Auteur Sujet: la nuit noire  (Lu 87009 fois)

doppelganger

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la nuit noire « Réponse #180 le: septembre 27, 2008, 12:59:26 pm »
Je viens de lire une nouvelle de Chuck Palahniuk intitulées Guts en V.O
Je vous propose une traduction.
ça se lit très rapidement....

http://pagesperso-orange.fr/creacore/tripes.htm

C'est issu d'un recueil qui s'intitule "HAUNTED"

konsstrukt

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la nuit noire « Réponse #181 le: septembre 28, 2008, 10:13:16 am »
c'est vraiment le maître.
(très bonne traduction, by the way)

2methylbulbe1ol

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la nuit noire « Réponse #182 le: septembre 28, 2008, 17:39:12 pm »
saloperie de piscine, on ne le répétera jamais assez

konsstrukt

  • Vicomte des Abysses
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la nuit noire « Réponse #183 le: septembre 29, 2008, 08:29:08 am »
88 : 12

Tout cela c’était les préliminaires, c’est à dire tous les actes qui purifiaient Florence. Le fouet et le sperme purifiaient son corps mais il restait son esprit à nettoyer et c’est pour cette raison qu’une fois chaque jour, à la fin de ma prière, je la violais. Il n’y avait pas de règle, je pouvais lui prendre sa bouche, sa chatte ou son anus, c’était selon mon envie, en revanche je me lubrifiais toujours la queue avec son sang. Je la coupais chaque jour au même endroit, entre les cuisses, là où ça s’infecte facilement. Je coupais, je frottais la plaie avec ma main, je me branlais avec la main poisseuse de sang. Ensuite je prenais Florence dans la position qui m’excitait le plus selon le moment. Elle devait simuler la jouissance. Les premières fois, elle était réticente et j’étais obligé de la frapper. Il m’arrivait d’aller jusqu’à l’assommer mais à partir du troisième jour elle comprenait et elle obéissait. Il arrivait à Florence d’être une incroyable jouisseuse. Elle gémissait et elle criait avec une sincérité incroyable, elle me suppliait de la bourrer encore plus, de la remplir de sperme, elle me disait en gémissant et en se tortillant qu’elle était mon tonneau à foutre, mon outre pleine de sperme, qu’elle adorait sentir mon sperme chaud lui remplir la chatte, le cul ou la bouche. Des fois elle en faisait des tonnes, j’étais content. J’étais dans un tel état après la prière que je pouvais jouir, rebander et la baiser encore quatre, cinq fois avant d’être repu. Je la frappais, je lui tordais les tétons, je la griffais jusqu’au sang. Elle se laissait faire. Elle me suppliait de recommencer à lui faire mal. Chaque jour elle s’abandonnait un peu plus. Elle était chaque jour plus docile. Son regard. Je surveillais son regard. J’en connaissais l’évolution. Le onzième jour, rien qu’à voir son regard, je pouvais jouir. J’étais électrisé. Je vivais ces onze jours dans une montée constante et bienheureuse. Je m’approchais du bonheur.

89 : 11

Pour la mise à mort, je la faisais passer de la geole au temple. Au bout de onze jours de préparation elle était transformée. Ses plaies étaient généralement infectée et elle était au bord de mourir. Elle était prête à partager mes visions. Je l’allongeais dans son cercle. Je la coupais pour recueillir son sang, ensuite je lui enfonçais mon poing dans l’anus jusqu’à briser la résistance des shpincters et je recueillais la merde. Je mélangeais son sang au mien d’une part, sa merde à la mienne d’autre part, en deux récipients séparés. A ce stade il arrivait qu’elle tombât inconsciente. Il fallait que je la réveille. Pour cela j’utilisais le couteau. Je la tailladais. Je connaissais les endroits qui occasionnaient une souffrance assez grande pour réveiller n’importe qui. Les tétons. Les gencives. Les ongles. Une fois éveillée nous nous enduisions d’abord du sang et ensuite de la merde. Elle obéissait. Il était impossible qu’elle n’obéisse pas. Quelquefois elle me suppliait de la laisser partir, de lui laisser la vie sauve. Quand elle se montrait à ce point désobéissante je lui tranchais la langue, alors elle cessait toute supplique. Nos odeurs étaient parfaitement mêlées. Elle formaient l’Anteros.
Enfin je pouvais la tuer. Elle était allongée dans le cercle et je lui faisais l’amour. Au moment de l’orgasme je lui ouvrais la gorge et je laissais son sang s’épancher sur moi, synchrone avec la baisse de tension consécutive à la jouissance. Je m’abandonnais et Antéros venait avec douceur.
Après ce moment de paix, que je prolongeais aussi longtemps que possible (parfois en me masturbant encore sur son corps), je me munissais de la hache et de la scie et je préparais le cadavre. Je séparais les membres et la tête et puis je détachais les pieds et les mains. Je déposais la tête sur l’autel. Je cuisais au braséro les pieds et les mains et je les mangeais. L’odeur, mélangée aux autres odeurs. Le reste du corps allait dans la fosse, sous la chaux.

