Cannibal Caniche

Free as a bernard l'ermitte => Le cerveau => Discussion démarrée par: konsstrukt le mars 10, 2008, 07:29:46 am

Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le mars 10, 2008, 07:29:46 am
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1 : 33

Mes plus vieux souvenirs, se sont des odeurs d’aisselles et d’autres parties de mon corps. J’adorais ça. Je ne sais pas quel âge j’avais, à l’époque. Je restais des heures dans un carton, à écouter mon père et ma mère picoler et discuter de trucs de plus en plus incohérents. J’aimais ce carton. Je m’y sentais chez moi. J’y restais des journées entières ; c’était avant que j’aie l’âge d’aller à l’école.
Je frottais mes doigts contre mes aisselles, et je les reniflais. Je passais la main entre mes couilles et mes cuisses, et je humais. J’ai continué à faire ça une fois adulte. L’odeur de ma sueur m’a toujours fasciné. Et toutes mes autres odeurs corporelles. Je suçais mon doigt, le matin, avant de me lever, et je respirais l’odeur aigre de ma salive. J’enfonçais mon doigt plus ou moins profondément dans mon trou du cul, selon que je voulais avoir une odeur plus douce ou plus acre. Mes parents n’ont jamais rien su de tout ça. Je restais plusieurs minutes enfermé dans mon carton, à renifler mon doigt imprégné d’odeur de merde et de sueur, sans penser à rien d’autre. Je n’entendais même plus les conversations idiotes de mes parents.
Très tôt, j’ai respiré ma merde. Quand je chiais, avant d’appeler ma mère pour m’essuyer (et puis plus tard, quand j’ai su me torcher tout seul, avant de tirer la chasse), je me penchais dans la cuvette pour renifler. Ou bien, je m’en mettais un peu au bout du doigt. Chaque jour, elle avait une odeur différente. Pourtant, je la reconnaissais tout le temps. C’était ma merde. Rien qu’à moi. Quand j’allais aux toilettes pour sentir la merde de ma mère ou de mon père, juste après qu’ils soient sortis, ça n’était pas pareil. Ca ne me plaisait pas. Il n’y avait que mes propres odeurs qui m’attiraient. Une fois, j’ai goûté mes excréments. Ca m’a déplu. Je n’ai pas recommencé. J’avais sûrement six ans, puisque mon père était encore vivant.

2 : 32

Enfant, j’avais un fantasme. Il m’a duré des années. Jusqu’à ma renaissance en fait, jusqu’à ce que je m’isole et que je quitte la société des hommes. C’était le fantasme de l’homme dehors, qui approche avec sa hache et vient me chercher. Qui vient me tuer.
La nuit, dans mon lit, juste avant de m’endormir, quand j’étais allongé sur le côté, il arrivait que mon oreille soit repliée sur elle-même, et alors j’entendais le battement de mon cœur pulser là, à mon oreille, avec une nuance granuleuse, qui rappelait les pas de quelqu’un vêtu de bottes, sur un sol de terre sèche ou de graviers. Ca arrivait juste avant que je m’endorme, et à chaque fois j’avais le même fantasme. L’homme à la hache venait me chercher, il allait d’abord tuer mon père, et puis ma mère, et puis moi ; il essaierait de défoncer la porte avec sa hache ou alors à coups de pieds, mon père entendrait ça et irait voir, ce serait le premier à mourir ; ma mère ensuite, les coups de hache feraient taire les hurlements qu’elle aurait poussés en découvrant la scène. Et moi, enfin. Calme ; ce serait un moment attendu depuis longtemps, quelque chose de normal ; je n’aurais pas peur, je ne me débattrais pas. L’homme serait enfin là, devant moi ; à force d’approcher, chaque nuit, chaque nuit, il serait là ; il serait grand, avec un manteau noir, une barbe, couvert de sang, et sa hache goutterait sur le sol. Il me sourirait, ses yeux seraient noirs et magnétiques, il lèverait sa hache, lentement, j’essaierais de ne pas fermer les yeux mais je n’y parviendrais pas, sa hache me fendrait la poitrine, j’entendrais l’os craquer, je sentirais le sang chaud, ça serait fini.
C’est un de mes plus doux souvenirs d’enfance. Ce moment, juste avant de m’endormir, où je prends la bonne position, et j’écoute les pas de l’homme, qui approche, à pas lents, calme, inexorable.
Vers quinze ans, j’ai perdu l’image.

3 : 31

La première chose morte que j’ai vu, c’est une mouche. Je n’allais pas encore à l’école. Mes parents et moi habitions un appartement en ville ; je ne sortais presque jamais. Ma mère était effrayée à l’idée que j’aille dehors. Elle faisait le ménage, et mon père était à son travail. Par la fenêtre, j’observais les gens, quatre étages plus bas. Il y avait des mouches. Ma mère en a tué une, juste devant moi, d’un coup de torchon contre la vitre. La mouche a laissé une trace rouge et elle est tombée par terre. Ma mère l’a ramassée et jetée dans un cendrier. J’étais fasciné. J’avais vu voler cette mouche, et je l’avais vu mourir. J’ai attendu que ma mère change de pièce, j’ai récupéré la mouche et je suis allé dans mon carton. Je l’ai observée, pendant un long moment, puis je l’ai écrasée entre mes doigts. Je me souviens de la sensation exacte. L’abdomen transformé en purée jaunâtre, humide contre ma peau, et le reste du corps, écrabouillé aussi, mais plus solide. Ca m’a soulevé le cœur. Et cette sensation était bonne, comme si ce haut-le-cœur dissimulait quelque chose de supérieur. Une conscience plus grande. Voilà ce que cette sensation m’avait suggéré. Bien sûr, à ce moment-là, je n’avais pas du tout identifié cela. J’étais un enfant. J’avais juste éprouvé une sensation d’écœurement qui faisait du bien. J’ai ressenti du trouble et de la confusion. J’ai terminé d’écraser la mouche entre mes doigts. Il n’en est resté que de la pulpe. Le trouble s’est prolongé, et puis dissipé, mais il a marqué mon esprit. J’ai quitté mon carton. Toute la journée, et toute la nuit, j’ai repensé à ça. Pour moi, à l’époque, ça ressemblait à un secret. Quelque chose connu de moi seul, que j’avais trouvé par hasard ; quelque chose d’important. C’est ce jour-là, je crois, que ma vie a complètement changé. Toute la suite s’est déterminée dans cet instant où j’ai tout compris sans rien pouvoir formuler.
Titre: la nuit noire
Posté par: sqaw lee le mars 10, 2008, 13:07:33 pm
très inquiétant...la suite ? :hummm:

(ça m'a fait rire...de toute les couleurs)
Titre: la nuit noire
Posté par: djimboulélé le mars 10, 2008, 15:57:11 pm
j' espère seulement que ç'est pas trop trop trop autobiographique.
Titre: la nuit noire
Posté par: cloporte atomisé le mars 10, 2008, 16:31:37 pm
Très impressionant.... Du "joli" travail...  smiley14
Titre: la nuit noire
Posté par: sqaw lee le mars 10, 2008, 16:47:22 pm
Citation de: "djemija"
j' espère seulement que ç'est pas trop trop trop autobiographique.

c'est la première chose que j'me suis dite aussi smiley6

mais p-e mieux vaut-il ne pas le savoir...
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le mars 17, 2008, 08:12:02 am
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***
 

4 : 30

 

Le premier mort dont je me souvienne, c’est mon grand-père. J’avais cinq ans. C’était deux ans avant le suicide de mon père. Mes grands-parents habitaient une grande villa. Je n’avais pas le droit de jouer dans le jardin. Je restais à la cuisine avec ma mère et ma grand-mère ; mon père et mon grand-père discutaient au salon et buvaient du ricard.

A midi et demi, nous sommes passés à table. Il manquait mon grand-père. Ma grand-mère l’a appelé, et il n’a pas répondu. Elle a laissé passé une minute. J’étais face à la télé. Il y avait La maison de TF1. C’était présenté par Evelyne Dhéliat. La détonation a éclaté à la fin de la séquence bricolage. Tout le monde a sursauté. Ma grand-mère s’est levée d’un coup en disant, à voix haute : « le fusil ! », et s’est précipitée vers l’escalier. Mon père l’a suivie. Ma mère a pali et n’a pas bougé. Je n’ai d’abord pas bougé non plus, et puis quand j’ai entendu ma grand-mère hurler, j’ai couru voir ce qui se passait là-haut. Ma mère ne réagissait toujours pas. Plus tard, elle m’a raconté qu’en fait elle s’était évanouie, mais je me souviens d’elle assise à table. Pale, immobile, et le regard fixe.

Là-haut, mon père ne m’a rien laissé voir. La porte qui donnait sur le bureau de mon grand-père était déjà fermée. J’entendais ma grand-mère sangloter à l’intérieur, et faire des bruits bizarres avec sa bouche. Mon père paraissait bouleversé, mais il ne pleurait pas. Il m’a forcé à redescendre. Il a dit à ma mère d’appeler la gendarmerie, et il m’a conduit dehors. Nous nous sommes assis. Il m’a expliqué que mon grand-père était mort, que je ne devais pas voir ça, et que je passerai le reste du samedi chez les voisins. Des années plus tard, j’apprendrai qu’il s’était tiré une balle de fusil de chasse, en plein visage, qui l’a tué sur le coup, et qu’il n’a laissé aucune lettre d’explication.

 

5 : 29

 

Mon père s’est suicidé deux ans après, le vendredi treize juin mille neuf cent quatre-vingt, pendant que ma mère faisait les courses. Il était dix-sept heures trente, et je regardais Récré A2. Un épisode de Candy venait de commencer. Mon père avait la grippe. Il ne s’était pas rendu à son travail. C’est lui qui était venu me chercher à l’école. Après les devoirs, j’ai regardé la télé. Lui, il s’est enfermé dans la chambre. Un peu après le début de Candy, j’ai entendu un bruit provenir de la chambre, que je n’ai pas reconnu. J’ai appelé pour savoir si tout allait bien, sans réponse. J’ai appelé encore, et il y a eu un son étouffé, comme un gargouillement. J’ai été voir. Mon père s’était pendu dans la chambre. Il avait passé une corde autour d’une des poutres qui traversaient la pièce, et le bruit que j’avais entendu sans l’identifier était celui de la chaise qu’il avait renversée en se jetant dans le vide. Il m’a regardé. Ses pieds bougeaient de façon désordonnée au-dessus du sol. Avec ses mains, il tentait de desserrer la corde qui lui broyait le cou. Ses yeux étaient exorbités. Il ouvrait et refermait la bouche et un son mouillé en sortait ; il essayait de me dire quelque chose, ou alors simplement de respirer. Je n’ai rien fait. Je l’ai observé se débattre et mourir. L’agonie s’est achevée pendant le générique de fin de Candy. Je suis sorti, j’ai refermé la porte et je suis retourné devant la télé. Récré A2 était terminé. Je me suis levé pour changer de chaîne ; il y avait Un, rue Sésame qui commençait sur TF1. Un moment après, ma mère est rentrée. Elle paraissait joyeuse. Elle m’a demandé où était mon père, j’ai répondu que je croyais qu’il était dans la chambre. Elle est entrée, et elle a poussé un hurlement. Mon père non plus n’avait laissé aucune lettre d’explication. Longtemps après, je me suis demandé si le suicide était héréditaire.

 

6 : 28

 

Nous avons déménagé. Il a fallu que ma mère trouve du travail. Il a fallu que je change d’école. A partir de l’année suivante, nous avons habité à la campagne. Il n’y avait plus que nous. C’était comme si le reste de la famille, des deux côtés, n’existait plus. La maison était à l’écart de tout. C’était une vieille baraque à deux étages, trop grande pour nous, isolée. Il fallait marcher deux kilomètres pour aller à l’école. Ca n’était pas sur le trajet du bus, et le travail de ma mère ne lui permettait pas de m’accompagner à l’école, ni de venir m’y chercher. J’ai découvert que j’aimais marcher, et que j’appréciais la solitude. Pour aller jusqu’à l’école, je suivais un petit chemin sur une centaine de mètres, à travers la forêt, puis une route départementale, que je longeais pendant deux kilomètres, jusqu’au village. Il fallait encore traverser une partie du village, jusqu’au centre. C’était une petite école, il n’y avait pas beaucoup d’élèves.

J’aimais ce trajet. Les arbres. La forêt, j’aimais bien ça. Je ressentais sa puissance. Quand il faisait trop froid, ou trop chaud, ou qu’il pleuvait ou qu’il y avait du vent, c’était encore mieux. J’avais envie de me perdre là-dedans, et de ne jamais en sortir. De rencontrer les loups. Qu’ils me traquent. Me tuent. Qu’ils me jugent faible, ou alors qu’ils m’adoptent.

A l’école, je m’ennuyais. Je ne parlais pas aux autres, et je ne parlais pas à ma maîtresse. Les adultes étaient au courant pour le suicide de mon père, alors ils me foutaient la paix. Aux récréations, je restais dans la classe, à dessiner. Je n’aimais pas l’école, tout me paraissait faux. Tout avait l’air hypocrite, mauvais. Je me souviens des lettres en couleurs punaisées sur les murs, pour apprendre à lire. Des lettres qui prenaient la forme d’animaux rigolos. Mais elles cachaient un mensonge. Je le percevais. Et cette perception était le négatif de ce que j’avais éprouvé en écrasant la mouche entre mes doigts.
Titre: la nuit noire
Posté par: pilami le mars 17, 2008, 09:21:38 am
en voila de la gaieté pour bien commencer la semaine  smiley5
Titre: un lapin qui avait un fusil
Posté par: Alain Deschodt le mars 18, 2008, 00:54:19 am
je partage l'avis de Jonathan Mistoufle, continue !  smiley4
Titre: la nuit noire
Posté par: sqaw lee le mars 18, 2008, 19:25:40 pm
toujours aussi chargé..
j'aime vraiment bien comme c'est écrit.
Titre: la nuit noire
Posté par: weroz le mars 19, 2008, 11:18:52 am
c'est fort
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le mars 24, 2008, 09:44:22 am
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7 : 27

C’est à cette époque-là que ma mère a commencé à dérailler. A avoir le sommeil agité. A prendre des médicaments. Somnifères, antidépresseurs. Tranquillisants. A fumer beaucoup plus de tabac. A se mettre au cannabis. Tout ça progressivement, au cours de la première année. Je ne la voyais pas beaucoup. Elle se levait après que j'étais parti pour l’école, et rentrait de son travail une heure après moi. Elle s’endormait souvent à table ou sur le canapé, devant la télé.
On mangeait des pâtes, des conserves réchauffées au micro-onde, des soupes en sachet. Souvent, c’est moi qui m’occupais de la cuisine. Elle mettait la table. Elle faisait chauffer de l’eau ou elle ouvrait une boite. Elle se mettait à table, et elle avalait ses cachets sans y penser. Elle enchaînait joints et cigarettes. Elle piquait du nez devant le journal télévisé. La plupart du temps, je la laissais dormir. Je mangeais seul. Ou alors, je ne mangeais pas, moi non plus. J’écoutais sa respiration troublée. Je n’en pouvais plus de la voir comme ça. Et il y avait aussi les bains.
Une heure ou deux après avoir piqué du nez, alors que je me préparais à aller au lit, elle ouvrait les yeux. Elle rallumait la télé que j’avais éteinte, elle marmonnait des phrases que je ne comprenais pas, et elle allait au réfrigérateur prendre deux ou trois yaourts, qu’elle mangeait debout, dans la cuisine, avant de revenir rouler des cigarettes et des joints. Elle me souhaitait bonne nuit. Elle ne m’accompagnait pas au lit. Elle me disait qu’elle m’aimait, mais son regard était absent.
Je continuais à m’intéresser à mes odeurs, mais j’avais abandonné mon carton. Je pleurais beaucoup. Je n’arrivais pas à encaisser cette situation. Je voyais ma mère devenir folle, et la seule chose qui la réconfortait ne me paraissait pas bien. Je m’enfouissais sous les couvertures, pour ne pas l’entendre parler à mon père mort, et je remplissais ma conscience des odeurs de mon corps. Je ne pensais plus.

8 : 26

On prenait des bains ensemble pour passer plus de temps tous les deux. Ma mère était trop fatiguée pour jouer avec moi, alors elle a décidé que le bain serait un moment à nous. Au début, ça me gênait un peu d’être nu devant elle, mais la gêne est passée. Elle me disait que ça lui faisait du bien, que sa vie était horrible, que ça l’aidait à tenir. Moi, je pensais à mon père.
Elle me racontait comment c’était difficile de me laver quand j’étais bébé et que je remuais dans tous les sens. Elle me disait à quel point c’était agréable de me donner le sein. Un soir, j’ai joué au bébé. Je l’ai éclaboussée et elle s’est mise à rire. On a pris l’habitude de ce jeu. Un autre soir, elle a prolongé le jeu et elle m’a donné le sein. J’ai retiré ma bouche, surpris, mais elle m’a maintenu contre elle. Elle m’a murmuré de continuer, que ça lui ferait du bien, beaucoup de bien. Alors, je l’ai tétée. J’ai trouvé ça agréable. Et je me sentais très mal à l’aise, aussi. Elle respirait fort. Elle m’a expliqué, d’une voix coupée de soupirs, que quand j’étais bébé elle prenait beaucoup de plaisir à m’allaiter, un plaisir incroyable, et qu’elle était tellement, tellement heureuse que ce plaisir revienne. Elle avait la tête renversée en arrière, elle gémissait, et de ses deux mains elle me guidait d’un téton à l’autre. Elle se tortillait. Après avoir hésité un peu, elle a relâché son étreinte. D’une main elle m’a caressé la nuque et le dos ; elle a plongé son autre main sous l’eau, entre ses cuisses. Elle a gémi plus fort, jusqu’à un paroxysme qu’à l’époque je n’ai pas compris, et puis elle m’a repoussé, et de nouveau attiré contre elle, pour un câlin plus doux.
Je me sentais à la fois bien et mal, content et frustré. Mon sexe était dur, mais nous faisions semblant de ne pas nous en apercevoir.

9 : 25

Elle m’a très vite appris à lui lécher le sexe. Entre sept et quatorze ans, notre sexualité a été de plus en plus approfondie. Moi, je ressentais le même mélange incohérent d’émotions et de sensations. La première fois qu’elle a osé me branler, le malaise qu’elle éprouvait s’est mélangé au mien. Cette fois-là seulement, j’ai éprouvé un plaisir sans contrepartie. Un véritable orgasme. Ensuite, ma mère a évacué sa honte. Et moi, même si elle me faisait jouir en me masturbant ou en me suçant, je restais partagé entre la gêne, l’écœurement et le plaisir. J’avais tout à la fois envie de recommencer, pour retrouver le bien-être intense de cette première fois, et honte d’avoir de telles pensées, et envie que tout cela cesse, et je ne trouvais pas le courage de le dire à ma mère, et je me sentais par-dessus tout coupable de vouloir briser la seule chose qui lui apportait du bonheur. Tout ça se mélangeait et créait une grande confusion dans mon esprit.
Pour mes neuf ans, elle m’a offert un gode-ceinture, afin que je puisse lui faire l’amour comme un grand (disait-elle). Les bains, désormais, étaient de simples préliminaires, et nous terminions au lit. Je la baisais avec mon gode-ceinture. Le plus souvent, j’étais allongé sur elle. Ses cris de jouissance me faisaient peur au début, et me donnaient envie de pleurer, et puis je m’y suis habitué. Après qu’elle ait pris son plaisir, elle me donnait le mien en me suçant. Nous faisions aussi des soixante-neuf. Nous avions des relations sexuelles pratiquement tous les jours. Lorsque j’ai eu douze ans, il n’a plus été nécessaire d’utiliser le gode-ceinture. Je parvenais à la pénétrer sans difficulté. Je la faisais jouir. Une partie de moi adorait ça. Mes sentiments, mes émotions et mes sensations physiques s’intensifiaient, chacun dans sa direction opposée aux autres. J’étais tiraillé de honte et de dégoût, mais ma libido demeurait insatiable. Souvent, c’est moi qui allais provoquer ma mère. Les autres filles ne m’excitaient pas.
Titre: la nuit noire
Posté par: sqaw lee le mars 25, 2008, 11:54:24 am
c'est tjs très intense à lire...
sordide et dérangeant à souhait... smiley6
Titre: la nuit noire
Posté par: weroz le mars 25, 2008, 16:02:57 pm
:horror:
Titre: la nuit noire
Posté par: djimboulélé le mars 25, 2008, 20:44:14 pm
c'est clair, ça me fait penser " à trois fille de leur mère" de Pierre Louys. (Rien à voir dans le concept, mais  j'crois que c'est la seule histoire que j'ai lu où les enfants ont des rapports avec leur mère)
Titre: l'annonce présidentielle est accueillie avec prudence
Posté par: Alain Deschodt le mars 25, 2008, 22:03:23 pm
moi qui croyais que tu ne lisais que Maison Ikkoku... :horror:
Titre: la nuit noire
Posté par: djimboulélé le mars 26, 2008, 01:38:04 am
ouaouw, tu t'es mis sur ton trente et un, Alain!!! il déchire ton nouvel avatar!
Par contre j'ai pas lu maison ikkoku...ç'est sûrement regrettable...
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le mars 31, 2008, 09:08:05 am
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(gravure : jean-marc renault - jmr02.blogspot.com)

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10 : 24

La première fois que j’ai vu un cadavre d’animal, j’avais neuf ans. Ca faisait deux ans que mon père s’était pendu, et un an et demi que j’avais des relations sexuelles avec ma mère. A l’école, j’étais invisible, méfiant, et indifférent à tout. Mon statut d’enfant de suicidé s’estompait, mais tout le monde, adultes comme enfants, me foutait la paix. Ca m’allait bien.
Cet animal, c’était un chien. Je l’ai découvert le matin, en allant à l’école. Je n’ai d’abord pas vu de quoi il s’agissait, il faisait encore nuit, on était en novembre. Juste une forme immobile à cheval sur le talus et la route. Et puis j’ai identifié cette forme. Mon cœur s’est mis à battre, j’ai pensé à plein de choses, dans tous les sens. Je me suis approché de l’animal. Il avait probablement été écrasé. Il était presque intact. J’ai juste vu une blessure à la cuisse, où le sang avait collé et laqué les poils. Il était allongé sur le flanc, la tête tournée vers la route, la gueule ouverte. Un liquide noir mêlé à de la boue tâchait ses dents et ses gencives. Ses yeux étaient ouverts et vitreux. Je me suis accroupi. J’ai tâté la cuisse là où il avait été percuté. Les poils collaient. En dessous c’était froid et rigide. J’ai touché sa langue, ses dents, ses yeux. J’avais des frissons. Je n’en perdais pas une miette. Ce chien dégageait une puissance incroyable. Il me donnait de l’énergie, il me faisait du bien. Je n’en revenais pas. J’ai été tiré de ma rêverie par les phares d’une voiture qui approchait. J’ai juste eu le temps de tirer le chien dans le fossé, pour que personne ne le voie. Il fallait que j’aille à l’école. J’étais déjà en retard. J’espérais qu’il serait encore là à mon retour. La journée d’école est passée très vite. Je ne pensais qu’au chien. Je l’ai revu le soir, brièvement, mais je savais que j’aurais plus de temps le mercredi suivant.

11 : 23

Je suis sorti de la maison peu de temps après ma mère. Si elle l’avait su elle me l’aurait interdit. C’était une bonne mère. Ce qu’on faisait le soir, et tous ce qu’elle prenait, c’était une chose. Mais c’était une bonne mère, elle m’élevait bien. Elle me prévenait des dangers du monde. Elle m’enseignait la méfiance.
Je me suis habillé chaudement, et je suis retourné à l’endroit où j’avais laissé le chien. Il était toujours là. J’ai commencé par le soulever, le porter, le traîner à l’écart comme je pouvais. Je me suis enfoncé dans la forêt. Au bout d’un quart d’heure, j’étais en sueur, et essoufflé. Le chien était invisible depuis la route. Les arbres m’entouraient, il faisait presque noir, il y avait juste une lumière grise, hivernale, qui perçait entre les branches. L’odeur de ma transpiration m’envahissait, des senteurs de terre et de compost m’entouraient. J’étais bien. Je me suis agenouillé à côté de la dépouille. Des fourmis marchaient sur ses yeux et sur sa langue. Son parfum était plus fort que quelques jours auparavant. J’ai passé toute la journée à le toucher, à le respirer, à enfoncer mes mains au fond de sa gorge, à humer sa gueule, sa peau, ses organes génitaux, son anus. J’ai promené mes narines partout sur lui. J’ai enfoui mon visage dans son pelage sale. Des sensations violentes me traversaient. Je découvrais quelque chose d’encore plus fort que mes propres odeurs. J’ai sauté le repas de midi, sans même m’en rendre compte. J’étais hors du temps. A l’aide de mes doigts, j’ai ouvert davantage la blessure, j’ai touché la chair gelée à l’intérieur, le sang gelé. Avec une branche j’ai extrait un œil. J’ai coupé le nerf et puis j’ai fait rouler le globe dans ma main. Il était dur et glacé et collant. Je l’ai pressé entre mes deux paumes. C’était difficile mais je suis parvenu à l’écraser. Dedans, c’était gélatineux et froid. La sensation était indescriptible. Comme vivant et mort à la fois.

