KAPUTT, je l'ai appris en lisant ce livre, ça vient de l'hébreux et ça veut dire VICTIME...
Correspondant de guerre du Corriere della Sera sur les fronts de l'Est (Ukraine, Pologne, Finlande, Roumanie), il a truffé son roman de choses vues et entendues, de conversations et de portraits saisissants mais on n'a jamais le sentiment de lire un livre de journaliste. L'écrivain reprend toute la place, notamment lorsqu'il provoque de l'empathie pour ses douteux personnages tout en nous demandant de les rejeter. Par moments, ses descriptions sont cruelles et démentes, comme l'était la réalité, le tout rythmé par des parties aux intitulés animaux : "Les chevaux", "Les rats", "Les chiens", "Les oiseaux"," Les rennes", "Les mouches".
Quand on lit ce livre on vit dans une ambiance tendue par la guerre, partout.....mais on assiste à ses rencontres avec la haute société européenne du moment, à ses "fréquentations" nazies, mais comme protégés par l'humanisme solaire de cet auteur..... je crois que j'ai jamais lu un livre aussi puissant dans sa capacité à transmettre des visions, de la lumière, des heures de la journée, quand elles habillent sublimement des moment baignés de grande violence...
ou par exemple, cette vision d'un lac dans lequel des chevaux se sont fait piéger par la glace, fuyant un incendie, où sur les têtes gelées, les soldats viennent s'asseoir, sous les premiers rayons pâles du soleil qui perce entre les hauts sapins...)...mais comment il raconte ça , c'est trop beau, je te jure !
après il faut lire la suite :" LA PEAU "