fami fit signe que non.
Bon, opina Ganima. Je vais te donner de l’Atarax. Ca devrait calmer ta crise d’angoisse.
C’est… une crise d’angoisse ? J’ai l’impression… que mes poumons vont brûler…
Tu t’y attendait pas. Ca fait toujours comme ça au début. Bon, tu en prend un,  ca va te relaxer et ca va étouffer ta peur, d’accord ?
Il lut de l’appréhension dans le regard de l’autre.
Non, non, non, t’inquiètes pas, ça va bien se passer. Tu vas pas planer, tu vas pas devenir quelqu’un d’autre. Tu risques juste d’être fatigué… Ecoute moi… tu risques juste d’être fatigué et d’avoir du mal à te concentrer… C’est tout.
D’accord… Je veux que ça s’arrête mais… mais je me suis jamais drogué…
C’était une qualité jusqu’à aujourd’hui. Maintenant il va falloir faire comme tout le monde, alors prend ça et fait moi confiance.
Il prit la pilule, la mit dans sa bouche et l’avala.
Il les regarda, un peu honteux.
Ca fera effet dans cinq à dix minutes, annonça Ganima. Mais je veux que tu reste avec nous. Cette journée va être… spéciale…  Peut-être. Alors je veux qu’on soit tous ensemble s’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. C’est ok ?
Ok, fit Fami d’une petite voix.
Attend, tu prend de ces trucs ? Comment ça se fait ?
Ganima le regarda.
La vie… voulut-il commencer. Puis il changea d’expression. Bon… tu es avec moi ou quoi ?
Je, heu… oui … mais qu’est ce qu’on fait ?
Il le toisa, avec une expression d’un soulagement serein et innocent qui venait d’illuminer son visage, et dit :
On va aller dehors…
A cet instant leurs tympans furent frappés par des ondes sonores crépitantes qui venaient de la rue et qui clamaient ‘… cas de grave alerte. Restez chez vous… Article 16 de la Constitution soit activé…’ Ensuite, plus rien. Rien que le bruit des gens battant le pavé, courant, beuglant, s’interpellant les uns les autres, tous perdus et largués par le nouveau quotidien.
On oublie les jeux pour aujourd'hui. La réalité a décidée de  nous changer un peu les idées...
Ils se préparèrent en silence, sans se poser d'autres questions. Zylog et Famitsu auraient voulu rester, mais ils n'osaient pas désobéir à Ganima. Et Zylog malgré tout était curieux. Famitsu lui, ne voulait pas rester seul dans son état.
C'est en mettant ses baskets que Zylog contempla pour la toute dernière fois son appart. Il y avait par terre trois Super Nintendo, une Nes, une Master System 2, un Apple 2, un CPC 6128, un Commodore 64, un Amiga 500, une Coleco, une Mattel, une VCS 2600 et une Nec Pc Engine, une PS One, une Neo-Geo et ses grosses cartouches, un MO5 et une Megadrive Mega CD, une PS2, une PS3, deux X-BOX, trois Game Cube, une Nintendo 256 (la dernière console de la firme) et une Z-Box. Le clou du spectacle était atteint quand on savait que dans une malle planquée dans la cuisine se trouvait un exemplaire inestimable d’une Stella View BS-X, console incroyable qui permettait en théorie le téléchargement par satellite de jeux et de données.
Des jeux venus de l’espace… Vision poétique que Zylog chassa de son esprit.
En claquant la porte derrière lui, il les regarda toutes une dernière fois. S’il avait été complètement romantique (ou  complètement con), il leur aurait dit :
On revientt
 