12 : 22

A l’école, je ne disais rien à personne. J’avais vite compris que ma mère, ça n’était pas normal, ce qu’elle faisait. Mais je savais aussi que sans moi, elle mourrait. Elle ferait comme mon père ; et moi, je me retrouverais seul. Je ne pouvais pas envisager ça, à l’époque. Mais ce qui se passait dans la baignoire, ça me rendait dingue, lentement. Je n’en pouvais plus, de cette tension. Un jour, à l’école, j’ai pété les plombs. J’ai frappé un élève, et un instit. J’étais enragé. J’étais incontrôlable. Je suis devenu fou en seulement quelques jours. J’étais apathique ; je suis devenu furieux, violent. Il y a eu des psychologues, et une enquête sociale. J’ai été placé dans une famille, pendant deux mois. Là, j’ai compris. J’ai vu ce qui allait se passer, si les autres savaient, pour nous. Heureusement, ils n’ont rien découvert. Je suis retourné chez ma mère. J’ai vu un psy au début. Mais au bout de six mois les choses se sont tassées. Ma mère m’a dit qu’elle avait essayé de se suicider. Elle m’a montré ses poignets. Elle m’a supplié de ne plus jamais, plus jamais la quitter. Elle a pleuré. Nous avons fait l’amour. Les choses sont revenues à la normale.
A l’école, désormais, je me tenais à carreau. J’avais compris. Ces six mois avaient été un cauchemar. Voir ma mère pleurer tout le temps. La voir flipper que je déballe nos secrets au psychiatre. Que je la dénonce. Elle m’aimait. Elle me le disait. Tout le temps. Au bout de six mois, quand ils nous ont foutu la paix, ça a été la délivrance. Et toute ma rage, maintenant, je la garderais. Rien que pour moi.
Le chien était resté à la même place, tout ce temps. Il avait changé. Il s’était décomposé et desséché. J’avais pensé à lui tous les soirs, dans la famille d’accueil. Quand je l’ai revu, j’ai pleuré. De joie. Je me suis senti heureux, comme jamais je ne l’avais été.
Titre: la nuit noire
Posté par: cloporte atomisé le mars 31, 2008, 09:57:27 am
smiley14 C'est très fort les sentiments que tu arrives à transmettre... Un peu comme si tout cela était enfoui en nous mais que nous nous refusions à le laisser transparaître... Très fort...
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le avril 07, 2008, 07:43:13 am
(http://storage.canalblog.com/33/67/25739/23968858.jpg)(gravure : jean-marc renault - jmr02.blogspot.com

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13 : 21

Au bout de quelques mois, le chien ne me faisait plus rien. Il s’était totalement décomposé. Il n’en restait que le squelette. Même son odeur, ne me fascinait plus. J’avais dix ans, je venais de passer en CM2, c’était l’été, ma mère travaillait toujours autant ; le soir nous baisions avec le gode-ceinture, elle aimait que je lui enfonce mon doigt dans l’anus pendant que je la pénétrais. J’avais grandi. Je pouvais me tenir à genoux derrière elle, et la prendre en levrette. Ensuite, elle me suçait. Ses yeux étaient toujours fermés. Elle ne me regardait jamais quand nous avions des relations sexuelles. Il faisait chaud. Je passais mes journées dehors, dans la forêt. Si on passe du temps à chercher quelque chose, si on est obsédé par ça, alors on trouve. Moi, ce que je cherchais, c’était des cadavres d’animaux. J’y passais toutes mes journées. Je me levais le matin un peu après que ma mère soit partie travailler. Je connaissais la forêt par cœur. Je connaissais les bons coins. Il y a des endroits où les animaux meurent davantage. Quand j’en trouvais un, un chat par exemple, un gros chat blanc, sans blessure apparente, je le soupesais, je le retournais, j’essayai de comprendre ce qui l’avait tué, une voiture la plupart du temps, quelquefois le poison, rarement, un autre animal. Quand le corps était trop près de la route ou d’une habitation, je l’éloignais. Je le dissimulai un peu. Mais la plupart du temps je ne le déplaçais pas.
Cet été-là, j’ai découvert une douzaine de corps. Chacun perdait de l’intérêt au bout de deux ou trois jours. Je n’étais plus capable de passer des heures à contempler le même animal, comme au début. Il me fallait davantage. A la fin, alors que la rentrée approchait, mes journées se résumaient à un périple fébrile, d’un corps à l’autre, un quart d’heure passé ici, une demi-heure, là. J’étais fiévreux, je n’allais pas bien, ce simulacre de traque, cette compulsion, me pesaient beaucoup.

14 : 20

J’ai encore tenu tout un trimestre, ainsi. Avant de commencer à chasser. Mes première tentatives ont été ratées. Je ne savais pas m’y prendre. J’ai du m’inscrire à la bibliothèque, emprunter des livres, me documenter sur la chasse. Les cadavres ne me manquaient pas. Je préparais mon coup. Ca a duré des mois. Je n’étais pas pressé, je trouvais quelque chose à apprendre. Ma mère a rencontré un mec, à cette époque ; nous ne prenions plus tellement de bains ensemble, et elle dormait souvent chez lui. J’étais livré à moi-même. Ca m’allait bien.
le vingt-et-un mars mille neuf cent quatre-vingt-un, le jour de l’équinoxe, j’ai passé toute la nuit dans la forêt. Bien sûr, je n’avais pas choisi ce jour par hasard. J’ai pris de provision, de l’eau, des vêtements chauds, et je suis parti en début d’après midi. J’ai mis en pratique tout ce que j’avais appris dans les livres. J’ai posé des collets, j’ai disposé des appats à proximité et dans les collets. J’ai placé mes pièces à proximité de la route, et à proximité des maisons ; là où j’aurais le plus de chance d’attraper un chat ou un chien. Ca m’a pris tout l’après-midi. Quand le jour est tombé, et que la température a baissé, j’ai cherché un abris où passer la nuit. J’étais dans un grand état d’excitation. Je suis resté dehors toute la nuit, c’était incroyable. J’écoutais le vent, les voitures qui passaient de temps en temps sur la route. D’autres bruits, que je ne comprenais pas. Je n’avais pas peur. Je faisais corps avec la forêt. L’humidité, le froid ; les odeurs de feuille morte. Je n’ai pas dormi. J’étais attentif à tout, je tremblais d’excitation. Au matin, j’étais gelé et épuisé. J’avais mangé tous mes gateaux, j’avais faim. J’ai fait le tour de mes pièges. Il y avait un gros chat roux, pendu par les pattes avant et le cou. Il miaulait. Il paniquait. Il avait chié sous lui. J’ai brisé son crâne avec une branche.

15 : 19

Entre l’été quatre-vingt-un et l’hiver quatre-vingt-huit, j’ai capturé une ciquantaine d’animaux domestiques. Désormais, j’avais toujours un couteau avec moi. Je l’ai d’abord dissimulé sous le fond de mon cartable, et puis dans une poche de mon sac de collège, dissimulé parmi des vêtements. Il me servait à ouvrir la gorge de animaux que je capturais. Je variais les zones de chasses, pour ne pas me faire prendre. Je crois que jamais personne n’a eu aucun soupçon à mon égard.
Vers l’âge de douze ans, ma mère se suicidait régulièrement (j’y reviendrai), j’avais avec elle mes premières relations sexuelles avec pénétration, et mes fantasmes mêtaient en scène, de façon chaotique, l’homme qui approche et la mort de mes camarades de classe (j’y reviendrai aussi). C’est à cette époque que j’ai eu l’idée de construire mon sanctuaire.
J’ai trouvé le nom quelques temps plus tard. Au début, ça n’était rien d’autre qu’une planque, dans les bois, pour stocker les animaux que je capturais. C’était d’abord simplement un endroit dans la forêt, rien de fabriqué, simplement quelques branchages entassés et des vieilles couvertures pour dissimuler les corps, rien de plus. Ensuite, j’ai eu l’idée du sanctuaire. De nouveau, j’ai passé du temps à la bibliothèque. A me renseigner sur les temples, sur la maçonnerie. Et puis j’ai commencé le travail. Ma mère n’était plus avec son mec. Elle avait besoin de moi tous les soirs. Souvent, on dormait ensemble. Elle me laissait faire ce que je voulais, désormais. On était devenu un couple. Je consacrais mes mercredis à mon sanctuaire. J’avais seulement douze ans, mais je me comportais déjà comme un adulte. J’avais appris à tout séparer, à tout dissimuler. Mes pensées, mes actes, mes émotions. A douze ans, j’avais déjà compris que tout le monde mentait, et que tout le monde me voulait du mal. J’avais compris que s’ils connaissaient mes pensées et mes actes, ils me haïraient. Ils me tueraient.
Mon sanctuaire, j’ai mis trois mois à le construire. Et c’était juste le début.
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le avril 14, 2008, 09:19:43 am
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(gravure : jean-marc renault - jmr02.blogspot.com)

***

16 : 18

Le premier suicide de ma mère. J’étais dans ma chambre. Je recopiais des livres de mythologie. Je dessinais des temples et des nécropoles. Peut-être, si j’en étais resté à faire des dessins, que ça n’aurait pas été plus loin. Si ma mère, ce jour-là,  ne s’était pas suicidée. J’étais sur mon lit. La porte était ouverte. Je l’ai vue passer ; elle titubait et son visage était très maquillé. Je suis sorti la voir. Elle s’est laissée tomber sur son lit. Elle portait une nuisette. Son visage était barré de traits de rouge à lèvre. Ses yeux étaient dilatés. Une épaisse couche de noir les bavait et débordait tout autour. Elle a eu un rire malade. Sa voix cassée. Je l’ai regardée et j’ai eu très peur. Je lui ai demandé ce qui n’allait pas, mais elle ne comprenait pas ce que je disais. Je ne suis même pas sûr qu’elle me voyait. Je l’ai secouée, elle a rit, je l’ai frappée. Elle a voulu se lever, elle est tombée du lit. J’étais sur elle. Elle m’insultait. Je crois qu’elle parlait à mon père. Ou alors à un autre type, qu’elle venait de quitter. Elle riait. Sa voix était éraillée et méchante. Ses yeux étaient haineux et tristes. Je lui ai cogné la tête contre le sol. Elle riait encore. Je suis sorti. J’ai été dans la forêt. Là, j’ai repensé au sanctuaire. Je me suis dit qu’il fallait que je le construise, que je le fabrique pour de vrai. Un endroit où je pourrais me réfugier. Je savais que si elle ne mourait pas ce jour-là, elle recommencerait. D’un côté, je voulais qu’elle soit morte. De l’autre, l’idée qu’elle ne soit plus là me terrifiait.
Quand je suis rentré à la maison, j’avais accepté son suicide. Tout le scénario. Ce qu’il faudrait faire. Quelles réactions exhiber aux autres. Mais elle était là. Ses poignets bandés. Démaquillée. Elle m’a pris dans ses bras. Pour se faire pardonner, elle m’avait acheté un Big Jim.

17 : 17

Le sanctuaire était circulaire. Les murs étaient faits de pierres empilées, sans mortier. Pour tenir lieu de plafond, j’avais fixé une bâche de plastique bleu, récupérée dans une décharge à la sortie du village. Le sol était de terre. J’avais simplement enlevé les pierres et les herbes et tout ça. Il n’y avait pas de fenêtre, juste une issue étroite. Je devais ramper pour entrer dans le sanctuaire.
Au centre, j’avais creusé une fosse peu profonde. J’y entassais les carcasses d’animaux afin qu’elles pourrissent, aussi bien tous ceux qu’avais chassé avant, que ceux que je chassais depuis. Le sang de mes nouvelles prises me servait à asperger les pierres. Au bout de trois semaines, l’odeur a pris sa texture définitive. Très puissante. Le sanctuaire attirait les mouches, les fourmis et les guêpes. La viande grouillait d’asticots et d’autres larves.
J’ai aussi tapissé les murs de ma merde. Ca a pris du temps. Une couche, puis deux couches. Attendre que ça sèche. Et encore du sang. Et encore de la merde. L’odeur devenait insoutenable. J’ai ajouté mon sang, et mon sperme, et ma pisse. Tout ce qui venait de mon corps. Mon sanctuaire était prêt.
C’est là que je venais penser. Toutes les choses qui me sont passées par la tête, ici. Dans l’obscurité. Avec la lumière bleu nuit qui filtrait parfois par la bâche. Avec le bruit de la pluie. Parfois. Les insectes, autour de moi. Parfois sur moi. La terre, sèche ou humide, quelquefois boueuse. Remplie d’insectes. Les odeurs. La pourriture, si intense qu’il m’arrivait de m’évanouir. La merde, qui suintait quand il faisait humide, qui craquelait quand il faisait sec. L’odeur qui variait avec la météo. La merde que je renouvelais. L’odeur du sang. Je la distinguais aussi, cette nuance. L’odeur de ma pisse, acide, qui me prenait à la gorge, qui ne s’affadissait pas. J’aimais ces odeurs, c’étaient les miennes. J’étais dans ma tête. Toutes les pensées, toutes les sensations qui me venaient. J’avais construit ma tête et j’habitais dedans.

18 : 16

Je m’enfermais dans le sanctuaire tous les mercredis, du matin au soir. Je séchais les cours le matin, presque chaque semaine. Je falsifiais le carnet de correspondance.
Il n’y avait pas beaucoup d’air. Il faisait très froid. L’odeur me remplissait les poumons et le cerveau. Je plaçais des morceaux de viande pourrie sur mon corps. J’étais nu. Les insectes venaient sur moi. Je m’efforçais de ne pas bouger, de ciller le moins possible, de fixer la bâche, de me concentrer sur la pluie quand il y en avait, ou sur le vent, ou sur la lumière, de me focaliser sur les battements de mon cœur, sur mon souffle, sur toutes les odeurs. Quand on est conscient de ses rythmes cardiaque et respiratoire, ils changent, ils se détraquent. Et plus on se concentre, plus ça se détraque.
Je fantasmais beaucoup. Les gens du lycée étaient là. Ils me rouaient de coups, ils violaient ma mère sous mes yeux. Leurs coups me provoquaient des orgasmes honteux, alors je les suppliais d’arrêter et de continuer. Ma mère mourrait. Ils violaient son cadavre. L’homme à la hache venait les tuer tous. Chaque coup de hache vrombissait dans l’air, déplaçaient les odeurs comme l’eau dans une mare. Les corps étaient coupés, démembrés. Le sang chaud giclait sur moi. Ensuite, l’homme à la hache me sodomisait, et au moment le plus fort de ma jouissance, m’arrachait la tête, avec ses deux mains, son sexe planté en moi. Et mes dernières secondes de conscience décuplaient mon orgasme.
Je me masturbais énormément, dans le sanctuaire. J’étouffais. Je manquais d’oxygène. Les orgasmes m’explosaient la tête. Des migraines à vomir, surtout pour les premiers. Et je continuais. Dix, douze fois. J’étais gelé, épuisé jusqu’à l’inconscience. J’étais couvert de sueur. Mes poumons, mon cerveau, étaient remplis d’air malsain. J’étais à moitié évanoui. La pourriture m’intoxiquait. A la fin je jouissais sans éjaculer. J’entrais en transes. J’avais des visions. Ma tête martelait, mon cœur martelait. L’homme en noir. Pour de vrai. Il était là. Anteros.
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le avril 14, 2008, 16:32:14 pm
suspens !    :brondon:
Titre: la nuit noire
Posté par: sqaw lee le avril 14, 2008, 18:36:02 pm
je me demande jusqu'ou tu vas pouvoir encore plus pousser dans l'horreur et le sordide..du concentré bien massif qui ne laisse même pas entrevoir un coin de ciel gris...smiley6
Titre: la nuit noire
Posté par: kaïzasauce le avril 14, 2008, 19:11:26 pm
Moi j'aime beaucoup suivre tout ça mais je trouve que ca manque cruellement de ponctuation autre que .
ca pourrait etre du slam comme disent les jeunes  smiley18
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le avril 21, 2008, 08:17:51 am
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19 : 15

Sur le plan scolaire, j’étais de plus en plus largué. Au collège, j’ai compris que c’était encore plus facile d’être transparent qu’en primaire. Je ne faisais rien en classe, rien en sport, je ne disais rien à personne, j’étais l’homme invisible. De temps en temps, je me faisais emmerder. Les filles se foutaient de moi. Les mecs voulaient se battre avec moi, des fois. C’est arrivé à deux ou trois reprises que j’en corrige certains. Mais je m’en foutais, j’avais mon sanctuaire. Ma mère, elle, ne s’arrangeait pas. Nos seuls contacts étaient désormais sexuels. Je n’avais plus de mère. On faisait l’amour, et elle partait dans ses médicaments. Je m’occupais seul du reste. Le soir elle ne mangeait pas. Elle parlait toute seule, et puis elle s’endormait devant la télé. Moi, je dormais très peu. J’avais toute la nuit pour moi. Je ne pouvais pas aller à mon sanctuaire, mais j’avais de quoi faire dans la maison.
Je m’amusais avec les Big Jims. J’ai commencé à y jouer vers six ou sept ans, et j’ai continué à y jouer jusqu’à la fin. J’en avais cinq. Un esclave, un maître et trois invités. L’esclave était nu. Il obéissait. Il lavait le sol, il faisait à manger, il nettoyait le maître, il le suçait, il s’introduisait des objets dans l’anus pour l’amuser. Il était tout le temps nu. De temps à autre, le maître prêtait l’esclave à ses invités. Les invités se faisaient servir, utilisait l’esclave comme table ou comme chaise, ou bien comme chiotte. Ils chiaient dans sa bouche ouverte. Ils le violaient, et l’esclave remerciait. Ils le fouettaient et le battaient, à tour de rôle. J’avais toutes sortes d’accessoires, des vêtements, des ustensiles de cuisine, une télé, un canapé, etc. Tout était utile. Ils vivaient dans une grande maison. Le maître était policier. L’esclave ne sortait jamais. Il n’avait pas le droit de parler, sauf pour répondre oui ou merci. J’ai appris le mot viol à onze ans. Avant, je disais faire l’amour.

20 : 14

A onze ans, j’ai testé ses médicaments. J’attendais qu’elle dorme sur le canapé. La première fois, j’ai mangé ses somnifères. La sensation était bizarre et agréable. J’avais les jambes molles, je perdais l’équilibre, et je n’arrivais pas à situer l’origine des sons. Ca a duré deux heures. Je ne me suis pas endormi.
J’ai goûté les antidépresseurs et les anxiolytiques. J’ai augmenté les doses et j’ai essayé divers mélanges. J’ai rajouté du cannabis, en ingestion. Un gramme à la fois. Les résultats étaient variables. Je vomissais souvent. Je perdais également souvent conscience. A d’autres reprises, j’ai eu des hallucinations, des transes, et des montées très puissantes.
J’ai pris l’habitude de prendre des médicaments pour jouer aux Big Jims. A un Noël, j’ai eu une maison Barbie. Une maison complète. Big Jim esclave était ligoté, dans la salle de bain, à quatre pattes. Son visage était enfoncé dans la cuvette des toilettes. Les invités se succédaient et le sodomisaient. Big Jim devait remercier, à chaque fois. Quelquefois, il vomissait. D’autres fois, les invités pissaient ou chiaient. Il avait interdiction de bouger la tête, ou de tirer la chasse. Quand il avait faim, il mangeait la merde ou le vomi.
A la fin, je consommais énormément de cachets. Dès que ma mère s’endormait je prenais de tout et j’allais au lit. Je faisais des rêves éveillés d’une grande précision. Tous ceux de mon école mourraient, l’école devenait un charnier. Je violais leurs cadavres. J’arrivais à sentir leurs odeurs. Je dormais et le matin, dès quatre heures, quand je me levais, j’en prenais encore et parfois un peu d’alcool pour faire glisser, et j’allais jouer aux Big Jims, ou avec mes couteaux. C’était bien.
Ma mère ne se rendait compte de rien. Elle en prenait tellement, elle aussi, qu’elle ne remarquait pas qu’il en manquait. Elle en rachetait, simplement. Constamment. Je crois que je serai devenu accroc, si je n’avais pas mis un terme à tout ça, le jour de ma renaissance. Une envie de pureté.

21 : 13

La nuit, il n’y avait pas que les Big Jims. Je ne jouais pas toutes les nuits. Parfois, je me promenais juste dans la maison. Je me postais à la fenêtre, je regardais dehors. Le noir, à la campagne. C’est quelque chose. Les étoiles. Ou bien j’allais voir ma mère dormir. Je la regardais. Je sentais son haleine lourde. Je flairais ses pieds, et son sexe, enveloppés des collants qu’elle ne pensait pas toujours à quitter. Quelquefois, j’avais un couteau à la main. Je restais longtemps comme ça, avec à la main le couteau pris à la cuisine, à méditer sur sa vulnérabilité. Sur le fait que, si je le voulais, en cinq secondes tout serait terminé. Elle se viderait de tout son sang, par sa gorge ouverte, en quelques instants. Elle aurait tout juste assez de temps de comprendre ce qui lui arrive, mais pas assez pour se demander pourquoi je fais une chose pareille. Et elle serait morte. Mais je ne le faisais pas. Je ne voulais pas qu’elle meure. A chaque fois qu’elle se suicidait, ça me rendait fou de chagrin. Je baisais avec elle presque tous les soirs, pour qu’elle ne meure pas. Je ne voulais pas la tuer. Je ne voulais pas qu’elle meure. Pourtant il aurait suffit d’un seul geste. C’était facile. Elle aurait ouvert les yeux. Ils seraient devenus vitreux.
Je marchais dans la maison, dans toutes les pièces, mon couteau à la main. Je me sentais bien, puissant, maître de la situation. Personne ne me voyait, personne n’était conscient de ce que je faisais. Je tournais dans le séjour. Je marchais à pas lents, dans le noir, le couteau pointé devant moi. Je fixais chaque meuble, chaque ombre. J’allais sur le pas de la porte. Parfois, je l’ouvrais pour flairer la nuit. J’imaginais un rôdeur. Je me masturbais à la salle de bain, dans le noir, devant le miroir, le couteau dans mon autre main. Mais ce que je préférais, c’était regarder ma mère dormir.
Titre: la nuit noire
Posté par: error le avril 21, 2008, 10:47:28 am
smiley23
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le avril 28, 2008, 09:50:25 am
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22 : 12

Vers treize ans, j’ai commencé à utiliser des couteaux dans le but de me couper. Je me plaçais face à la fenêtre de ma chambre. Les volets étaient ouverts mais avec la nuit très sombre, mon reflet était nettement visible sur la vitre. Je me masturbais tout en donnant de petits coups sur mon ventre ou sur d’autres parties de mon corps, avec la pointe. Mes tétons, mon cou. Le dessus de la main qui tenait mon sexe. Au fil du temps, j’allais plus loin. Je traçais des lignes verticales sur mon torse. Je tenais le couteau pour que mon gland vienne régulièrement se heurter à la lame, jusqu’au premier sang. J’éjaculais dessus, pour ensuite me couper le bras ou la cuisse, et faire couler une partie de mon sperme dans la blessure. Ma mère voyait les cicatrices, les croûtes, les plaies, mais elle ne m’en parlait pas. Nous ne discutions pas non plus de ses suicides. Nous avions nos propres façons d’encaisser l’horreur du monde, et nous faisions avec, chacun. Je ne supportais plus de faire l’amour avec ma mère. Ou d’être violé par elle. Je ne faisais pas vraiment la différence. Je ne supportais plus que nous soyons ensemble. Et la laisser, je ne pouvais même pas l’imaginer. Je me sentais coincé.
Certaines nuits, un peu avant la fin, je faisais glisser la lame du couteau sur son ventre. Elle ne se réveillait pas. Les somnifères. Moi aussi, j’étais défoncé. Je m’en remettais au hasard. C’était avant que je pense au rituel. Je me disais, si je suis trop défoncé, que ma lame glisse, ou que je tombe, je lui ouvre le ventre. Sinon, rien ne se passe. Une fois, j’ai perdu l’équilibre. Mon cœur a manqué un battement, j’ai écarquillé les yeux. La pointe du couteau a dessiné un trait. Ma main tremblait. J’avais à peine la force de continuer à le tenir. J’étais à genoux, mon cœur battait tellement fort que c’était douloureux. Le sang me bourdonnait aux oreilles.

23 : 11

La dernière année que j’ai vécue avec ma mère, l’année de mes quatorze ans, j’ai passé de plus en plus de temps au sanctuaire. Personne, même pas elle, n’en connaissait l’existence. Des années de viande morte y pourrissaient. Il y avait des ossements, maintenant, que j’avais utilisé pour décorer les murs. Les insectes étaient omniprésents. Le sol était entièrement recouvert de merde, de sang, de chair. On ne voyait presque plus la boue, en dessous. J’y entrais nu. J’y consommais du shit et des médicaments. Il m’arrivait de manger de la viande pourrie ou de boire du sang caillé, en petite quantité, pour intensifier les visions. Je traçais des cercles sur mon ventre, avec le couteau, ou des traits, le plus droit possible, le plus long possible, sur mes bras. Je buvais aussi mon sang. Je me masturbais beaucoup, jusqu’à l’inconscience. Quand j’en avais la force, je buvais mon sperme.
J’avais des visions très puissantes. Je voyais des morts et des démons. Je voyais des élèves de ma classe, morts dans le futur. Ils me racontaient leur mort et je baisais avec eux et aussi avec les démons. Parfois, les démons me possédaient. Je visitais l’enfer. Anteros. J’avais des transes violentes, au cours desquelles je manipulais la merde et la viande putréfiée. Je sculptais des idoles. Je priais les démons et les morts dans des langues que je ne connaissais pas. Je m’évanouissais souvent. L’atmosphère était empoisonnée.
La vision la plus forte que j’ai eu, à cette époque là, m’a directement concerné. Mon moi futur m’est apparu, déformé à force d’accouplements avec un démon. Il m’a ordonné de ne pas avoir peur de la mort, parce que la mort n’était pas pour moi mais seulement pour les autres. Après quoi, il m’a présenté le démon, et j’en suis tombé amoureux. J’ai gravé son nom sur mon ventre. Anteros. Il a léché mon sang et j’ai joui. Là où mon couteau avait tracé son nom, c’était sensible comme une chatte. Puis nous avons baisé.

