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Sujets - konsstrukt

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Le cerveau / La première fois que j'ai tué mon père
« le: janvier 14, 2014, 14:18:31 pm »
(EXTRAIT DE "PORCHERIE")

La première fois que j’ai tué mon père, je devais avoir douze ans, pas beaucoup plus. J’étais au collège, pas encore au lycée.
Ça c’est passé dans la nuit de vendredi à samedi, parce que le lendemain j’ai reçu un colis de l’œuf cube, un magasin qui vendait par correspondance des produits de jeu de rôle ; je faisais du jeu de rôle à l’époque ; j’avais commandé des figurines en plomb et j’avais reçu à la place un livre de monstres conçu comme un pastiche de manuel de zoologie.
Mes parents picolaient tous les jours mais surtout le week-end. La soirée s’était passée de manière classique. Nous avions mangé devant la télé et puis nous avions regardé la télé, je suis allé au lit et j’ai été réveillé par les cris de ma mère bourrée qui insultait mon père et le frappait, ensuite les bruits de mon père qui faisait ses valises, il faisait ça deux ou trois fois par semaine. La plupart du temps ma mère le tapait simplement mais parfois il lui en fallait un peu plus et alors elle le virait. Il devait faire ses valises, quitter l’appart et téléphoner quelques heures plus tard pour voir si la folle était calmée. Je me suis toujours demandé à quoi il occupait ces
quelques heures et je n’ai jamais osé en parler avec lui ; un jour je me suis fait virer aussi et du coup je l’ai su : il passait ces quelques heures dans la voiture, à enchaîner les clopes avec un air abattu. Un autre jour, des années plus tard, j’ai quand même osé lui demander pourquoi il ne quittait pas ma mère. Il m’a regardé avec ahurissement et l’affaire en est restée là.
Dans mon demi-sommeil, j’ai donc entendu tout ça, les insultes de ma mère, les bruits de verres remplis et bus et reposés, la voix plaintive et éméchée de mon père, les valises ; j’attendais la porte qui claque avant de pouvoir me rendormir deux ou trois heures et être réveillé encore un coup par le téléphone. Ça nous amènerait à quatre ou cinq heures du matin, j’aurais fait la moitié de ma nuit.
Au moment où j’écris ce texte, plus de vingt ans après, je suis papa d’un bébé de cinq semaines et chaque nuit depuis sa naissance, avec sa mère nous faisons un peu le même genre de calcul. Ça a faim souvent, un bébé.
Ce soir-là je n’ai pas entendu la porte. A la place j’ai entendu un bruit sourd que dans mon demi-sommeil je n’ai pas identifié, et puis le silence. Pas de bruit de porte, pas d’insulte criée par ma mère. Je me suis complètement réveillé, angoissé, tellement angoissé que je suis allé voir alors que je ne me levais jamais, jamais, pour aller voir leurs disputes grotesques nuit après nuit. J’avais vu une fois, c’était trop moche, trop stupide, même pas drôle, je préférais éviter.
Ma mère est allongée par terre, dans les vapes ; mon père, torché au point d’à peine tenir debout, me dit que tout va bien, voix pâteuse, regard hébété, d’aller me recoucher, bonne nuit, je t’aime.
Va savoir comment, je me rendors. Et de nouveau des cris qui me réveillent, ceux de ma père mais sur une tonalité particulière, elle envoie toujours les insultes à la capitaine Haddock, pauvre kroumir, va savoir ce que ça veut dire, ma mère est Yougoslave, mais sur un ton effrayé. Et mon père gueule aussi alors qu'en principe il la ferme et laisse passer l'orage. C’est mauvais signe, ça.
Je vais voir. Ma mère est dans la chambre, sur le lit. Mon père se tient debout chancelant au pied du lit et dit qu’il va la tuer, et me tuer aussi d’ailleurs. Il balance un coup de point dans l’armoire, il la traverse. Mon père était maçon et avait été pompier. D’ailleurs il balance à la tête de ma mère un pompier en bronze qu’il a reçu quand il a quitté la caserne. Heureusement il est bourré et l’objet, que je n’arrivait même pas à soulever à l’époque, au lieu d’arracher la tête de ma mère, tombe comme une merde sur le matelas et s’y enfonce. Ma mère dit qu’elle va appeler les flics, mon père répond qu’elle n’a qu’à essayer, et puis il lui demande combien de temps ils mettront à venir à son avis, et combien de trempes il aura le temps de lui coller.
Je sais pas trop comment, ma mère et moi on quitte sa chambre et on se barricade dans ma chambre à moi, qui ferme à clé. Je récupère mon cutter sur mon bureau et depuis le balcon je gueule tout ce que je peux pour que les voisins appellent la police. J’utilise des synonymes pour éviter les répétitions. Policiers, flics, keufs, etc. Je hurle. Je voulais déjà devenir écrivain, à l’époque. La forme, ça compte. Les voisins ne répondent pas.
Ma mère est pétrifiée de peur, de colère, de honte. Elle est laide et idiote mais je m’en fous, ça fait longtemps de toute façon que je n’ai plus de sentiment pour elle, enfin à part du mépris et un peu de haine, mais la haine passe doucement. Moi, je calcule. Je me demande quelle longueur de lame je dois sortir pour être le plus efficace. C’est un petit cutter, hein, un instrument de papeterie, le genre qu’on utilise au collège, pas un machin en acier pour couper la moquette. Le mien n’a coupé que du papier et du carton jusqu’à présent. Je me demande où frapper. Je me demande s’il faut aller de haut en bas, de bas en haut, latéralement. Je n’ai pas peur, je n’ai pas le temps d’avoir peur. Je calcule. Et je continue de hurler à ces connards de voisins de prévenir les policiers, les keufs, la maréchaussée, merde.
J’opte pour le ventre, de bas en haut, une lame sortie de quatre crans. Je mets la sécurité. Mon père parle de défoncer la porte. C’est imminent et je n’ai toujours pas peur, je suis concentré sur le geste, faut pas que je me loupe surtout, je ne pense qu’à ça.
On sonne à la porte, c’est les flics, merci les voisins. L’histoire est finie.
Le lendemain quand mon père sort de cellule de dégrisement et revient à la maison je lis mon bouquin de monstres. J’ai peur qu’il rentre. Il s’excuse. Je suis déçu. Je trouvais que ça aurait été mieux s’il avait disparu à jamais ce jour-là. Mais la vie est moins docile que la fiction.
Des mois plus tard, je trouverai, coincée entre deux bouquins, une lettre d’humiliation où mon père explique quelle ordure il a été cette nuit-là et qu’il se trouve impardonnable, une lettre de merde, honteuse, qui dégoulinait de pathos. C’est ce jour-là que j’ai cessé d’aimer mon père.




***** Acheter Porcherie : http://media.wix.com/ugd/ecc8dc_1bbebcbc7deb4e08ac52a56e3be61d5a.pdf

****Mes autres publications : http://konsstrukt.wix.com/christophe-siebert#!biblio/c1ogv

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Le cerveau / mon prochain roman au camion noir !
« le: janvier 09, 2014, 21:05:57 pm »
Bon. Je viens donc de parler à Dom Franceschi, éditeur au Camion Blanc et c'est, putain, c'est confirmé : mon prochain roman (La place du mort) sortira dans la collection Camion Noir cette année !!!

 Pour ceux qui ignoreraient de quel bois se chauffe cette maison MYTHIQUE (et je pèse mes mots), deux petits liens :
http://www.camionblanc.com/
http://www.camionnoir.com/

 Alors, si vous vous demandez quelle est mon humeur, bah en gros je touche plus terre. Disons que pendant qu'Alexandre Jardin feuilletait la NRF en s'imaginant chez Gallimard en train de serrer la pince à tonton Malreaux, moi je dévorais les bios de Joy Division en m'imaginant chez Camion Noir en train de boire un coktail avec Boyd Rice.

 Yeah !

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Le cerveau / [ECRIRE JUSQU'A CREVER AUTANT DE TEXTES QU'ON PEUT]
« le: janvier 02, 2014, 22:41:06 pm »
En attendant que l'envie me reprenne d'en écrire de nouveaux, (re)lisez donc les 46 textes de la série [ECRIRE JUSQU'A CREVER AUTANT DE TEXTES QU'ON PEUT]

C'est ici : http://konsstrukt.wix.com/christophe-siebert#!untexte/c1abi

Et, tiens, un texte au hasard, histoire de donner une idée :

31.

