ouai, c'est drôle ça...
chez nous c'est complexe aussi...
BASES PHYSIQUES, PSYCHOPHYSIQUES ET PHYSIOLOGIQUES DE LA SENSATION COLOREE.
A partir d'un certain niveau lumineux de stimulation dit photopique (supérieurs à 10 cd/m2) d'un contenu spectal donné (radiations de longeurs d’onde comprises entre 400 et 700 nm), la sensation visuelle s'enrichit de l'attribut coloré, dénommé rouge, pour les grandes longueurs d’onde, jaune ou vert, pour les moyennes longueurs d’onde et bleu, pour les courtes longueurs d’onde.
La quantification des stimulations, à l’origine de cette sensation, constitue la colorimétrie, dont les bases reposent sur la mise en activité et le fonctionnement spécifique d'une des catégories de cellules de notre système visuel: les cônes.
A ce niveau du premier étage rétinien, s'effectue la première étape du codage spectral, par l'intermédiaire de trois classes de cônes qui ont été identifiées grâce à leurs probabilités différentes d'absorption des photons, selon leurs longueurs d'onde.
C'est l'étape du trichromatisme déjà envisagé par Young et Helmholtz. Les signaux issus des trois classes de cônes L, M et S (dont les maximums d’absorption sont situés respectivement à 560 nm, 530 nm et 420 nm) sont pris en charge par des couples de cellules bipolaires puis de cellules ganglionnaires, mais largement modulés par la médiation des cellules horizontales et amacrines qui rétroagissent sur les signaux de cônes voisins.
On explique ainsi l’organisation des champs récepteurs des cellules ganglionnaires en circulaire, à antagonisme non seulement spatial (antagonisme entre centre et périphérie), mais aussi à antagonisme spectral (antagonisme majoritairement de type rouge/vert : voie parvo) et, en de très faible proportion, de type bleu/jaune (voie konio), deuxième lieu de l’analyse spectrale et manifestations objectives des couples antagonistes pressentis par Hering.
L'information spectrale par antagonisme rouge/vert (voie parvo) est conduite par 80% des fibres du nerf optique et fait un relais géniculé aux couches parvocellulaires ; l’information spectrale par antagonisme bleu/jaune (voie konio) est véhiculée par 1% des fibres du nerf optique et fait relais aux intercouches géniculées. Les signaux fovéaux sont largement amplifiés à ces relais géniculés.
Les projections des parvocellules géniculées aboutissent à la couche IVCbéta de l'aire visuelle primaire (ou striée ou Vl) où aucune sensibilité spectrale n’est retrouvée, celles des koniocellules sur les couches II et III de V1, en des zones mises en évidence seulement par des colorations spécifiques à la cytochrome oxydase dénommées "blobs" : c’est un ensemble de cellules qui se sont révélées avoir des propriétés spectrales différentielles.
Elles sont sensibles aux extrémités du spectre, respectivement aux courtes et aux grandes longueurs d'onde. Les blobs sont entourés par des cellules formant des inter-blobs à l'origine d'un antagonisme spectral, inter-cellulaire cette fois. L'aire extra-striée V2 présente aussi une alternance de bandes fonctionnelles restreintes de cellules, dévolue au traitement des extrémités du spectre: les stries foncées étroites. L'aire extra-striée V4 et son aire adjacente V4alpha sont considérées comme étant le centre où se traiteraient plus spécialement les informations spectrales.
La mise en oeuvre d’un ensemble de zones corticales traitant spécifiquement des différents paramètres de la stimulation (mouvement, profondeur, forme) permet le déclenchement de la sensation colorée lors de l’activation d’une zone unique dite superviseur .