24 : 10

Entre douze et quatorze ans, j’ai vu ma mère se suicider une dizaine de fois. Elle voulait mourir tout le temps. Sauf quand on faisait l’amour, et sauf quand elle était anesthésiée par les médicaments. Le reste du temps, elle me répétait que la vie était dégueulasse, qu’il n’y avait rien, rien du tout de bien, même pas moi, même pas nous deux, que si elle avait le courage elle m’aurait tué à la naissance, que maintenant c’était trop tard, qu’elle m’aimait, et qu’elle n’avait plus la force. Elle répétait qu’elle était une merde, qu’elle devrait avoir honte de montrer une telle faiblesse. On couchait ensemble, elle allait un peu mieux.
A peu près tous les deux mois, elle se donnait la mort. Chaque jour, elle essayait de résister. Mais des fois, pas assez. Alors elle se maquillait. Elle se maquillait toujours avant de mourir. Elle devenait incohérente, ça n’était plus la peine de lui parler. Elle n’entendait rien, hormis ce qui se passait dans sa tête. Elle riait par à-coups, ça me faisait penser à un animal. Elle pleurait brutalement. Moi, je m’enfuyais dans mon sanctuaire. Je ne voulais pas voir ça. Je l’avais vu une fois, ça m’avait suffi. Quand je rentrais, elle était allait mieux. Elle s’était tranchée les poignets, ou bien avait avalé du détergent et gerbé du sang pendant une ou deux heures. Elle n’était pas morte, en tout cas. Je l’aidais à nettoyer la merde ou le vomi qui souillait son lit, les objets cassés, le sang. Quand c’était terminé, elle me faisait un câlin, elle souriait, et on faisait l’amour. Nous étions tranquilles pour deux ou trois mois.
A chaque fois que je me réfugiais dans le sanctuaire, je me préparais à l’idée qu’elle serait morte à mon retour, mais à chaque fois j’étais déçu, et j’éprouvais de la culpabilité à l’être. Toujours les mêmes ambivalences. Toujours la même confusion. Dans le sanctuaire, au contraire, tout était pur. Anteros était pur. Même le sexe était pur.
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le avril 28, 2008, 10:12:36 am
Anteros n' a pas de grandes oreilles mais un gros zguègue (http://img1.xooimage.com/files/c/7/8/0021-23bc.gif) (http://img1.xooimage.com/files/c/7/8/0021-23bc.gif) (http://img1.xooimage.com/files/c/7/8/0021-23bc.gif)
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le mai 05, 2008, 09:57:13 am
(http://storage.canalblog.com/36/05/25739/25204456.jpg)
(gravure : jean-marc renault - jmr02.blogspot.com)

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25 : 09

La nuit, les démons allaient empoisonner tous les fils de pute de ma classe, élèves, professeurs, tous sans distinction. Des démons femelles allaient les baiser toute la nuit et les vampiriser, et leurs bouches à tous portaient la puanteur des chattes malsaines. Des démons males allaient les sodomiser, et d’autres démons allaient leur montrer leur mort afin de briser leur sommeil et de détruire leur paix. Toutes les nuits, je fantasmais là-dessus. J’avais énormément d’énergie à l’époque, énormément de haine. Peut-être qu’elle se manifestait sous une forme magique. J’avais peut-être des pouvoirs, peut-être que ma haine parvenait à atteindre tous ces enculés. J’avais déjà des rituels, même s’ils étaient rudimentaires. Je me masturbais chaque soir, pour invoquer les démons. Je conservais mon sperme dans un mouchoir, nuit après nuit. J’avais des phrases. Par mon sperme pourri, par mon sperme séché. Je disais ça. Que les démons les sodomisent. Qu’ils crèvent tous, tous, dans la souffrance et dans la peur. Que des serpents pénètrent dans leurs anus et leurs chattes. Je jouissais, nuit après nuit, dans le même mouchoir, qui prenait une odeur de sperme rance, de sueur et de moisir. Il était moite et poisseux. Je voulais qu’ils souffrent, et je voulais qu’ils meurent.
Je m’endormais souvent avec le mouchoir gluant de sperme pressé contre mon bas-ventre, et je rêvais. Mes rêves étaient morbides et désordonnés, remplis de violence. Le matin, je n’étais pas vraiment reposé. Dès le réveil, j’étais anxieux. J’avais des pensées dépressives, et envie de me branler tout le temps. J’observais les autres attentivement. Ma magie n’avait aucun effet visible. Peut-être qu’ils se sentaient plus mal, à cause de moi. Je l’espérais de tout mon cœur.
Nuit après nuit, je recommençais. J’avais l’impression de détruire le monde, une cellule après l’autre. J’étais naïf. Je fantasmais sur des filles. Anteros baisait ces filles, et moi aussi. Toutes ces pétasses de merde qui ne me lançaient même pas un regard durant la journée. La nuit, elles étaient à moi. Toutes les nuits.

26 : 08

Dans mon sanctuaire, quelquefois, je me suicidais aussi. Ou alors je me sacrifiais. C’était peu avant quatorze ans, peu avant la fin. Il m’arrivait de boire mon sang. Je priais les démons. C’était l’été. Il faisait une chaleur à crever, là-dedans. Les odeurs, décuplées, prenaient à la gorge et au front. Il me suffisait de respirer l’air chargé de merde et de pourriture, pour être saisi de nausées et de visions. Je vomissais et mes relents, qui se mêlaient à tout le reste, augmentaient l’intensité de mes nausées, en une spirale qui me coupait le souffle et me forçait à avaler encore plus de cet air empoisonné. La chaleur humide du sanctuaire plâtrait ma bouche, me collait à la peau, me bouchait chaque pore. Mon cœur ralentissait. J’avais l’impression de crever, et j’utilisais ce qui me restait de volonté pour ralentir encore mon rythme cardiaque. Je respirais de plus en plus lentement. Des nuages noirs éclataient sans bruit devant mes yeux. Les démons approchaient. J’entrais en transes. Les visions affluaient. Là, je me coupais. Je m’ouvrais le ventre, ou je me tranchais les veines. Avec la chaleur et toutes les bactéries, j’aurais pu mourir. Pour de vrai, pas comme ma mère. Les démons m’entouraient, me murmuraient des choses de leur voix empoisonnées. Anteros lubrifiait son sexe à l’aide de mon sang, et ensuite il me sodomisait. Ses éjaculations étaient de feu. Il me révélait l’avenir. Il me disait comment j’allais tous les tuer, et mourir, et finir en enfer, avec eux. Je l’écoutais. Il me déchirait. Il me rendait fou de plaisir. Il me baisait à fond. Il me parlait. Il me disait que si je faisais les choses comme il fallait, il serait avec moi tout le temps. Il me rendrait immortel, et je deviendrais sa chose. Quelquefois, il me baisait par la bouche, et sa bite de feu déversait des lames de rasoir dans ma gorge. Ses phrases entraient directement dans mon ventre. Ils me faisaient jouir, chacun leur tour. Anteros.

27 : 07

J’ai sacrifié les animaux seulement au cours de la dernière année. Avant ça, je les tuais simplement, comme ça venait, le plus souvent lorsqu’ils étaient pris au piège, en leur cassant le crâne avec une pierre, ou en leur ouvrant la gorge avec mon couteau. C’était un geste pragmatique, sans rien de planifié. Les sacrifices d’animaux ont découlé de l’automutilation. Je me découpais, j’écrivais sur mon corps avec le couteau, je buvais mon sang. Il était alors naturel que j’en fasse autant avec les proies. C’était un processus normal, un progrès. Mon premier animal sacrifié a été un chien que j’ai capturé vivant dans un jardin, et étranglé à l’aide d’un lasso jusqu’à ce qu’il perde conscience. Il a beaucoup aboyé, mais personne n’est venu voir. C’était en pleine nuit. Le risque était grand, et ce risque ajoutait à l’excitation. Je lui ai donné un somnifère. Je l’ai dilué dans de l’eau, et injecté au fond de sa gorge au moyen d’une seringue pour animaux. J’ai fourré le chien dans un sac et je l’ai emporté au sanctuaire. C’était le premier être vivant à y pénétrer, à part moi. Les insectes ne comptaient pas.
Je l’ai attaché à un pied de parasol. Il avait une posture ridicule. Les liens le retenaient par le cou, le poitrail et le bassin. Ses pattes étaient libres mais il ne pouvait pas faire grand-chose. Le mat était planté dans la fosse, au milieu de la viande pourrie. Je l’ai planté suffisamment profond pour qu’il ne se déracine pas. Le chien était dans un drôle d’état, à cause des sédatifs et de la strangulation. Il remuait lentement la tête dans tous les sens. Il emettait de façon sporadique un son grave et irrégulier, comme s’il gémissait au ralenti. Une bave mousseuse s’écoulait de sa gueule. Je suppose que l’odeur le stressait beaucoup.
Moi, j’étais nu. J’avais couvert ma peau d’une couche de viande pourrie presque liquide. J’avais vomi trois fois durant l’opération. Le sacrifice proprement dit pouvait commencer.
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le mai 13, 2008, 10:02:52 am
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(gravure : jean-marc renault - jmr02.blogspot.com)

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28 : 06

J’ai plongé mes mains dans la fosse, et je m’en suis mis aussi sur le visage. Les sons du chien se mélangeaient aux hallucinations sonores que produisaient les médicaments, et les odeurs se mélangeaient à tout. Anteros n’allaient pas tarder à arriver. J’ai sorti le couteau, et je me suis ouvert le bras, depuis la saignée du coude jusqu’au poignet. Ensuite, j’ai changé de main et j’ai ouvert l’autre bras, de la même manière. Le sang coulait faiblement. J’avais à la fois trop chaud et trop froid. J’ai tranché la gorge du chien. J’étais trop défoncé, et, j’ai du m’y reprendre à cinq fois. Le sang m’a éclaboussé, puis a coulé régulièrement. Contre ma peau, c’était chaud et lourd, comme de l’huile. Il y avait moins de sang que je ne l’aurais imaginé. Je me suis mis sous la blessure et j’ai bu. Mon estomac s’est tordu. J’ai vomi. J’ai recommencé à boire. Cette fois mon estomac a mieux toléré le sang. J’avais des spasmes et des nausées mais je n’ai pas vomi.
Le chien était mort. La plus grande partie de son sang avait coulé sur le sol couvert de viande pourrie et de merde. L’ensemble formait un tapis mou, spongieux et à la puanteur extrêmement forte. Comme si le sang tiède avait ravivé les anciennes odeurs. J’ai dit des phrases, mais je ne me souviens plus quoi. J’ai perdu conscience. A mon réveil j’étais très faible. J’ai détaché le chien. J’ai découpé sa tête. J’ai brûlé le reste de son corps, en inhalant la fumée. J’ai eu une transe, les démons sont venus. Anteros. J’ai subi une deuxième perte de conscience. A mon réveil, il faisait nuit. Je savais que ma mère ne s’inquièterait pas, si je dormais ici, c’était la dernière année, j’avais quatorze ans et elle avait peur de moi. Elle éprouvait un mélange d’attirance et de terreur qui la rendait vulnérable. J’ai mangé les restes carbonisés du chien. J’ai vomi, encore, et je me suis à nouveau évanoui.

29 : 05

J’ai sacrifié une dizaine d’animaux dans le sanctuaire, tous en suivant la même cérémonie. A la fin, je parvenais à retenir la viande dans mon estomac. Les évanouissements se transformaient en transes ou en possessions. J’avais des visions incroyables. Les démons me faisaient visiter des lieux de plaisir et des lieux de souffrance, et tout se confondait.
Au cours des trois derniers mois, j’ai beaucoup réfléchi à la manière de sacrifier ma mère. J’en ai rêvé. Je l’ai vu. Des centaines de fois. Les phrases que j’allais lui dire. Ce que j’allais lui faire. Sa tête irait rejoindre celles des autres animaux. Je brûlerai son corps, et puis je le mangerai. Le cœur d’abord, peut-être. Je boirais son sang. Baiser avec elle avant tout ça, une dernière fois. Ejaculer dans tous ses orifices. La faire jouir. La faire jouir comme une dingue, qu’elle n’en puisse plus de jouir. Comme les démons me font jouir, moi. Et puis l’amener ici, et m’occuper d’elle. A chaque sacrifice, à chaque rituel, j’avais des visions de ça, qui hantait, comme l’acte le plus important de ma vie. Mon rejet du monde, le moment où je le dévorais. Où je m’en aliénais à tout jamais. Le moment où le monde entrait dans ma tête et devenait ma proie, le moment où j’entrais dans ma tête pour ne plus jamais en sortir. Moi, les démons, mes proies.
Je me masturbais en imaginant la mort de ma mère. Je mangeais un emplâtre constitué d’un mélange fait de mon sperme, de sang, et boue prélevée sur le sol, qui se composait de pourriture, de merde, et de tous les déchets liquéfiés sous l’action de la chaleur et des insectes. J’en formais une boule que je pressais, afin d’extraire le jus et de m’en tartiner les parties génitales. Je pénétrais cette boule avec mon sexe et je jouissais à l’intérieur. J’y ajoutai mon sang. Je mangeais ça en me concentrant sur ma mère, sur sa mort, sur le sacrifice. J’imaginais le futur.

30 : 04

Ca c’est passé le trois mars. C’était ainsi que je l’avais voulu. Mon anniversaire. Pas le vrai, non, mais celui que je m’étais choisi. Le trois mars. Et je la tuerai à trois heures du matin. Le trois, c’est le chiffre de mon démon. D’Anteros. C’est le chiffre magique, qui gouverne ma vie toute entière.
Pour la première fois, c’est moi qui dominait. Je suis entré dans la chambre de ma mère. Elle dormait. Il n’était pas encore l’heure. Je me suis laissé du temps, pour la baiser. Elle dormait. Je suis entré dans le lit, j’étais nu, ensanglanté, j’avais marqué des choses sur ma peau, des choses que je n’ai pas le droit de répéter, enseignées par les démons et inscrites avec mon couteau. Je lui ai léché la chatte. J’éprouvais un parfait équilibre entre tout : amour, haine, répugnance, attirance, peur, courage. J’étais au centre, j’étais à égale distance de toute chose, dans l’œil du cyclone. J’avais trouvé ma stabilité. Mes attouchements l’ont réveillée. Elle a marmonné quelque chose. J’ai enduit ma bite avec mon sang, et je l’ai prise. J’étais allongé sur elle. Elle a joui, elle a crié qu’elle m’aimait. Elle me confondait avec mon père, je crois, elle a dit qu’elle regrettait que je sois mort. Ou alors elle ne confondait pas, je ne sais pas. Je l’ai mise en levrette, elle s’est laissée faire, je l’ai possédée une deuxième fois par la chatte, et ensuite par le cul. Elle a joui, encore, et moi je ne jouissais pas. Je lui ai saisi les cheveux au moment de l’orgasme, je lui ai saisi le cou de l’autre main, j’ai serré, je lui ai ordonné de me sucer. Elle a avalé ma bite enduite de mon sang, de sa merde et de sa mouille. Je lui ai maintenu la tête, j’ai violé sa bouche. J’ai joui en l’étranglant plus fort. Elle ne s’est pas défendue ni débattue. Elle était dans les vapes à cause des médicaments et du shit.
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le mai 13, 2008, 12:19:01 pm
c' est très bon ! je rembobine ma cassette de doom metal (http://img1.xooimage.com/files/c/7/8/0021-23bc.gif)
Titre: la nuit noire
Posté par: SomeFarce le mai 13, 2008, 14:13:08 pm
j'aurez dit black metal moi
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le mai 13, 2008, 14:47:29 pm
si je puis me permettre : doom-jazz, si ça existe. ça devrait.
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le mai 13, 2008, 15:02:30 pm
je ne pense pas que la presse les ai rangé dans ce tiroir mais ...  smiley9

http://www.xsilence.net/disque-1446.htm
http://www.youtube.com/watch?v=OzvLZvc-haI
Titre: la nuit noire
Posté par: Solarass le mai 19, 2008, 11:14:06 am
Tout çà (gravure et texte) me fais penser à Rouault.

http://www.thirdmill.org/worship/rouault-l/image38.htm
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le mai 19, 2008, 11:54:06 am
(merci de la référence, je ne connaissais pas)

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(gravure : jean-marc renault - jmr02.blogspot.com)

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31 : 03

Elle est morte en plantant ses dents à la base de mon gland. J’ai été traversé d’une douleur fulgurante, et une importante quantité de sang s’est mise à couler. La douleur était inédite. J’ai cru qu’elle m’avait émasculé. Je me suis détaché, et j’ai pris quelques minutes à éponger la plaie et à me ressaisir. La blessure, spectaculaire, n’était pas très profonde, mais continuait à s’épancher.
Je me suis masturbé devant sa tête. Chaque va et vient me donnait la nausée. Ma main dégoulinait de sang. Je le projetais en gouttelettes, sur le corps de ma mère, sur le lit, sur moi. J’avais des bouffées de chaleurs et des absences. A chaque contact de ma main sur la plaie, un voile noircissait ma vision et je ne sentais plus rien, et puis un coup sourd, mon cœur, et puis tout revenait. J’éprouvais ça à chaque seconde, ma respiration calée là-dessus. Ma bouche était sèche. Je ne voyais plus rien, que les gouttes de sang qui s’accumulaient sur le lit et composaient un tableau abstrait et renouvelé. J’ai senti monter l’orgasme. J’ai crié, j’ai eu peur de m’arracher la bite. J’ai éjaculé sur le visage de ma mère un mélange de sperme et de sang. Je me suis évanoui.
Quand je suis revenu à moi, j’allais mieux. Le sang avait formé une croûte à l’endroit que ses dents avaient transpercé.
J’ai transporté son cadavre au sanctuaire, ce qui m’a pris des heures. Je progressais très lentement le long de la route. Le froid de la nuit glaçait la sueur qui me recouvrait. Je faisais de nombreuses pauses. Je n’en pouvais plus. Je suis arrivé à l’aube, épuisé. Mes vêtements étaient trempés de sueur. Ma coupure au sexe saignait à nouveau. Le tissu du caleçon collait à la plaie. Je me sentais très anémié. Je me suis reposé un moment, devant le sanctuaire. Mon attention se portait sur les premiers oiseaux, les arbres. Les voitures passaient sur la route, audibles, hors de vue. Je flottais.

32 : 02

Dans le sanctuaire, j’ai déshabillé ma mère, j’ai enterré ses vêtements, je l’ai découpée, j’ai mangé son cœur et ses mains.
Ca a duré longtemps, de la découper. Presque trois heures. Je n’avais plus de force. Je m’interrompais souvent. Je me suis entaillé plusieurs fois. Ma sueur coulait à grosses gouttes. J’avais le ventre vide. Je gerbais de la bile. J’ai découpé sa tête, et puis ses mains. Ensuite, j’ai découpé sa poitrine pour en extraire le cœur, et puis j’ai détaché du tronc les jambes et les bras. J’ai mangé le cœur, cru. J’ai réussi à ne pas vomir. J’ai cuit les mains et je les ai mangées. J’ai incinéré le reste du corps. Ca a brûlé toute la journée. Je me suis gorgé des vapeurs graisseuses. La suie se collait contre ma peau, m’imbibait. Je me suis laissé aller aux visions. J’étais ailleurs. Les démons avaient enfilé la peau de ma mère au bout de leurs sexes de feu. Ils m’enculaient. Les démons avaient planté les ongles et les dents de ma mère au bout de leurs sexes, et me baisaient par le nombril, et leur sperme bouillonnant me remplissait le corps tout entier, me coulait par le cul, par la bouche, par le nez, par les yeux. Ils me fist-fuckaient avec les bras de ma mère, enfoncés jusqu’à l’épaule, dans mon cul, dans mon colon, ma prostate éclatée et qui en demandait encore, encore plus. Des gens hurlaient autour de moi, violés par toutes les bêtes que j’avais chassées, violés par le cul, la chatte, la bouche, le nombril, les bras et les jambes arrachés, violés par les plaies. Head-fucké avec la tête de ma mère, ses yeux éclatés qui giclaient dans mon cul dilaté et explosé, le démon qui plantait sa bite d’acier chauffé au rouge là-dedans, son sperme de chaux vive qui traversait le crâne de ma mère, qui traversait mon cul, mon intestin, mon corps, qui léchait mon cerveau en fusion, et me tuais meurs de plaisir.

33 : 01

Je suis rentré et j’ai dormi, je ne sais pas, au moins dix-huit heures. Des rêves terribles, je n’en ai gardé que des bribes. La suite des visions, en plus chaotique. Au réveil, j’ai dévoré tout ce que contenait le réfrigérateur. J’ai passé deux jours à me reposer dans la maison. Il n’était plus question de retourner au sanctuaire. J’y avais mené la dernière cérémonie, celle pour laquelle il avait été édifié. Y retourner, maintenant, n’aurait plus de sens. J’avais construit ma tête, j’y avais fait entrer le monde, j’avais détruit le monde, j’étais sorti de ma tête. Maintenant, tout était consommé. Tout était parfait. L’équilibre dominait toute chose, en moi et hors de moi. La vie, pour moi, pouvait commencer. J’étais né, le trois mars à trois heures du matin. J’étais né en mille neuf cent quatre-vingt-neuf. Un plus neuf plus huit plus neuf. Vingt-sept. Trois au cube. Trois, trois, trois. Vingt-sept. Deux plus sept. Neuf. Trois plus trois plus trois. Trois, trois, trois. Trois cent trente-trois. Le chiffre sacré, mon chiffre. La clé.  
J’ai prévenu l’école que ma mère avait disparu. J’ai prévenu la police. Ils sont venus m’entendre raconter mon histoire. Ma mère avait un amant, j’ignorais son nom mais je l’ai décrit. J’ai été placé en famille d’accueil, une autre que la dernière fois. L’enquête sur la disparition de ma mère n’a pas abouti. J’ai été confié à ma grand-mère, en ville. J’ai passé l’été dans  son appartement, à l’écouter pleurer. Je ne sortais pas, il faisait très chaud. Il y avait un chat, je l’ai jeté par la fenêtre du septième étage, j’ai à peine entendu le bruit qu’il a fait en s’éclatant en bas, d’abord le miaulement très aigu, terrifié, et puis plus rien, et puis un bruit mou. Une flaque de sang, des trucs qui giclent à plusieurs mètres. J’ai raconté que j’avais ouvert parce que j’avais trop chaud, il a sauté sur le garde-fou, un faux mouvement et il est tombé. On m’a encore cru.
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le mai 26, 2008, 14:21:50 pm
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34 : 33

La maison était en bordure du centre-ville. Ma grand-mère habitait un pavillon de ville de trois étages et une cave. Le rez-de-chaussée était occupé par l’entrée, le salon, le séjour et la cuisine, le premier étage par sa chambre, la salle de bain et les toilettes, et le deuxième étage par deux pièces dépourvues de fenêtre, l’une servait de buanderie, et l’autre est devenue ma chambre. Elle n’utilisait pas la cave. Pour le reste, je me souviens juste de quelques détails. Le grincement du parquet et les pantoufles, que je devais mettre dès que j’entrais. La moquette qui recouvrait le téléphone. La sonnerie à l’ancienne. Les crêpes. Elles étaient bonnes mais je n’en avais rien à foutre, des crêpes. Ma grand-mère debout à l’aube, tous les jours. La télé, en perpétuel fond sonore. Les vieux disques qu’elle n’écoutait jamais. Les odeurs de renfermé et de produit pour les sols.
Je dormais dans une sorte de débarras, une pièce un peu à l’écart, sans fenêtre, encombrés de morceaux de meubles démontés, des planches, des attaches, des vis. Je me rappelleune porte d’armoire à glace Je me regardais souvent dans le miroir piqué. Au-dessus de mon lit, il y avait un tableau représentant le visage du Christ. Les couleurs étaient pales, et couvertes d’un vernis brillant. Je pouvais me regarder dedans également. Mon visage faisait presque la même taille que celle du Christ. Le papier peint était moisi. Le plafond était auréolé de tâches d’humidité. Chaque nuit, les draps devenaient poisseux et collants. Le matin, tout était moite et gelé. Il n’y avait pas de radiateur. Je dormais habillé.
Le reste de la maison, c’était coquet et étouffant. De la tapisserie partout, même sur les portes. Des couleurs passées, jaune pisse, marron clair. Des fleurs compliquées qui s’enchevêtraient. Sauf la cuisine, carrelée de blanc, et la salle de bain, carrelée aussi, d’une mosaïque bleue et blanche en arabesques. Des ampoules de quarante watts dans toutes les pièces, masquées par des abat-jour épais. Partout, la pénombre.

35 : 32

Je ne quittais la maison que pour aller au collège ou pour aller faire les courses. Ma grand-mère, elle, ne sortait jamais. Et personne ne venait jamais la voir. Elle passait ses journées dans sa chambre, à pleurer et à regarder la télé. J’entendais ça en permanence, ce bruit de fond. Ma grand-mère qui pleurait. Ma mère me manquait. Le sexe me manquait, avec elle. Je ne baisais plus. Ca me manquait, comme une drogue. Je me masturbais continuellement. Je ne fantasmais pas tout le temps. Je me masturbais, juste, pour éjaculer et me sentir un peu mieux. Mais je ne me sentais pas mieux. Mon stress diminuait légèrement, rien de plus. Je lisais des bouquins sur les loups. Ma grand-mère avait des bouquins sur les chiens et les loups, le genre de bouquin qu’on offre quand on ne sait pas quoi offrir. Des couvertures moches, des têtes d’animaux aux aguets, en gros plan, des titres écrits en jaune. J’étais fasciné, j’apprenais ça par cœur.
C’était moi qui faisais les courses, le ménage, la cuisine, tout. Ma vie se résumait facilement. J’allais à l’école, je rentrais, je faisais mes devoirs, je ressortais faire des courses, je faisais à manger (de la soupe en sachet, des pâtes ou des conserves), je passais l’aspirateur, je faisais la vaisselle ; le samedi je passais la serpillière et je faisais les vitres ; le reste du temps je lisais les bouquins sur les loups et je me branlais comme un fou. En fond sonore : les gémissements de ma grand-mère, et les émissions débiles de la télé.
Elle ne me parlait jamais, sauf pour me donner des ordres, ou pour se plaindre de sa vie, qui a été un long chemin de croix.
Je n’étais pas heureux. Je repensais à ma mère, je repensais à la forêt, au sanctuaire qui était loin, qui était dans une autre ville. Je pensais aux loups. Que j’étais l’un d’eux. Je pensais aux proies. Je ne dormais presque pas. J’étais crevé.