Une vie de réclusion volontaire, une vie de fuite intérieure, une vie en ermite, une vie passée à regarder par l’œilleton avant de décider de ne pas ouvrir la porte, une vie à laisser sonner le téléphone sans répondre jamais, une vie dominée par la misanthropie.
Toute une vie construite sur ce constat : je ne veux pas frayer avec tous ces connards. D'accord pour les observer de loin, pour en faire le sujet parfois de mes textes, d'accord pour partager avec eux la planète, mais pas plus. Tous ces gens que vous acceptez de côtoyer, à qui vous serrez la main, qui vous donnent parfois des ordres, qui viennent manger chez vous, vous filent des conseils, vous disent comment faire, tous ces gens que vous ne supportez pas et qui pourtant font autant partie de votre existence que votre meilleur ami ou que vos courbatures, tous ces gens qui grignotent votre âme comme une armée de termites, je ne les veux pas. Toute une vie sans patron envahissant, sans collègue mesquin, sans famille pourrie, sans voisin casse-couille, sans ami dont on ne sait pas comment s'en débarrasser, sans mariage qu'on passe sa vie à regretter, toute une vie sans autre lien que ceux qu'on a voulus, toute une vie entourée de l'amour de ceux qu'on a choisis, toute une vie baignée dans les affinités électives, toute une vie le ventre au chaud et sur le monde un œil tranquille.
Un vie de chat si on veut, ou bien d'enfant gâté, une vie d'homme libre, une vie d'honnête homme, une vie de peureux, une vie sans conflit, une vie sans courage, une vie sans embuche, une vie sans jouer le jeu, toute une vie passée à suivre ses propres règles, toute une vie passée des ciseaux à la main pour couper tous les fils qui doivent être coupés. Une vie sans éclat, sans complication. Toute une vie passée sans aucun compromis et planqué, bien planqué dans la pénombre du monde.

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Le cerveau / la grosse revue ça commence !
« le: décembre 25, 2013, 13:44:41 pm »
Et donc, La Grosse Revue est financée. Merci à tous ceux qui m'ont fait confiance sur ce coup-là. J'espère qu'ils ne seront pas déçus. Leur boulot est donc achevé, et le mien commence, qui consiste à lire tout ce qu'on m'a envoyé et à fabriquer un objet de 740 pages qui rende compte de la création actuelle, et par "actuelle" je parle pas de celle qu'on achète à Cultura ni de celle qu'on vante dans Technikart, non. Je parle de la vraie, celle qui saigne, celle qui chiale, celle qui rigole, celle qui est fabriquée par Marlene Tissot, Aurore Bela, Nicolas Albert G, Lilas Mala, Olivier Bkz, Paul Sunderland, Marc Brunier Mestas, Yannick Torlini, Mathias Richard, Lor Lorreur, Laura Vazquez, Perrine le Querrec et bien d'autres, je vais pas tous les citer.

 Et si vous vous sentez de taille, envoyez-moi vos poèmes, vos nouvelles, vos romans, vos dessins, vos infographies, vos gravures, envoyez-moi tous vos machins.

 Konsstrukt@hotmail.com.

 Pas de taille minimale ou maximale. Pas de thème imposé. Pas de limite. Juste de l'intransigeance, du talent, du travail et l'envie de faire un truc dont on parlera encore dans dix, vingt, trente ans.

 Je vous attends.

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Le cerveau / la tournée c'est fini !
« le: décembre 24, 2013, 12:05:59 pm »

KONSSTRUKT + HORSE GIVES BIRTH TO FLY C'ETAIT :

Christophe Siébert (texte, monotron, voix)
Miccam (guitare, basse, boucles, objets, voix)
Cricri (guitare, basse, boucles, objets, voix)
Aurore *U* (conception et réalisation du masque)

Merci une nouvelle fois à tous ceux qui ont permis à cette tournée d'exister. Merci aussi au public, bien entendu, d'être venu curieux, vivant, et jamais indifférent à ce que nous lui avons montré.

Une mini-tournée aura vraisemblablement lieu en février.
Et rendez-vous fin 2014 pour fêter dans vos villes et vos compagnes mes nouveaux bouquins et les nouveaux disques de Horse gives birth to fly !

Quelques extraits de live :
Asile 404 : Konsstrukt - lecture de Christophe Siébert
Asile 404 : Konsstrukt - Live Horse Gives Birth To Fly #1
Asile 404 : Konsstrukt - Live Horse Gives Birth To Fly #2
Asile 404 : Konsstrukt - Lecture Christophe Siébert + impro Horse Gives Birth To Fly
HORSE GIVES BIRTH TO FLY - "Babaliche" (Live)
poésie portable à toulouse

De retour de la tournée nous sommes (enfin, surtout moi, en fait : même au fond de la brousse les Horse gives birth to fly sont d'une hygiène ridiculement irréprochable) fatigués, barbus, hirsutes, crasseux, en sueur – et évidemment extrèmement en retard sur le boulot.

Merci à tous ceux qui ont fait en sorte que cette tournée a davantage ressemblé à une colonie de vacances qu'à un chemin de croix. Merci, donc, pour l'organisation sans faille, la bonne humeur, le savoir-faire technique, les super découvertes musicales et/ou la bouffe fantastique, à :

Laurent Rodz, 1demidegt2, Olivier de Sumène (même nos chipos dégueulasses achetées à Spar, il a réussi à en faire quelque chose de bon, lui qui ne mange plus que des légumes qu'il a plantés lui-même), Ingrid, Olivier de l'Asile 404 (dont le rhum m'a pas mal arrangé), Laurent Cauwet, toute la clique de Clermont-Ferrand (Lilas, Fanny, le Caveauphone, etc., etc. ; les clermontois sont les rois), Elodie, Romain, Fred, Louis-Charles (de la bière, de la fondue savoyarde et du Coil, on est toujours bien reçus à Lille !), Amélie, Testa Rossa et tout le public courageux venu à la Fermatozoïde, Merde fantôme et les quatre survivants amienois qui nous ont demandé un rappel (chapeau les gars, on nous l'avait pas encore faite, celle-là !), monsieur et madame Fly, de Joué-les-Tours, Charlotte, Zoubir, Hafid et Max qui se démerdent pour faire de Toulouse une ville agréable, Arbre, Abel et la Pizzéta (non, c'est pas le dernier bouquin de Paulo Cohelo) et, bien sûr, merci à Total pour ses boissons chaudes de l'espace (mention spéciale au chocolat chaud saveur Lion avec d'authentiques billes de Lion qui flottent – et fondent – à sa surface), merci à Pringles pour tous les efforts fournis dans le domaine du goût, et merci à Salvetat de m'avoir plusieurs fois sauvé la vie.
Par ailleurs, les ventes de Poésie Portable et de Porcherie démarrent vachement bien, merci à tous ! Au cours de la tournée, j'ai écoulé une quarantaine d'exemplaires de l'un et une trentaine de l'autre, et j'en suis bien content, et très fier, et très heureux (oui, oui, heureux ET content). Pourvu que ça continue comme ça !

Du coup, j'ai réimprimé une vingtaine de Porcherie, n'hésitez pas à m'en commander ! Par contre, vu que je n'ai plus d'exemplaire de Poésie Portable sous la main, il vaut mieux, à moins que vous soyez un forcené de la dédicace, passer directement par votre libraire ou par l'éditeur. Bref, toutes les infos ici : http://konsstrukt.wix.com/christophe-siebert#!actualite/c4mg

Pour vous donner (comme d'hab) l'eau à la bouche, voici ce qu'en dit Patrice Maltaverne :

Ce recueil regroupe 107 courts textes en prose de Christophe Siébert, illustrés au fil des pages par Laure Chiaradia. Christophe Siébert, c'est l'activiste principal du collectif konsstrukt, spécialiste des fictions hardcore and dark sex, animateur de plusieurs webzines et habitué des performances. Bon, les puristes du lyrisme diront qu'il y a trop de putain de bordel de merdier de bite couille chatte dans sa poésie pour qu'elle soit de la poésie. Je sais je sais... La suite de la critique ici : http://poesiechroniquetamalle.centerblog.net/65—poesie-portable-de-christophe-siebert

Toujours à propos de Poésie Portable, il y a Thierry Radière qui m'écrit ceci :

J'ai adoré ta poésie portable, vraiment, une poésie comme ça qui rentre dans le lard ça fait du bien et surtout c'est rare. Ca faisait longtemps que je n'avais pas lu un recueil de poèmes comme ça de A à Z sans pause. Du coup, j'en fais de la pub partout autour de moi, dans le bahut où je travaille, auprès des profs de français, mais là, c'est pas gagné. je m'en fous, j'en parle partout de la poésie portable de Christophe Siébert. Un des plus beaux recueils que j'ai lu récemment, avec celui de Dominique Fabre, d'un autre genre, mais vraiment très très bien aussi, « Au bout des machines à écrire » chez Cousu main.