90 : 10

A la fin l’autel exposait une cinquantaine de têtes présentant tous les états de décomposition imaginables. Vingt ans de traque qui livraient leur chronologie, et je me souvenais de toutes, il me suffisait de regarder, toucher, humer chacune. Tout me revenait. Tous les détails, la traque, les préliminaires, les prières, les parôles d’Anteros, ce qu’il avait fait, la mise à mort, aussi, le goût de sa chair. Je flairais l’os nu ou la chair gélatineuse, je touchais la peau friable, les restes de cheveux, la pointe d’une dent. L’excitation revenait, intacte, je me masturbais souvent à l’aide des têtes. Le souvenir était tellement puissant. J’éjaculais dans ce qui restait de bouche ou bien contre l’os ou encore dans l’orbite de l’œil qui parfois me faisait penser à une chatte. Cela me ramenait à la félicité des rituels. Quand je n’avais pas assez d’énergie pour me mettre en chasse, quand la pulsion était tenue à l’écart et bridée, ça m’aidait à tenir.
Quand j’étais livré à la survie et à la banalité du monde, il m’arrivait de regarder la télévision. Je me suis intéressé à l’affaire Dutroux et aussi aux affaires Romand et Fourniret et à tout le merdier d’Outreau. Je ne savais pas quoi penser de tout ça. Les journalistes m’assimilaient à eux, je le sentais. Quand ils parlaient d’eux avec tout leur mépris, je percevais bien que tout ce qu’ils disaient, tout leur fiel, aurait pu s’appliquer à moi. Dans leur tête. Et pourtant moi je me sentais totalement différent. Ils ne tenaient pas debout, ni Dutroux, misérable baiseur d’enfant, ni Fourniret, crétin apathique, encore moins Romand, pauvre autiste. J’ai lu le livre d’Emmanuel Carrère. Je n’aurais pas aimé qu’un tel livre soit écrit sur moi. J’étais différent de cette racaille, de ces pauvres bougres subissant leurs pulsions comme on subit un viol. Ces pauvres cons, leur seule joie dans la vie, enculer des petits enfants. Je caricature. Je rie d’eux mais ils ne me faisaient pas rire, ils me faisaient pitié.

cindy cenobyte

  • Velextrut sarcoma
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la nuit noire « Réponse #184 le: septembre 30, 2008, 16:16:27 pm »
Cette douce et jeune femme et ce brave garçon qui s' échangent des regards muets et pourtant si plein de compréhension. Merci pour ce magnifique episode plein d' humanité.
 :horror:  :horror:  :horror:  :horror:
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konsstrukt

  • Vicomte des Abysses
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la nuit noire « Réponse #185 le: octobre 06, 2008, 08:45:19 am »

(gravure : jean-marc renault - http://www.jmr02.blogspot.com)
 