36 : 31

Ma grand-mère chialait tout le temps. Elle me parlait de ma mère, qui était une pute, de sa mère à elle, qui était une salope, elle me parlait de son mari, qui était mort, qui était une pourriture, elle me parlait de moi, qui était une merde, et elle pleurait. Elle pleurait tout le temps, tout le temps. Elle me parlait de son chat, qu’elle aimait même s’il chiait partout, et qui était mort. Elle pleurait. Son père, qui la battait. Son grand-père, qui l’a dépucelée quand elle avait douze ans et lui, cinquante. Il la battait à coups de ceinturons. Ses fugues. Son mari, qui buvait et qui la frappait. Ma mère, qui baisait avec tous les mecs qu’elle croisait, dès l’âge de treize ans. Des avortements. Un accouchement sous X. Elle ne parlait que de ça, elle ne racontait que ce genre d’histoire, pendant les repas, pendant que je faisais le ménage, tout le temps et le reste du temps, télé. Elle dormait encore moins que moi. Je m’endormais avec les voix de la télé en sourdine. Je me réveillais avec.
Les livres. Je les apprenais par cœur. Les premières rêveries. Je suis un loup, je tranche la gorge de mes proies, elles jouissent de se savoir tuées par moi. Je plante mes crocs dans le cou de Virginie. Je plante mes crocs dans son cou et j’enfile ma queue au fond de son cul. Elle mouille du cul. Elle inonde mes crocs de sang. Elle jouit. Elle bouge pour mieux accueillir ma morsure et ma bite. J’éjacule quand elle meurt. Des pensées comme ça. Mais la plupart du temps, rien. Juste un mouvement mécanique, pour me sentir un peu mieux après, mais pas tellement. Juste un peu plus apaisé, un peu plus abruti. Les pleurs, les plaintes, les histoires horribles, la télé, les corvées semblent un peu moins pesantes, un peu plus loin, quand je me branle. Je me regarde la bite. Je me regarde jouir. J’ai le cerveau vide.
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le juin 02, 2008, 09:29:06 am
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(gravure : jean-marc renault - jmr02.blogspot.com)

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37 : 30

Au lycée, je n’en foutais pas une. Je ne séchais aucun cours, mais, en classe, j’étais inexistant. Je ne parlais à personne. Je n’écoutais rien. Je ne répondais pas quand on m’interrogeait. Au début, les professeurs écrivaient à ma grand-mère, mais ils ont vite compris qu’elle ne viendrait jamais à leurs rendez-vous. Alors, ils m’ont foutu la paix et je suis devenu l’homme invisible. Il y a eu des affrontements avec d’autres élèves mais vu mon gabarit ça n’est pas arrivé souvent. Il y avait un gros lard qui s’appelait Serge. J’étais plus fort que lui. Je lui foutais des coups de poings dans le bide, pour le plaisir. Il y avait un sportif bien habillé, qui s’appelait Guy. J’aimais bien vider son cartable dans les escaliers, et le tabasser, de temps en temps. Il ne bronchait pas. Des fois, les autres se marraient. Mais en fait, ils me craignaient. Ils pensaient que j’étais fou. Je faisais peur.
Les démons étaient partis. Des fois, je me demandais si j’avais vraiment tué ma mère ou si j’avais inventé toute cette histoire juste parce que la vérité était trop pourrie.
Les bagarres, c’était surtout au cours de la première année. Après, j’ai ignoré les autres, et ils ont eu trop peur de moi pour me provoquer physiquement. Mais j’étais un objet de mépris. Ils se moquaient de moi dans mon dos. Aux récrés, je restais dans mon coin. Je lisais mes bouquins sur les loups, les tigres ou les ours. J’en empruntais à la bibliothèque. C’était ma nouvelle source d’information. Je dessinais des sanctuaires, aussi. Et des cadavres. Je devenais passif et triste. Je ne pleurais pas pour ne pas terminer comme ma grand-mère. A l’écrit, je m’en sortais. Je ne redoublais pas. A chaque fois je passais de justesse. Je crois qu’ils me faisaient passer parce ce qu’ils savaient que j’étais irrécupérable et préféraient que je devienne fou ailleurs. Ils imaginaient que j’allais me suicider. Ils espéraient que ça se passerait hors du lycée.

38 : 29

Au lycée les filles étaient des putes. Des vraies putes je veux dire. Il n’y avait que l’argent ou les avantages matériels qui les intéressaient. Il y en avait une qui s’appelait Christelle. Elle sortait avec tous les mecs qui l’invitaient au cinéma. Elle roulait des pelles et elle suçait. Il suffisait de payer la place. Je me branlais en imaginant mon tour mais mon tour ne viendrait jamais. De toute façon, moi, je la tuerais. Elle adorerait ça.
Les filles me traitaient de puceau et de pédé. Jamais devant moi. Mais je savais. Quand j’étais en seconde, il y en avait une autre, tout le monde connaissait ses tarifs, pour trente-cinq francs on pouvait la suivre aux chiottes et elle faisait une branlette. J’ai payé, je l’ai suivie. Je n’ai pas bandé. Tout le lycée l’a su. Je regardais les couples se faire, se défaire, et je ne comprenais pas. Je ne connaissais pas la procédure. Il y avait Sabrina, avec des seins volumineux et des lèvres de salope, elle avait un mec, ils passaient les récrés à s’embrasser. Je fantasmais sur eux. J’aurais voulu les enculer, tous les deux, d’abord avec ma bite, et puis avec la sienne et ensuite les tuer, leur rompre la nuque avec mes dents, pendant qu’ils s’embrassaient toujours, découper ses seins, m’enculer avec ses nichons plein de sang, la baiser par les plaies, la baiser elle et l’enculer lui en même temps, jusqu’à n’en plus pouvoir. Mes pensées tournaient n’importe comment, une routine du massacre.
Je ne bandais même pas pour une pute à trente-cinq francs. Je me masturbais dix fois par jour. J’avais mal à la bite. Elle était enflée. Mais je n’étais bien que là, je n’étais bien que dans ma tête. J’avais perdu mon sanctuaire, j’avais perdu ma mère, il ne restait que ça. Je me rendais compte à quel point ma mère était utile, à quel point baiser avec elle était nécessaire. Pour elle comme pour moi. Mais c’était perdu. J’étais triste.

39 : 28

Je me souviens de Florence. Elle avait laissé une lettre sur mon bureau. Elle disait qu’elle voulait sortir avec moi. Elle me donnait rendez-vous dans un couloir du bâtiment C, à dix heures. Je m’y suis rendu. Je me souviens mal. C’était confus, comme un rêve. Il faisait noir. J’ai senti sa main prendre la mienne, et puis plus rien, et sa voix qui criait : « suis-moi ! ». Dans le noir, à tâtons, je l’ai poursuivie. La lumière ne marchait pas, quelque chose comme ça. Je percevais des présences, je ne me sentais pas bien. Il n’y avait plus Florence. Je l’appelais. J’entendais sa voix, et puis plus rien, et quelques rires. Quand la lumière est revenue, ils étaient tous là, toute la classe. Ils se marraient. Florence était avec eux mais au lieu de rigoler elle me regardait avec pitié, ce qui était pire. Elle paraissait atterrée, que j’ai pu marcher dans le canular. L’idée que je puisse penser qu’elle veuille réellement sortir avec moi la consternait. J’ai chopé le connard le plus près de moi, je l’ai cogné au ventre et aux couilles, devant tout le monde. Ils formaient un cercle, ils ne riaient plus.
Je lui ai écrit. Tout ce que j’aimerais lui faire. En détail. Je n’ai pas eu de mal à découvrir son adresse. Ses parents tenaient un camping. Je lui écrivais tous les jours. J’espérais qu’elle se suicide. Son père m’a trouvé un jour à la sortie de l’école. Il m’a menacé.
J’écrivais aussi à des filles qui laissaient leur adresse dans les journaux pour adolescents. Aux femmes qui cherchaient des mecs en postant des petites annonces. Personne ne me répondait. J’étais comme un animal, qui voudrait traquer des proies sans savoir comment. Qui ne sait même pas où elles se trouvent. Ni comment les identifier. C’était pourtant tellement évident. Une fille m’a répondu. Une lyonnaise. Je n’ai pas été au rendez-vous. Je ne pouvais pas. J’ai éjaculé sur sa photo et je l’ai brûlée.
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le juin 05, 2008, 10:30:19 am
la perte du sacré semble avoir beaucoup affecté notre héros, esperons qu' il se ressaisisse et sodomise toute l' éductaion nationale

(http://img1.xooimage.com/files/c/7/8/0021-23bc.gif) (http://img1.xooimage.com/files/c/7/8/0021-23bc.gif) (http://img1.xooimage.com/files/c/7/8/0021-23bc.gif)
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le juin 05, 2008, 11:51:36 am
(hahaha !)
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le juin 05, 2008, 12:35:49 pm
merci ; en bon imbécile narcissique, j'aime bien qu'on me le rappelle.
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le juin 09, 2008, 10:37:47 am
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(gravure : jean-marc renault - jmr02.blogspot.com)

***

40 : 27

J’avais recrée mon sanctuaire dans ma tête, la nuit, et dans mes dessins. J’étais un loup-garou. Les humaines se jetaient sur moi et me suppliaient de les prendre. Elles m’imploraient de les faire jouir. Je les méprisais. J’écartelais leurs chattes et leurs culs devant leurs amants impuissants. Le sang lubrifiait ma bite acérée. Je détruisais leurs orifices et elles hurlaient de plaisir, comme des salopes, comme des chiennes. Elles se traînaient à mes pieds, elles se souillaient de mouille, de sang et de merde, elles se vidaient de désir pour moi. Mes pattes puissantes déchiraient leur peau, mes crocs s’enfonçaient dans leur viande, broyaient leurs muscles, éclataient leurs os, mes crocs leurs faisaient comme des bites dilatant chaque pore de leur peau à la manière d’un anus avide. Le sang qui bouillonnait et qui lubrifiait, leur peau qui mouillait rouge vif et poisseux, le claquement de mes mâchoires et le goût fade de leur chair qui emplissait ma bouche. Elles hurlaient de jouissance, vidées, exsangues. Après ça, c’était au tour des males. Ils bandaient pour moi, ils n’y pouvaient rien, leur corps échappait à leur contrôle, j’étais trop fort, trop magnétique, leurs anus se dilataient et devenaient gluants, tout leur corps m’appelait, ils brûlaient, ils me voulaient en eux, ils voulaient me sucer, ils voulaient être couverts de mon foutre et que je déchire leur peau, et que je dévore leurs couilles offertes en holocauste ; je prenais tout et ne laissais derrière moi que des corps inutiles et détruits, des bouches ouvertes que rien ne viendra plus combler, des plaies, des flaques. Je leur laissais mes odeurs.
Nuit après nuit je me branlais. J’étais incapable de m’arrêter, en boucle, prisonnier de ces images qui ne m’apaisaient pas beaucoup, et dont le grotesque ne me gênait pas du tout. Cinq, six fois par nuit, hypnotisé par l’espoir qu’en me branlant je tenais l’horreur réelle tout autour de moi, hors du sanctuaire, que mes scènes outrancières me protégeaient du mal. Le collège, ma chambre.

41 : 26

J’étais un loup, j’étais un robot parfois ; un robot tueur, un programme, ma force était supérieure, mes réflexes, supérieurs, mon intelligence entièrement dirigée vers la mort.
En tant que robot, je disposais de moyens de tuer incroyables et sophistiqués. Je pouvais tuer en baisant. Ma mission était de faire parler des espionnes. J’avais une bite en acier, actionnée par un vérin, je pouvais en faire varier la vitesse, je pouvais faire sortir ou enter des aspérités, des ergots, des aiguilles, des hameçons ; je pouvais décider de sa taille, vingt, trente, quarante centimètres. Elle pouvait tourner sur elle-même, pivoter à sa racine. Elle pouvait tout faire, et elle rendait folles les espionne. Je les violais, et elles me suppliaient de recommencer.
J’étais un loup-garou, aussi bien.
J’étais un loup-garou, en érection permanente, je saillais des immeubles, des quartiers entiers, je sautais dans un jardin, je traversais une fenêtre, j’étais dans une chambre, trois filles dormaient, trois sœurs, et l’une après l’autre je les rendais folle de plaisir, et je les tuais. Elles s’accrochaient à ma fourrure, me griffaient, ma queue qui ne débandait jamais prenait leur chatte et leur cul, une après l’autre, un après l’autre, et puis au tour des parents, le père, la mère, et je sautais à la maison suivante, à l’appartement suivant, je changeais d’immeuble, de quartier...
C’était la guerre totale, la guerre contre les humains, j’étais un loup ou un robot, j’étais un monstre, je n’étais pas comme eux, et mon arme pour les réduire à la mort, c’était ma bite, ma bite incroyable qui les liquéfiaient, tous, hommes, femmes, enfants, vieux, tous, ma bite, mes couilles, mon sperme...
Toute la race humaine, tous étaient en mon pouvoir, tous voulaient mourir, crever de plaisir, couiner et crever entre mes bras, empalés sur ma bite par où je voulais, tout ce qui me plaisait, tous gémissaient, me suppliaient de goûter mon sperme, de téter mes couilles, tous me suppliaient d’être leur dernière image, leur ultime expérience, leur fin...

42 : 25

J’aimais la cave. J’y installais mon sanctuaire, mon nouveau sanctuaire. Dans ma tête. La nuit. Quand je me branlais, je me projetais à la cave, et de la cave, je retrouvais mon sanctuaire. Ca semble compliqué, lourd, aujourd’hui ; ça ne l’était pas. L’imagination, les pensées, je n’existais plus, j’étais dans ma tête. Dans la cave. Quand je tuerai à nouveau, ça sera ici. J’emmènerai une fille, Virginie, ou Florence, une des deux. Les deux, et je les regarderais. Elles me supplieraient de les laisser partir, elles m’imploreraient. Jureraient de faire tout, tout ce que je veux. Me sucer la bite. Toutes les deux. L’une après l’autre, et puis ensemble. Jouer avec mon sperme, d’une bouche à l’autre, les deux langues qui s’enroulent, mon sperme blanc, en filaments. Se lécher l’une l’autre, et moi je me branlerai, je jouirai sur leurs chattes. La langue de l’une, chargée de mon foutre, qui glisse dans la chatte de l’autre, poisseuse de mouille. Elles me supplieront mais en vérité elles ne voudront pas partir. Elles voudront rester, devenir mes choses pour toujours, se nourrir uniquement de mon sperme, de ma pisse, de ma merde. Pisser dans la bouche de Florence, et voir ma pisse passer d’une bouche à l’autre, chier dans la chatte de Virginie, que Florence écartèle pour que la merde aille bien au fond ; regarder Florence lécher la chatte de Virginie pleine de ma merde, ma merde qui s’étale sur la fente, les poils, ma merde sur toute la bouche, les dents, la langue. En enculer une, puis deux, fist fucker les deux en même temps, qui chient et pissent de plaisir, qui saignent. Les regarder nettoyer avec leurs langues leurs corps couverts de sperme, de chiasse, de pisse, de sang, de salive, de sueur ; des semaines, des semaines durant, et puis les manger à la fin, les dévorer entièrement, une seule d’abord, tandis que l’autre me suce, me doigte le cul, me lèche, et puis manger l’autre. Virginie et Florence. Mortes.
Titre: la nuit noire
Posté par: doppelganger le juin 09, 2008, 11:24:27 am
Chouette literature toute printannière  smiley19
c'est plaisant / grinçant
Titre: la nuit noire
Posté par: sqaw lee le juin 10, 2008, 13:00:16 pm
tes récits me donnent l'impression d'un feu d'artifice, tous les lundis ont a l'impression d'assister au bouquet final de l'horreur  smiley5
Titre: la nuit noire
Posté par: djimboulélé le juin 10, 2008, 20:21:05 pm
ouai, c'est fou..
en tout cas, t'as une bonne base pour faire quelquechose d'assez musclé.
Franchement.
j'sais pas ce que tu fais avec ce texte...mais, ouai.
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le juin 11, 2008, 10:35:23 am
merci à vous trois. ça me touche beaucoup.
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le juin 13, 2008, 09:03:09 am
on sent que certaines collégiennes vont être beaucoup touchées elles aussi dans les heures à venir, au point qu' elle risquent d' avoir du mal à s' assoir (http://img1.xooimage.com/files/c/7/8/0021-23bc.gif) (http://img1.xooimage.com/files/c/7/8/0021-23bc.gif)
Titre: la nuit noire
Posté par: dridri_a_bangui le juin 13, 2008, 12:47:11 pm
Et bien je viens de tout me lire d'un coup. Et ben chapeau bas !
Ton personnage me fais un peu penser au psychopat dans la première partie des "racines du mal" peut-être le seul livre de Dantec qui vaille le détour.
Il me tarde de lire la suite.

 smiley14
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le juin 15, 2008, 20:30:54 pm
(merci, merci, je suis touché, je pense que si ce foutu roman trouve un éditeur dans pas trop longtemps, je le dédierai aux canniches cannibales - au moins ça fera rire les cent vingt malheureux qui l'achèteront)

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43 : 24

Tout le long du lycée, ma vie, c’était ça. Entre quatorze et dix-sept ans. Je n’ai aucun souvenir. Aucun détail à part ça. Comme une longue journée, qui les aurait toutes absorbées, une journée sans début réel ni fin véritable, un lent dégradé, une boucle imperceptible avec d’infimes variations. Quelques éclats au cours de la nuit, des images incroyables, plus besoin des démons, ils m’avaient donné leur fluide et leurs pouvoirs. Je n’avais plus besoin d’eux puisque j’étais un des leurs.
Le ménage, l’école, ma grand-mère, cette salope insupportable, geignarde, cette pute infecte, la vie réelle, ce cauchemar gris, ça ne comptait pas. J’avais ma tête, mon sanctuaire béni, mon église, ma cathédrale, je m’y réfugiais tout le temps.
Et les livres. Les loups et les ours m’apprenaient tout ce que je devais être. Je me suis mis aussi au sport. J’avais des livres d’arts martiaux. Je faisais des katas, des pompes. Seul. Je devenais fort, tonique. Vif. Je devenais rusé, silencieux et dangereux. Je devenais un assassin, un ninja. Personne ne savait. Trois ans. D’entraînement. De simulations. De pensées, de fantasmes, de répétition. Et c’était merdique, ces trois ans. Lamentable. Je pleurais beaucoup. Je savais que c’était nécessaire. Cinq ans pour ne plus être humain et je n’étais plus rien. Il fallait du temps pour devenir ce que je voulais être. Un robot-tueur. Un loup-garou. Un vampire. Un monstre. Une chose unique et terrible.
Le jour de mes dix-sept ans. C’était le moment important, la dernière étape. La naissance, ou la renaissance. J’étais prêt, j’étais devenu un prédateur. J’étais né, une deuxième fois.
Je regardais mon corps. Il était magnifiquement dessiné. Mes muscles étaient parfaits. Les gestes souples, la vitesse, l’élégance. J’étais devenu une machine à tuer. J’étais devenu ce que j’étais destiné à être. Un fauve. J’étais devenu un prédateur. Je me trouvais beau. Pas les autres. Je me trouvais très beau et je m’aimais. Je n’aimais que moi. J’avais trouvé l’amour, et pour mes dix-sept ans, j’allais tuer. N’importe qui.

44 : 23

Le matin de mon anniversaire je n’ai pas été à l’école. J’ai pris le bus jusqu’à la gare. J’ai embarqué dans un TER, en utilisant l’argent des courses pour payer mon billet. Je suis descendu dans une ville pas loin d’ici. J’ai compté sur la chance. J’ai traîné à la poste. J’ai suivi un petit vieux jusque devant chez lui. Je l’ai suivi dans son immeuble. Il n’y avait que nous deux. Je l’ai dépassé et j’ai pris un étage d’avance sur lui. Il montait et je montais aussi. Silencieusement. Son sac de courses bruissait. Ses pieds glissaient sur les marches. Il a ouvert sa porte à clé. Je suis revenu vers lui, je l’ai poussé à l’intérieur de son domicile, il est tombé. J’ai refermé la porte à clé le temps qu’il se relève, choqué. Il saignait de la bouche. J’ai l’ai tué rapidement, en heurtant son crâne contre le sol. Mes mains étaient poisseuses de sang. J’ai cherché la salle de bain, et je me les suis lavé. Ensuite j’ai nettoyé le lavabo de toute trace de sang.
Je suis revenu auprès du corps et je me suis déshabillé. J’ai choisi un couteau à viande, dans la cuisine. Dans la chambre, j’ai cherché une couverture épaisse et j’ai installé le corps dessus. J’ai découpé la tête. J’ai découpé les bras au niveau des épaules et puis les jambes au niveau des hanches. J’ai tranché chaque membre en deux et j’ai détaché les mains et les pieds. Le sang me recouvrait. J’ai détaillé les couilles. Je les ai fait frire à la poêle et je les ai mangées. J’ai écrit des insanités sur la poitrine avec le couteau.
J’ai rempli une première valise avec la majeure partie du corps et une deuxième avec ce qui restait plus la couverture et les vêtements. J’ai tout nettoyé, je me suis douché et je me suis rhabillé.
Il était midi. J’ai repris le bus. Je me suis débarrassé des valises. Je suis retourné à l’école.

45 : 22

J’aimais bien les supermarchés, à cette époque. C’était mon unique lien avec le monde. Les gens m’écœuraient et me faisaient peur.
Tout au long de ma dix-septième année, en allant faire les courses, je suivais des femmes. Mes futures proies. Je les suivais et je les observais. Je les écoutais. Le soir, ensuite, je pensais à elles. Je les choisissais en fonction de leur ressemblance physique avec ma mère mais je ne m’en suis pas rendu compte tout de suite. La voix était importante. Des femmes de quarante ans environ qui portaient des jeans serrés, des baskets de toile claire, des pulls colorés laissant voir les épaules et l’absence de soutien-gorge. Des femmes minces, blondes, avec des petits seins et des fesses inexistantes, qui se maquillaient beaucoup et avaient des cernes. Je les suivais pour voir ce qu’elles achetaient. Elles ne devaient pas avoir d’enfant ni de mec. Je les voulais seules. Il fallait qu’elles achètent peu de légumes, des conserves, des plats surgelés, des soupes en brique et en sachet, des paquets de céréale, des gâteaux, de l’alcool mais ni bière ni vin, uniquement des alcools forts, du maquillage, des produits pour le bain, du parfum.
Je m’approchais près d’elles, je sentais leur odeur. Le parfum devait être fruité et assez léger pour ne pas masquer complètement l’odeur de tabac. Il fallait qu’elles me fassent bander, qu’elles me donnent envie de leur lécher la chatte et de leur fourrer ma bite dans le cul.
Je marchais dans le supermarché jusqu’à en trouver une. Il y en avait toujours une. Et puis je la suivais jusqu’aux caisses. J’enregistrais tous les détails, sa manière de respirer, son odeur. Je me tenais assez proche pour pouvoir faire ça. Mais je ne leur parlais pas et ne les touchais pas. J’accumulais des informations que je gardais en mémoire jusqu’au soir. Je me formais d’elle l’image la plus complète possible.
Avant de retourner à la maison, quelquefois, je regardais leurs voitures et je recopiais leurs plaques minéralogiques.
Titre: la nuit noire
Posté par: Nadiya le juin 17, 2008, 15:57:23 pm
ba jé adore pas tt voila simplemen!!! E gro tè troooo genti pi tro tro for, possib!!! mé jte fé pa pl1 de gro bizou kar t tro glok !!!!!!  smiley9
Titre: la nuit noire
Posté par: sqaw lee le juin 17, 2008, 16:23:53 pm
dans l'univers de notre héros du mal, tu resterais pas vivante bien longtemps ma pauvre nadiya smiley18
Titre: la nuit noire
Posté par: doppelganger le juin 17, 2008, 16:58:56 pm
NADIYAYA est donc une femme de quarante ans environ
qui porte des jeans serrés, des baskets de toile claire,
des pulls colorés laissant voir les épaules
et l’absence de soutien-gorge.

NADIYA est femme mince, blonde, avec des petits seins
et des fesses inexistantes, qui se maquille beaucoup
et a vlà  les cernes.

NADIYA n'a ni enfants ni  mecs .  

NADIYA achète peu de légumes, des conserves,
des plats surgelés, de l'alcool en brique et en sachet,
des paquets d'alcool, des gâteaux, de l’alcool style bière,
vin et des alcools forts, du maquillage,
des produits pour le bain, du parfum.

 smiley14
Titre: la nuit noire
Posté par: sqaw lee le juin 17, 2008, 18:03:55 pm
non ça c'est le profil de celles qu'il aiment...il prend le tps de les connaitre, pour mieux les chasser...à mon avis il réserve un autre sort aux purges telle que Nadiya smiley5
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le juin 23, 2008, 09:21:17 am
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(gravure : jean-marc renault - jmr02.blogspot.com)

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46 : 21

Le soir, je me branlais dans mon bain. Je n’avais plus ma mère. Je prenais des bains en pensant à elle. Je n’en revenais pas qu’elle puisse me manquer. C’était un sentiment détestable. Je me branlais en pensant à ses pipes, aux cris de ses orgasmes ; je me branlais en pensant à sa chatte, à son cul, à sa façon de me serrer les couilles quand elle voulait que je la prenne comme une brute. Je mélangeais toutes les images. Les souvenirs de ma mère et le fruit de mes errances et de mes observations dans les supermarchés, et j’y rajoutais mes autres fantasmes. Les enfants de ces femmes, menottés au radiateur, qui me regardaient baiser leur mère par tous les trous, leur mère horrifiée au début, à mes ordres ensuite, à mes pieds, frissonnante. Les enfants que je libérais et qui venaient la bourrer à leur tour, qui venaient la remplir de leur sperme juvénile, avant de mourir. Toutes sortes de mises à morts, toutes sortes de tortures. Mais j’en concevais de la frustration, à la longue. Tout ça tournait en rond, et ne me satisfaisait plus. Je me retrouvais à nouveau coincé, pris entre les jérémiades de ma grand-mère et l’oppression de l’école, incapable de satisfaire à mes instincts de prédation. Ma seule échappatoire était la masturbation, qui devenait compulsive et ne m’apportait plus rien, plus aucun soulagement, juste assez de force pour survivre à la journée suivante. C’était peu. Presque inutile. Je me sentais comme un camé en fin de parcours. Ca devait changer, mais je ne trouvais plus la force ni la volonté pour opérer ce changement. J’étais épuisé. Ma vie m’avait épuisé. Tuer un vieux ou une vieille, après deux ou trois tentatives, se révélait inepte. Tout était terne. Je vivais dans ma tête, et là tout allait bien, mais j’étais à l’étroit. Mon espace vital s’amenuisait. J’aurais pu sombrer, si un événement ne m’avait pas libéré. Un événement inattendu qui a rendu effective ma deuxième naissance.