Et concernant Porcherie, c'est Philippe Jaenada qui s'y colle, et en lit sur Radio Nova un extrait de sa voix de baryton. L'émission est à réécouter ici : http://www.novaplanet.com/radionova/24292/episode-nova-book-box-du-02-decembre – en fait, ce maboule à qui on a demandé de lire des bouts d'auteurs qu'il aime bien me range dans sa sélection entre Goodis et Brautigan, autant dire que depuis j'ai du mal à passer les portes et que chaque matin j'offre ma main à la boulangère pour qu'elle la baise avec toute la délicatesse qui est due au Pape.

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Le cerveau / tournée horse gives birth to porcherie portable
« le: novembre 28, 2013, 11:54:00 am »
Bonjour à tous !

A l'occasion de la parution chez Gros Textes de mon recueil Poésie portable, et de la sortie en autoproduction de mon recueil de nouvelles Porcherie (vous trouverez en bas de ce message des liens vers une présentation détaillée de ces deux ouvrages), je pars en tournée du 13 novembre au 17 décembre, en compagnie du duo montpelliérain de noise rituelle Horse gives birth to fly. Nous vous proposerons un set de deux heures qui alternera lectures et concerts dans une ambiance sinistre, apocalyptique mais néanmoins planante – l'impression, disons, d'être bien au chaud dans le ventre de sa mère alors qu'elle vient juste de mourir.

En première partie : lecture d'extraits de Porcherie sur fond de drone.
En deuxième partie : concert de Horse gives birth to fly
En troisième partie : lecture d'extraits de Poésie portable avec un accompagnement de HGBTF

Soit : du boucan, des mots, et encore du boucan, et encore des mots, sans oublier un PUTAIN DE NEON ROUGE, qui joueront au bonneteau avec tes chakras et t'ouvriront à coups de pioche le troisième œil.

Voici pour l'instant les dates prévues (il est possible que d'autres se rajoutent à celles-ci, restez attentifs, en bas de ce message vous trouverez un lien vers la page Facebook de la tournée) :

30 NOVEMBRE A LA VILLA DES CENT REGARDS A MONTPELLIER (1000 rue de la Roqueturière, 34090 Montpellier)

3 DECEMBRE A L'ASILE 404 A MARSEILLE (135 Rue d'Aubagne, 13006 Marseille)

4 DECEMBRE A MANIFESTEN A MARSEILLE (59 rue Thiers,  13001 Marseille)

9 DECEMBRE A L'HOTEL DES VILS A CLERMONT-FERRAND (55 avenue de l'URSS)

11 DECEMBRE AU MONK'S CAFE A LILLE (3 Rue Nicolas Leblanc, 59000 Lille)

12 DECEMBRE A LA FERMATOZOIDE A COTE DE RENNES (Le Gué, 35240 Le Theil-de-Bretagne)

13 DECEMBRE AU SOMBRERO A AMIENS (29 place Vogel, 80000 Amiens)

15 ET 16 DECEMBRE DANS DEUX LIEUX A CONFIRMER A TOULOUSE

17 DECEMBRE AU BLACK SHEEP A MONTPELLIER (21, boulevard Louis Blanc, 34000 Montpellier)

Pour chaque date : entrée en libre participation ; tâchez d'être là vers 20h30 ; il y aura généralement d'autres groupes à jouer avant et/ou après nous, ce seront donc des soirées assez nourrissantes !


QUELQUES LIENS :

Un extrait de live de Horse gives birth to fly : HORSE GIVES BIRTH TO FLY - mojomatic @ montpellier - 02-09-2011

Un avant-goût de ma lecture de Porcherie : porcherie (extraits du cd)

Le site de HGBTF : http://www.horsegivesbirthtofly.com/

Le mien : http://konsstrukt.wix.com/christophe-siebert (avec des informations détaillées concernant Poésie portable et Porcherie)

La page Facebook de la tournée, régulièrement alimentée : https://www.facebook.com/events/242832505877054/?source=1

Questions, commentaires, etc. : konsstrukt@hotmail.com

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Le cerveau / poésie portable promo librairie
« le: novembre 26, 2013, 13:29:35 pm »
Salut les copains,
 
Comme la plupart d'entre vous, que je harcèle pas tous les moyens possibles sitôt que je pète un coup, le savent déjà, je viens de sortir chez l'indispensable Gros Textes un recueil qui s'appelle Poésie Portable, et pour le présenter au public je pars en tournée avec un groupe faire beaucoup de bruits dans des bars, des squats, des caves et une pizzéria (oui, oui).
 
Mais j'aimerais bien aussi faire une tournée de promo plus traditionnelle, à savoir poser mon cul dans une librairie, parler à des lecteurs que je n'aurais pas rendu sourd au préalable, signer des bouquins et peut-être en lire des extraits sans forcément 120 décibels d'indus-noise pour m'accompagner.
 
Seulement, je ne connais pour ainsi dire aucun libraire. Mes précédents bouquins étaient, ou bien en numérique, ou bien en autoproduction, ou bien trop tarés pour qu'un seul libraire ose les proposer. Du coup, je fais appel  à vous : si vous êtes libraires, ou copains de libraires, j'aimerais bien votre aide. Mon idée est simple : elle consiste à faire un petit tour de France début 2014 (disons après janvier mais avant avril, quoi), et aller visiter une quinzaine ou une vingtaine de librairies, qui auraient soit commandé quelques exemplaires de mon truc auprès de Gros Textes, soient me laisseraient vendre mes propres stocks, au choix, je suis souple et flexible tel le roseau ou le pénis de Cobra (qui, rappelez-vous, peut tirer dans les coins)
 
Voici le début du livre, pour que vous vous fassiez une petite idée de son contenu, et aussi un lien vers la page de l'éditeur qui lui est consacrée : http://grostextes.over-blog.com/2013/11/christophe-si%C3%A9bert.html
 


1


une vieille à l’air centenaire et fragile et coriace qui compte sa monnaie juste devant la boucherie arabe – un arbre victime d’un cancer bizarre qui lui donne l’air d’avoir fondu comme de la lave et coulé sous la chaussée avant de se figer à nouveau – un immeuble avec les terrasses en avant qui ressemble tout à fait à hal dans 2001 quand le cosmonaute a fini de le déconnecter – j’imagine les gens comme des neurones – c’est quelques exemples de la vie sans toi






2


ma vie est jalonnée de filles – violées de toutes les façons possibles et qui n’en sont ni détruites ni effarées – qui baisent et aiment sans problème – j’en suis aussi bien heureux qu’effrayé mais ce qui compte c’est que les filles : 1 et les violeurs : 0






3


dans le métro il y a des arabes en jogging qui crient – un curé en soutane qui se tait – un type qui écoute et ne rit pas du tout – un indien – un type qui apprécie enki bilal – des gens – en sortant du métro il y a du sang rouge clair – translucide sur le sol






4


mon petit plaisir aux dames chinoises comme aux passages piétons ça consiste à aboutir au camp opposé avant que l’adversaire ait joué son premier coup – certes c’est idiot – et pendant ce temps quelquefois dans la rue il y a des pigeons morts dont il ne reste que les ailes et un vide surnaturel à la place du corps






5


au quick de la défense on ne trouve pas de journaux culturels comme dans les autres quicks où j’ai été bouffer – mais des journaux où il est question de trouver du travail – et sur l’esplanade de la défense – j’ai vu plein d’êtres humains – et même des journalistes – mais pas un seul animal






6


les enfants qui gueulent derrière moi – survoltés – trente chiards que la bouffe n’anéantit pas du tout alors que moi une gorgée de rhum suffit à m’apaiser – en face moi du soleil et quelque arbres – la perspective joyeuse d’écrire quelques pages et de dormir peu – la pensée joyeuse que ma mère est morte – et que je vais sortir enfin la tête – hors de ce trou noir puant la merde – qu’est ma situation financière – une maison à moi – pleine de poussière – de poils de chiens qui puent la mort – et de fantômes qui feraient mieux – de bien fermer leurs gueules






