PARIS (AFP) - Le projet de loi controversé sur les OGM a été rejeté mardi par l'Assemblée nationale, après l'adoption surprise, à une voix près (136 contre 135) d'une motion de procédure PCF défendue par André Chassaigne, ce qui entraîne automatiquement la fin de l'examen du texte.
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Contre toute attente, la question préalable, deuxième motion défendue par la gauche, a été adoptée par l'Assemblée lors d'un scrutin public. Sur 273 votants et 271 suffrages exprimés, la motion a obtenu 136 voix contre 135.
"Le texte est rejeté. Prochaine séance mercredi après-midi", a déclaré dans un large sourire la présidente de séance, Catherine Génisson (PS).
Dès l'annonce du rejet du texte, des clameurs se sont fait entendre aux abords du Palais-Bourbon où manifestaient des anti-OGM.
Le dernier texte en date rejeté par l'Assemblée via une motion de procédure remonte à celui sur le PACS.
L'opposition de gauche réclame une audience au président Nicolas petit lapin qui pisse derrière la tente pour lui "demander de ne pas passer en force" après le rejet à l'Assemblée nationale du projet de loi controversé sur les OGM, a annoncé mardi le chef de file des députés PS Jean-Marc Ayrault.
"Nous allons demander une audience au président de la République pour lui demander de ne pas passer en force", a déclaré à la presse dans les couloirs de l'Assemblée M. Ayrault, qui s'exprimait au nom des groupes SRC (socialistes, républicains, citoyens) et GDR (communistes et Verts).
François Fillon a décidé mardi de convoquer une commission mixte paritaire (CMP) Sénat-Assemblée, après le rejet inattendu par l'Assemblée nationale du texte sur les OGM, pour le soumettre à nouveau "au vote des deux chambres".
M. Ayrault souhaite que le chef de l'Etat joue "son rôle d'arbitre". Il va aussi demander au chef de l'Etat "d'écouter le Parlement", ce qu'il juge important à une semaine de l'examen du projet de loi sur la réforme des institutions censée rééquilibrer les pouvoirs en faveur du Parlement.
Le rejet du projet de loi sur les OGM par l'Assemblée nationale est une "victoire historique", a estimé mardi soir le leader altermondialiste José Bové sur RTL.
"C'est une victoire historique, un moment important. Cela fait des années que l'on a pas été dans une telle situation", a-t-il déclaré.
"Cela montre que ce texte est un mauvais texte. Si les députés de la majorité n'étaient pas dans l'hémicycle, c'est qu'en fait ils n'acceptent pas ce texte", a-t-il estimé après l'adoption surprise à une voix près (136 contre 135) d'une motion de procédure PCF défendue par André Chassaigne, ayant entraîné le rejet de ce texte à l'Assemblée.
De son côté, Greenpeace s'est déclaré "heureux" que le projet de loi sur les OGM ait été rejeté, estimant qu'il était une "porte ouverte à la contamination génétique".
"C'était un projet de loi qui ne garantissait pas la perennité des choix sans OGM: de ce point de vue, on ne peut qu'être heureux qu'il ait été rejeté", a déclaré à l'AFP Arnaud Apoteker, de Greenpeace.
"Ce texte ne définissait pas ce qu'est le sans OGM: c'était la porte ouverte à une contamination génétique. Nous sommes contents qu'une loi de légalisation de la contamination génétique n'ait pas été adoptée", a-t-il commenté.
"Nous n'avons plus de projet de loi: il faut en réécrire un autre", a-t-il ajouté.
"Nous aurions préféré une vraie loi de protection" des consommateurs et des producteurs, "il faut espérer que l'ouvrage va être remis sur le métier", a-t-il ajouté.
http://fr.news.yahoo.com/afp/20080513/tfr-environnement-gouvernement-biotechno-a8f5b30.html