47 : 20

Un matin, ma grand-mère était morte. Devant la télé. Je l’ai trouvée au matin, une semaine avant les vacances de la Toussaint. J’ai éteint le poste et j’ai savouré le silence pendant un petit moment. A en juger par son visage inexpressif, elle n’avait pas du souffrir. Un peu de sang avait coulé de son œil gauche et formé une traînée le long de sa joue et son dentier avait glissé hors de sa bouche. Elle était assise sur le canapé, un châle posé sur ses genoux, Téléstar ouvert à côté d’elle à la dernière page qu’elle avait lu. Sur le châle et sur la page gauche du magazine, il y avait quelques gouttelettes de sang. Je l’ai imaginée en train de tousser et mourir.
J’ai récupéré son dentier et je l’ai posé sur le téléviseur. Ensuite, j’ai déplié ma grand-mère, puis allongé sur le canapé. J’ai du forcer pour passer outre le début de rigidité cadavérique. Une fois couchée, j’ai ôté les vêtements que j’ai pu, et découpé le reste. J’ai regardé son corps nu. Sa chatte était parsemée de poils gris et court, légèrement bouclés. Je l’ai rasée. J’ai passé un long moment à observer sa vulve, à la sentir, à la goûter. J’y ai introduit un doigt mouillé de salive. C’était doux à l’intérieur, beaucoup plus doux que je ne le pensais. J’imaginais sa chatte rêche. Je l’ai godée avec une courgette trouvée au réfrigérateur. Ca m’a fait bander. Je me suis enduit la bite de beurre, et je l’ai baisée. J’ai joui en elle. Je me sentais mieux, après. Ca faisait longtemps que je n’avais pas baisé. Je l’ai ensuite pénétrée par le cul (je me suis retrouvé avec la bite pleine de merde, à cause du relâchement post-mortem des sphincters), et puis par la bouche, sans me nettoyer. Sa bouche dépourvue de dents était douce comme une chatte. J’ai laissé des traces de merde sur ses lèvres et sur ses gencives. J’avais joui trois fois en quinze minutes.

48 : 19

Je ne suis pas retourné à l’école. Je pensais à Virginie et Florence. Surtout à Florence, comme ça serait facile de l’emmener ici. A la cave. Et de lui faire tout ce que je veux. Comme un entraînement avant la vraie chasse. Toutes ces putes, au supermarché. J’allais enfin savoir, j’allais enfin comprendre. J’allais enfin tout comprendre. J’allais être ce que je voulais. J’allais sortir de ma tête. Le monde allait devenir ma tête. Je jubilais. J’ai passé sept jours jusqu’aux vacances, à jubiler. Je ne mangeais presque pas, je ne dormais presque pas. Je ne suis sorti qu’une fois, pour me rendre au supermarché, pour choisir quelqu’un. Je ne faisais rien d’autre que me branler en pensant à Florence, et baiser ma grand-mère qui se décomposait lentement. Il faisait froid. Son cul est devenu trop étroit dès le deuxième jour. Je lubrifiais les parois de sa chatte et l’intérieur de sa bouche avec de l’huile de cuisine. Il n’y avait aucun rituel, juste une satisfaction physique et gratuite. J’engloutissais de la  nourriture sans savoir ce que c’était, je dormais une heure ou deux n’importe quand. Ma dernière transformation. Voilà ce que c’était. J’abandonnais les dernières traces d’humain, je devenais le prédateur qu’il convenait que je sois. Je satisfaisais les désirs des démons, je devenais l’un des leurs. Florence, ça serait mon dernier entraînement, et aussi mon cadeau de baptême.
Au dernier jour avant les vacances, j’ai découpé ma grand-mère en morceaux, de la même manière que j’avais procédé pour le vieux, quelque temps plus tôt. J’ai emballé les morceaux dans des journaux, et j’ai enfermé le tout dans des valises et des sacs.
A la maison, la dernière nuit, je me suis senti seul. Je n’ai pas pu dormir. Mon esprit bouillonnait. Je n’avais pas été comme ça depuis longtemps. J’étais fébrile, énergique, plein de vie et de puissance. C’était un ensemble de sensations délicieuses.
Je savais ce que j’allais faire de Florence. Chaque geste était dans ma tête, précis et inexorable.


***

(ps : soutien costes : voir le topic abattoir)
Titre: la nuit noire
Posté par: TéléTuneS le juin 23, 2008, 09:28:06 am
Encore une fois, vivement lundi prochain ! smiley14  smiley19
Titre: la nuit noire
Posté par: doppelganger le juin 24, 2008, 13:27:32 pm
WWWAAOURG !!! c'est de plus en plus épique.
Je me demandais , genre truc  à la con : si c'est imprimé est ce qu'il y aura les gravures avec?
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le juin 24, 2008, 13:54:51 pm
très difficile à dire ; ça dépendra de l'éditeur...
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le juin 30, 2008, 09:44:49 am
http://storage.canalblog.com/79/67/25739/27362295.jpg
(gravure : jean-marc renault - jmr02.blogspot.com)

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49 : 18

Au supermarché. Je m’y suis rendu une autre fois, pour choisir par laquelle je commencerais, le moment venu. Quand l’entraînement avec Florence serait terminé. J’ai bien cherché, et je l’ai enfin trouvée, au rayon presse.
Son aspect physique me fascinait. Elle aurait pu être la sœur de ma mère, en plus sexy encore. Elle portait un pantalon rouge sombre qui lui moulait les fesses et l’entrejambe, des baskets noires et un pull informe vert clair qui masquait sa petite poitrine. Elle avait des bagues de pacotille, un collier doré, et elle était maquillée comme une pute ou une lycéenne. Elle avait les yeux clairs, les lèvres fines, la peau sèche et un reste d’acné. On voyait les racines châtain de ses cheveux teints en blond vénitien. Ses cernes et ses yeux envapés lui donnaient un air vaseux.
Je me suis installé près d’elle. J’ai feuilleté des magazines de filles, je ne sais plus quels titres. Je me souviens par contre avoir éprouvé de l’angoisse, parce que c’est à ce moment précis que j’ai constaté qu’il y avait ici tellement de sources lumineuses que personne n’avait d’ombre. Ni moi, ni personne. Dès cette découverte, j’ai cessé d’aimer les supermarchés. J’avais lu quelque part, dans un livre, que les sorciers peuvent voler l’ombre de quelqu’un en marchant dessus ; ensuite, lorsqu’ils possèdent l’ombre, ils peuvent faire ce qu’ils veulent de la personne. La faire agir comme une marionnette, influencer ses émotions et ses pensées, provoquer des maladies, et même la tuer. J’ai compris, en voyant l’absence des ombres, que les supermarchés et les écoles poursuivaient le même but : me réduire, me trancher. M’aliéner.
Pendant ce temps, elle avait bougé. J’ai interrompu le fil de mes pensées pour la retrouver.
Elle était au rayon des légumes et prenait un paquet de pommes de terres pelées et précuites. Dans son chariot, il y avait des yaourts allégés, du café soluble et des produits surgelés.
J’ai eu une érection. C’était elle. Je l’ai suivie jusqu’à sa voiture.

50 : 17

La nuit, j’ai pensé à elle. Je me suis soulagé dans la bouche de ma grand-mère en imaginant cette femme. Je l’appelais Nicole. Le prénom de ma mère. Je lui faisais tout. Ca se passait d’abord dans sa voiture. Je récitais sa plaque d’immatriculation que j’avais apprise par cœur. J’avais savonné et huilé la bouche et la chatte de ma grand-mère. Je criais le prénom de ma mère, je récitais en criant les chiffres de la plaque d’immatriculation. Comme une incantation. J’essayais de visualiser son domicile. Tous les détails. Le programme télé. Elle lisait Téléstar. Elle avait des cassettes de films d’action et de polars. Elle écoutait Cabrel. Je lui prenais le cul en l’insultant. J’imaginais chaque détail de son corps, je faisais appel à mes souvenirs. L’étroitesse de la chatte de ma mère. Ses seins plus petits que mes mains. Son cul qui se cambrait vers moi quand je la prenais en levrette.
Nicole. Le couvre-lit. Le parfum qu’elle utilisait. L’odeur de ses pieds une fois les chaussures enlevées. Des chaussettes en coton blanc. L’odeur de sa chatte, l’odeur de sa sueur. Sa langue. Les cris rauques qu’elle poussait quand elle jouissait. Le bruit de gorge qu’elle faisait en avalant mon sperme étalé sur sa langue, en une seule fois. Son haleine, chargée de tabac et de whisky.
Je me suis retiré de ma grand-mère et j’ai continué seul. Je me suis branlé encore cinq ou six fois. Je ne pensais pas seulement à des scènes sexuelles mais aussi à la mort de cette femme, à la façon pas encore très précise dont j’allais la tuer. Est-ce que les démons allaient revenir ? J’avais peur d’être déçu. Je suis retourné quelques fois encore au supermarché. Sans entrer dedans. J’ai juste cherché la voiture. J’ai attendu toute la journée. Deux fois elle est revenue. Je me suis dit qu’elle faisait les courses tous les deux jours. Elle venait vers dix-huit heures. Peut-être après son travail. J’étais excité et je pensais aussi à Florence.

51 : 16

La nuit précédant la veille des vacances j’ai rêvé de ma mère. Elle était nue, à l’exception de collants blancs. Elle était allongée sur le lit, les yeux fermés, et elle souriait. Elle avait l’air détendue comme si elle venait de jouir. J’étais présent moi aussi. En érection. Au réveil je me souvenais de l’érection mais je n’arrivais pas à savoir si j’étais enfant ou si j’avais dix-sept ans. Je me suis frotté sur les collants jusqu’à l’éjaculation. Il y avait du sperme sur le ventre et le nombril. Après cette scène j’étais habillé. Ma mère était allongée et portait toujours les mêmes bas blancs, rien d’autre, et du sperme formait une flaque sur la totalité de son visage. J’avais des ciseaux à la main. J’ai découpé les collants à partir de l’entrejambe, vers le haut. Les bouts pointus des ciseaux ripaient contre la chair. Du sang maculait petit à petit le nylon. Ma mère ne disait rien ; elle souriait toujours. Les collants une fois découpés en deux, j’ai ensuite découpé sa chatte de la même manière, de bas en haut tout le long de la fente. Il y a eu cette fois-ci un flot de sang épais et chargé de grumeaux noirs. J’ai laissé les ciseaux et j’ai écarté les deux pans de chair, le plus possible, pour y entrer ma tête. J’ai introduit ma tête tout entière dans la chatte déchirée de ma mère. Je me suis réveillé à ce moment-là.
J’ai laissé passer un peu de temps et je me suis levé. Ensuite j’ai enduit la main de ma grand-mère d’eau savonneuse et je me suis fist-fucké avec tout en me branlant. La jouissance a été très forte, et strictement physique. Sans aucune image. Quand j’ai retiré le poing, il y avait un peu de sang à moi dessus, et des traces de merde. J’ai senti. J’ai aimé le mélange de mes odeurs avec celles de la chair corrompue. Ca a été mon dernier rapport sexuel avec ce corps.
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le juin 30, 2008, 10:37:35 am
Florence va bientôt resembler à une peaupiette de veau fourrée :horror:  :horror:  :horror:  :horror:
Titre: la nuit noire
Posté par: doppelganger le juin 30, 2008, 12:23:09 pm
Mamie était pas censée etre débité en morceaux? Je vais relire ou alors ya des flashbacks. smiley10
Mis à part ça l'ambiance sexuel / morbide me rapelle
vaguement certains passage de glamorama de B.E.Ellis
qui m'avaient bien plus.
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le juin 30, 2008, 13:04:08 pm
Citation de: "doppelganger"
Mamie était pas censée etre débité en morceaux? .


Ca n' empeche pas l' amour   :moignon:  :tronc: smiley23
Titre: la nuit noire
Posté par: doppelganger le juin 30, 2008, 13:07:49 pm
Quel poète !  smiley19
Titre: la nuit noire
Posté par: sqaw lee le juin 30, 2008, 13:39:45 pm
j'imagine même pas faire un film tiré de ce roman ! !! :smiley44: :smiley45:  :scanner:  :smiley45:  :smiley43:
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le juin 30, 2008, 14:30:53 pm
t'as peut-être pas tort pour les morceaux. j'avais déjà laissé passer une grosse bourde qu'il faudra corriger, alors pourquoi pas celle-là ?

je vais vérifier aussi.
Titre: la nuit noire
Posté par: doppelganger le juin 30, 2008, 14:43:39 pm
"Au dernier jour avant les vacances, j’ai découpé
ma grand-mère en morceaux, de la même manière
que j’avais procédé pour le vieux, quelque temps plus tôt.
J’ai emballé les morceaux dans des journaux,
et j’ai enfermé le tout dans des valises et des sacs."

Après on peut imaginer que le personnage garde
certaines parties de sa grand mére genre la tete et un bras.
Mais je sais pas si ça colle avec son identité
et la manière dont sa folie se manifeste.
Est il fétichiste à ce point?
Ou est ce qu'il recherche simplement des plaisirs direct?
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le juin 30, 2008, 15:52:57 pm
aaah, mais tout va bien alors, c'est juste un problème de clarté. il découpe la vieille au dernier jour des vacances, mais ensuite, ce qu'il raconte, avec le poing dans le cul et toutes les pittoresqueries, c'est pendant les vacances que ça se déroule. c'est pas vraiment un flashback, c'est comme quand tu racontes tes dernières vacances, l'ordre n'est pas exact-exact. faudra que je revoie ça, un peu.
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le juillet 07, 2008, 09:51:23 am
(http://storage.canalblog.com/13/28/25739/27616465.jpg)
(gravure : jean-marc renault - jmr02.blogspot.com)

***

52 : 15

En allant à la gare pour retrouver Florence, un autre rêve m’est revenu. Je dormais avec ma mère dans un grand lit. Il y avait des insectes partout sur le lit, le sol, les murs, le plafond, noirs, mous, certains pourvues de pattes, d’autres avec des ailes, toutes différentes. Ceux du plafond tombaient un par un et parfois en grappes molles. La couverture, couverte d’une masse animée, était bordée aux trois côtés du lit. Seule ma tête dépassait. Je bougeais les jambes pour les faire partir mais ils ne partaient pas. Ils grouillaient simplement pour s’éloigner du mouvement puis revenaient après que j’ai abandonné. Ma mère dormait toute nue sur la couverture. Elle s’en fichait des insectes, ils rampaient et marchaient sur elle, elle disait que ça la chatouillait. Elle souriait. Elle m’a conseillée d’enfouir ma tête sous la couverture et c’est ce que j’ai fait, mais je ne pouvais pas fermer les paupières car j’avais trop peur que des insectes se glissent dessous et me dévorent les yeux. La lumière de la chambre était allumée, de sorte que le pouvais voir la silhouette de ma mère se détacher en noir sur la couverture rouge sang. Les insectes étaient invisibles, comme s’ils laissaient passer la lumière à travers leurs corps, mais je sentais toujours leur mouvement et leur présence. Ma mère se tortillait et gémissait, elle se masturbait, elle baisait avec les insectes. Je me suis glissé sous elle pour frotter mon sexe entre ses fesses à travers la couverture et nous avons joui ensemble.
Je savais que Florence prenait le train pour aller passer les vacances avec son père. J’avais écouté les conversations, au lycée. Toutes ces putes qui se racontent leurs vies de merde, pauvres filles. Il y avait foule à la gare. Les départs en vacances. Personne ne verrait rien. J’avais piqué une voiture une demi-heure avant sur le parking de Carrefour, à un client qui venait de la quitter, il ne constaterait pas le vol avant un bon moment.

53 : 14

Florence a été facile a enlever. Je pesais vingt-cinq kilos de plus qu’elle. Elle a voulu s’enfuir, me mordre, crier. Je l’ai tabassée et étranglée. Je bandais.
On a roulé hors de la ville, pas très loin. Je voulais rentrer à pieds. Je l’ai tapée et violée toute la journée pour passer le temps. Je bandais sans pouvoir m’arrêter. Je lui ai cassé des dents en raclant son visage contre les cailloux sur le sol. A la fin, elle ne réagissait plus. Un sac sanguinolent, une poupée gonflable. Elle avait un cul agréable et bien serré. Elle me regardait en pleurant, ses yeux dilatés de terreur, son maquillage détruit, le visage enflé et plein de sang et de terre. Un vrai sac de merde. Elle m’excitait, je n’en pouvais plus. Trois ans d’abstinence sexuelle. A la nuit tombée, j’ai saccagé la voiture et j’ai attendu qu’il soit vraiment tard. Je l’ai violée une dernière fois puis je l’ai ramenée à la maison. Elle se laissait faire. Du sang lui coulait sur les cuisses. Je me souviens qu’à un moment je l’avais violée par le cul avec ma bite et par la chatte avec une branche. Je l’avais un peu déchirée à l’intérieur et la fois suivante, quand je l’ai prise par la chatte, c’était chaud et moelleux, j’étais bien.
On est arrivé à la maison vers trois heures du matin. Aux premières habitations elle a essayé de faire du bruit. Je l’ai bourré de coups de poings dans les nichons, ça lui a coupé le souffle et elle n’a plus rien tenté. Je l’ai enfermée dans la cave, je lui ai lié les mains et les pieds avec du papier collant, je lui ai enfoncé un torchon dans la bouche pour qu’elle ne puisse pas appeler et je l’ai maintenu avec encore du papier collant. J’en ai mis une dernière sur ses yeux et je suis monté me reposer un peu. J’ai mangé, dormi. J’ai repris des forces en prévision de la suite.

54 : 13

Je l’ai torturée pendant une semaine. J’ai commencé par lui montrer les restes de ma grand-mère. Un à un, j’ai vidé les sacs et déballé les morceaux. Elle voulait hurler mais le scotch l’en empêchait. Elle s’est pissée et chiée dessus. Je lui ai expliqué que c’était ça qui l’attendait. Que sa seule manière de retarder cet événement, c’était de me donner du plaisir. De me distraire. J’ai lu le désespoir dans ses yeux. C’était bon. Je lui ai raconté ma vie tout en la violant, depuis mon enfance jusqu’à maintenant, je lui ai parlé des démons.
J’ai expérimenté des trucs. Je l’ai forcée à faire un cuni à ma grand mère. Le vagin était gélatineux et grouillait de vers. Elle a vomi. Je lui ai violé la chatte à l’aide du poing qui m’avait servi quelques jours plus tôt. La merde et le sang séchés avaient attiré la vermine.
Rapidement, ses plaies et ses blessures se sont infectées. Je ne la nourrissais ni ne lui donnais d’eau. Elle était fiévreuse et était en train de crever. Elle passait son temps à trembler. Je me demande ce qu’elle pensait, alors. Est-ce qu’elle espérait survivre ? Elle n’avait plus la force de rien. Je ne l’attachais plus, je ne la ligotais plus non plus. Elle restait là, libre parmi les morceaux décomposés de ma grand-mère et en compagnie des insectes. Elle n’avait plus la force ni la volonté de crier ni même de mettre fin à ses jours. Elle restait prostrée dans un coin, frissonnante, et de temps en temps régurgitait un peu de bile.
Je lui ai fait tout ce que mon imagination me dictait. Je ne me souviens pas de tout. Je pense l’avoir violée au moins une cinquantaine de fois et de toutes les manières possibles. A la fin elle était toute molle. Son corps était couvert d’abcès purulents et elle avait probablement une septicémie. Elle ne tremblait plus.
Il était temps de la mettre à mort. Je savais comment procéder.
Titre: la nuit noire
Posté par: dridri_a_bangui le juillet 07, 2008, 10:45:06 am
Citation de: "cindy cenobyte"
Florence va bientôt resembler à une peaupiette de veau fourrée :horror:  :horror:  :horror:  :horror:


ça c bien vrai.
Beuark le coup du cuni gluant c flipant. :smiley35:
Titre: la nuit noire
Posté par: cloporte atomisé le juillet 07, 2008, 10:53:58 am
... C'est dur dur de bon matin...
J'ai tout d'un coup envie de mignon chaton, de fleurs, de ciel bleu et de soleil... smiley11
Titre: la nuit noire
Posté par: doppelganger le juillet 07, 2008, 12:34:30 pm
Paupiettes de chatons? dans le jardin au soleil....
C'est vrai que là je bois le café lentement.
Sinon mise à mort un peu rapide
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le juillet 07, 2008, 14:04:21 pm
rassure-toi, la mise à mort est pour la semaine prochaine (aah, les contraintes du feuilleton).

merci à tous.

et comme dit mon amoureuse : j'en connais qui ne feront pas de cuni à leur copine, ce soir.
Titre: la nuit noire
Posté par: doppelganger le juillet 07, 2008, 14:08:32 pm
Qui osera tourner 7 fois ça langue dans son chaton avant de l'ouvrir?
C'est nul smiley23
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le juillet 08, 2008, 09:03:11 am
Citation de: "cloporte atomisé"
... C'est dur dur de bon matin...
J'ai tout d'un coup envie de mignon chaton, de fleurs, de ciel bleu et de soleil... smiley11


retourne dans la bagnole Florence  smiley19
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le juillet 08, 2008, 19:06:44 pm
éh ho Konsstrukt ! il y en a marre de ce ptit jeu de nous faire baver tranquillou pendant une semaine à chaque fois,

MUTINERIE

(http://www.axesscode.com/mindphaser/images/smiles/icon_diktat.gif)
(http://www.axesscode.com/mindphaser/images/smiles/icon_diktat.gif) (http://www.axesscode.com/mindphaser/images/smiles/icon_diktat.gif)

(http://amishboy.co.uk/images/jolly.gif)
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le juillet 08, 2008, 22:54:48 pm
ha !
mais mon bon ami, c'est que j'ai d'autres projets sur le feu, moi !

(en fait, tout le premier jet est bouclé, mais la relecture, voilà, pour la faire bien il faut prendre son temps)

(enfin, encore que il faut que je le fasse lire à un possible futur boss d'ici fin août, alors peut-être que ça sera dispo en intégrale pour les acharnés)
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le juillet 09, 2008, 17:54:53 pm
j' accepte ces excuses au nom de l' amitié entre les démons sodomites venus sur terre pour compléter l' éducation des lycéennes  :shao:
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le juillet 14, 2008, 09:04:16 am
(jean-marc renault en vacances : pas de gravure)

***

55 : 12

J’ai bourré sa chatte et son cul avec la chair décomposée de ma grand-mère et j’en ai aussi tartiné un peu partout sur ses plaies. Sous l’action des bactéries et des insectes, la chair de la vieille avait une consistance pâteuse et collante et elle se détachait en morceaux friables. Il s’en dégageait une odeur extrêmement fétide. Les mouches avaient envahi ma cave et se répandaient sûrement dans celles des autres et peut-être dans les appartements. Il ne s’écoulerait plus très longtemps avant qu’on ne découvre cette imitation de mon sanctuaire.
Florence a mis toute une nuit à mourir. Elle se tordait de douleur et gémissait. Je l’ai contemplée tout le temps de son agonie et me suis masturbé à plusieurs reprises.
J’ai surtout observé son visage. Ses yeux luisaient de fièvre et de terreur. A l’approche de la mort, ils prenaient une lumière particulière, une expression que je n’avais jamais vue avant, que j’assimilais à la conscience de mourir. Ce regard me fascinait et m’excitait sexuellement. Elle était pale et en sueur. Elle respirait par à-coups en produisant un son sifflant et fragile. Ses lèvres remuaient. J’ignore s’il s’agissait d’un mouvement involontaire ou si elle voulait parler. Je ne sais même pas si à ce moment-là elle avait encore sa raison, cependant le regard que je contemplais n’était pas celui d’une folle.
A la toute fin elle était enflée à un point que je n’aurais pas cru possible. Ses abcès avaient la taille de gros pamplemousse et la peau dilatée était livide. Du pus suppurait des plaies. Au cours des trois dernières heures elle ne bougeait plus du tout. Elle subissait de courtes pertes de conscience. Son système respiratoire paraissait attaqué par l’infection. Elle est morte de manière banale, sans cri, sans spasme, sans spectacle. A un moment, elle était morte, et c’était tout. C’était fini.
J’ai découpé son corps à elle aussi. Je n’ai pas gardé la tête qui n’en valait pas la peine. J’ai emballé tout ça, une nouvelle fois.

56 : 11

Je suis retourné tous les jours au supermarché pour retrouver la proie que j’avais repérée une semaine plus tôt. J’y restais du matin au soir en déambulant pour éviter de me faire repérer. J’ai mis trois jours à la retrouver. Quand le supermarché fermait, je rentrais à la maison et je nettoyais tout. Je faisais disparaître mes traces. J’étais précis et organisé. Les bons gestes me venaient naturellement, comme si j’avais tout appris. L’instinct, seulement. J’ai gardé le dentier de ma grand-mère. Sans raison. Tout le reste a dégagé. Je ne comptais pas rester ici. Pas ici, je ne pouvais pas. Plus tard, quand j’aurais le temps, quand tout irait mieux, je trouverai un abri et puis je construirai un nouveau sanctuaire. Mais il y avait des choses à faire avant. Pendant ces trois jours aucun voisin ni aucun flic n’est venu m’emmerder.
J’ai enfin retrouvé sa voiture un matin à onze heures. J’aurais pu attendre là mais j’avais trop envie de l’observer. J’ai posé la main sur le capot. Encore tiède. Elle venait d’arriver. Je me suis hâté d’entrer dans le magasin et j’ai vivement exploré les rayons. Je l’ai retrouvée aux alcools. Elle laissait errer son regard parmi les différents whiskies. Elle hésitait. J’avais envie d’elle. Je l’ai suivie un moment dans les rayons. J’ai voulu lui parler mais je me suis ravisé. Je la regardais faire.
Le temps qu’elle fasse la queue je me suis rendu à sa voiture. Je me suis branlé discrètement et j’ai éjaculé contre la portière du conducteur. Il y avait du sperme à moi sur la vitre et sur la poignée. Il se détachait de façon bizarre, blanc mat sur le métal chromé, et de voir mon sperme comme ça, j’ai rebandé aussitôt, fort au point d’être douloureux.
Elle est arrivée. Mon cœur battait très fort. Je ne savais pas si je parviendrais à lui parler. Je la regardais approcher. Elle m’a remarqué. J’ai souri. Elle a eu peur, instinctivement. Mon érection se voyait probablement.