7


dans ma tête je macère du matin au soir – quand quelqu’un m’en tire et me refait voir le monde – je me sens comme si j'étais une perruche en cage et que la couverture s’en va – de l’endroit où je suis je peux voir mes pensées et des arbres qui bougent agités par le vent






8


j’entends derrière moi le bruit de la bouilloire – par la fenêtre de la cuisine je vois les enfants qui entrent dans la cour de l’école – ils me font l’effet d’un film en vingt images secondes – j’ai sommeil et j’ai froid – je n’ai jamais bu autant de café – des pensées idiotes me viennent et puis disparaissent aussitôt – un peu comme le ballon avec quoi jouent les enfants






9


1 – maman est morte


2 – c’est beau la mer


3 – l’infirmière pleure


4 – pas moi


(l’étranger vs mylène farmer)






10


et je viens de comprendre que quand on place deux miroirs l’un contre l’autre face à face ils ne contiennent pas l’infini mais juste le néant contrairement à ce que je pensais quand j’étais un enfant






11


dans le parc où j’écris mes conneries sur un ordinateur portable il y a tous les enfants qui jouent – ils sont au moins cinquante – tous ceux qui passent près de moi s’arrêtent de courir et de gueuler pour voir – ce qu’il y a sur l’écran – ils ne voient que du texte qui s’étale et s’étale et me regardent avec effarement et beaucoup de pitié






12


hier à paris c’était la nuit blanche il paraît – de la culture plein les rues et de la foule qui se presse – la fête de la culture comme la fête de la bière ou celle de la musique – j’ai profité de ça de la meilleure façon possible – pour la première fois depuis soixante jours j’ai dormi dix heures de rang – j’étais un caillou au fond de la rivière – je n’ai rêvé de rien – je n’ai rêvé de rien






13


dans le canal pas loin de la place stalingrad – des bouteilles vides flottent – soumises à toutes sortes d’énergies opposées elles sont immobiles et pile dans le tao – et dans ce même canal des canoës vont dans tous les sens – ils vont n’importe où et n’importe comment habités par des gens qui n’ont pas l’air de voir vers où leur vie pourrait aller – habités par des gens que le courant ballote – des gens au corps pesant bien plus lourd que leur âme






14


mes yeux brûlent – mon crâne fond – je peux mourir à montpellier – mais y vivre par contre – c’est bien trop dur pour moi






15


il est question aussi parce qu’on n’a pas le choix – d’ingurgiter le maléfice familier qui nous entoure – et ou bien d’en être dissous de l’intérieur – ou bien de le vomir sous une forme ou une autre qui serait de l’amour – nous sommes des fours philosophaux c’est à dire rien d’autre que des pots catalytiques doués de conscience – pauvres couillons donc – et même pas toujours efficaces

 
Voilà. Merci à vous de toute l'aide que vous pourriez m'apporter. Poésie Portable est un bouquin qui me tient vraiment à coeur, et je l'ai sorti chez un éditeur qui me tient également à coeur.
 
Christophe

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Le cerveau / porcherie
« le: novembre 22, 2013, 09:53:48 am »
Un lecteur de Porcherie donne son avis :

"J'ai bien reçu - et lu - Porcherie le week-end dernier. Un gros défaut à signaler quand même: c'est trop court, bordel ! J'aurais eu aucun problème à verser deux fois cette somme (ridicule, rappelons-le) pour un recueil deux fois plus gros. T'avais pas d'autres textes courts en stock ? A part ce menu désagrément qui en est à peine un - mieux vaut entretenir la frustration que de se vautrer dans l'assouvissement avachi - je me suis bien régalé. Enfin, "régalé" reste une façon de parler, hein, parce que je sais bien que ton style est plutôt du genre qui coupe la faim. Alors merci à toi de m'avoir fait sauter quelques repas, et permis d'entretenir ma légendaire silhouette de hyène aux abois."

Porcherie est un recueil de dix nouvelles que je viens de sortir en autoproduction. Disponible sous la forme d'un livret agrafé de 64 pages au format A5, il coûte 4 euros (+1,50 euros de frais de port). Pour se le procurer,  il suffit d'envoyer un chèque à Christophe Siébert, 30 rue de la république, 34550 bessan.

Pour vous faire une idée de son contenu, voici la nouvelle "MONSTRE" :

