Auteur Sujet: Acrimed : Interdiction d’une rave party  (Lu 2258 fois)

JKP

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Acrimed : Interdiction d’une rave party « le: décembre 19, 2005, 15:25:50 pm »
Vous pouvez retrouver cette article ici
http://www.acrimed.org/article2224.html

Le Monde, 11 décembre 2005 : « Les violences de Rennes relancent la polémique sur les raves-parties  ». Le Monde, 12 décembre 2005 : « A Rennes, des affrontements sèment la discorde entre le marie et la préfète ». Libération, 13 décembre 2005 : « Polémique sur l’annulation de la rave-pary après les violences de ce week-end. A Rennes, la préfète a-t-elle gâché la fête ?  »

Les journalistes le savent : pour écrire un « papier », il faut choisir un « angle ». Mais ce qui est ainsi mis en lumière rejette souvent dans l’ombre des questions décisives. Ce focaliser sur un aspect des événements, c’est parfois - souvent ? - passer sous silence le plus important. On découvre ainsi des problèmes qui ne le sont pas vraiment au détriment des problèmes qui mériteraient qu’on s’y attarde.

Les événements de Rennes

Les radios l’ont répété en boucle pendant le week-end des 10 et 11 décembre 2005 : l’interdiction de la rave-party organisée parallèlement aux Transmusicales de Rennes a été l’occasion d’une nuit de manifestation et de répression policière dans le centre historique de Rennes.

Les affrontements ont évidemment retenu l’attention des médias. Et ils n’ont pas manqué d’informer sur l’opposition entre le maire de Rennes qui avait proposé un terrain -aménagé - pour la rave et la préfète d’Ille-et-Vilaine et de Bretagne qui a décidé « malgré un mois de pourparlers » [1] de l’interdire le mardi 6 décembre. 2 jours avant le début des Transmusicales « trop tard pour un certain nombre d’amateurs de musique techno, déjà en route pour Rennes », prétextant des problèmes de sécurité en invoquant la présence de 30000 personnes : « un chiffre totalement infondé » selon un des porte-parole du collectif Korn’g héol organisateur du festival, qui précise : « En 2001, on a réuni 15 000 personnes sur ces 10 hectares sans problème » [2].

Le résultat, le scénario étant écrit d’avance, ne s’est pas fait attendre. Une manifestation, destinée à être réprimée, a été programmée pour le samedi après-midi, place de la Mairie à Rennes en pleine affluence des achats de fin d’année. Les inévitables affrontements ont donc eu lieu [3] du « milieu de l’après-midi alors que plus de 500 jeunes, selon les autorités, s’étaient rassemblés devant la préfecture » [4] jusqu’à 7 heures du matin avec leur inévitable cortège de dégâts divers, d’arrestation, de condamnations...

Qu’en ont retenu Le Monde des 11 et 12 décembre, Libération du 13 décembre ?

La « polémique » qui retient l’attention

Essentiellement, un autre affrontement, celui entre la Préfète et le maire PS de Rennes, Edmond Hervé.

Le Monde du 12 décembre parle, en titre, de « discorde entre le maire et la préfète  », Libération insiste : « Un beau gâchis. Qui donne lieu à une polémique entre le maire PS de Rennes (...) et la préfète de Bretagne. Le premier accusant la seconde d’être une fauteuse de troubles. » Il est vrai que chacun de ces deux protagonistes a donné une conférence de presse le dimanche. La préfète déclarait sans vergogne : « Au lieu d’avoir 500 teufeurs en colère, on en aurait eu plusieurs milliers en manque avec des difficultés énormes pour l’ordre public » [5]. De son côté pour le Maire de Rennes « L’interdiction préfectorale de la rave-party a été une erreur et on a subi les conséquences. »

Pour Le Monde et Libération, l’essentiel est donc la « polémique », mot médiatique convenu pour aborder les désaccords entre acteurs du monde politique. Mais on peut se demander si ces mots média-automatiques, outre l’existence d’un idiolecte journalistique, ne sont pas les révélateurs d’une volonté de ne pas aborder tous les aspects d’un problème, ou voire un alibi commode pour ne pas le faire.