57 : 10

Le sperme sur la poignée, et sa main dessus, ça me rendait dingue. J’ai essayé de lui parler. Je jure que j’ai essayé. Si elle m’avait répondu, si elle avait été gentille, peut-être que ça aurait changé quelque chose. Peut-être que tout l’avenir aurait été différent à partir de ce point. Mais au fond je ne crois pas. Et puis, je préfère ce que je suis devenu.
Je lui ai dit qu’elle me rappelait ma mère, qu’elle était belle, que ma mère était morte et qu’elle me manquait beaucoup. Ses yeux allaient de mon regard à mon entrejambe. Elle a blêmi et tourné la tête pour chercher du secours mais c’était trop tard pour elle. Sa main s’est détachée de sa poignée, je ne sais pas si elle a perçu une sensation d’humidité ou de collant. Peut-être a-t-elle éprouvé du dégoût, je n’en sais rien non plus. Je l’ai prise par le cou et j’ai serré assez fort pour qu’elle ne puisse pas parler. Elle s’est débattue et m’a cogné aux tibias et au visage. J’ai donné un coup de genou, sec, dans son ventre, et puis un coup de poing rapide à la tempe, pour l’étourdir. Personne n’a rien vu. J’étais essoufflé et malade d’excitation. J’avais presque la nausée. J’ai fouillé dans son sac pour trouver les clés, de l’autre main je l’étranglais toujours. Je suis monté côté passager.
Elle a commencé à revenir à elle dans la voiture, elle a tenté de m’attaquer, je lui ai tiré la tête fort, en arrière, par les cheveux et lui ai pincé un sein, tellement fort que j’ai cru lui avoir arraché le téton. Mes ongles ont creusé la chair tendre. Un peu de sang à travers son tee-shirt. Ses yeux ont reflété de la terreur. Je lui ai dit de rester tranquille, sinon je la tuais. Je lui ai ordonné de conduire. J’ai sorti mon couteau, un gros couteau de cuisine. Je l’ai appuyé contre sa cuisse. Elle a pleuré. J’étais en érection.
Titre: la nuit noire
Posté par: doppelganger le juillet 14, 2008, 09:17:06 am
PREUM'S !!!!!!!!!!!!!!!!!!

Allez barbecue cue cue !!!!
 smiley23 Avoue que t'a bien relu l'histoire afin  de nous balancer du baveux?

Roooo putaing quand meme  smiley6  smiley10
Je tient à te dire que j'ai lu à haute voix des bribes de phrases à quelques personnes de mon entourage, proche, une copine m'a limite cogné pour que j'arrete....
(les autres comment dire...ils ont peurs de la mort surement)


Que fait jean marc pendant ses vacances?.... smiley23
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le juillet 14, 2008, 09:31:21 am
hahaha, bravo, espèce de fan !
(ah oui, j'ai relu - mais j'ai rien enlevé / rajouté. les événements, eux, ça fait bien cinq ou six mois qu'ils sont terminés, déterminés, etc. mais, comme toujours, un peu de travail de nettoyage, pour que ça soit un peu plus pimpant)
et pour jean-marc, ah bin je sais pas. mais il revient début août.

ah, pis tiens en parlant d'entourage et de lecture, il se peut que début octobre je sois à paris pour lire de la nuit noire, c'est en pourparler avec l'inestimable vaquette. plus d'infos bientôt.
Titre: la nuit noire
Posté par: 2methylbulbe1ol le juillet 14, 2008, 10:40:24 am
yeah de l'action dans le feuilleton de l'été !
Je dois avouer que je suis content d'être lundi pour lire la suite
 smiley10
Titre: la nuit noire
Posté par: sqaw lee le juillet 14, 2008, 12:22:34 pm
Citer

et comme dit mon amoureuse : j'en connais qui ne feront pas de cuni à leur copine, ce soir.

à pour ça c'est pas aphrodisiaque tes textes c'est sur smiley6
et si par malheur dans l'horreur un prémice d'excitation survenait, ça me donnerait encore plus envie de me dégager de l'emprise de la matière, du corps et trouver mon équilibre dans le spirituel ! mon esprit  de raison plus fort que mes basses envies physiques qui ne font que m'éloigner de l'absolue véritée ! :smiley52:
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le juillet 14, 2008, 19:48:43 pm
(http://www.photoway.com/images/chili/CHIL06_024-vierge-marie.jpg)
(http://home.clara.net/raydav/salo3.jpg)
Titre: la nuit noire
Posté par: Kiki aux Morilles le juillet 14, 2008, 20:12:58 pm
Citation de: "SQallY"
mon esprit  de raison plus fort que mes basses envies physiques qui ne font que m'éloigner de l'absolue véritée ! :smiley52:


 smiley22

c'est bon j'ai la migraine  smiley18
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le juillet 14, 2008, 21:03:14 pm
Citation de: "hikikomori"
Citation de: "SQallY"
mon esprit  de raison plus fort que mes basses envies physiques qui ne font que m'éloigner de l'absolue véritée ! :smiley52:


 smiley22

c'est bon j'ai la migraine  smiley18


ah moi j' ai débandé, cash, pourtant juste avant c' était la forme olympique   smiley6
Titre: la nuit noire
Posté par: sqaw lee le juillet 14, 2008, 22:11:56 pm
ça ça me fait bien plaisir alors ! smiley5
Titre: la nuit noire
Posté par: doppelganger le juillet 15, 2008, 14:14:08 pm
Cindy c'est quoi le titre du film qui va avec l'image de gens nu se préparant à se faire tournoyer?
C'est pas Pasolini par hasard.Me rappelle plus.
Titre: la nuit noire
Posté par: meusha le juillet 15, 2008, 14:23:13 pm
Salo ou les 120 journées de Sodom de Pasolini.
Titre: la nuit noire
Posté par: doppelganger le juillet 15, 2008, 14:24:20 pm
:shao:  :biereu: Danke !!
Titre: la nuit noire
Posté par: doppelganger le juillet 17, 2008, 11:02:15 am
HEY !!! mais on est lundi aujourd'hui !!!!

 smiley21  smiley23  smiley23
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le juillet 17, 2008, 15:18:53 pm
ha ! ha ! ha !
bien essayé !
non, mais normalement, le bouquin dans son intégralité sera dispo d'ici un demi-mois.
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le juillet 20, 2008, 10:55:24 am
demain je suis en ouacances ; donc un jour d'avance pour la nuit noire

***

58 : 09

On a quitté le supermarché. Elle sanglotait. Je n’en pouvais plus. Après avoir roulé deux minutes, nous n’avions pas encore quitté la zone commerciale, je l’ai forcée à se garer sur à l’écart sur un parking. J’ai pris sa main. Je me suis masturbé avec, il m’a fallu moins de trente secondes pour jouir. Avec mon autre main, je pointais mon couteau sur son ventre. Je résistais à l’envie de lui pénétrer la chatte avec la lame. J’ai éjaculé sur son tee-shirt et son jean. Nous sommes repartis. J’étais nerveux. J’avais longtemps répété, j’y avais longtemps pensé, mais c’était comme une première fois et me branler m’avait détendu.
Nous sommes sortis de la ville. Elle me suppliait et pleurait. Sa voix n’allait pas. Je préférai qu’elle se taise. J’ai essayé de lui expliquer, mais elle ne comprenait pas ; il n’y avait que la menace et la violence qui fonctionnaient. Nous roulions sur une route départementale, je l’ai forcée à se garer à nouveau, je l’ai assommée d’un coup de poing en pleine gueule, je lui ai cassé le nez je crois. J’ai voulu la basculer à l’arrière, par-dessus les sièges avant, j’ai raté mon coup et sa tête a cogné la portière. Tout son corps s’est affalé à moitié sur les sièges et à moitié au sol. Tant pis. Si elle se réveillait avant qu’on arrive, je lui taperait encore dessus. Il y avait une trace de sang sur la vitre arrière.
J’ai roulé deux heures, traversé des villages. Elle s’est réveillée deux fois, la première fois elle a tenté de me faire perdre le contrôle du véhicule et j’ai du piler pour la tabasser. Son visage était complètement déformé. Elle vivait encore, je l’ai enfermée dans le coffre où elle s’est réveillée plus tard et à tambouriné en hurlant. Ca ne me dérangeait pas.
J’ai suivi un petit chemin qui s’enfonçait dans une forêt et puis je me suis garé et j’ai chargé Nicole sur mes épaules. J’ai continué à pieds.

59 : 08

Je l’ai laissée tomber à terre, elle est tombée sur le dos et ça l’a réveillée, elle a poussé un cri étranglé. J’ai frappé assez fort son visage et son cou avec mes semelles, en lui ordonnant de se laisser faire. Elle crachait du sang.
J’ai sorti mon sexe, arraché son jean sans qu’elle se débatte, arraché son tee-shirt, pincé et tordu ses seins, le droit avait saigné et le téton était tuméfié. J’ai violée. Sa bouche était pleine de sang et de terre. Elle sanglotait et essayait d’hurler. Je l’ai étranglée, encore violée, lardée de coups de couteau dans le ventre, retournée sur le ventre et violée par l’anus alors qu’elle se vidait de son sang, retournée sur le dos. Son ventre était plein de boue. Je l’ai regardée mourir et une fois qu’elle était morte je me suis déshabillé. Je l’ai découpée en morceaux, j’ai vidé le coffre de sa voiture rempli de sacs de courses et rangé à la place les morceaux de son corps, les jambes en premier, ensuite les bras, le bas du torse, le haut, enfin la tête. Je me suis rhabillé. Je suis remonté dans la voiture et j’ai roulé longtemps. Il faisait nuit. J’étais en sueur. A un moment j’ai fait une pause. J’ai sorti la tête du coffre et me suis masturbé contre sa bouche. J’ai forcé sa bouche pour qu’elle me suce et j’ai joui contre ses lèvres qui prenaient déjà une teinte violette. Je suis remonté en voiture. J’ai roulé encore. J’ai fouillé son sac pour découvrir son adresse mais je n’avais pas envie de me rendre tout de suite chez elle, je voulais rouler encore et laisser la tension redescendre. J’ignorais quelle serait ma réaction si je rencontrais des gens. Je ne voulais pas devenir dingue et faire un carnage. J’ai roulé toute la nuit. Mes pensées partaient dans tous les sens. Je réfléchissais aussi au moyen d’améliorer tout ça. Une méthode. J’étais électrisé par une excitation très forte et agréable.

60 : 07

Avant l’aube, je me suis arrêté sur une route que je ne connaissais pas. J’ai quitté la voiture pour marcher dans les champs. Je suis arrivé à une rivière étroite. Le ciel s’y reflétait. Je me suis assis là. Je me sentais apaisé. L’air frais apportait contre mon visage des odeurs boisées. L’eau, aussi, avait une odeur. Un léger vent couvrait sa surface de ridules. J’étais perdu dans mes pensées. Je pensais à mon enfance, à mon sanctuaire, à mon carton qui me manquait. Je  repensais à mon père et me rendais compte que j’avais très peu de souvenirs de lui. Un jour il m’avait aidé à construire une grue en Légos, nous avions passé tout le dimanche à fabriquer cette grue, le lendemain, je l’avais démontée et j’avais pleuré de culpabilité.
J’ai entendu un oiseau lancer ses premiers cris. Sans raison un souvenir que j’avais totalement oublié m’est revenu. Mon père aussi avait eu des relations sexuelles avec moi. D’un coup, alors que je méditais au bord de cette rivière calme et que le l’horizon gris-mauve annonçait l’aube, tout le tableau s’est mis en place. Mon père me touchait quand j’étais enfant. Il s’est suicidé. Mon grand-père touchait ma mère quand elle était enfant. Il s’est suicidé. Il y avait quelque chose d’absurde là-dedans et aussi de logique. Elle n’avais pas bougé d’un pouce quand il s’était tiré une balle. Peut-être était-ce une explication. Peut-être pas. Ma grand-mère, la mère de mon père. Elle ne m’en parlait jamais, de mon père. De son fils. Est-ce qu’elle avait eu aussi des relations sexuelles avec lui ? Deux personnes qui ont connu cette expérience se rencontrent, s’aiment et font un enfant. C’est improbable. Ou alors, c’est parce qu’ils partagaient cette expérience qu’ils se sont aimés ? La vie est une succession de hasards. Cette femme en morceaux dans mon coffre, c’est un hasard et en même temps il y a des raisons. C’est embrouillé. C’est un mélange de cohérence de d’aberration. Un sens caché.
Titre: la nuit noire
Posté par: 2methylbulbe1ol le juillet 20, 2008, 11:18:22 am
Très joli dernier paragraphe  smiley15
Titre: la nuit noire
Posté par: doppelganger le juillet 20, 2008, 11:36:24 am
il n’y avait que la menace et la violence qui fonctionnaient.

ça te dis pas de réécrire la bible..........?

Et là Jesus marcha sur cet amas de cadavre pour venir saluer belzébut son frère , perdu de vue, qui mix du speedcore, en belgique, en string, de façon obscène, il mange des frites, satanique !!!!
Ezekiel-25-12, paroles de redemption.
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le juillet 28, 2008, 10:16:19 am
61 : 06

J’ai passé toute la journée chez elle, à me suis branlé partout, dans toutes les pièces, sur les chaises, dans le lit, partout. Je m’en foutais de laisser de preuves, ils ne m’arrêteraient jamais. Ils ne me connaissaient pas. Je pouvais bien laisser mon sperme et mes empreintes, rien ne me relierait à cet appartement de merde, et ils n’avaient pas de dossier sur moi.
J’ai fouillé, j’ai feuilleté les magazines et les bouquins, j’ai lu le courrier, les factures et les recettes de cuisine, le programme télé, j’ai essayé des fringues, j’en ai massacré d’autres. J’ai piqué le fric et les médocs. Je me suis intéressé à ses clopes et à son gode, je me suis enculé avec et c’était pas. J’ai pissé et chié dans son lit, sur son tapis, sur des photos d’enfants. J’ai essayé de reconstituer sa vie. J’ai rassemblé ses fiches de salaire et ses tickets de caisse. J’ai étudié un calendrier avec des dates entourées ou cochées. J’ai observé ses chaussures, ses fleurs, sa salle de bain, sa décoration.
C’était une pute. Une salope. Elle lisait des journaux féminins et quelques livres de poésie ringarde. Elle avait une dizaine de paires de basket et beaucoup de maquillage, aucune marque de prédilection, des couleurs de lycéennes. Elle se maquillait, s’habillait et se comportait comme une pétasse. Elle était secrétaire. Un type lui envoyait beaucoup de lettres de cul. Elle se godait souvent.
C’était une salope, la même salope que ma mère. Tout ça avait un sens finalement, et il suffisait d’additionner les faits, avec froideur et lucidité, pour le trouver. La conclusion éclatait et il était impossible de s’en détourner.
A la la fin de la journée, j’en ai eu marre de me branler et de fouiller. J’avais fait le tour. Il était temps de partir. J’ai récupéré six cent francs en liquide et et des bijoux que je pouvais revendre. J’ai quitté l’appartement à la nuit tombée. J’ai repris sa voiture et j’ai roulé un bon moment.

62 : 05

Dans une autre ville, j’ai fait des achats, quelques objets indispensables, sacs-poubelle, scie, marteau, serpillères, gants de ménage, destop en poudre. Dans un coin paumé au milieu d’un bois j’ai emballé les morceaux dans les sacs et j’ai mélangé avec beaucoup de poudre. J’ai creusé plein de trous et j’ai enterré tout ça.
Je suis reparti. J’ai abandonné la voiture, clés sur le contact, sur le parking d’une gare, dans une patelin. J’ai pris le premier TER et suis descendu à la première petite ville. J’ai dormi à l’hôtel, j’ai mangé, je me suis promené parmi les gens, je me sentais vide. J’ignorais ce que j’allais faire. Cette pulsion qui m’avait conduit jusque là s’était éteinte avec la mort de la salope. Elle reviendrait, bien sûr, heureusement, mais en attendant je ne savais pas quoi faire, je n’avais aucun but, aucun projet, aucune énergie pour rien. ce soir-là j’aurais aussi bien pu me suicider. J’y ai songé. Après tout, j’avais fait ce que je devais et plus rien ne me retenait. Exactement comme mon père, exactement comme mon grand-père. Ce qui ma sauvé, c’était la certitude que cette pulsion délicieuse reviendrait un jour, qu’un jour de nouveau je me sentirai vivant, qu’un jour de nouveau son énergie et sa violence m’illumineraient comme je l’avais été ces derniers temps. Mais en attendant, je n’étais plus rien. Aussi bien, j’aurais pu m’allonger dans ma chambre d’hôtel et attendre, hiberner. Pourtant il me fallait survivre, en attendant que la vie revienne.
Dans cet hôtel j’ai passé la pire nuit de mon existence, à anticiper ce qui m’attendait, cet enfer terne et troué de temps en temps par la vie, par le plaisir, tellement puissant que ça valait le coup. Tout se déroulerait tout à fait comme mon enfance. Mon enfance avait été l’avant-goût de toute mon existence. Vivre m’était interdit. Je mangerai, dormirai, chierai, trouverai du fric et j’attendrai de redevenir moi-même. J’attendrai les démons. Ils reviendraient m’apporter le bonheur. J’ai pris le train pour Paris.

63 : 04

En vingt ans, j’ai habité toutes sortes d’endroits et j’ai fait des tas de choses pour survivre. Je trouvais ça morose. Je consacrais mon énergie à élaborer mon nouveau sanctuaire. Je ne pouvais pas m’y rendre souvent. Je guettais les pulsions comme un amoureux guette les signes de son sentiment. Les moments où je me réveillais. J’étais l’inverse d’un loup-garou, moi que cette malédiction poussait à être humain la plupart de mon temps.
J’ai vécu dans un hôtel, le genre qu’on paye au mois. Je vendais de la came. Je passais mes journées dans un square rempli d’Arabes et de tox. Les Arabes, des vieux, parlaient entre eux et les tox étaient là pour moi. Il y avait souvent des bagarres à coups de couteaux. Une fois, un black en a découpé un autre à la machette, devant moi, en lui foutant un grand coup de bas en haut. J’ai été impressionné. Je prenais de la coke et de l’héro et je n’avais pas beaucoup d’argent, juste assez pour survivre. Ma chambre était minuscule. Il y avait un lit à sommier métallique, une armoire et une télé. Je passais tout mon temps libre à prendre de l’héro et à regarder la télé et tout mon temps de travail assis sur le banc à prendre de la coke et à dealer. Il a fallu que je me batte, je le faisais sans plaisir. Au début j’avais un couteau, je suis vite passé au flingue. J’étais sur mon banc entre vingt-deux heures et sept heures du matin et le reste du temps dans ma piaule. Les flics ne nous faisaient pas chier, sauf lorsqu’il y avait un mort, soit overdose, soit coup de couteau. Là, ils viraient tout le monde et en foutaient deux ou trois en taule. A chaque fois, j’étais assez malin pour voir venir le coup. Je ne me suis jamais fait arrêter. Le mec de l’hôtel était un indic mais il n’a jamais bavé sur moi. Je lui foutais la trouille.
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le août 01, 2008, 11:43:22 am
la dépression guette notre héros au grand coeur, esperons qu' une jeune fille à l' âme pure saura lui tendre la main
 :horror:  :biereu:  :biereu:  :biereu:  :biereu:  :biereu:  :biereu:  :p51:  :p51:  :p51:  :p51:  :eaudemer: <non pas celui là
Titre: la nuit noire
Posté par: sqaw lee le août 01, 2008, 15:21:30 pm
ya plus que ça qui pourrait le sauver oui  et le cocktail de la pureté smiley6  :eaudemer:
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le août 04, 2008, 09:23:23 am
64 : 03

J’ai vécu en foyer et dans des squatts. Ce que j’ai préféré, c’était vivre chez cette connasse de lycéenne que j’avais mise enceinte. Elle était amoureuse de moi, elle avait quitté le lycée et laissait tabasser. Je dealais du shit à l’époque. Je ne quittais jamais l’appart. Elle s’occupait de tout, courses, ménage, bouffe, tout. Elle se laissait baiser comme une poupée gonflable. Elle a fait une fausse couche, surement à cause de l’alcool et du shit, sans compter les branlées que je lui mettais. De toute façon, je ne voulais pas d’enfant. J’aimais bien la baiser, cette salope. Elle me laissait tout faire, juter sur sa gueule, pisser sur sa chatte, l’étrangler, tout. Elle s’appelait Aurore mais je l’appelais Florence. Quand elle se plaignait ou qu’elle chialait, je lui donnais une bonne trempe et l’enfermais deux jours aux chiottes. Elle ressortai douce comme un agneau. Je pouvais tout lui faire, elle m’aimait. Je l’ai prostituée pendant quelques mois. J’avais peur qu’elle se fasse choper par les flics ou qu’elle rencontre un type avec qui elle partirait, alors j’ai arrêté. Je l’ai gardée pour moi. Ca a duré trois ans. Quand j’en ai eu marre d’elle, je lui ai préparé un fix bien violent et elle est morte. Elle avait onze ans de moins que moi. C’était à Toulouse.
J’en ai fait, des villes. Il n’y avait que mon sanctuaire que ne changeait pas de place. Ca ne me dérangeait pas de me déplacer, voler une voiture c’était facile.
Cette idée d’avoir des putes à moi, ça m’intéressait alors à Lyon j’ai prostitué deux ou trois filles. C’était beaucoup de travail. J’ai renoncé assez vite. Je me suis lancé dans le trafic d’armes. Avec toutes les cités autour de Lyon il y avait de la demande. Après ça, j’ai racketté des putes et puis des épiceries de nuit, j’ai braqué un ou deux bureaux de tabac. J’étais violent, je faisait peur, j’étais une masse de muscle, personne ne venait me chercher la merde.

65 : 02

J’ai été cambrioleur. D’abord avec un complice, et puis j’en ai eu marre. Je lui ai fracassé le crâne. Je l’ai balancé dans la Drome. Je suis retourné à Paris. J’avais fait trop de vagues à Lyon. J’ai vécu plusieurs années dans le même squatt. Je trafiquais un peu de tout, surtout des armes et de l’héro. J’ai rencontré un journaliste, accroc à la coke, mon cas l’intéressait. Il a voulu écrire un bouquin sur moi. On se rencontrait souvent, je lui racontais ma vie. Il me parlait un peu de la sienne. Je l’ai mis au pas, lui aussi. J’ai commencé à lui parler de sa femme, de sa fille, de sa baraque, de tout ce qui se passerait s’il ne m’aidait pas un peu. Il a commencé à faire des livraisons pour moi. Je l’appelais au milieu de la nuit juste pour l’insulter ou pour lui filer des rencards bidons dans des parkings. Je le tabassais. Un jour, il a disparu. Le bouquin n’est jamais sorti.
A la fin des années quatre-vingt-dix c’est devenu plus difficile de survivre. Trop de flics. J’ai quitté Paris. Ca devenait trop dangereux. Avec les armes et la drogue trop de gens m’avaient dans le colimateur. J’ai trouvé une baraque au nord de Marseille. Il y avait une vieille, je l’ai séquestrée et l’ai tringlée pendant quelques semaines. J’ai gardée la baraque après qu’elle soit morte. Personne n’est venu me chercher. J’ai trafiqué un peu de tout avec la Corse et l’Italie. J’ai rencontré deux ou trois truands de haut vol, des gros cons, ils ne m’intéressaient pas. De toute façon j’avais chopé la syphilis. J’étais en train de crever et plus grand chose ne m’intéressait. Je n’avais plus besoin de fric. Je ne me droguais plus. Je volais pour bouffer.
Au cours de ces vingt années, je n’ai pas tué tant de gens que ça. Je tuais deux ou trois fois par an, pas beaucoup plus. Le reste du temps, je menais une vie normale.

66 :01

Il y a eu aussi Paul, le pédé. C’était un garçon fragile, la vingtaine, que j’ai ramassé un soir en stop. Je me suis installé chez lui. Il suçait et il branlait bien. Je ne lui ai jamais permis de m’enculer. C’était moi qui l’enculait. Je le prenais toujours de la même manière. Allongé sur lui. Je lui mettais ma bite, couteau à la main. Il ne me touchait pas. Il n’avait pas le droit. De la main droite je tirais ses cheveux, je tirais sa tête en arrière, et de la gauche je le tailladais. A chaque coup de rein, une entaille. Quand j’étais prêt à jouir je coupais plus fort et je projetais le sang accumulé sur le couteau en secouant le poignet. Les gouttes aspergeais le mur en face au moment où je me vidais les couilles. Je me souviens d’un poster de Madonna. Paul écoutait Madonna toute la journée. Il se laissait faire comme j’aimais. Je suis resté deux semaines chez lui avant de repartir. J’ai entendu dire que peu de temps après mon départ il s’était pendu. Mais à mon avis c’est juste une connerie de plus.
J’ai connu d’autres pédés. Il y en a eu un qui aimait que je le fiste et que je lui chie dessus. J’ai connu des tas de désaxés. Des tas de pervers. Tous ces connards aimaient que je les domine. Ils adoraient que je leur fasse mal. Ils tombaient amoureux de moi. Vraiment, je ne sais pas pourquoi, moi je les méprisais.
Entre les filles et les mecs, je n’avais aucune préférence. Un trou c’est un trou, ça ne change rien, et une bouche qui te suce, c’est pareil, l’important c’est qu’elle suce correctement. Le reste, c’est du pareil au même. La seule différence c’est qu’un mec tu peux y aller plus fort sans risquer de le tuer. Mais une femme, aussi fort que tu la cognes, ne se plaindra jamais. Plus tu la cogneras, plus elle sera amoureuse de toi.
Titre: la nuit noire
Posté par: doppelganger le août 04, 2008, 13:38:52 pm
smiley19 amen ! smiley14
Titre: la nuit noire
Posté par: djimboulélé le août 08, 2008, 19:28:40 pm
Citation de: "konsstrukt"
un peu de travail de nettoyage, pour que ça soit un peu plus pimpant


ah oui, va falloir tout relire parce que des fois t'oublies des mots.

sinon, moi, j'peux plus lire tout ça, c'est trop gore, j'arrive pas  y croire..ça se lit pourtant comme du petit lait, mais j'sais pas comment dire ça,
cette accumulations des pires horreurs, ça finit par m'anésthésier, j'vois pas où ça va...

peut-être qu'il me manquerait quelque chose de l'ordre d'une construction moins " chronologique.." quelquechose de plus compliqué qu'une suite d'évênements psychopathes...enfin, j'sais pas..

mais continue à tout prix et fait mieux encore.

j'imagine que t'as déjà lu ça :

http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Chants_de_Maldoror_-_Chant_I
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le août 08, 2008, 21:12:26 pm
ouais, je sais, j'oublie des mots, j'en rajoute, c'est un peu moche, mais il me faudrait un tirage papier pour le travail définitif et pour l'instant j'ai pas la thune et pour avoir la thune j'ai du taf et ce taf ne me laisse pas beaucoup de temps, ah, vérole de charogne, on en sort pas.

oui, lautréamont, j'ai lu ça quand j'était petit, j'en garde des bons souvenirs.