C'est pour ma femme que je fais ça, pour ma femme et aussi pour ma gosse. Chaque fois qu'un type me balance une tomate pourrie en pleine poire, chaque fois qu'Alphonse raconte son boniment et me traite de monstre pour exciter les clients, c'est à ça que je pense : aux vêtements pour Zoé, aux factures, aux traites de la voiture, à tout le reste. Et puis je pense aussi au bijou que je vais acheter à Mélissa dans trois mois. J'économise. Elle ne se doute de rien. Je ne ramène pas tout l'argent à la maison, j'en mets chaque semaine un petit peu de côté et dans trois mois il y en aura suffisamment. Le bijoutier m'a réservé le collier. Il me fait confiance. Vu ma tronche difforme c'était pas gagné mais j'ai fini par le convaincre et maintenant chaque samedi, après une nuit de train qui me ramène à la maison, je passe à sa boutique discuter un peu. Je lui parle de ma femme et ma gosse. Il a du mal à croire que j'ai pu trouver une femme. Je le comprends. Je vois bien à son regard qu'il se demande comment j'ai osé faire un enfant avec la gueule que j'ai, avec le corps que j'ai. Moi je n'ai pas de problème avec ça. Après tout, ma gueule et mon corps, c'est mon gagne-pain depuis que j'ai quatorze ans. J'en ai trente-cinq maintenant et chaque semaine dans une ville différente mais c'est toujours les mêmes types au regard haineux qui me balancent leurs
tomates pourries, leurs pommes pourries, leurs choux pourris à la gueule. Toujours des types, jamais de femme. Mélissa c'est comme ça que je l'ai rencontrée. Elle était avec un gros connard au regard d'acteur qui a pris un malin plaisir à tirer bien fort, à viser en pleine tronche, et il m'a presque pété le nez et fait saigner de la bouche. Il s'est fait virer par Alphonse. Alphonse n'aime pas qu'on abîme la marchandise. Normalement, quand on me fout trois tirs au but, c'est à dire trois tirs en pleine tête, ou bien qu'on me fait tomber du tonneau sur quoi je me tiens debout à poil pour qu'on profite bien du spectacle, on gagne un prix. Les prix, ça dépend, Alphonse est en magouille avec des receleurs un peu partout dans le pays alors c'est comme les fruits qu'on m'envoie à la gueule, ça dépend des coins, ça dépend des saisons.
Le type s'est fait virer, donc, et il n'a rien gagné bien qu'il m'ait touché en pleine poire trois fois de suite et qu'en prime son dernier tir au but, une pomme bien dure sous sa surface blette, m'avait pété la lèvre et fait dégringoler. J'avais vu trente-six chandelles et ni Alphonse ni Mélissa n'ont rigolé. Ils s'y sont mis à deux pour engueuler le type et le type s'est tiré. Ensuite c'était la pause et c'est là que Mélissa  m'a dit comment elle s'appelait et m'a demandé mon nom. Elle m'a passé un mouchoir pour que je m'essuie le visage. J'avais du sang sur le menton et dans le cou, et la peau poisseuse de jus collant, ça puait le fruit pourri, une odeur piquante, presque alcoolisée. C'était ma première pause de la journée et depuis midi on avait bien travaillé. Il était cinq heures.
J'aimais bien son regard. C'était comme si elle ne s'était pas aperçue de mes difformités. Elle me regardait comme une personne normale. On a rigolé un peu et puis il a fallu retourner au boulot. A la fin de la journée, quand la foire a commencé de se vider et qu'il était temps de fermer le stand, elle était là, elle était revenue. Elle m'a proposé d'aller boire un coup. Quand je lui ai demandé à propos du type, elle a eu un sourire et a parlé d'autre chose mais j'ai bien compris ce qu'il fallait comprendre : ce type-là, pour elle, c'était de l'histoire ancienne.
On s'est mariés six mois après. Elle a voulu que j'arrête mon boulot de monstre mais quel autre métier est-ce que j'aurais pu faire ? L'école m'avait viré à huit ans. Il m'aurait fallu une institution spécialisée mais même si ça avait existé, mes vieux n'auraient jamais eu assez de fric pour ça. Alors à huit ans on m'a foutu à la mine. J'y ai bossé pendant quelques années. On ne me faisait pas chier, pas trop en tout cas. Il y avait un ou deux fiers à bras qui se payaient ma tronche mais rien de terrible, de toute façon les gens comme moi n'attirent pas la sympathie des autres et ça je l'avais vite compris. Quand la mine a fermé mes vieux m'ont foutu à la porte. J'ai connu quelques mois difficiles avant de rencontrer Alphonse. Il m'a sauvé la vie. Il m'a donné le seul travail possible pour un type comme moi. Je ne me plains pas. Je suis correctement payé.
Après le mariage j'ai arrêté quelques mois pour faire plaisir à Mélissa, j'ai cherché un emploi normal, mais rien à faire. J'ai même tenté d'être plongeur mais qu'est-ce que vous croyez ? Déjà, trouver un restaurant qui accepte de me servir à manger c'est la croix et la bannière, ils veulent bien me vendre la nourriture, ça oui, mais préfèrent que j'aille la manger ailleurs, chez moi par exemple, ou au fond d'un trou. Pas devant leurs clients en tout cas, ce serait un coup à leur couper l'appétit. C'est ce qu'ils doivent se dire.
Quand Mélissa est tombée enceinte on a eu peur. On en a pas parlé mais on y pensait tous les deux. On l'a gardée quand même et quand Zoé est née elle était magnifique, tout le portrait de sa mère. Il a fallu que je fasse vivre ma famille. Il n'était plus question de passer mes journées à chercher un travail agréable. Je suis revenu chez Alphonse. Il était content de me revoir. Je l'aime bien, Alphonse, à sa manière il a bon cœur. C'est un chic type. Il me paie bien. D'autres auraient pu profiter de la situation, me reprendre au rabais vu que j'avais pas le choix, mais pas lui. Quand il a su que maintenant j'avais une famille à nourrir il m'a augmenté. Maintenant que Zoé n'est plus un bébé et nous coûte moins cher je peux même mettre un peu d'argent de côté. Le collier, je l'offrirai à Mélissa pour nos cinq ans de mariage, elle sera contente.
C'est drôle comme après coup les choses paraissent évidentes. C'est drôle comme les choses, quand on les apprend, plus elles te laissent sur le cul et plus tu as l'impression de les avoir toujours sues. C'est ce salopard de bijoutier qui m'apprend que Mélissa me trompe. Il est bien placé pour le savoir : de sa boutique il a vue sur le resto où elle retrouve son amant tous les lundis midi. Quand il me dit ça, avec son ton de fils de pute hypocrite, genre quand même, offrir un si beau collier à une garce pareille, je me sens obligé de vous prévenir, je ne suis pas un escroc, je ne peux pas vous laisser acheter un tel objet pour une telle femme, je connais la valeur des choses et la difficulté de votre métier. Quand il me tient son petit speech dégueulasse, d'abord je ne le crois pas, et puis je vois son regard et je le reconnais, c'est le même regard qu'ont tous les salopards qui me bombardent de fruits pourris pour s'amuser, qui paient pour ça. Lui il me bombarde aussi mais c'est des mots au lieu de fruits, pourris pareil, et lui aussi paie le prix : le collier il tient à me le donner, il me le donne en me disant qu'il s'en voudrait de me le faire payer et qu'il serait heureux si je pouvais l'offrir à une femme qui le mérite vraiment. En disant ça il s'attarde à toute l'horreur de mon visage, il s'en délecte, heureux que tout rentre dans l'ordre enfin, et moi je me dis que j'ai toujours su que ça tournerait comme ça.
Je le prends, le collier. A son air faussement compréhensif, à la lueur méchante dans son regard, je vois qu'il en a eu pour son pognon, qu'il est satisfait.
Je passe le week-end comme si de rien n'était. Je joue avec Zoé. Je discute avec Mélissa. Je sais que c'est fini, que cette vie-là c'est fini. Lundi midi, en planque, je regarde ma femme déjeuner avec son amant et l'embrasser par-dessus les assiettes. Elle ne se gêne pas. Elle ne se cache pas. Après tout c'est normal. Une belle femme comme elle, un monstre comme moi.
Je jette le collier à la poubelle et monte dans le premier train sans savoir où il va. Le lendemain j'écris une carte postale à Alphonse. Je lui explique que je ne retournerai pas travailler. Avec l'argent que j'avais mis de côté pour le collier et que je n'ai pas dépensé, je peux tenir quelques semaines. C'est pour la gosse que ça me fait de la peine. Mais au fond c'est mieux ainsi. Mélissa trouvera une excuse. Elle inventera quelque chose pour me remplacer. Je ne m'inquiète pas.
Je regarde la rivière et le soleil qui miroite à la surface de l'eau. Les gens évitent soigneusement le banc où je suis installé. Je sais pas si je vais pouvoir trouver un hôtel. Un clochard m'a parlé d'un endroit à l'écart de la ville, une sorte d'auberge où la patronne est tolérante. C'est sans doute là que je vais finir. Tout ce que je demande désormais c'est qu'on me foute la paix, tout ce que je veux c'est une chambre sans fenêtre ni miroir, juste un lit entouré de quatre mur et une porte qui ferme à clé, aucun regard posé sur moi, ni dégoût, ni amour, de toute façon c'est la même chose et dans un cas comme dans l'autre, j'ai déjà donné.


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Le cerveau / poésie portable
« le: novembre 21, 2013, 14:47:52 pm »
Ca y'est ! Mon premier recueil de poésie est enfin sorti !

 Merci à Nathalie Yot d'avoir servi de coursier. J'ai depuis hier soir, entre mes fébriles mimines, les premiers exemplaires de Poésie Portable et je suis très content de voir enfin sous forme de livre ces 107 poèmes rédigés au départ sur Facebook, et avec pour contrainte de ne pas dépasser la longueur admise d'un statut (qui à l'époque où j'ai commencé ce projet était limitée à 400 et quelques caractères). Environ 80 de ces poèmes ont effectivement été postés sur Facebook au fur et à mesure de leur rédaction, les autres étant entièrement inédits.

 Merci à Yves Artufel, l'éditeur de Gros Textes, de m'avoir fait confiance et merci aussi à lui d'avoir fabriqué un aussi joli livre. Le papier est très bien choisi et l'impression de très bonne qualité, ce qui a son importance puisque ces poèmes sont ornés de 17 superbes illustrations de Laure Chiaradia.

 Poésie portable compte au total 84 pages au format 14x21 et coûte 9 euros (+2 euros de frais de port). On peut le commander auprès de l'éditeur (Gros Textes - Fontfourane - 05380 Châteauroux-les-Alpes ; chèques à l’ordre de Gros Textes) ou bien auprès de l'auteur, si on souhaite recevoir un exemplaire dédicacé (Christophe Siébert - 30 rue de la république - 34550 Bessan ; chèques à l'ordre de Christophe Siébert).

 Quelques extraits pour vous donner l'eau à la bouche :

 33
 j’ai été faire un tour dans l’ancienne année – à sept heures du soir – elle ressemble à la nouvelle à sept heures du matin

 36
 si je ne bande plus c’est à cause des trains – leurs flancs décorés de photos qui te la coupent mieux qu’un kilo de bromure – si je ne bande plus c’est à cause des cinq fruits et légumes par jour – si je ne bande plus c’est pas à cause de moi – c’est ce monde qui est un cadavre de vieille – mais heureusement il y a les trains de marchandise – et sur leurs flancs la poussière de toutes les gares d’europe – et sur leurs flancs les cendres vieilles de presque un siècle

 37
 (pour ma mère)
 dégage sale pute c’est chez moi maintenant – cesse de faire craquer le sol les murs les portes – barre-toi connasse au cerveau pourri – je n’ai rien pardonné quand tu vivais encore – ça change rien pour moi que tu sois crevée – cette baraque qui puait le chien mort c’est la mienne à présent et l’odeur est partie – on n’y entendra plus mireille mathieu ni crier de douleur – disparais sale ordure à l’âme vérolée

 42
 rester coincé jusqu’au printemps dans ta chatte – hiberner tout au fond de ton cul doux et chaud – attendre de meilleurs jours pour sortir et quand les meilleurs jours sont là décider de rester tout au fond de ton trou – de ta tranquille caverne humide – toute une vie passée à se nourrir de cyprine et à vivre comme un gaston lagaffe avachi et relax

