demain je suis en ouacances ; donc un jour d'avance pour la nuit noire
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58 : 09
On a quitté le supermarché. Elle sanglotait. Je n’en pouvais plus. Après avoir roulé deux minutes, nous n’avions pas encore quitté la zone commerciale, je l’ai forcée à se garer sur à l’écart sur un parking. J’ai pris sa main. Je me suis masturbé avec, il m’a fallu moins de trente secondes pour jouir. Avec mon autre main, je pointais mon couteau sur son ventre. Je résistais à l’envie de lui pénétrer la chatte avec la lame. J’ai éjaculé sur son tee-shirt et son jean. Nous sommes repartis. J’étais nerveux. J’avais longtemps répété, j’y avais longtemps pensé, mais c’était comme une première fois et me branler m’avait détendu.
Nous sommes sortis de la ville. Elle me suppliait et pleurait. Sa voix n’allait pas. Je préférai qu’elle se taise. J’ai essayé de lui expliquer, mais elle ne comprenait pas ; il n’y avait que la menace et la violence qui fonctionnaient. Nous roulions sur une route départementale, je l’ai forcée à se garer à nouveau, je l’ai assommée d’un coup de poing en pleine gueule, je lui ai cassé le nez je crois. J’ai voulu la basculer à l’arrière, par-dessus les sièges avant, j’ai raté mon coup et sa tête a cogné la portière. Tout son corps s’est affalé à moitié sur les sièges et à moitié au sol. Tant pis. Si elle se réveillait avant qu’on arrive, je lui taperait encore dessus. Il y avait une trace de sang sur la vitre arrière.
J’ai roulé deux heures, traversé des villages. Elle s’est réveillée deux fois, la première fois elle a tenté de me faire perdre le contrôle du véhicule et j’ai du piler pour la tabasser. Son visage était complètement déformé. Elle vivait encore, je l’ai enfermée dans le coffre où elle s’est réveillée plus tard et à tambouriné en hurlant. Ca ne me dérangeait pas.
J’ai suivi un petit chemin qui s’enfonçait dans une forêt et puis je me suis garé et j’ai chargé Nicole sur mes épaules. J’ai continué à pieds.
59 : 08
Je l’ai laissée tomber à terre, elle est tombée sur le dos et ça l’a réveillée, elle a poussé un cri étranglé. J’ai frappé assez fort son visage et son cou avec mes semelles, en lui ordonnant de se laisser faire. Elle crachait du sang.
J’ai sorti mon sexe, arraché son jean sans qu’elle se débatte, arraché son tee-shirt, pincé et tordu ses seins, le droit avait saigné et le téton était tuméfié. J’ai violée. Sa bouche était pleine de sang et de terre. Elle sanglotait et essayait d’hurler. Je l’ai étranglée, encore violée, lardée de coups de couteau dans le ventre, retournée sur le ventre et violée par l’anus alors qu’elle se vidait de son sang, retournée sur le dos. Son ventre était plein de boue. Je l’ai regardée mourir et une fois qu’elle était morte je me suis déshabillé. Je l’ai découpée en morceaux, j’ai vidé le coffre de sa voiture rempli de sacs de courses et rangé à la place les morceaux de son corps, les jambes en premier, ensuite les bras, le bas du torse, le haut, enfin la tête. Je me suis rhabillé. Je suis remonté dans la voiture et j’ai roulé longtemps. Il faisait nuit. J’étais en sueur. A un moment j’ai fait une pause. J’ai sorti la tête du coffre et me suis masturbé contre sa bouche. J’ai forcé sa bouche pour qu’elle me suce et j’ai joui contre ses lèvres qui prenaient déjà une teinte violette. Je suis remonté en voiture. J’ai roulé encore. J’ai fouillé son sac pour découvrir son adresse mais je n’avais pas envie de me rendre tout de suite chez elle, je voulais rouler encore et laisser la tension redescendre. J’ignorais quelle serait ma réaction si je rencontrais des gens. Je ne voulais pas devenir dingue et faire un carnage. J’ai roulé toute la nuit. Mes pensées partaient dans tous les sens. Je réfléchissais aussi au moyen d’améliorer tout ça. Une méthode. J’étais électrisé par une excitation très forte et agréable.
60 : 07
Avant l’aube, je me suis arrêté sur une route que je ne connaissais pas. J’ai quitté la voiture pour marcher dans les champs. Je suis arrivé à une rivière étroite. Le ciel s’y reflétait. Je me suis assis là. Je me sentais apaisé. L’air frais apportait contre mon visage des odeurs boisées. L’eau, aussi, avait une odeur. Un léger vent couvrait sa surface de ridules. J’étais perdu dans mes pensées. Je pensais à mon enfance, à mon sanctuaire, à mon carton qui me manquait. Je repensais à mon père et me rendais compte que j’avais très peu de souvenirs de lui. Un jour il m’avait aidé à construire une grue en Légos, nous avions passé tout le dimanche à fabriquer cette grue, le lendemain, je l’avais démontée et j’avais pleuré de culpabilité.
J’ai entendu un oiseau lancer ses premiers cris. Sans raison un souvenir que j’avais totalement oublié m’est revenu. Mon père aussi avait eu des relations sexuelles avec moi. D’un coup, alors que je méditais au bord de cette rivière calme et que le l’horizon gris-mauve annonçait l’aube, tout le tableau s’est mis en place. Mon père me touchait quand j’étais enfant. Il s’est suicidé. Mon grand-père touchait ma mère quand elle était enfant. Il s’est suicidé. Il y avait quelque chose d’absurde là-dedans et aussi de logique. Elle n’avais pas bougé d’un pouce quand il s’était tiré une balle. Peut-être était-ce une explication. Peut-être pas. Ma grand-mère, la mère de mon père. Elle ne m’en parlait jamais, de mon père. De son fils. Est-ce qu’elle avait eu aussi des relations sexuelles avec lui ? Deux personnes qui ont connu cette expérience se rencontrent, s’aiment et font un enfant. C’est improbable. Ou alors, c’est parce qu’ils partagaient cette expérience qu’ils se sont aimés ? La vie est une succession de hasards. Cette femme en morceaux dans mon coffre, c’est un hasard et en même temps il y a des raisons. C’est embrouillé. C’est un mélange de cohérence de d’aberration. Un sens caché.