(ho, très gore et très crédible, je peux te garantir que c'est pas incompatible ; après, si on part du principe que c'est l'histoire qui impose sa forme, et qu'ici nous avons une confession qui a pour but, pour l'auteur, de provoquer, sinon la sympathie, au moins une forme de compréhension - sinon, pourquoi l'écrirait-il ? pour choquer ? mais choquer qui ? il n'aime personne. mais alors, se justifier auprès de qui ? il n'aime personne, on te dit ! bref, la seule chose sûre à ce stade du récit, c'est qu'il écrit pour être lu, et un type comme lui, quand il veut être lu, il ne fait pas dans le tarabiscoté mais dans le simple, direct, compréhensible. notre ami n'a pas beaucoup lu joyce, encore moins lautréamont. ses seules lectures connues, ce sont des bouquins sur les loups. ça influence certainement sa façon d'écrire) (enfin, ceci dit, c'est juste une opinion)
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le août 08, 2008, 21:50:13 pm
Citation de: "konsstrukt"
notre ami n'a pas beaucoup lu joyce, encore moins lautréamont. ses seules lectures connues, ce sont des bouquins sur les loups. ça influence certainement sa façon d'écrire) (enfin, ceci dit, c'est juste une opinion)


ça aurait été encore plus horrible si il avait lu des BD de Mon petit poney  :horror:  :horror:  :horror:

(http://www.hugolescargot.com/coloriages-mon-petit-poney/mon-petit-poney/petit-poney-coloriage.gif) (http://www.hugolescargot.com/coloriages-mon-petit-poney/mon-petit-poney/petit-poney-coloriage.gif) (http://www.hugolescargot.com/coloriages-mon-petit-poney/mon-petit-poney/petit-poney-coloriage.gif)
 smiley17  smiley17  smiley17  smiley17  smiley17  smiley19  :lame:  :lame:  :lame:  :lame:  :lame:  :lame:  :lame:  :lame:
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le août 11, 2008, 09:22:36 am
smiley19 lundi  smiley20
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le août 11, 2008, 09:23:39 am
hé, ho, c'est les vacances, faut me laisser me lever tard, un peu !

***

67 : 33

J’ai toujours eu l’apparence d’une brute. A l’école primaire j’étais plus grand et plus costaud que tous les autres enfants. En quatrième je pesais soixante kilos pour un mètre cinquante-cinq. Je commençais à avoir du duvet au menton. Au lycée je mesurais un mètre quatre-vingt-sept et pesais plus de cent kilos. J’avais une barbe épaisse et noire, des cheveux noirs que je coupais courts, des yeux noirs. J’avais la peau mate. Je transpirais beaucoup. Je sentais la transpiration. Je m’habillais toujours pareil, un blue-jean, des pulls épais, un blouson de cuir. Je portais une paire des chaussures solides, des chaussures de marche. Je n’avais pas de bonnes dents, beaucoup de caries, je ne me lavais presque jamais les dents et j’avais une haleine chargée.J’avais des grosses mains souvent égratignées ou écorchées et une démarche pesante. Je faisais penser à un bucheron, je pense, et en tout cas, pas à un lycéen. Je faisais peur à tout le monde.
Lss gens me vouvoyaient. Mon regard n’était pas celui d’un enfant, il refletait une expression sombre et intériorisée.
J’avançais à pas lents et mes gestes aussi étaient effectués avec lenteur. Ils étaient précis. Je n’étais pas maladroit. J’étais capable de subtilité et de douceur mais je ne le montrais pas. J’aimais faire peur, j’aimais voir dans le regard des autres l’incertitude, la méfiance, la crainte, j’aimais qu’il n’osent pas me dire ce qu’ils pensent, qu’ils gardent leur mépris. Il ne me respectaient pas. Je les effrayais. Comme un ours. Ou un loup.
Ma voix a mué très tôt, j’ai pris ma voix d’adulte vers quatorze ans, une voix profonde. Je parlais lentement, je pesais bien mes mots, ce qui avec mon physique donnait une impression de stupidité. Je m’en foutais. Ca ne m’intéressait pas de leur montrer mon intelligence, je préférais qu’ils me voient comme un crétin dangereux, c’était beaucoup mieux comme ça, comme une brute idiote et violente. Ils ne sauraient jamais qui je suis réellement. J’étais un prédateur, je me dissimulais dans l’ombre.

68 : 32

Dans le dernier rêve dont je me souvienne avant que tout finisse, avant que les démons ne soient vraiment là, je chiais. J’étais devant la maison de mes parents et je chiais, je chiais, je n’en pouvais plus, c’était un long boudin marron, sans fin, qui sortait de mon corps continuellement et s’enroulait sur le sol, je n’en terminais pas avec cette merde, j’étais accroupi, et je chiais, il faisait soleil et ça se passait devant la maison de mes parents. D’un coup je me suis rendu compte que ça n’était pas le bon endroit pour ça et que je devrais aller aux chiottes alors je me suis relevé et je chiais toujours, je me suis relevé en chiant, il y avait déjà au sol au moins deux mètres de merde enroulée comme une chipolata et toujours était reliée à mon cul. Je chiais sans discontinuer, même debout, j’ai alors pris l’énorme boudin enroulé entre mes mains pour le porter aux chiottes. J’étais dans le couloir d’entrée. Je cherchais les chiottes. Je n’avais pas pu tout prendre, j’avais du sectionner le chapelet et en abandonner une partie. Je chiais toujours. Je déposais une partie de la merde au fond des chiottes et puis je revenais chercher ce que j’avais laissé de côté, et ce faisant je chiais encore et j’étais contraint d’en laisser encore une partie dans un coin en attendant, et ça n’en finissait plus. Au bout d’un moment j’ai vu mon frère et ma sœur se tenir devant moi et me demander ce que je faisais. J’étais incapable de leur répondre. Je continuais à charrier ma merde et à en remplir les chiottes et mon cul en produisait toujours.
Voilà. C’était mon dernier rêve. En tout cas c’était le dernier dont je me souvienne.
A la fin les démons sont venus, pareils à mes visions. Il est temps que je les décrive. Leur nom collectif, c’était Anteros. J’ignore ce que ça voulait dire. C’est comme ça qu’ils s’appelaient. Anteros étaient onze.

69 : 31

Le premier c’était Makout, le royaume. Il prenait les traits d’une vieillarde habillée en pute. Sa peau était ridée et flasque, avec un goître sous le cou. Les grandes lèvres et le clitoris de sa chatte fripée et épilée pendaient. Elle portait une perruque platine avec une frange qui lui tombait sur le front, une guépière noire, des porte-jarretelles et des talons-aiguilles noirs. Elle avait des faux ongles longs comme ceux des pornstars. Beaucoup de maquillage. Pas de dent. Sa langue pouvait s’allonger et durcir à volonté, selon qu’elle me suçait ou qu’elle me pénétrait. Malkout était le maître du sexe. Il me violait et j’adorais ça. Il buvait mon sperme.
Le deuxième c’était Yézod, la fondation. Il prenait les traits d’un vieux. Une infirmité des os déformait son squelette et lui donnait une silhouette de bossu. Ses bras était courts et maigres, et ses jambes longues et maigres. Il portait des vêtements dégueulasses qui dissimulaient une peau malade affligée de cicatrices, de croutes et de lacérations. Il jouissait de la douleur. Celle qu’il infligeait, celle qu’il recevait, c’était le maître de la soumission. Il m’apprenait à prendre mon plaisir dans la torture. Il me donnait des idées. Il me faisait mal tandis que Malkout me baisait avec sa langue brûlante et acérée. Il léchait ma douleur. Son regard devenait le mien.
Le troisième c’était Od, l’impuissance. Il prenait les traits de deux frères siamois reliés par les hanches. deux têtes, deux bras, quatre jambes. Deux nombrils. Ils avaient une maladie de peau. Des fistules partout, des croûtes jaunâtres, du pus qui suintait, des crevasses sanglantes à force d’être grattées, les gencives pourries qui saignaient en permanence, les dents cariées, des abcès, des kystes infectés. Ils me sont apparus la première fois qu’on m’a enlevé à ma mère. Ils sont les maîtres des prisons, des asiles, des lieux clos, des endroits où l’on entre pour ne jamais en ressortir, ils sont les maîtres des neuroleptiques et ils sont la psychose et la mort.
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le août 11, 2008, 09:52:13 am
de bien beaux démons que tu nous décris là  :beholder:  smiley14  :smiley31:
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le août 11, 2008, 19:47:43 pm
(merci. et, by the way, le texte que je lirai au festival cannibal caniche sera tiré de cette partie-là de la nuit noire, normalement)
Titre: la nuit noire
Posté par: 2methylbulbe1ol le août 11, 2008, 21:44:27 pm
Je ne me souvenais pas que le gentil narrateur avait une frère et une sœur, n'est-ce qu'en rêve ?
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le août 12, 2008, 08:49:34 am
bin ouais, c'est juste dans le rêve, t'inquiète, t'as pas raté d'info cruciale !
Titre: la nuit noire
Posté par: doppelganger le août 12, 2008, 13:26:54 pm
sgroumpfl !!!

http://i37.tinypic.com/azcmja.jpg

http://i37.tinypic.com/svrvir.jpg

http://i36.tinypic.com/15nq1dy.jpg
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le août 12, 2008, 15:04:52 pm
très choli, merci !
(c'est pas bosch mais ça y ressemble fort ; c'est qui ?)
Titre: la nuit noire
Posté par: doppelganger le août 12, 2008, 15:12:21 pm
http://monsterbrains.blogspot.com/2008/08/more-demons-from-livre-de-la-vigne.html

Lien vers monster brains, là ou j'ai trouvé les images.

More Demons From "Livre de la Vigne nostre Seigneur"
(The book of our Lord's vineyard)  1450 - 1470

Je n'ai pas vu de nom d'artiste spécifique...
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le août 12, 2008, 15:16:53 pm
très classouilles. ouais, c'est vrai que ça n'est pas une époque très portée sur le nom d'auteur.
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le août 18, 2008, 09:57:46 am
il est 9h56  smiley19
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le août 18, 2008, 10:06:40 am
tu vas voir qu' il va encore nous dire qu' il est en vacances et qui ne faut pas le brusquer le pauvre petit  smiley7
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le août 18, 2008, 10:09:52 am
n' empêche qu' il est maintenant 10H06,

L' HEURE TOURNE  smiley19
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le août 18, 2008, 10:11:28 am
dix heures dix. c'est bon ? et en plus, en parlant de vacances, regardez qui est revenu plein de bonne humeur !

***

(http://storage.canalblog.com/83/30/25739/28995725.jpg)
(gravure : jean-marc renault - jmr02.blogspot.com)

***

70 : 30

Le quatrième c’était Netzak, la défaite. Encore une vieille femme, une clocharde, qui se camait. Elle se shootait avec un mélange de sperme et de sang que Malkout me prélevait avec sa langue et lui injectait ensuite. Quelquefois Netzak usait directement de ma queue ou avec mes artères, qu’elle arrachait comme des tuyaux et se plantait comme des seringues dans ses pores dilatés. Netzak jouissait de voir les êtres sans défense souffrir et jouissait de voir humiliés les faibles. Elle était aux côté de Yézod pour m’apprendre la torture. Son regard et sa voix me faisaient horreur. Elle me transformait en objet et elle m’enseignait la manière d’infliger cela aux autres.
Le cinquième c’était Tiferet, la laideur. Il prenait l’apparence d’un fœtus avorté pour raison médicale, qui présentait des signes évidents de mongolisme. Il ne bougeait pas, il ne parlait pas, il restait là et ses pensées informes se mélangeaient aux miennes. Il n’était ni mort ni vivant mais dans un constante agonie, baigné d’un liquide poisseux et clair. Tiferet était le maître de la répulsion et des lieux effrayants, des geoles et des phobies. A travers ses pensées j’ai pu construire mon sanctuaire. Je ne l’ai jamais touché, je ne plongeais pas mes yeux dans les siens. Il haïssait les animaux et les insectes, il haïssait mes victimes aussi, il m’aimait.
Le sixième c’était Gueboura, la violence. C’était un homme mal habillé de l’âge de mon père. Ses mains ruisselaient de sang et il avait un regard fou. Il bandait en permanence. Il aimait me frapper, me sodomiser, me voir à quatre pattes, il aimait que je l’implore de me tuer. Il aimait qu’ensuite je fasse ça aux prisonnières du sanctuaire. Il était le maître des viols et de la violence infligée par les parents aux enfants. Il m’inspirait beaucoup. Quand je violais Florence ou maman il me branlait. Il astiquait ma bite et malaxait mes couilles. Quelquefois il me violait. Sa bite épaisse m’éclatait le cul. Alors je criais de plaisir.

71 : 29

Le septième c’était Essed, la vindicte. Il prenait les traits d’un adolescent victime de la lèpre. Il lui manquait des doigts à une main, le nez et la plupart des dents. Sa peau était brune, crevée en de nombreux endroits où elle suppurait un mélange de sang et de pourriture, elle ne cicatrisait pas. Il était aveugle. Ses yeux étaient deux plaies jaunâtres. Il était le maître de la vengeance. Il m’assistait dans mes traques, il était à mes côtés quand je pensais à Florence ou à maman. Nous étions amoureux. Il était émasculé. A la place de sa queue, un trou purulent que je léchais. Il avait des orgasmes puissants.
Le huitième c’était Bina, la méchanceté. Trois vieux, un homme et deux femmes, qui passaient leur temps à se doigter et se branler. Leurs voix devenaient sans prévenir des voix d’enfants. Ils me parlaient souvent mais je ne les aimais pas. Il attisaient ma méchanceté, ils se moquaient de mes souffrances. Bina était le maître de la torture mentale et de l’horreur morale. Ils sont tenus à mes côtés tout au long de mon agonie et m’ont accablé de sarcasmes et de cris de jouissance. Ils puaient le sperme et la mouille rances. A la fin, quand je n’avais plus de force, ils me violaient. La vieille me tétait les couilles.
Le neuvième c’était Okma, la folie. Il apparaissait sous la forme d’un grand brûlé. Il était nu et entièrement calciné. Ses organes génitaux avaient disparu. Ses pieds et ses mains était devenus des moignons irréguliers. Il n’avait plus de visage. Une bouche sans lèvre ni dent, un simple trou, des orifices à la place du nez, des oreilles et des yeux, plus de cheveux, plus de peau sur le crâne, l’os brûni par les flammes. Il était le maître des cauchemars et des enfers. C’était le premier à m’avoir connu. Il était l’homme noir de mes fantasmes. Quand la syphilis m’a tué il a été mon guide. J’avais peur de lui.

72 : 28

Le dixième c’était Keter, la fin de toute chose. Il prenait les traits d’un cadavre pareil à ceux que j’abandonnais dans la fosse. Mais il parlait, bougeait, pensait et ses pensées venaient jusqu’à moi comme des émanations, des ondes pestilentielles. Il déchirait un à un les voiles qui séparaient mon monde du leur, il était le maître du passage, du chaos, des deux mondes. Il assistait Okma. Lui aussi s’est tenu à mes côtés tout au long de ma maladie. A chaque étape de mon agonie il me rapprochait des enfers. Ses pensées haineuses augmentaient mes souffrances. J’avais peur de lui aussi. Il aimait me branler mais je ne bandais pas.
Le onzième c’était Anteros. Anteros était tout à la fois les onze dans leur ensemble, la synthèse de tous et le onzième : leur chef, leur maître à tous. Je sentais sa présence comme un écho, comme un pressentiment. Quelque chose qui parasitait la conscience. Je le sentais même sur ma peau, quelque chose d’électrique, d’indéfinissable, une sensation à la lisière de la douleur mais qui n’en était pas, un voile à la limite de la fièvre posé sur le regard. Je sentais le lien entre eux, je ressentais Anteros à chaque instant, même quand les autres n’étaient pas là. Il m’avait marqué. La terreur qu’il m’inspirait ne me quittait jamais.
Ils m’avaient donné le pouvoir. Ils m’avaient aimé et donné du plaisir. Ils avaient observé et protégé mon enfance. Grâce à eux j’étais parvenu à un sommet de puissance. Ils étaient avec moi en chaque chose et pour toujours. Je les sentais contre ma peau comme une enveloppe de cellophane, collée, invisible, trop fine pour être otée mais étouffante, suffoquante, qui me tuait. Anteros m’aimaient. Je l’aimais. Le sanctuaire, la traque, c’était grâce à eux, sans eux peut-être que je me serais suicidé. Dès ma naissance j’ai été à Anteros. Pour toute ma vie. A la fin, avant que la maladie ne me tue, je crachais du feu par mes doigts.
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le août 18, 2008, 10:30:03 am
excellent   smiley19  smiley19  smiley19  smiley14
Titre: la nuit noire
Posté par: doppelganger le août 18, 2008, 16:00:38 pm
smiley19  smiley19  smiley14  smiley23
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le août 25, 2008, 10:00:55 am
(http://storage.canalblog.com/74/01/25739/29301135.jpg)

(gravure : jean-marc renault - jmr02.blogspot.com)

***

73 : 27

L’ancienne maison de ma mère est devenu mon sanctuaire. J’avais vingt-trois ans lorsque j’y suis retourné. J’ai essayé plusieurs endroits mais aucun ne convenait. Mes pensées me ramenaient toujours à la maison de ma mère. Mes rêves aussi. Quand j’y suis retourné tout était à l’abandon. Des squatteurs s’en étaient emparés et il a fallu que je les vire, des artistes, trois types et deux nanas, un peu hippies, des jeunes, des petites merdes, sûrement des étudiants, du genre qui me méprisaient quand j’étais au collège. J’ai fracturé le crâne d’un des mecs et j’ai violé les filles, les deux, chacune son tour, devant tous les autres. J’ai pris mon temps. Un des mecs pissait le sang par le front. Ils n’osaient rien faire. J’aurait pu les tuer, tous. Je les ai laissé partir. C’était des merdes, rien d’autres, je les ai traités comme tels. J’ai fait le tour de la maison. Pas grand chose n’avait changé. Les meubles étaient en mauvais état. Il y avait un lecteur DVD en plus. C’est à partir de cette époque que je me suis mis à regarder des films. Quand je cambriolais il y avait systématiquement des films de cul, j’en piquais toujours quelques-uns. Mes préférés c’étaient ceux que les gens filmaient eux-même, le mec en train de troncher sa pouffiasse, c’était déjà bien bandant en soi mais en plus imaginer leur panique et leur angoisse, les imaginer se demander qui pouvaient se branler sur leurs images cochonnes privées, j’adorais. Au fil du temps je me suis constitué une belle collection.
Toutes les pièces avaient leur histoire. Ma chambre. La chambre de ma mère. Le salon et la cuisine attenante, la salle de bain bien sûr. Le grenier. La maison n’était pas si grande. J’ai gardé tous les meubles encore utilisables et les autres ont fini dans la chambre de ma mère. Grâce aux squatteurs il n’y avait pas beauoup de ménage à faire. J’ai jeté beaucoup de capotes et aussi un bang. J’étais chez moi.

74 : 26

J’ai voulu retrouver mon ancien sanctuaire. Il avait disparu. Ca faisait presque dix ans. Je reconnaissais tout, les arbres, la route, tout. Rien n’avait changé. J’ai retrouvé l’endroit, la bâche avait disparu, il restait quelques pierres. En creusant, j’ai trouvé des crânes et rien d’autre. En dix ans tout avait disparu. Tout avait été détruit. De toute façon je n’avais pas l’intention d’utiliser cet endroit, cet endroit je ne l’avais pas choisi, il s’était imposé par hasard, par la force des circonstances, rien de plus. Tout devait se passer dans la maison. C’était le vrai lieu, vers où les forces convergeaient.
J’ai été faire un tour au village, aussi. On ne m’a pas reconnu, personne ne m’a pas parlé. J’ai rodé devant l’école, les élèves étaient identiques, les instit n’avaient pas changé, juste pris un coup de vieux. Je suis passé à la mairie leur dire qui j’étais et que je prenais possession de la maison de ma mère. Je leur ai montré mes papiers et ils se sont souvenus de l’histoire. J’ai dit que j’étais sa seule famille, que ma mère n’était pas du genre à s’embarrasser avec un testament, un notaire et tout ça, que moi non plus je ne voulais pas d’emmerdes ni de paperasse. Le maire était un vieux type bati comme un bossu, ma carure l’impressionnait. J’ai été gentil et on s’est compris. Il m’a assuré qu’on me foutrait la paix et qu’il était content de mon retour.
J’ai opéré quelques transformations dans la maison. J’ai viré tout ce que contenait mon ancienne chambre, j’ai viré tous les meubles usés, cassés, pourris, j’ai fait un énorme feu dans le jardin, j’ai fait des travaux dans mon ancienne chambre, j’ai insonorisé, j’ai condamné la fenêtre, j’ai transformé mon ancienne chambre en géole au cas où je devrais garder quelqu’un en vie. Je n’ai rien changé à la salle de bain ni à la cuisine. Le salon est devenu ma chambre, la chambre de ma mère est devenu le sanctuaire.

75 : 25

J’ai tout repeint en noir. Il fallait que ça soit solennel. J’ai muré la fenêtre. J’ai utilisé mon sang, mon sperme et ma merde. J’ai dessiné des diagrammes sur les murs, le sol et le plafond. J’ai évoqué les démons. Ils sont sortis de moi pour me guider, me conseiller et m’aider. Je ne pouvait pas encore apporter de sacrifice alors je me sacrifiais moi. J’ai utilisé ma propre graisse pour fabriquer les bougies, j’ai brûlé mes cheveux, j’ai broyé trois de mes dents pour fabriquer des poudres, j’ai utilisé mes ongles et d’autre parties de moi, de la peau, des larmes, de l’urine, pour réaliser des encens. J’ai provoqué des infections afin de prélever du pus et le mêler à la peinture.
A la fin le sanctuaire ressemblait à ce dont j’avais toujours rêvé.
Il y avait un cercle au centre : le cercle de la victime. J’avais des couteaux, un brasero, une petite hache, un bistouri, une poèle et d’autres accessoires, tout ça rangé dans un petit meuble. Il y avait un autre cercle à côté de celui de la victime, plus petit : le cercle démoniaque. Là que venaient Antéros. C’était leur porte d’entrée pour venir me posséder. Il y avait les bougies disposées autour et les coupelles d’encens au centre.
J’avais aussi creusé une fosse fermée par une trappe. Les corps finiraient là. Il y avait de quoi les découper et les brûler. Il y avait aussi du matériel pour les violer et les mutiler. Ce matériel servirait aussi bien dans la géole que dans la fosse.
Il y avait une armoire pour ranger les reliques que je garderais des victimes : les bagues, les dents, le fric.
Enfin, il y avait un autel pour exhiber et adorer les objets importants. J’y avais déposé une bague qui appartenait à ma mère, deux dents qui avaient appartenu à Florence et le dentier de ma grand-mère. J’y déposerais aussi toutes les têtes.
J’ai passé une nuit en prières. Je l’ai consacré.
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le août 25, 2008, 10:07:41 am
Houlala, nous entrons dans l' ère industrielle  smiley6  smiley6  smiley6  smiley6  smiley6  smiley6
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le août 25, 2008, 10:13:21 am
maiiiis, tu me suis à la trace !
(les travaux manuels, c'est toujours une source de joie pour les grands intellectuels)
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le août 25, 2008, 10:22:55 am
tout à fait, je regardais d' ailleurs les critiques que La nuit noire a déjà reçu sur d' autres forums, quelques extraits (choisis hein, j' ai pris que ceux qui m' on fait rigoler) :

Citer

STOOOOOOOOOOOOPPPPPPPPP!!!!!!!!!!!!!!
Je suis pas critique littéraire, je suis juste lecteur et aussi, un de tes premiers lecteurs sur libra, on va dire, mais stop!!!!!!!!!
tu te fais pas du mal??????
trois mots, maman bite zizi, et tu tournes, tu tournes
J'aimai tes débuts parce qu'ils étaient vrai, en lisant, mais là, ça sent trop la construction littéraire forcé, tu ferai pleurer un saule pleureur, non non non!!!
qu'est ce que je peux te dire?????? qu'est ce que je veux te dire?????????


 smiley5  smiley5  smiley5

Citer
Totalement stupide, tu l'es sans l'ombre d'un doute, cloporte besogneux.
Je maintiens que les bouses de Konsstrukt sont de la guimauve insipide pour branlotins boutonneux.
Ca se veut transgressif et c'est juste pitoyable. C'est écrit pour choquer le bourgeois, mais le bourgeois il s'en fout, il se goberge en lisant Bataille ou Sade avant de partir enculer quelques boys en Thaïlande ...
Konsstrukt peut niquer sa mère, boire son foutre, manger sa merde ou forniquer avec le démon, il n'a rien à dire, c'est sans profondeur, simplement ridicule.


smiley13  smiley14  :smiley38:  :moignon:  :tronc:  :none:
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le août 25, 2008, 10:36:30 am
Citer
Concernant la première partie, je note quelques accroches dans l'écriture, mais ce n'est pas ce qui me dérange le plus. Tu mets en scène un enfant et sa mère dans une situation clairement pornographique. De là à parler de texte à caractère pédophile et incestueux il n'y a qu'un petit pas à franchir. Je suggère d'annoncer clairement la couleur, de retirer le texte et de ne fournir qu'un lien vers ton site où le lecteur intéressé pourra consulter ton projet de roman.
Voilà, voilà...

http://lecoinpolar.aceboard.fr/257585-4071-4462-0-NUIT-NOIRE-ROMAN-SUIVRE.htm

Citer
J'ai commencé mais je ne suis pas allée jusqu'au bout. Vouloir choquer peut être, mais présenter un enfant dans un rapport incestueux, comme s'il était consentant, je trouve ça scandaleux.


