Cannibal Caniche
Ce que je me mets => Chouilles => Discussion démarrée par: JeRe le août 16, 2007, 14:49:42 pm
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hameau abandoné=hameau squatté=un hameau rasé
« On maraude mes pommes, j’arrache le pommier » - (Guy de Maupassant)
Daté du dimanche 22 juillet 2007
La Picharlerie est un hameau situé sur la commune de Moissac Vallée Française, dans les Cévennes. Abandonné depuis 60 ans, il était occupé, et peu à peu remis en état par ses nouveaux habitants, depuis 2002.
Le mercredi 11 juillet, l’expulsion a été exécutée manu militari à la suite d’un arrêté du tribunal et le propriétaire en titre l’a fait raser au tractopelle.
La Picharlerie, haut lieu de la Résistance, avait abrité des réfractaires au STO et des partisans anti-fascistes entre 1943 et 1944. La ferme avait été attaquée par les nazis et les forces collaborationnistes françaises en avril 1944. Ce lieu appartenait aussi à la mémoire collective des Cévennes : pendant des siècles, des paysans y ont vécu et l’ont cultivé.
Ce qui vient de se produire, et qui se veut exemplaire, témoigne d’une politique du fait accompli, avec grande brutalité, orchestrée par le Préfet de la Lozère, Mr Paul Mourier : la procédure bâclée, expéditive, l’absence de communication et de négociation avec les habitants et les élus, relèvent de l’abus de pouvoir.
Cet acte amplifie un climat de tension manifeste dans la région depuis quelque temps, et risque d’accentuer les clivages au sein de la communauté.
Qui peut prétendre vivre dans ce pays ? Ceux qui, ne l’ayant pas reçu en cadeau d’héritage, le font renaître en y habitant, en le restaurant à leur manière, en le cultivant. Ou bien celui qui, l’ayant reçu de ses ancêtres, le tue en l’abandonnant puis en le rasant ?
Cévennes, terre de résistance.
« Résister est un verbe qui se conjugue au présent » (Lucie Aubrac)
Déclaration d’un collectif d’habitants, d’associations et d’élus, à l’issue de son assemblée dominicale du 22 juillet.
Une première riposte à cette agression prendra la forme d’un rassemblement de protestation le jeudi 26 juillet à 11 h., sur l’esplanade de Florac, sous-préfecture de la Lozère.
avant le squatt
http://www.lapicharlerie.internetdown.org/IMG/jpg/Facade2-3.jpg?id_document=134#documents_portfolio
http://www.lapicharlerie.internetdown.org/IMG/jpg/VueGlobale1-2.jpg?id_document=151#documents_portfolio
pendant le squatt
http://www.lapicharlerie.internetdown.org/IMG/jpg/Facade1-3.jpg?id_document=107#documents_portfolio
http://www.lapicharlerie.internetdown.org/IMG/jpg/VueGlobale2.jpg?id_document=131#documents_portfolio
apres les gendarmes
http://www.lapicharlerie.internetdown.org/IMG/jpg/Dessus.jpg?id_document=97#documents_portfolio
http://www.lapicharlerie.internetdown.org/
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Douce Franceu... le pays de mon enfanceu...
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ça avait l'air d'être un coin de paradis...
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Y'a même un article dans libération :
http://www.liberation.fr/actualite/societe/271975.FR.php
Pourquoi toutes ces cachotteries ? «Les RG pensaient trouver des gens de la mouvance [séparatiste basque] ETA», croit savoir le maire de Moissac.
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ce que je ne comprends pas c'est de rasé un endroit qui a une histoire a l'heure ou on parle de devoir de memoire smiley11 smiley11
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ah quelle méprise, à défaut de l' ETA ils sont tombés sur des séparatistes SSarkorlandistes.
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ce que je ne comprends pas c'est de rasé un endroit qui a une histoire a l'heure ou on parle de devoir de memoire smiley11 smiley11
Je ne retrouve pas l' article mais il est arrivé la même chose pas loin de marseille il y a peu .Même cas de figure, vieille batisse appartenant au patrimoine de la région et squatteurs. L' article dans la Provence (le journal local) etait du domaine de la pure propagande ou on se fécilicitait d' avoir mis ces nuisibles dehors et de préserver la tranquilité des environs au prix de raser la baraque. Aucune forme de tentative de compréhension ni d' analyse. Enfin je ne vous fait pas un dessin.
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une belle description du lieu smiley11
La Picharlerie se composait de corps de bâtiments construits en étage côté adret dans les montagnes cévenoles, près d’un valat qui alimentait le lieu en eau, et elle était entourée de bancels où se pratiquaient les cultures vivrières.
La vue depuis les bâtiments était, comme on a l’habitude de le dire aujourd’hui, imprenable. Si belle, que l’on ne se lassait pas de l’admirer. Une immensité boisée à perte de vue. Pour y parvenir, il fallait emprunter des pistes en très mauvais état.
