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En quittant Bayeux par la route de Sommervieu on apercevait à deux cent mètres sur la gauche le mur de pierre qui entourait le parc de la clinique de la Bruyère. Trois cent mètres avant le croisement de la D153 un chemin partait de la D12 et menait à la grille d’acier peinte en blanc. Sous le visiophone une plaque noire indiquait le nom et la fonction de l’établissement. La clinique, un ancien corps de ferme en granite, de forme allongée et couvert d’un toit en ardoise, occupait le centre d’un parc de quatre hectares où poussaient des hêtres et où l’été pululaient mouches, papillons et abeilles.
Le rez-de-chaussée contenait l’accueil, les bureaux, le réfectoire, la salle de repos et la salle de télévision ; le premier étage les sanitaires collectifs (lavabos en série comme des abreuvoirs, cabines de douches) et cinquante chambres identiques (neuf mètres carrés, un lit, un placard, une table montée sur roulettes, une chaise, un WC) et identifiées par des noms de fruit au lieu de numéros. Actuellement la clinique accueillait trente deux patients.
Sept heures trente : réveil. Une infirmière visitait les chambres, tirait les rideaux (il n’y avait pas de volet), laissait les portes ouvertes ; l’équipe de nuit débauchait.
Huit heures : toilette du matin et petit déjeuner. Tous les repas se prenaient dans la salle commune. Les tables étaient déjà dressées à l’arrivée des patients ; des aides-soignantes circulaient, poussaient une desserte roulante et remplissaient les assiettes ou les bols. Elles souriaient et adressaient parfois une remarque d’ordre personnel, sympathique, à un patient.
Neuf heures : retour aux chambres ; une infirmière distribuait les médicaments, une autre vérifiait que les patients les absorbaient.
Dix heures : ceux qui avaient le droit de sortir dans le parc sortaient dans le parc ou allaient en salle de repos, les autres allaient en salle de repos. Les femmes de ménage nettoyaient le premier étage et fouillaient les chambres. Nourriture, drogue, alcool, objets tranchants ou dangereux étaient interdits de façon systématique et téléphones portables, postes de radio, lecteurs CD ou DVD, ordinateurs, certains livres, certains disques, certains films, certains vêtements, certains accessoires vestimentaires, certains produits de beauté étaient interdits au cas par cas. Cette liste n’était pas close. Toute une série de réprimandes s’appliquaient à l’encontre des détenteurs d’objets interdits, selon qu’il s’agissait d’une première infraction ou d’une récidive et selon l’objet incriminé.
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