                                     ***
Il y avait des gros et des petits, des maigres et des grands. Toute l'arche des salarymens, des milliers de types et de nanas de tous âges aux physiques disparates, vociférant, questionnant, criant.
Panam était devenue un brouillon de ville, avait ses pavés et sa plage sens dessus dessous, et ses habitants semblaient répéter chacun un rôle, ne sachant où se placer… Surpris, hilares, impassibles, chaque pauvre comédien s’agitait sur la scène.
Certains sortaient des bouches de RER et de métro, d’autres abandonnaient les premiers bus et les voitures, pétrifiés. Il n’y avait plus aucune circulation sinon celle, libre et désordonnée, des citoyens sortis comme un seul homme dans la rue.
Ils slalomèrent sur cette scène, franchissant d’une seule traite les dialogues décousus et Ganima tendit l’oreille pour capter une ou deux conversations. Un tour rapide lui permit de glaner quelques infos, dont certaines revenaient souvent...
Il vérifia ainsi son intuition première :  peu de personnes avaient eut accès à une information fiable, des rumeurs circulaient mais elles étaient d’un intérêt minime : il entendait parler d’accidents d’avion, de trusts anglais, de terroristes, du siège d’une station de télé du nom de Space Channel 5 et même d’un OVNI qui venait d’être intercepté et détruit au large du Groenland… tout ceci pouvait laisser prévoir n’importe quoi...
Tout le monde craignait un 11 septembre 2001 bis, mais c’était arrivé il y a près de cinquante ans. Eux-mêmes n'avaient pas connu cette journée là, et s'en foutaient. Ceux qui l'avaient connus redoutaient par contre qu’une poignée de fous aient décidé qu’il était temps que cette génération connaisse un attentat d'une ampleur comparable. Et parmi ceux là certains désiraient secrètement sentir le grand souffle de l'Histoire leur caresser à nouveau l'échine...
Un grand type en costume grisâtre et à lunettes d’intello se tenait debout en plein milieu du boulevard noir de monde. Il semblait attendre qu’on lui parle. Il regardait le ciel, et posa les yeux sur Ganima, Zylog et Famitsu.
Les conversations s’amplifiaient, l’air était entièrement saturé par les points d’interrogations qui auraient pu apparaître au-dessus des têtes. Apparemment, un de ces points avaient peut-être dû se matérialiser au sommet de leurs crânes à tous les trois car l’homme les fixa de ses yeux étonnamment grandis par des lunettes qui faisaient office de loupes…  
Il y a trente ans dit-il, au tout début du vingt et unième siècle, un plan spécifique concernant le risque biologique, le plan BIOTOX, a été développé conjointement par les ministères de l'Intérieur, de la Défense et de la Santé. Il prévoit en particulier une étroite coopération entre les moyens civils et militaires en matière de risque biologique. La situation internationale et le renforcement du plan Vigipirate ont conduit à une nouvelle amélioration de ce dispositif notamment en matière de prévention, de surveillance, d'alerte et d'intervention...
Ils le regardèrent avec surprise puis attendirent dans un silence gêné. L’homme ajouta :
- Le plan BIOTOX comporte plusieurs phases : la prévention des risques, la veille, l'alerte, et la gestion de la crise.
Puis il se tut, et continua à regarder le ciel de façon songeuse. Famitsu devint tout blanc et parût chanceler. Il tira la manche de Zylog.
Mais… Pourquoi il nous a dit tout ça ?
Ganima se tourna vers ses deux acolytes.
Faut qu’on se casse d’ici, souffla Famitsu…
Calme-toi je t’ai dit. Venez, on bouge.
Mais, on va aller où ?
Regardez ces gens là-bas : on dirait qu’ils vont au Sénat. On va les suivre…
C’est bien la première fois que tu suis la masse.
A ces mots, quelques visages se tournèrent, et Famitsu ferma sa gueule.
Ils marchèrent en zigzag dans la masse colorée. Cela prît une grosse dizaine de minutes pour remonter le boulevard et la densité de population augmentait à mesure qu’ils avançaient. Famitsu était de plus en plus dans un état second, les médicaments enveloppant langoureusement son être…
Tout à coup, éclata le son de sirènes.
Des gendarmes moustachus passèrent dans la rue alors qu’ils arrivaient devant les grilles du jardin du Luxembourg. Les gendarmes sortirent de leur Renault blanche striée de rouge et de bleu, et tendirent les bras. Le plus gradé qui était resté dans la voiture vociféra dans un mégaphone :
Que, tout le monde retourne chez soi ! Allez ! Ordre du gouvernement, tous les citoyens sont consignés chez eux jusqu’à nouvel ordre !
Il les dévisagea et repris :
Mesdames et Messieurs, une crise grave est à prévoir. Le gouvernement a décidé de mettre le pays en alerte, euh… maximale...
La centaine de personne massée autour de la voiture de police beugla. Malgré la multiplicité des mots, la seule question sous-jacente dans la cacophonie était : qu’est ce qui se passe ?
Au-delà de la rue, on devinait que le Boulevard St-Michel dégueulait de monde et quelques dizaines d’uniformes bleus se mêlaient aux gens, policiers et pompiers, tentant d’établir un semblant de discipline...
Le pays est peut-être menacée continua le flic. Au loin, le mégaphone d’un autre flic faisait écho. Rentrez chez vous ! Le courant va être bientôt rétablit !
Une vieille dame demanda si c’était vrai ; une série de voix monta en intensité. Une rumeur passa presque en même temps. C’était juste au moment où Famitsu tenta de taper une clope à un vieux monsieur qui lui fit :
La télé va peut-être être rétablie !
Bonne nouvelle… Comme ça je pourrai finir un jeu… Ca fait soixante trois heures que je suis dessus fit Famitsu.
Le vieux ne l’entendit pas et commença à converser chaleureusement avec une jeune femme en tailleur.
A la nouvelle de la fée électricité revenue, une clameur et des bruits de soulagements se firent entendre un peu partout. On commençait à rentrer chez soi…
Ganima regarda autour de lui les gens remuer comme des herbes folles. Dans le tumulte, il fonça droit vers les grilles du jardin du Luxembourg, obligeant Zylog et Famitsu à suivre.
Il était sept heure du matin.