On pouvait apercevoir les ruines au détour de certains virages à l’approche des bâtiments ; de loin, elles se fondaient dans le paysage et paraissaient accrochées à la paroi de montagne. Elles étaient construites avec ce schiste local qui a donné son nom à la région : la lause. Les pierres étaient savamment et rigoureusement assemblées pour former des murs massifs, mais parfaitement droits. Il s’agissait de bâtiments délabrés sans poutre ni toiture, mais les murs étaient bien là. À eux seuls ils disaient beaucoup de choses.
On pouvait facilement s’imaginer l’allure de ces maisons chapeautées de grosse écailles épaisses en guise d’ardoises. L’importance du bâti et le four à pain en bon état laissaient imaginer la vie en autarcie de plusieurs familles. Une magnifique voûte en berceau recouvrait ce qui devait être une entrée principale d’une pièce qui était dallée. Il y avait également une citerne pour prendre le relais de l’alimentation en eau lors de l’assèchement du valat en été.
Enfin, un magnifique escalier construit sur une voûte permettait d’accéder directement de l’étage sur la colline. Il s’agissait d’un ensemble de constructions sans vanité, mais qui constituait pour autant un bel exemple d’architecture pastorale locale.
Vous connaissiez ces bâtiments, M. Dhombres : certains lointains membres de votre famille y avaient habité. Vous saviez la destination des bâtiments, du grenier à grain par exemple. Et pourtant, vous avez commis l’irréparable. De tout cela, aujourd’hui, il ne reste plus rien, qu’un vulgaire tas de pierres !
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ce que je ne comprends pas c'est de rasé un endroit qui a une histoire a l'heure ou on parle de devoir de memoire
Si le site n'est pas classé le proprio peut faire un peu ce qu'il veut de son terrain j'imagine.
Une bonne stratégie aurait été d'essayer de le faire classer justement.
Bon cela dit je suis pas sur que les gens qui squattaient avait la moindre stratégie, parce que qu'aller de front contre le propriétaire qui a le droit et l'etat de droit avec lui ça me semble être très mal barré.
Il serait peut-être bon de repenser un peut ce type d'action pour éviter que ça se reproduise dans le futur.
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évidemment, on peut aussi se dire que s'ils avaient tenu à cet endroit, il seraient partis avant qu'on le détruise...
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Non parce qu'ils n'étaient pas au courant.
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... de toute façon cette histoire est infâme.
ayant le droit de son coté le proprio n'avait pas besoin d'en arriver là pour les faire partir.
...il doit être bien malheureux pour être aussi méchant.
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Ben oui c'est un mal-baisé !
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smiley4 pourtant les curés protestants ont le droit de se marier, non?
c'est vraiment une étrange affaire...rien ne s'explique logiquement...
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... de toute façon cette histoire est infâme.
c'est clair....peut etre ont ils raser la maison car pendant le squat il y a eu un mort, la circulation devait etre dangereuse a cet endroit smiley9
(en bas a droite de la photo ci dessous....)
http://www.lapicharlerie.internetdown.org/IMG/jpg/Facade1-3.jpg?id_document=107#documents_portfolio
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Cette histoire de squatt me fait penser à une autre histoire où il était question d'un qui n'en était pas un (j'ai pas l'impression d'être clair smiley6) puisque j''écoute une émission à la radio sur les disparus dans l'incendie du Boulevard Vincent Auriol (l'immeuble où pleins d'Africains avaient péri et qui n'étaient pas un squatt mais un immeuble (ô combien mal) tenu par Emmaüs dont le patron Martin Hirsch est devenu secrétaire d'Etat de Sarko ; à noter que la principale scandalisée de l'époque (elle avait écrit un article de dénonciation dans Le Monde) a depuis rallié son maître véritable puisqu'il s'agit de la ministre Rama Yade ... smiley18
(http://medias.lemonde.fr/mmpub/edt/ill/2005/08/26/h_9_ill_682731_france-blaze-42.jpg) (http://www.nettali.net/IMG/arton3813.jpg)
(http://www.20minutes.fr/img/photos/afp/2007-05/2007-05-18/article_SGE.EOP18.180507114319.photo00.photo.default-512x357.jpg)
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Ouais, le plus affligeant dans cette affaire, c'est qu'on a l'impression que le pouvoir en place (Messieurs les argentiers bonsoir) au sens large (vu que y a pas que la France qui semble touchée par cette épisotie de rasage de batiments) veut supprimer toute existence ou forme d'alternative au fonctionnement de l'immobilier, ce qui en dit relativement long sur la politique socialo-économique qui s'annonce...
C'est même le seul domaine ou pas mal de pays européens semblent être tout à fait d'accord sur la politique à mener! smiley18