 43
 de toute façon – au pire – si tout ça devient insupportable – on pourra toujours se suicider – tout ce qu’il faudra faire c’est éviter de penser aux canards qui nous mangent dans la main – au soleil sur la flotte en hiver – à une bière bien fraîche

 44
 ah il est beau l’écrivain – la main pleine de merde – tout ça parce qu’il a voulu se torcher malgré une crise d’éternuements – ouais il est beau l’écrivain – coincé aux chiottes – une main tartinée de merde – et dans l’autre un bouquin de philippe djian

 68
 un jour je serai riche – je ne verrai plus le ciel qu’à travers des vitres – je ne connaîtrai plus la pluie sur mon front ni l’orangé du sodium ni mon ombre étirée sur les trottoirs humides – et j’aurais des regrets sans bien savoir lesquels

 70
 c’était l’époque où je ratais tout – l’époque où je me perdais tout le temps – je prenais toujours les mauvais trains – perdais tous mes amis – c’était l’époque où je dormais dans des cages d’escalier – où j’attendais des gens qui ne venaient jamais – c’était l’époque avant les téléphones portables – l’époque où les mots que je laissais sur les portes n’étaient pas lus davantage que mes lettres d’amour

25
Le cerveau / La Grosse Revue : troisième phase de la souscription
« le: novembre 10, 2013, 18:16:03 pm »
(TEXTE A FAIRE TOURNER SANS MODERATION !)



La Grosse Revue continue d'avoir besoin de vous !


Les auteurs de La Grosse Revue s'adressent aux lecteurs. Les auteurs de La Grosse Revue s'adressent à tous ceux qui savent lire. Ils s'adressent à tous ceux qui ont l'âge et la capacité physique d'acheter un livre, de l'emprunter, de le voler. Les auteurs de La Grosse Revue s'adressent à tous les humains, à leurs semblables, à leurs collègues, aux écrivains morts ou vivants, aux futurs écrivains. A leurs enfants qui ne savent pas lire. A leurs parents. Aux adolescents, aux vieilles, aux gens qui prennent le train, aux gens qui sautent par la fenêtre, aux flics, aux dingues, aux clochards, aux putes, aux employés de banque, aux taulards, aux collégiens, aux filles qui avortent, aux filles qui tombent amoureuses, aux filles qui travaillent, aux filles qui ne travaillent pas. Nous nous adressons aux bourges, aux étudiants en droit, aux étudiants en lettres, aux plombiers, aux pétasses, aux cons, aux idiots, aux largués, aux bricoleurs, à Bernard Montiel, à Jean d'Ormesson, à la fille qui dessine dans la chambre d'à-côté. Nous écrivons pour tout le monde. Nous écrivons pour les philosophes, les punks, le maire, les flics, nous écrivons pour les boulangères, pour les boulangers, pour les infirmières, les malades, les morts, les croque-morts, les croquemitaines, nous écrivons pour les perruches et pour les chauves, pour BHL, pour Houellebecq, pour Alexandre Jardin. Les auteurs de La Grosse Revue s'adressent à Simone, à Josiane, à Albert, à Jean-Louis, aux violeurs, aux violents, aux braqueurs. Les auteurs de La Grosse Revue s'adressent aux pédophiles, aux bourreaux, aux victimes, aux témoins, aux lapins dans leurs terriers et aux autruches dans leurs trous, aux moutons, aux mangeurs de légumes et aux mangeurs d'enfants, aux altermondialistes et aux anthropophages. La Grosse Revue n'est pas une bouteille lancée à la mer, n'est pas un antidépresseur, n'est pas une distraction. La Grosse Revue s'adresse aux gens qui lisent des bouquins, à la France qui se lève tôt, à la France qui se lève tard, à la France qui se lève pas, à la France qu'aime lire, à la France qu'aime pas lire.



La Grosse Revue, après l'Angoisse, est le nouveau projet de revue littéraire et artistique de Christophe Siébert (écrivain (La Musardine, Rivière Blanche, etc.) et fondateur du collectif konsstrukt).

L'Angoisse, c'était, dans sa première version, 8 numéros disponibles gratuitement au format PDF, qui ont chacun été téléchargés à plus de 1000 exemplaires. Dans sa deuxième version, c'était 4 numéros payants et diffusés au format papier, qui ont chacun été achetés à plus de 150 exemplaires (dont une vingtaine d'abonnés).

L'Angoisse se voulait, et a été, un support de diffusion et un tremplin pour des romanciers, des nouvellistes, des poètes, des auteurs totalement inclassable, des dessinateurs, des photographes, des peintres, peu ou mal connus et de grand talent.

Parmi la centaine de personnes qui a collaboré aux deux versions de L'Angoisse, il y a Nicolas Albert G., Boris Crack, Marlène Tissot, Yannick Torlini, Paul Sunderland, Laura Vazquez, Mathias Richard, Marianne Desroziers, Thierry Radière, Lilas Malan, Al Denton, Perrine le Querrec, Laure Chiaradia, Jacques Cauda ; L'Angoisse a aussi publié le travail d'artistes plus reconnus comme Anne Van Der Linden, Olivier Allemane, Jean-Louis Costes, Mattt Konture, Benjamin Monti, Marc Brunier-Mestas.

La Grosse Revue sera un moyen de poursuivre ce travail de découverte en lui donnant une plus grande ampleur. L'Angoisse était un fanzine photocopié et agrafé, La Grosse Revue sera imprimée professionnellement et aura une reliure collée ; L'Angoisse comptait 76 pages (au format A5), La Grosse Revue, au même format, en comptera 740. De parution annuelle (premier numéro prévu au printemps 2014), elle coûtera 15 euros et les bénéfices réalisés permettront, outre de fabriquer un deuxième numéro, de PAYER LES AUTEURS. J'insiste là-dessus parce que, les auteurs le savent bien : les ouvrages collectifs ne donnent jamais lieu à rémunération, et il est de règle commune, pour les écrivains, pour les artistes, de s'asseoir sur ses droits d'auteurs sitôt qu'on participe à un projet collectif. La Grosse Revue entend bien changer ça et payer ses auteurs.



Mais tout ça a un coût. Fabriquer les 250 exemplaires du premier tirage demande d'investir 2000 euros. C'est là que vous intervenez, en souscrivant à ce projet via le site Kisskissbankbank. Vous pouvez verser des sommes allant de 5 à 300 euros, en échange de quoi des contreparties plus ou moins importantes vous sont promises. Quand la somme totale nécessaire sera atteinte (2000 euros, donc), vous recevrez vos contreparties et le projet se mettra en route ; si elle ne l'était pas, vous seriez remboursés.

Plus de 40 souscripteurs ont choisi de soutenir La Grosse Revue, en versant plus de 1200 euros au total. Un grand merci à eux. Il faut continuer. Nous avons à l'heure où je rédige ce texte récolté plus de 60% des fonds nécessaires. Nous avons jusqu'au 20 décembre pour récolter l'argent qui nous manque encore.

Ne faiblissons pas ! Soutenez La Grosse Revue ! Participez à son financement et parlez-en autour de vous !

A un moment où, en France, la création littéraire et plastique, la vraie je veux dire, celle qui fait preuve d'intransigeance, de radicalité, d’exigence, d'indépendance d'esprit, celle qui veut exister hors de l'académisme, hors de la fausse avant-garde subventionnée, hors des sentiers battus, celle-là, coincée entre les gros éditeurs qui s'en foutent et les petits qui peinent à rencontrer leurs lecteurs, celle-là dispose de moins en moins de place pour exister et La Grosse Revue, à cette création-là, à cet underground qui ne devrait pas l'être, propose 740 pages annuelles et 250 lecteurs pour commencer, puis 500, puis 1000, c'est pourquoi il est important, si vous aimez la littérature, si vous aimez l'art, si vous aimez la nouveauté et la surprise, d'aider La Grosse Revue à voir le jour.

http://www.kisskissbankbank.com/la-grosse-revue

Merci.

26
Bonjour à tous !

A l'occasion de la parution chez Gros Textes de mon recueil Poésie portable, et de la sortie en autoproduction de mon recueil de nouvelles Porcherie (vous trouverez en bas de ce message des liens vers une présentation détaillée de ces deux ouvrages), je pars en tournée du 13 novembre au 17 décembre, en compagnie du duo montpelliérain de noise rituelle Horse gives birth to fly. Nous vous proposerons un set de deux heures qui alternera lectures et concerts dans une ambiance sinistre, apocalyptique mais néanmoins planante – l'impression, disons, d'être bien au chaud dans le ventre de sa mère alors qu'elle vient juste de mourir.