Etait-ce le seul angle d’attaque de la question ?

La question qui se trouve effacée

Le Monde s’empresse de découvrir un autre « débat » sous le titre « Les violences de Rennes relancent la polémique [encore...] sur les raves-parties ». Conclusion : « L’organisation de rave-pary est un problème délicat pour les pouvoirs publics, qui cherchent à éviter les rassemblements clandestins mais peinent à convaincre les municipalités d’accueillir les fêtes autorisées, sui ont mauvaise réputation. [6] » Certes, mais c’est oublier qu’en l’occurrence le Maire de Rennes avait proposé un terrain pour les raves et que le principal problème est ailleurs.

Libération l’effleure à peine. Dans un autre article, « Quatorze prévenus et doux raveurs » signé du correspondant à Rennes, la parole est donnée aux raveurs après l’audience de comparution immédiate du lundi 12. Ceux-ci dénoncent la « politique ultrarépressive contre les rassemblements festifs à Rennes ». La politique sécuritaire de la représentant de l’Etat est aussi évoquée au détour de la déclaration d’un teufeur soulignant l’acharnement répressif de la préfète ; politique qui dure « depuis un an et demi ». ( Lire par exemple : « L’ivresse répressive de Ouest France contre l’ivresse des étudiants ».)

Le lendemain, dans un billet consacré à l’emploi du terme « ça  » par le directeur de cabinet de la préfète pour désigner les manifestants, Pierre Marcelle évoque l’amalgame entre teufeur et casseur et le « zèle sécuritaire » de la préfète. Mais ce sujet ne méritait-il pas d’être traité à part entière ? Ne s’agit-il pas d’une illustration de ce que le Syndicat de la magistrature appelle la « faillite sécuritaire » [7] ? Car on peut aussi se poser des questions sur le décalage entre l’importance du dispositif policier et l’apparente impuissante de la police à venir à bout de quelques 500 manifestants aussi alcoolisés soient-ils.

Dès le vendredi, l’état d’urgence était en marche. Les affichettes jaunes de Ouest-France titraient « Rennes sous surveillance policière ». Les accès routiers de Rennes étaient transformés en autant de checks-points arrêtant systématiquement tous les fourgons, pour traquer les nombreux teufeurs utilisant ce moyen de locomotion. Des équipements de son étaient saisis, un hélicoptère et un camion à canon à eau mobilisés... Et pourtant, les affrontements ont duré toute la nuit dans le centre-ville. La rue Victor Hugo sur l’itinéraire mairie-préfecture a connu d’importants dommages... De quoi normalement s’interroger sur « l’efficacité » des forces de police et les ressorts profonds du déploiement policier. Mais cela ne semble pas être une préoccupation pour les journalistes du Monde et de Libération obnubilés par la « polémique ».

Cela aurait pu conduire les journalistes à interroger des personnes placéss aux premières loges de l’affrontement, comme les commerçants de la rue Victor Hugo. Et peut-être auraient-ils pu recueillir ces propos de l’une d’entre elles s’adressant à la préfète, parus dans le courrier des lecteurs rennais de Ouest-France du 15 décembre :

    « (...) Les dégâts commis sont considérables : vitrines brisées, vols, débuts d’incendie, fuite des clients en pleine période de Noël. Nous estimons que les décisions que vous avez prises et la gestion de cette crise engagent votre responsabilité quant à ces dommages :
    - aucune information ne nous a été donnée sur le passage de cette manifestation, qui aurait pu nous permettre de prendre des mesures préventives,
    - l’interdiction tardive de la rave, compte tenu de l’expérience de l’année dernière, ne pouvait que mener à ces débordements,
    - face à ces débordements prévus, le seul objectif des forces de police a été d’empêcher les manifestants d’atteindre la Préfecture de Région et de les confiner dans la rue Victor Hugo afin de ne pas perturber le centre piétonnier,
    - l’intervention des forces de police dans la rue Victor Hugo n’a eu lieu que vers 22 h, soit 7 h après le début de la manifestation,
    - aucune protection n’a été assurée durant cette nuit dans cette rue, alors qu’une dizaine de vitrines avaient été éventrées, attirant des voleurs. Aussi nous exigeons d’être dédommagés dans les plus brefs délais, par l’Etat (...). »

