Toute cette poisse, au fond.
Celle qu'on aimerait voir abolie, surmontée, règlée.
Mais elle sommeille, prête à surgir et exploser dans nos yeux, notre coeur, notre ventre.
Pourtant tout est dit. Les liens sont là, les mots ont été lachés. Ca semblait être un passé révolu non ?
Et puis ce film promettant d'être chiant nous captive, sans raison apparente. Le personnage de l'ado rebelle nous énerve, et après ?
Nous aussi on a été rebelles, nous aussi on envoyait chier à tour de bras, campés dans notre rôle de roc inébranlable. Nous aussi on a noyé quelque chose dans la bravoure stérile. Fantasmé celui qu'on était vraiment.
Retour au film : alors c'est la culpabilité qui justifie la fuite de soi de l'ado rebelle ? ...
La poisse.
Elle est là!
La poitrine soubressaute. Les yeux n'y voient plus. Des gouttes chaudes empruntent les chemins de nos visages.
Nous pleurons toute la détresse qu'elle est.
Charmant le silence, pour ne pas affoler la femmme qu'on aime : qu'elle n'interrompe pas cette effusion douloureuse. Il faut qu'elle s'échappe.
La poisse nous l'a fait savoir.
Quand elle arrive, il n'y a plus qu'elle.
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(écrit sur "Eucalyptus" de Oslo Tescopic, en boucle)