cindy cenobyte

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Littérature Nerd « Réponse #1 le: décembre 23, 2005, 10:08:22 am »
Citer
les vendeurs de glace parcourent les rues comme des zombies
 assoiffés de thunes


 smiley5 super comparaison !

j' aime bien la façon dont la nouvelle est écrite et le thème abordé
mais je trouve que le "pourquoi" de la facination pour ce qui se
cache derrière une colline de pixel n' est pas assez éclairé dans cette nouvelle.
En fait j' aurai surtout aimé que cette facination soit un peu plus développée parceque
j' éprouve la même ...  
 :boulette:
En tout cas ça donne envie de lire quelque chose de plus
conséquent , cette nouvelle laisse une impression de premier
chapitre de roman.

Dis Riz, ce serait pas toi qui a écrit tout ça ?
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Sigmund Stella Artois

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Littérature Nerd « Réponse #2 le: juillet 29, 2007, 17:56:30 pm »
éfitemmnet gue z'est lui, on regonnaît zon zdyle bardiculier dout de zuide ! smiley4

Der Hirsch hat ein neues Geweih aufgesetzt

djimboulélé

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Littérature Nerd « Réponse #3 le: juillet 29, 2007, 19:54:48 pm »
j'l'avais lu y a longtemps celui-là...c vrai qu'il est bien.
Sigmund, tu rêves d'écrire un poème, mais t'oses pas, alors tu déterres les vieux posts, c'est ça?

riz

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Littérature Nerd « Réponse #4 le: juillet 29, 2007, 21:03:03 pm »
Mais non ce n'est pas de moi , les jeux vidéos ne m'ont jamais intéréssé et jamais je ne donerais des noms japonais ou empruntés à Dune à mes personnages.

djimboulélé

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Littérature Nerd « Réponse #5 le: juillet 29, 2007, 21:54:07 pm »
ah, c'est ça, c'est bien ce que j'avais compris, c'est ton voisin qui l'a écrit...ben tu lui diras que j'adore son pantalon ecossais. smiley18

personne

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Littérature Nerd « Réponse #6 le: juillet 31, 2007, 00:06:01 am »
oui, moi aussi... smiley6

Alain Deschodt

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une tisane et c'est tout « Réponse #7 le: mai 19, 2009, 21:00:59 pm »
Citation de: "personne"
oui, moi aussi... smiley6


Sais-tu qui est ton fils ?  smiley19
En France, les chômeurs exploitent les patrons

cindy cenobyte

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Littérature Nerd « Réponse #8 le: mai 20, 2009, 10:56:29 am »
Ce serait pas Bernard Hinault ?  smiley19
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riz

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Littérature Nerd « Réponse #9 le: mai 20, 2009, 11:58:51 am »
Parfois j'ai envie de vous enduire le corps de tapenade et de vous jetter dans une fosse à requin. TOUS !

djimboulélé

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Littérature Nerd « Réponse #10 le: mai 20, 2009, 21:37:28 pm »
ah non, pas moi.  smiley23 je suis innocente.

riz

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Littérature Nerd « Réponse #11 le: mai 20, 2009, 21:45:02 pm »
Mais non djemi, ne t'inquietes pas, j'ai d'autres projets pour toi  :zhand1:  :playplay:  :zhand2:

djimboulélé

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Littérature Nerd « Réponse #12 le: mai 20, 2009, 21:48:52 pm »
du guacamole? smiley17

sarah porte

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Littérature Nerd « Réponse #13 le: mai 21, 2009, 12:18:37 pm »
du ketchup like Brigitte  smiley9

riz

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Littérature Nerd « Réponse #14 le: mai 21, 2009, 12:39:55 pm »
hell yeah !