***

91 : 09

Adèle Lombardo est née en mille huit cent vingt-trois. Sa mère est morte en couches. Son père était ouvrier agricole. Ses trois frères, tous plus vieux qu’elle, aidaient son père. Ils vivaient tous les quatre dans une maison isolée, sans chauffage et constituée d’une seule chambre. Dès l’âge de cinq ans Adèle a été en charge de la maison. Le ménage, la nourriture, le linge, elle devait tout faire. Si elle oubliait une corvée simple, comme tirer l’eau du puîts ou entretenir le feu, elle était battue et punie. Il y avait des châtiments plus durs pour sanctionner des fautes plus lourdes.
Le plus jeune des garçons l’a dépucelée alors qu’elle avait dix ans et lui quatorze. Dès lors, abuser d’elle est devenu une habitude commune aux trois frères. Le père, au cours des premières années de viol, a donné son accord car il préférait voir ses frères se satisfaire en famille au lieu de courir les putes ou d’engrosser les voisines. Lorsqu’Adèle a eu seize ans, le père a décidé que désormais elle lui appartiendrait. Dès ce moment ses frères n’ont plus eu aucun droit sur elle. Elle est devenue l’épouse officieuse de son père. Au village la situation était connue mais ne provoquait pas spécialement de réaction, juste des ragots et quelques moqueries.
Durant ses années de vie maritale avec son père, Adèle a avorté trois fois, avec la complicité du médecin local. A la quatrième grossesse, comme le médecin diagnostiquait qu’un avortement supplémentaire mettrait la vie de la jeune femme en péril, le père a choisi de garder l’enfant. La grossesse a été menée à terme et Gisèle Lombardo est née en mille huit cent quarante-deux. Adèle a survécu à l’accouchement. Désormais, en plus de tout le travail à la maison, elle devait également s’occuper de sa fille. Elle la haïssait. Elle a commencé à boire à cette période. Elle est morte des suites de son alcoolisme huit ans plus tard, en mille huit cent quarante-neuf. Gisèle a été abandonnée.

92 : 08

Gisèle Lombardo est née en mille huit cent quarante-deux. Sa mère ne l’a jamais aimée et elle s’est retrouvée livrée à elle-même dès la naissance. Elle n’a pas été allaitée. Elle a survécu grâce à ses frères qui étaient également ses oncles. Il lui ramenaient du lait de chèvre chaque soir et s’occupaient sommairement d’elle. Personne n’a jamais eu à son égard le moindre geste d’affection. Dès l’âge de trois ans elle a du se procurer seule sa nourriture. Elle mangeait les restes et rodait après les repas. Elle a survécu. Elle a appris très tôt à ne pas pleurer. A chaque fois qu’elle se manifestait, soit qu’elle avait faim, soit qu’elle était souillée, soit pour d’autres motifs, on la frappait. Elle ne se lavait jamais. Elle faisait ses besoins dehors. Elle tombait malade et guérissait.
Elle a très tôt servi d’exutoire à sa mère qui la frappait et la maltraitait pour se venger des maltraitances et des coups qu’elle-même subissait chaque jour. La petite fille a vite appris à se défendre et à se cacher. Elle a développée une méfiance et une haine sans faille envers ses semblables. A la mort de sa mère, elle a été placée dans un orphelinat. Comme elle était trop violente et instable pour s’adapter à la vie en société, son enfance et son adolescence n’ont été qu’une longue suite d’orphelinats et de brimades.
Elle s’est retrouvée à la rue à seize ans analphabète et sans aucune compétence. Elle a terminé dans une maison close. Un client l’a mise enceinte alors qu’elle avait dix-sept ans. Elle a voulu garder son enfant, et s’est retrouvée une fois encore, à la rue. Au cours des années qui ont précédé sa mort, elle a élevée sa fille comme elle a pu, dans un mélange incohérent d’amour et de haine. Elle est redevenue prostituée mais s’est tenue à l’écart des bordels. Elle est morte en mille neuf cent treize, assassinée par un client, et elle a terminé dans la fosse commune.