A lire ce témoignage, on ne devine aucune sympathie subversive avec les manifestants. En revanche, il soulève implicitement une question qui aurait mérité une enquête : l’action de la préfète ne relève-t-elle pas de l’entretien délibéré d’une stratégie de la tension dont on connaît par avance les bénéficiaires ? Peut-être serait-il du devoir journalistique de s’en inquiéter plutôt que s’en tenir à « ce qui fait débat » entre les seules autorités.

Michel Jan


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[1] Le Monde, 12 décembre 2005.

[2] Libération, 13 décembre 2005.

[3] La tension étant aggravée par la condamnation à deux mois de prison avec sursis écopé par un organisateur de rave-party pour des propos tenus sur Internet et considérés comme outrageants à l’encontre de la préfète.

[4] Libération, 13 décembre 2005.

[5] Libération, 13 décembre 2005. On appréciera la modernité lexicale de la représentante de l’Etat.

[6] Le Monde, 11 décembre.

[7] Libération, 28 novembre 2005.

Puyo Puyo

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Acrimed : Interdiction d’une rave party « Réponse #1 le: décembre 19, 2005, 15:46:35 pm »
Salope fachiste

excusez moi mais ça fait du bien quand même  smiley12

c'est pour me défouler de pas avoir pu être à Liège
 samedi smiley19
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riz

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Acrimed : Interdiction d’une rave party « Réponse #2 le: décembre 21, 2005, 10:11:02 am »
Qu'ils aillent chier les teuffeurs...  smiley4  

Au lieu de dire " J'étais a un teuf avec 200 kilos de sub's" ils pourront dire qu'ils étaient "à la manif de 2005 à Rennes" et raconter leurs luttes épiques contre les forces de l'ordre.

Bien joué Madame le Prefêt !

chorizocharlie

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Acrimed : Interdiction d’une rave party « Réponse #3 le: décembre 21, 2005, 12:26:39 pm »
alors c'est de la faute à qui ? à la salope fachiste ou aux ravers drogués ?

AHAHAHH

non mais franchement c'est la chasse aux boucs à tout les niveaux on s'en sortira jamais

mais je suis bien d'accord avec l'article, la technique du pompier pyromane est à la mode chez nos dirigeants

Alain Deschodt

  • Velextrut sarcoma
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Grève en pays là « Réponse #4 le: mars 05, 2009, 15:49:50 pm »
Acrimed parle de la grève de la faim d'une journaliste de Libé dans les locaux du journal pour protester contre ce dernier. Joffrin, le Mouchard barbichu, sait gérer son torchon comme son ami Nicolas gère la France. smiley23



http://www.acrimed.org/article3087.html#

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Grève de la faim de Florence Cousin et … censure de Pierre Marcelle à Libération

Publié le 26 février 2009

Voici ce que l’on peut lire sous le titre « À propos d’une grève de la faim rue Béranger… » dans Politis qui paraît ce jeudi 26 février :« S’étonnant de ne pas découvrir vendredi [20 février] dans Libération la chronique hebdomadaire de Pierre Marcelle, Politis a pris des nouvelles de l’auteur de No Smoking. Il apparaît que son évocation de la grève de la faim d’une salariée de Libé n’a pas eu l’heur de plaire à Laurent Joffrin, directeur de la publication. »…

… Et voici tel qu’il est publié par Politis (qui rapporte également les explications de Pierre Marcelle) l’extrait de la chronique censurée par Laurent Joffrin, directeur de Libération et auteur sans succès d’un court traité de psychiatrie [1] :

   
    « Là-bas non plus qu’ici, le produit de « première nécessité » ne saurait se réduire au « panier de la ménagère ». Et ici non plus que là-bas, l’essence même de la vie ne saurait se définir à travers la délétère comptabilité du « travailler plus », ce dogme par quoi d’aucuns prétendent – quelle blague, quand on y songe ! – endiguer « la crise ».