En première partie : lecture d'extraits de Porcherie sur fond de drone.
En deuxième partie : concert de Horse gives birth to fly
En troisième partie : lecture d'extraits de Poésie portable avec un accompagnement de HGBTF

Soit : du boucan, des mots, et encore du boucan, et encore des mots, sans oublier un PUTAIN DE NEON ROUGE, qui joueront au bonneteau avec tes chakras et t'ouvriront à coups de pioche le troisième œil.

Voici pour l'instant les dates prévues (il est possible que d'autres se rajoutent à celles-ci, restez attentifs, en bas de ce message vous trouverez un lien vers la page Facebook de la tournée) :

13 NOVEMBRE SIEBERT EN SOLO A CLERMONT-FERRAND (me contacter sur konsstrukt@hotmail.com pour les détails)

20 NOVEMBRE SIEBERT EN SOLO A LA GALERIE LE MAT A MONTPELLIER (3 rue Voltaire, place St Roch, 34000 Montpellier)

23 NOVEMBRE AU SALON DU LIVRE ET DES EDITEURS INDEPENDANTS DE LA ZAL A MONTPELLIER (programme très chargé, toutes les infos ici : https://www.facebook.com/events/407331426038287/?fref=ts)

30 NOVEMBRE A LA VILLA DES CENT REGARDS A MONTPELLIER (1000 rue de la Roqueturière, 34090 Montpellier)

3 DECEMBRE A MANIFESTEN A MARSEILLE (59 rue Thiers,  13001 Marseille)

4 DECEMBRE A L'ASILE 404 A MARSEILLE (135 Rue d'Aubagne, 13006 Marseille)

11 DECEMBRE AU MONK'S CAFE A LILLE (3 Rue Nicolas Leblanc, 59000 Lille)

12 DECEMBRE AU SOMBRERO A AMIENS (29 place Vogel, 80000 Amiens)

14 DECEMBRE A LA FERMATOZOIDE A COTE DE RENNES (Le Gué, 35240 Le Theil-de-Bretagne)

15 ET 16 DECEMBRE DANS DEUX LIEUX A CONFIRMER A TOULOUSE

17 DECEMBRE AU BLACK SHEEP A MONTPELLIER (21, boulevard Louis Blanc, 34000 Montpellier)

EN ATTENTE DE CONFIRMATION : BOURGES, CLERMONT-FERRAND.
EN ATTENTE DE REPONSE : SAINT-ETIENNE, LYON, LE MANS, ROUEN.

Pour chaque date : entrée en libre participation (sauf la ZAL : gratos) ; tâchez d'être là vers 20h30 ; il y aura généralement d'autres groupes à jouer avant et/ou après nous, ce seront donc des soirées assez nourrissantes !


QUELQUES LIENS :

Un extrait de live de Horse gives birth to fly : HORSE GIVES BIRTH TO FLY - mojomatic @ montpellier - 02-09-2011

Un avant-goût de ma lecture de Porcherie : porcherie (extraits du cd)

Le site de HGBTF : http://www.horsegivesbirthtofly.com/

Le mien : http://konsstrukt.wix.com/christophe-siebert (avec des informations détaillées concernant Poésie portable et Porcherie)

La page Facebook de la tournée, régulièrement alimentée : https://www.facebook.com/events/242832505877054/?source=1

Questions, commentaires, etc. : konsstrukt@hotmail.com

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La Grosse Revue continue d'avoir besoin de vous !

La Grosse Revue, après l'Angoisse, est le nouveau projet de revue littéraire et artistique de Christophe Siébert (collectif konsstrukt).

L'Angoisse, c'était, dans sa première version, 8 numéros disponibles gratuitement au format PDF, qui ont chacun été téléchargés à plus de 1000 exemplaires. Dans sa deuxième version, c'était 4 numéros payants et diffusés au format papier, qui ont chacun été achetés à plus de 150 exemplaires (dont une vingtaine d'abonnés).

L'Angoisse se voulait, et a été, un support de diffusion et un tremplin pour des romanciers, des nouvellistes, des poètes, des auteurs totalement inclassable, des dessinateurs, des photographes, des peintres, peu ou mal connus et de grand talent.

Parmi la centaine de personnes qui a collaboré aux deux versions de L'Angoisse, il y a Nicolas Albert G., Boris Crack, Marlène Tissot, Yannick Torlini, Paul Sunderland, Laura Vazquez, Mathias Richard, Marianne Desroziers, Thierry Radière, Lilas Malan, Al Denton, Perrine le Querrec, Laure Chiaradia, Jacques Cauda ; L'Angoisse a aussi publié le travail d'artistes plus reconnus comme Anne Van Der Linden, Olivier Allemane, Jean-Louis Costes, Mattt Konture, Benjamin Monti, Marc Brunier-Mestas.

La Grosse Revue sera un moyen de poursuivre ce travail de découverte en lui donnant une plus grande ampleur. L'Angoisse était un fanzine photocopié et agrafé, La Grosse Revue sera imprimée professionnellement et aura une reliure collée ; L'Angoisse comptait 76 pages (au format A5), La Grosse Revue, au même format, en comptera 740. De parution annuelle (premier numéro prévu au printemps 2014), elle coûtera 15 euros et les bénéfices réalisés permettront, outre de fabriquer un deuxième numéro, de PAYER LES AUTEURS. J'insiste là-dessus parce que, les auteurs le savent bien : les ouvrages collectifs ne donnent jamais lieu à rémunération, et il est de règle commune, pour les écrivains, pour les artistes, de s'asseoir sur ses droits d'auteurs sitôt qu'on participe à un projet collectif. La Grosse Revue entend bien changer ça et payer ses auteurs.

Mais tout ça a un coût. Fabriquer les 250 exemplaires du premier tirage demande d'investir 2000 euros. C'est là que vous intervenez, en souscrivant à ce projet via le site Kisskissbankbank. Vous pouvez verser des sommes allant de 5 à 300 euros, en échange de quoi des contreparties plus ou moins importantes vous sont promises. Quand la somme totale nécessaire sera atteinte (2000 euros, donc), vous recevrez vos contreparties et le projet se mettra en route ; si elle ne l'était pas, vous seriez remboursés.

Il y a déjà 40 souscripteurs qui ont choisi de soutenir La Grosse Revue, en versant 1060 euros au total. Un grand merci à eux. Il faut continuer. Nous avons récolté plus de la moitié des fonds nécessaires. Il nous reste 58 jours pour récolter les 940 euros qui nous manquent.

Ne faiblissons pas ! Soutenez La Grosse Revue ! Participez à son financement et parlez-en autour de vous !

A un moment où, en France, la création littéraire et plastique, la vraie je veux dire, celle qui fait preuve d'intransigeance, de radicalité, d’exigence, d'indépendance d'esprit, celle qui veut exister hors de l'académisme, hors de la fausse avant-garde subventionnée, hors des sentiers battus, celle-là, coincée entre les gros éditeurs qui s'en foutent et les petits qui peinent à rencontrer leurs lecteurs, celle-là dispose de moins en moins de place pour exister et La Grosse Revue, à cette création-là, à cet underground qui ne devrait pas l'être, propose 740 pages annuelles et 250 lecteurs pour commencer, puis 500, puis 1000, c'est pourquoi il est important, si vous aimez la littérature, si vous aimez l'art, si vous aimez la nouveauté et la surprise, d'aider La Grosse Revue à voir le jour.

http://www.kisskissbankbank.com/la-grosse-revue

Merci.

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Le cerveau / la souscription pour la grosse revue a commencé
« le: septembre 22, 2013, 00:04:40 am »

LA SOUSCRIPTION POUR LA GROSSE REVUE EST LANCEE !

 L'angoisse fait peau neuve et devient La Grosse Revue ! 740 pages au lieu de 76, vraie reliure, meilleur papier, couverture souple ; le contenu restera du même acabit : un refuge pour tous les francs-tireurs talentueux et hors-norme ignorés par les éditeurs ayant pignon sur rue et pour les lecteurs un panorama de tout ce qui se fait de mieux en littérature détraquée et en dessin foutraque - avec désormais la possibilité de pubiler des textes bien plus longs, voire des romans entiers.