93 : 07

Florentine Lombardo est née en mille huit cent cinquante-neuf. Sa mère taillait des pipes dans la rue pour pouvoir payer leur chambre meublée. Elles déménageaient souvent. Sa fille restait dans le taudis livrée à elle-même. Il arrivaient que des voisins abusent d’elle ou lui demandent de lui faire une gaterie. Il arrivait que ça soit le propriétaire. A onze ans elle s’est prostituée en cachette. Trois ans plus tard sa mère était au courant et elles travaillaient ensemble.
Sa mère la détestait et l’aimait tout à la fois. Leurs rapports étaient confus, violents et morbides. Elles se battaient souvent. Il arrivait qu’elles aient des rapports sexuels. Les premières fois ont été pour faire plaisir à des clients et moyennant un supplément, et puis il est arrivée qu’elles couchent ensemble pour se réconcilier après une bagarre. A partir de l’âge de dix-sept ans, Florentine vivait pour ainsi dire en couple avec sa mère. Elles travaillaient, couchaient, buvaient et se droguaient ensemble. Florentine haïssait sa mère et en était amoureuse.
Lorsque sa mère a été assassinée par un client ivre, elle s’est enfuie. Elle a eu la chance de trouver une place de bonne à tout faire dans une maison bourgeoise. Là, presque toute la famille l’a baisée. Deux ans plus tard elle s’est mariée avec un ami du fils de son employeur et leur fille est née en mille nuit cent quatre-vingt-sept. Ils eurent ensuite deux garçons.
Florentine a eu très vite des rapports sexuels avec ses enfants. Son mari s’en est rendu compte et a tenté de la tuer. Ils ont tous les deux été en prison. Les enfants ont été placé dans des orphelinats différents et se sont perdus de vue. Lorsqu’elle est sortie de prison, en mille neuf cent dix-neuf, Florentine n’a pas cherché à les revoir et elle a repris son ancien métier. Elle a passé les deux dernière années de sa vie dans une chambre de bordel. Elle est morte du cancer du sein en mille neuf cent vingt-et-un.

cindy cenobyte

  • Velextrut sarcoma
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la nuit noire « Réponse #186 le: octobre 07, 2008, 13:37:38 pm »
tu as honteusement découpé ce passage dans l' édition de luxe des "misérables", je suis très très déçu
 smiley7
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konsstrukt

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la nuit noire « Réponse #187 le: octobre 07, 2008, 18:41:49 pm »
hahaha ! c'est pas très gentil ça je trouve !

cindy cenobyte

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la nuit noire « Réponse #188 le: octobre 07, 2008, 19:51:51 pm »
arf ! mais tellement éloigné de la réalité que ça ne peut pas être méchant  smiley4  smiley21
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la nuit noire « Réponse #189 le: octobre 07, 2008, 20:01:57 pm »
que tu crois...

cindy cenobyte

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la nuit noire « Réponse #190 le: octobre 07, 2008, 20:21:50 pm »
croire c' est aussi fumeux que la ganja  :cowboy:
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la nuit noire « Réponse #191 le: octobre 07, 2008, 20:45:50 pm »
faut se méfier des sources d'inspiration !

doppelganger

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la nuit noire « Réponse #192 le: octobre 10, 2008, 03:06:11 am »
Arretez de vous toucher bande de pervers, je vous ai vu....


Mangez du riz ça purifie....

Konstukt je serais bien venu te défoncer à Strasbourg, mais ce n'est point possible, quand tu reviendra ( éventuelement) est ce que ça te dit  qu'on cause de la fameuse bible ?  smiley19  smiley23

konsstrukt

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la nuit noire « Réponse #193 le: octobre 10, 2008, 07:26:16 am »
ouais, faudrait qu'on s'y mette sérieusement, à cette foutue bible. en plus là j'ai totalement terminé la nuit noire, donc j'ai un peu de temps de cerveau disponible. par contre, je suis pas prêt de revenir à strasbourg ; un jeune papa qui disparaît pendant vingt-quatre heures, faut qu'il présente de meilleures raison qu'aller discuter de la bible avec un autre alcoolique...

doppelganger

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la nuit noire « Réponse #194 le: octobre 13, 2008, 23:01:47 pm »
J'était pas à Strachssbourgue et en plus la nuit obscurément noire c'est fini....

Mais que vais je devenir ?

Je vais me mettre à lire Poppy Z Brite  smiley19  smiley19  smiley19