        La crise qui ne nous épargne pas, à
Libération, où, depuis le 10 février, se poursuit la grève de la faim de notre collègue Florence Cousin. Il s’agit d’un conflit qui voit une salariée contester son licenciement, et une direction revendiquer le droit de licencier. Ce conflit est à la fois social et identitaire.



    Il ne s’agit pas ici de dire qui a commencé, mais ce qui s’achève, quand la violence du monde réel emporte tout, partout. Si, pas plus que dans un seul pays, on ne fait le socialisme dans un seul journal, à tout le moins, l’ultime aberration ou l’ultime reniement (c’est selon la conviction des uns ou des autres) serait d’occulter ce qui le constitue, le journal : en l’occurrence, la fin d’informer aussi à propos de conflits, qu’ils soient sociaux ou identitaires, qu’ils soient de là-bas ou d’ici, et fussent-ils, pour les seconds, dérangeants de proximité. Un « service minimum », comme dit l’autre…



    Évoquer, donc, la violence que fait à la conscience la présence d’un lit de camp (une couverture, des bouteilles d’eau minérale) sur lequel est allongé un corps muet. Quelles que soient les « raisons » de part et d’autre invoquées, cette grève de la faim, ici, dans le hall de ce journal, hurle la négation de ce qui en fit un intellectuel collectif. À perdurer, à signifier aussi tragiquement que, de facto, on ne put, dix jours durant et sans préjuger de la suite, plus se parler, cette grève de la faim ébranle le bien commun d’une commune intelligence de valeurs, sinon du monde. Ainsi que dans des milliers d’entreprises et pas mal d’entreprises de presse, trois générations de personnels travaillent à Libération. Entre anciens combattus et jeunes précaires, un âge moyen et majoritaire impose un pragmatisme dont, qu’on le veuille ou non, l’origine est petit lapin qui pisse derrière la tenteenne. On peut aussi le qualifier de pragmatisme de crise. »[/list]

Les lecteurs de Libération qui ne liraient que Libération ne connaîtront donc que le point de vue de la direction (exprimé à l’occasion, de l’intervention d’un syndicat CGT des NMPP qui a empêché la parution du titre samedi), publié, sous le titre « Chantage sur Libération ».

Le site du Nouvel Obs a publié en revanche un entretien avec Florence Cousin, puis les réponses de Laurent Joffrin qui affirme notamment que Libération a été victime d’une « prise d’otage ». Florence Aubenas appréciera…

Ce n’est pas la première fois que Pierre Marcelle est censuré par Laurent Joffrin, comme on peut le lire ici même sous le titre « A Libération, les ciseaux coupent aussi ». Daniel Schneidermann, dont nous avons appris récemment de la bouche de Laurent Joffrin qu’il animait un site - « Arrêt sur Images » - qui serait, au même titre qu’Acrimed, « un peu paranoïaque » [2] a lui aussi subi l’épreuve des ciseaux du Big boss, comme nous l’écrivions ici même sous le titre « “Je t’aime, moi non plus” : Laurent Joffrin supprime une chronique de Daniel Schneidermann ».

Henri Maler
Notes

[1] Lire ici même : « Laurent Joffrin, polémiste et psychiatre : Sancho Panza contre les moulins à vent ».

[2] Laurent Joffrin sur France Culture, le 30 janvier 2009.[/color]
En France, les chômeurs exploitent les patrons