 Comme tout ça coûte du pognon, je fais appel à vous, par le biais d'une souscription : nous avons trois mois pour réunir les 2000 euros nécessaires

 Vous connaissez peut-être la musique : chaque somme versée (ça démarre à 5 euros) donne lieu à une contrepartie pour vous remercier de votre générosité. Si la somme totale est atteinte : le projet est lancé et La Grosse Revue est sur les rails. Si au bout de trois mois la somme totale n'est pas atteinte : tout le monde est remboursé.

 C'est chouette, c'est clair, c'est simple, et c'est là que ça se passe : http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/la-grosse-revue

 Je compte sur vous !

29
Le cerveau / rentrée littéraire, suite : après les bouquins, les revues !
« le: septembre 02, 2013, 16:09:12 pm »
Salut à tous,

Je suis très fier d'être, au cours des prochaines semaines, prochains mois, présent aux sommaires d'une demi-douzaine de revues qui toutes pour des raisons différentes comptent beaucoup pour moi.

***

M11, édité par La Matière Noire.

L'éditeur étant le mieux placé pour en parler, voici ce qu'il en dit, ce dingue, et c'est très beau :
« Onze proses pour unifier l’univers propulsées par La matière noire. Connaissez-vous la théorie M ? C’est une théorie proposée par Edward Witten qui a pour but d’unifier les cinq théories des cordes, et créer une théorie globale capable de réunir l’infiniment petit et l’infiniment grand.
La théorie M propose un univers en 11 dimensions. Le M est sujet à controverse et les interprétations possibles sont nombreuses, retenons : magique, mystérieuse, mystique, merveilleuse, mère, matrice, et tout ce qui pourra bien vous passer par la tête… Le concept de notre petit projet est donc tout trouvé : 11 proses pour unifier l’univers et dont le titre commencera par la lettre M. M11, cqfd. Œuvre collective rendue possible grâce aux contributions de : Vincent VIRGINE, Marlène TISSOT, Julien MARTINS, Yann RICORDEL, Carine FOULON, LILITH, Frédéric LUCAS, Christophe SIEBERT et Véronique BELENGER. »

Ma contribution est un texte issu du recueil (en construction) « Ecrire jusqu'à crever autant de textes qu'on peut », et ça sortira le 5 septembre, gratos, tous les détails ici : http://lamatierenoire.net/la-rentree-de-la-matiere-noire/

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METAPHYSIQUE D'AUTOLYSE, auto-édité par Tinam Sadique.

Un épais recueil collectif, qui sera peut-être amené à connaître d'autres volumes (ça dépend de vous, camarades lecteurs, comme toujours), avec des nouvelles de Tinam Sadique, Ode Lune, Aurélien Rodot, Bissecta, Antoine Rodriguez et moi-même. J'y signe un texte sauvage et beau (et inédit) qu'on pourrait qualifier de dystopie porno moraliste.

Je connais pas le prix du truc ni la date exacte de sortie, mais tous les détails sont ici : https://www.facebook.com/groups/203432639799200/

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REVUE COHUE NUMERO 12, éditée par la Cohusion :

Cette belle revue de littérature alternative (comprendre : farouchement en guerre contre les mous du culs, les filandreux et les tiédasses (si Alexandre Jardin tombe sur une seule page de Cohue, ce qui lui reste de cerveau va se transformer en vieux bol de Chocapic)) fête son numéro 12 en passant au papier, et c'est une bonne idée, parce que putain c'est très beau.

Le sommaire est long comme une veille de RSA, et que du beau monde : Cédric Blanchon, Jean-Basile Boutak, Mike Kasprzak, Eve Zybeline, JLM, Andy Vérol, Géneviève Almeras, Lux Lison, Jacques Cauda, Néon, Mu, Langda, Vincent, Gilles Latour, Heptanes Fraxion, Yentel Sanstitre et ma pomme, avec quelques poèmes issus du recueil « Poésie portable », à paraître en novembre chez Gros Textes.

La version PDF est gratos et déjà disponible et le numéro papier, qui sortira fin septembre, vous coûtera 8 euros, frais de port compris. Toutes les infos sont là : http://www.cohues.fr/

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REVUE SQUEEZE NUMERO 8, éditée par l'association du même nom.

Alors eux je suis bien bien content d'en faire enfin partie, d'abord parce que c'est des voisins (ils sont montpelliérains) et ensuite parce que depuis les débuts de la revue ils me tannent pour que je leur file un truc, et j'ai enfin réussi à le faire, et, coup de pot, ça leur a plu.

Parmi un sommaire que j'imagine bien fourni (mais qui ne sera communiqué que dans quelques semaines), il y aura quelques textes issus de mon recueil « Ecrire jusqu'à crever autant de textes qu'on peut »

Ca sortira à la fin de l'année et tous les détails concernant le prix et les modes de diffusion sont ici : http://revuesqueeze.com/

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BANZAI LE JOURNAL, NUMERO 6, édité par l'association du même nom.

A l'heure où je vous parle, « le Journal Hybride Indépendant avec Nouvelles à la pelle, pièces détachées, poèmes au rabais, cut-ups, chroniques laborieuses, BD, illustrations, infos » (c'est eux qui le disent) ne m'a pas communiqué son sommaire. Toutefois il y aura là aussi une plâtrée d'extraits de mon recueil « Ecrire chaque jour etc ». Ca sortira à Montpellier et dans le reste du monde fin 2013, n'hésitez pas à aller régulièrement ici pour avoir plus d'infos : http://www.diyzines.com/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=381&Itemid=100184

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REVUE METEQUE NUMERO 1, éditée par JF Dalle en collaboration avec les éditions Lunatique.

Très belle, très classe revue, là encore un sommaire de dingue : Marlène Tissot, Nadine Janssens, Eric Tabuchi, Mariane Desroziers, Denis Tellier, Paul Jullien, Arhur-Louis Cingualte, Alexander Coï, Christophe Braigaint, Cécile Delalandre, Blanche Dubois, Férial Hart, Elodie Da Siva, Jean-Noël Galliban, Jean-Marc Eldin, Marc Caro, Cécile Fargue Shouler, Huguette Hérin-Travers, Baldoméro, Sarah Fisthole, et on me dit que c'est pas fini, que la liste s'allonge, que ça devient du délire.

J'y publierai, pourquoi changer un principe qui marche, quelques extraits de mon recueil « Ecrire etc. ». La sortie est prévue pour fin 2013 et toutes les informations apparaîtront ici : http://revuemeteque.blogspot.fr/ (avec d'ores et déjà moultes belles choses à lire)

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Voilà. Je suis très content de tout ça. Je suis très heureux de participer à ces revues. Je suis très heureux d'y retrouver mes copains aux sommaires, et je me pourlèche les babines en lisant tous ces noms que je connais pas et en piaffant d'impatience de lire leurs textes.

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Le cerveau / service de presse
« le: août 29, 2013, 00:40:43 am »
Mes deux prochains livres vont paraître en novembre.

La maison, les morts est un polar violent et noir qui louche du côté de l'horreur et aborde un flingue à la main quelques problématiques morales et métaphysiques pas piquées de hannetons. Il sortira au format numérique chez Numériklivres.

Poésie portable est un recueil d'une centaine de courts textes. Voici ce qu'en pense mon éditeur : « le pessimisme intégral tend à me faire marrer et j'aime bien ce rire-là » . Le livre, illustré par une vingtaine de dessins de Laure Chiaradia, sortira au format papier chez Gros Textes.

Sans l'appui des grands médias, les bouquins sortis par des petits éditeurs sont condamnés à l'échec commercial. Le seul soutien critique qu'une littérature radicale et indépendante, une littérature qui ne joue pas le jeu de Télérama, des Inrocks ou des prix littéraires, peut espérer, c'est celui de ses lecteurs et celui de l'underground.

Aussi, lecteurs, si parmi vous s'en trouvent qui tiennent un blog, publient un fanzine, sont actifs sur les forums et/ou les réseaux sociaux, sont pigistes ou chroniqueurs pour des webzines ou tout autre support, ou tout simplement si vous avez l'envie de soutenir la littérature indépendante en général et ma petite boutique en particulier, vous pouvez le faire en chroniquant l'un ou l'autre de ces deux textes, en m'interviewant, en m'invitant à venir m'exprimer dans votre librairie, votre émission radio, votre salon devant mamie et quelques copains à vous. Pour recevoir en service de presse les textes en question ou simplement prendre contact avec moi, vous pouvez m'écrire à cette adresse : konsstrukt@hotmail.com

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