C' est vrai ce que disent ces personnes, tu n' as pas honte ? veux tu finir brûlé en effigie à Aix en provence comme le marquis de Sade et continuer à écrire tes guignolades dans une forteresse ou on garde à l' écart de la bonne société les individus de ton espèce  ??
Titre: la nuit noire
Posté par: cloporte atomisé le août 25, 2008, 11:00:27 am
Citer
cloporte besogneux


 :hummm: Mais qui sont donc ces gens ?
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le août 25, 2008, 13:00:23 pm
hahaha, chapeau. mais si tu cherches encore, tu en trouveras plein d'autres.
à la décharge du premier, il faut voir qu'en effet c'est un lecteur fidèle et aimant, et que ce qu'il avait lu était une première version de la nuit noire, qui méritait cette critique.
les autres sont juste des fous.
mais pour la forteresse, j'ai rien contre. y'aurait l'adsl ?
Titre: la nuit noire
Posté par: doppelganger le août 25, 2008, 13:24:22 pm
:eclair1:  :beholder:  :bonaventure:  :shao:  :bonaventure:  :eclair2:
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le août 25, 2008, 14:56:14 pm
non, monsieur, dans mon cas on parle de spam ! étant donné que je radote partout la même chose avec une régularité de petit robot :)
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le août 26, 2008, 09:20:01 am
Citation de: "konsstrukt"

mais pour la forteresse, j'ai rien contre. y'aurait l'adsl ?


ah non non, du matos  vieille école : une cellule de deux mètres sur deux, une ration de pain et d' eau par jour, une plume d' oie, un mètre de parchemin et deux bougies pour la nuit. De temps en temps une petite visite musclée de la part des autorités histoire de t 'inculquer des moeurs un peu moins olé olé et voilà !
En route pour le best seller.  smiley12

(http://www.terresdecrivains.com/IMG/jpg/sademiolans2def.jpg)

PS : Cela dit la vue est pas mal ...
dommage qu' il n' y ait pas de fenêtre.
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le août 26, 2008, 09:21:30 am
ah ouais, sympa, chouette, je m'inscris ! le masque riveté sur la gueule est en supplément ? et le faux accident de la route fatal raconté aux proches, alors ?
(finalement, je trouve la brochure très mal faite ; je vais encore réfléchir)
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le août 26, 2008, 09:32:36 am
Pas si vite ! tu n' as pas lu l' annexe "options réservées aux échangistes-pornographes-techno-satanistes inscrits à l' UMP"

(http://www.karmapolis.be/pipeline/guantanamo2.jpg)
Titre: la nuit noire
Posté par: doppelganger le août 26, 2008, 10:33:52 am
Le nouveau dress code en free party ? De la neuro transe tribe tek
Titre: la nuit noire
Posté par: sqaw lee le août 26, 2008, 11:46:08 am
Citer
je regardais d' ailleurs les critiques que La nuit noire a déjà reçu sur d' autres forums, quelques extraits

yen a qu'on vraiment l'esprit tordu qd même...c'est vrai que tes textes sont assez dérangeant voir déconcertant, moi même je suis assez perdu dans mes sensations quand je lis tes horreurs mais c'est justement ça qui est troublant...j'trouve ça ignoble mais j'peux pas m'empêcher de lire, j'suis absorbée ! un peu comme certains films d'horreurs...la nature humaine serait attirée par ce qui la dégoute le plus ? bon par moment j'trouve que ya exagération dans la répétition de certains mots "vulgaire" du genre bite merde chatte fion mais c'est peut-être justement pour que ça provoque l'effet inverse...la banalisation de ces mots - à force de répétition on s'y habitue - pour mieux s'imprégnier d'autre chose...
enfin en tout cas...je comprend pas que dans un forum axé sur la littérature en général on ait supprimé tes textes...
p-e par peur de se faire fermer leur forum...vous imaginez à cause des textes dégueulasses de konstruct si le caniche fermait !!? :boulette:
sinon c'est vrai que tu ne t'expliques sur tes textes ni les défend, ya une raison à ça ?
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le août 26, 2008, 12:41:33 pm
Citation de: "SQallY"
vous imaginez à cause des textes dégueulasses de konstruct si le caniche fermait !!? :boulette:


comme on aurait plus à payer le serveur ça nous ferait plein de blé pour photocopier ces textes et les coller en ville
Titre: la nuit noire
Posté par: sqaw lee le août 26, 2008, 13:11:44 pm
ha ouai sur les murs des crêches et écoles, des églises et des restaurants gastronomique par exemple... :spidey:
Titre: la nuit noire
Posté par: doppelganger le août 26, 2008, 13:13:31 pm
Au planing familial , au fast food  smiley23
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le août 26, 2008, 16:21:58 pm
ouais, y'a une raison à l'absence d'explication : un bon texte de suffit à lui-même, et un mauvais texte de sera jamais amélioré par une explication.

tiens, vous avez remarqué que personne colle JAMAIS d'affiche sur les églises ? comment ça se fait, ça ?
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le août 26, 2008, 16:36:32 pm
sisi à Marseille ça se fait, tiens celle ci par exemple elle est restée un moment :
http://kumkumnoodles.free.fr/emb/aids_wolf_flyweb.jpg

par contre le merveilleux monsieur furoncle que j' avais collé avec amour en face de l' église n' est pas resté deux heures  :horror:
http://kumkumnoodles.free.fr/divers/bouzz.jpg
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le août 26, 2008, 19:03:05 pm
aaaah, tu me fais bien plaisir. du temps où je collais avec le collectif, on m'a toujours dit que ceux qui collent sur les églises se font fusiller à l'aube, surtout avec nos affiches à la con.
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le août 26, 2008, 19:38:43 pm
tu as quelques exemples de ces affiches ?  :smiley30:
Titre: la nuit noire
Posté par: djimboulélé le août 27, 2008, 19:29:37 pm
Citation de: "konsstrukt"

tiens, vous avez remarqué que personne colle JAMAIS d'affiche sur les églises ? comment ça se fait, ça ?


non .... c'est vrai que ça se fait pas beaucoup.
y a une sorte de respect consensuel et collectif on dirait...
(l'autre jour y a un mec qui s'amusait à tirer avec un ballon de foot sur une épée d'une des statues de la cathédrale d'Angoulème... il s'est fait jetter par tous les passants...)
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le août 29, 2008, 14:35:16 pm
bin, des exemples, faut aller trainer sur le blog du méchantes bêtes ou sur celui de lilas, notre bien-aimée graphiste.
Titre: la nuit noire
Posté par: rep le août 31, 2008, 16:03:15 pm
salut konsstrukt,
j'avais assisté il y a deux ou trois ans à une de tes lectures dans la cave de l'utopya à montpell, j'étais venu car je devais faire la vidéo sur un live de david et maxi aux synthé bidouillés...
bref, ta lecture à ce moment la ne m'avais pas vraiment convaincu parce que je t'avais trouvé trop trash pour être honnête, ou autrement dit trop provocant pour toucher vraiment, ceci dit j'étais tout de même reparti, curieux, avec le livret de la lecture que tu donnais et avec le sentiment que ce n'était en aucun cas du foutage de gueule...

Aujourd'hui je trouve "nuit noire" beaucoup plus écrit, narratif, riche et construit, que ce que j'avais entendu à l'époque. Bref, à mon avis la retenue, la meilleure accessibilité de ce que tu écrit ici sont très bénéfiques et servent bien ton propos, tu ne peut plus être (à mon sens) classé comme 'simple' provocateur comme je l'avais fait trop rapidement.
bref, voila pour mon analyse à 2 balles, et en attendant de voir la version papier mise en page avec les gravures...

et sinon un petit lien pour la route :
http://www.heresie.com/rais/crimes.htm
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le août 31, 2008, 18:52:33 pm
merci camarade, je suis content que tu apprécies mon évolution. je ne me souviens plus du tout de ce que j'ai lu à cette soirée, par contre. en revanche, si c'est le live dont je crois me souvenir, qui avait terminé la soirée et qui avait fait fuir tout le monde, j'avais pour ma part fort apprécié.

(attention pour l'ami gilou avec son p'tit accordéon, il y a de plus en plus d'historiens qui soutiennent que toute cette histoire de mangeur d'enfants n'est qu'une intox des anglais, qui avaient besoin de le mouiller en même temps que jeanne d'arc, étant donné qu'ils faisaient partie du même "réseau", enfin ça s'appelait sûrement pas comme ça à l'époque)
Titre: la nuit noire
Posté par: sqaw lee le août 31, 2008, 20:43:15 pm
Citer
ouais, y'a une raison à l'absence d'explication : un bon texte de suffit à lui-même, et un mauvais texte de sera jamais amélioré par une explication.

oué je comprend..seulement tu donnes dans un registre pas très facile ni accecible alors la plupart des lecteurs ont p-e besoin d'être rassuré..sur tes intentions, ton état psychique ou je n'sais quoi...enfin j'imagine que c'est ça pour tout ceux qui réagissent mal à tes écrits...ils veulent p-e savoir tes motivations, si c'est juste par provocation, ou pour purifier l'humanité (voir te purifier toi même), pour faire réfléchir je sais pas.. smiley6
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le août 31, 2008, 20:51:39 pm
et oui, sans doute, mais, non seulement ceux qui posent cette question se posent une mauvaise question (la seule question qui tienne, c'est : ai-je envie de lire celà ; et à la rigueur : pourquoi ai-je envie de lire cela, suivie de : qu'ai-je retiré de cette lecture ?) ; quant à moi ma motivation à écrire ce que j'écris est d'une grande simplicité : j'écris des histoires que je trouve bonnes, riches et qui me tiennent à coeur, dans un style qui me demande du travail, de l'énergie et de la recherche.
ensuite, à la question corollaire : pourquoi est-ce que je trouve bonnes des histoires de ce genre, j'ai une réponse là aussi très simple : parce que.
je sais, c'est léger :)

(et j'ajouterai que, même si j'apprécie grandement de faire chier ceux qui n'aiment pas ce genre d'histoire, ce que je préfère, c'est quand même plaisir à ceux qui les aiment. voilà, voilà)
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le septembre 01, 2008, 08:31:27 am
lundi matin, 1er septembre, il est 8h29, bientôt 8h30 ...
toujours rien, bravo, félicitations  smiley19
Titre: la nuit noire
Posté par: doppelganger le septembre 01, 2008, 08:35:01 am
C'est fou ça c'est la rentrée là !!!
Un peu de sérieux et de chair fraiche bon sang !
Je tourne en rond et je trépigne... smiley23
Jvé mettre mes choco BN dans mon cartable
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le septembre 01, 2008, 08:43:59 am
rhaaa, mais vous foutez la zone dans mon planning rhoo ! figurez-vous que j'étais en train de paufiner l'annonce de la lecture !
(et puis la rentrée c'est demain, bande de rmistes !)

***

bon, pas de jm renault aujourd'hui, il a trop de travail.

***

76 : 24

J’avais deux types de victime. La première sorte, je l’appelais maman et je la choisissais dans les supermarchés. J’avais gardé la même procédure que pour mon premier essai, tout en apportant quelques améliorations. D’abord je changeais toujours de supermarché. Je m’installais quelques jours dans un hôtel anonyme genre Formule 1 et j’effectuais un premier repérage au Carrefour le plus proche. Je cherchais celle qui allait être maman. Il y avait toujours quelqu’un qui correspondait. Quarante ans, mince, cheveux longs blonds, maquillée et habillée comme une pétasse en manque, des bijoux, célibataire et chaudasse, pas d’enfant puisque c’était moi l’enfant. Il fallait aussi que le contenu du chariot corresponde. Alcool fort et vin, plats préparés surgelés ou en conserves, légumes tout prêts, yaourts, aucun produit frais. Elle devait sentir la pute et le sexe, me faire bander et me donner envie de lui coller ma queue tout au fond de la chatte, de l’enculer, de prendre un bain avec elle et de lui enfoncer un couteau dans le ventre, de lui jouir sur la gueule et de la découper en morceau, de l’entendre crier, de regarder les mouches lui bouffer la langue, sa langue avec laquelle elle m’aurait sucé la queue et léché la merde. Les deux derniers critères étaient le regard et la voix. Je voulais un regard voilé d’alcoolique ou de droguée et des yeux de grosse baiseuse, à quoi s’ajoutait une voix de fumeuse et de défoncée un peu éraillée et au débit ralenti. C’est ça qui m’excitait. C’est ça que je voulais. Je trouvais toujours. Ca ne me prenait jamais plus de trois jours. Des putes dans ce genre-là il y en avait partout. Quand je me fixais sur une victime il me fallait deux ou trois heures de filatures pour être certain de mon choix. Une fois que j’étais sûr de moi, je l’appelais maman jusqu’à la fin, que ça soit dans ma tête ou pour m’adresser à elle. Je n’utilisais aucun autre mot. Sa réalité ne m’intéressait pas.

77 : 23

Je voulais connaître le moins de détails possible à propos de maman. Je m’efforçais de ne connaître ni son identité ni rien qui puisse me donner des informations que je ne désirais pas apprendre, comme son adresse, son métier ou quoi que se soit d’autre à propos de sa vie quotidienne.
Après l’avoir repérée et confirmée je la suivais jusqu’à la caisse. J’achetais toujours un truc pour donner le change, passais juste après elle, payais en liquide et la suivais jusqu’à sa voiture. Maman ouvrait d’abord le coffre pour ranger les sacs. Je la laissais terminer et puis j’intervenais. Je m’approchais d’elle discrètement et je l’appelais en disant « maman ». Son regard se fixait sur moi et j’y lisais des tas de pensées. Des intuitions, de la méfiance, beaucoup de peur. Elle ouvrait à peine la bouche. Je lui donnais un coup de poing sec et rapide juste en-dessous des seins. Sa bouche s’ouvrait pour chercher de l’air mais tout se passait trop vite pour elle. D’une main je tordais le poignet selon une prise que j’avais étudiée et qui provoquait une douleur très vive et neutralisante. Mon coup au plexus, qui avait chassé l’air des poumons, l’empêchait de crier. Profitant de son étourdissement je fermais le coffre et récupérais ses clefs, qui se trouvaient soit dans sa main soit déjà dans la serrure de la portière. Je la lâchais, portais un nouveau coup au plexus pour prolonger son incapacité et nous entrions dans la voiture côté passager. Je la poussais côté conducteur et je prenais sa place. Avant qu’elle ne puisse réagir je me penchais sur elle et lui écrasais la trachée. Si des gens regardaient ils auraient cru qu’on s’embrassait mais personne ne regardait jamais. Ses yeux devenaient vitreux. Je respirais sa terreur. Je bandais comme un fou et il m’arrivait même d’éjaculer dans mon pantalon. L’enlèvement durait trente secondes au maximum et il ne présentait aucun risque pour moi. J’avais le dessus aussi bien psyhologiquement que physiquement. J’étais supérieur.

78 : 22

Je sortais mon couteau. C’était un couteau à viande de trente centimètres, inutilisable dans l’habitacle exigu mais qui paralysait maman de terreur. Je lui murmurais qu’elle devrait obéir si elle ne voulait pas que je lui ouvre la gorge. J’utilisais une voix grondante et menaçante qui venait de mon ventre. J’étais un loup, un prédateur sans pitié. Je lui laissais voir la longue lame. Je la faisais glisser sur son mollet et sa cuisse et je filais le bas. A ce moment-là elle gémissait, je rebandais, je piquais la pointe du couteau dans la face interne de sa cuisse gauche, pas loin de la chatte, pour lui montrer que je plaisantais pas. Je relachais mon étranglement, le choc rendait son regard hébété. Je la laissais récupérer un peu et reprendre son souffle, mais pas trop longtemps. Ensuite je lui donnais les clés et lui disais « allez, maman, roule ». Je voyais la panique et l’incompréhension s’emparer d’elle. Je m’en délectais. Elle essayait parfois de me supplier. D’autres fois je devais la menacer de lui couper les nichons pour qu’elle se montre docile. Dans ces cas-là elle sursautait, se mettait à pleurer et c’était parti, contact, démarrage, marche arrière et on quittait le parking pour toujours. L’idée de se faire couper les nibard, et plus particulièrement les tétons, ça faisait toujours pleurer maman. A ce moment-là il fallait que je me branle pour libérer toute cette énergie accumulée. Je n’en pouvais plus. Même si j’avais éjaculé juste avant, j’étais submergé d’une force incontrôlable que je devais relacher. Maman roulait jusqu’à un coin isolé que je lui indiquais et que j’avais répéré au cours des jours précédents, soit un petit chemin, soit un accès de livraison inutilisé, soit un parking assez grand, n’importe quel endroit où j’étais certain de profiter de deux minutes de tranquillité. Je trouvais toujours des lieux où il n’y avait presque pas de passage et, avant l’enlèvement, j’y restais assez longtemps en repérage pour être sûr de ne rien risquer.
Titre: la nuit noire
Posté par: doppelganger le septembre 01, 2008, 08:55:05 am
:smiley41:  :smiley31:  smiley32  :zhand1:
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le septembre 08, 2008, 08:11:04 am
(http://storage.canalblog.com/85/34/25739/29851493.jpg)
(gravure : jean-marc renault - jmr02.blogspot.com)

***

79 : 21

J’ouvrais mon pantalon et je la sortais. Je n’avais pas besoin de m’astiquer longtemps. J’appuyais mon couteau entre ses seins pour l’empêcher de se débattre. Je lui ordonnais de me regarder la queue. En quelques va-et-viens j’y étais. J’éjaculais sur son ventre et sur ses cuisses. Ses petits nichons se soulevaient sous l’effet de la panique et les tétons durcissaient. Ca se voyait à travers le tee-shirt. Maman ne portait jamais de soutif. Quand je jouissais un petit frisson me secouait et la lame dérapait. Elle entamait la peau jusqu’au sang, qui traversait le tee-shirt. Ma queue s’agitait encore et les dernières gouttes de sperme coulaient. A cet instant maman comprenait qu’elle allait mourir. Elle comprenait pendant que je jouissait qu’il n’y aurait aucune issue pour elle. Peut-être voyait-elle un rapport caché entre mon sperme qui giclait et sa vie qui était foutue. C’était toujours à ce moment qu’elle tentait profiter de ma faiblesse apparente pour tenter de fuir, mais elle n’y arrivait jamais, je connaissais la musique. Maman ne m’échappait pas. Elle essayait de me cogner et d’ouvrir la porte mais la douleur et la terreur la rendaient maladroite. Je laissais tomber le couteau entre mes pieds et je lui tapais dessus, pas assez fort pour la tuer, deux ou trois coups de poings dans la nuque ou au visage selon ce qu’elle me présentait, elle tombait dans les vapes et il suffisait de lui attacher les poignets et les chevilles avec de la corde et de lui scotcher la gueule pour qu’au réveil elle ne déconne plus. Je lui matais les seins et la chatte, je lui fourrais un doigt pour renifler, maman sentait bon. Ensuite je l’allongeais à l’arrière et la recouvrais d’une couverture tâchée de sang. Elle remarquait toujours ce détail à son réveil, le sang qui tâchait la couverture, et ça augmentait sa peur. Je laissais les courses dans le coffre. La couverture, le papier collant et la corde, tout ça je l’avais dans un sac à dos.

80 : 20

Je roulais à travers la campagne. Je roulais encore quand maman se réveillait. Il faisait sombre. Elle s’agitait et exprimait sa terreur. Ca ne me gênait pas. On roulait encore. Je ne cherchais pas un endroit. J’attendais un moment précis, tout devait se passer à vingt-et-une heure, dans n’importe quelle forêt, c’était sans importance, mais vingt-et-une heures ça ne pouvait pas être autrement. Quand le moment était venu je m’engageais sur un petit chemin qui sinuait entre les arbres. Maman faisait plus de bruit, voulait hurler mais n’y parvenait pas à cause du baillon. Quand nous étions le plus à l’écart possible je stoppais la voiture. La nuit finissait de tomber ou bien était déjà profonde. Ca dépendait de la saison. Je sortais maman, je défaisais ses liens, si elle essayait de s’enfuir je la tabassais, j’enlevais son tee-shirt, je caressais ses seins plus petits que ma main. Elle se laissait faire, soit qu’elle avait pris trop de coups pour être encore capable de réagir, soit que la peur l’avait vaincue, soit qu’elle espérait sauver sa peau en coopérant. A partir de ce moment-là maman ne me posait plus de problème. Je la baisais par terre, allongé sur elle. Je lui en mettais de grands coups, comme elle avait toujours aimé. Elle gémissait et elle pleurait. Je jouissais en elle. Ca n’était que le début. Ca durait des heures. Je terminais bien après minuit. D’abord elle sanglotait, et puis elle n’avait plus la force de rien. Je l’enculais et je l’étranglais. Je lui chiais dessus, je lui pissais dessus. Je lui parlais. Je lui expliquais tout et ça me faisait du bien et après avoir parlé je la baisais encore, par la bouche, avec mon couteau sur sa nuque. Quand j’étais rassasié, je la tuais à coups de poings. Je tapais au visage, au ventre, partout sans pouvoir m’arrêter. Après l’avoir crevée je la baisais encore et c’était encore meilleur. Quand j’était repu je m’occupais de son cadavre. Je devais m’en débarrasser rapidement.

81 : 19

Son corps était enroulé dans la couverture tâchée de sang. Je me remettais en route, cette fois à destination d’un endroit précis, là où finissaient tous les corps, dans une autre forêt, dans un autre coin. J’avais creusé des fosses et c’est là que je m’occupais de maman. D’abord je me déshabillais. Ensuite je l’étendais par terre sur la couverture, et j’otais ses vêtements en luttant contre sa rigidité. Je la reniflais de partout, je flairais ses parties intimes, anus, sexe, je la possédais une dernière fois, soit par le cul soit par la chatte, ça dépendait. Je creusais un trou. La pelle se trouvait déjà sur place. Creuser prenait un moment. Au fond du trou je mettais les vêtements et je les recouvrais de chaux. La chaux aussi était dissimulée ici. Avec mon couteau je découpais les mains, les pieds et la tête de maman. Je mettais ça de côté. Je sectionnais le corps en trois ou quatre tronçons pour accélérer la décomposition et je les balançais au fond de la fosse. J’ajoutais une couche de chaux, je remblayais, je tassais. J’emballais la tête, les mains et les pieds dans un grand sac-poubelle doublé. J’enfermais ça dans un sac à dos que j’avais laissé là aussi dans ce but. Je me rhabillais. Je devais ensuite me débarrasser de la voiture. Pour ça aussi j’avais un coin. Je pouvais y faire cramer les véhicules sans que personne ne vienne m’emmerder. J’en piquais une autre pour retourner près de chez moi. Je l’abandonnais à une dizaine de kilomètres du sanctuaire, je la brûlais pour effacer les indices, je continuais à pieds. J’appréciais cette partie du rituel, la marche, sentir les odeurs de la nuit et du jour naissant. Entendre les bruits qui indiquaient la transition, toujours les mêmes. Le premier train de la journée. Sentir l’air pur. Les lumières, comme une transition vers la pureté. C’était indispensable. Ca faisait monter les forces, ça préparait la transe. J’arrivais au sanctuaire en sueur et sexuellement excité.[/img]
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le septembre 15, 2008, 08:27:36 am
82 : 18

Il y avait d’abord la tête, que je nettoyais à la salle de bain. Je la débarrassais du sang, de la terre et de la crasse. Je lavais les cheveux avec le shampooing de maman. Il restait les traces de coups. Le visage était tuméfié et décoloré mais ça n’était pas grave, j’arrangeais comme je pouvais avec un bistouri, je coupais une poche de sang sous l’œil, je redressais le nez, ce genre de détail. L’esthétique n’était pas le plus important. Ensuite je la maquillais, il fallait qu’elle soit la plus belle possible. Quand j’avais terminé de l’apprêter j’allais l’installer à sa place, dans le sanctuaire. Je passais la nuit en masturbations et prières. Il m’arrivait d’utiliser la tête. Les démons finissaient par sortir de moi, le cercle les happait et des fois c’était si bon que je pleurais de bonheur. J’avais des orgasmes incroyables.
Je ne me souviens pas de beaucoup de détails. J’étais possédé, je criais, jouissais, vénérais les démons qui entraient en moi, j’étais le sujet et le lieu d’une orgie surnaturelle. J’utilisais tout ce qui provenait de mon corps, ma merde, mon sang, ma pisse, mes larmes, tout était bon, je me faisais prendre dans toutes les positions imaginables par les démons, maman participait, je déchirais son visage, je crevais ses yeux, j’arrachais ses dents, j’otais sa cervelle et je la possédais. Quand j’en avais terminé, je déposais sur l’autel ce qui restait de la tête.
Ce rituel durait onze heures. A la fin j’étais épuisé. Je m’endormais. Le sperme, la merde, tout séchait sur ma peau et sur les parois du sanctuaire, les odeurs s’imprénaient une nouvelle fois et se rajoutaient aux plus anciennes. Quand je me réveillais les bougies étaient éteintes et les encens avaient terminé de brûler. La tête de maman était méconnaissable, ça n’était plus que de la pulpe, des os broyés et des morceaux de peau. Je rassemblais tous les débris et je les incinérais dans le braséro. J’y ajoutais des poudres et j’inhalais.

83 : 17

Je nettoyais également les mains et les pieds, mais d’une façon moins précise. J’enlevais la terre et les autres souillures, ensuite je les faisais griller à la poèle et je les mangeais. C’était compliqué à cause des ongles et de tous les de petits os mais c’était important, c’était une phase essentielle.
Je me reposais une nuit complète dans le sanctuaire saturé d’odeurs de toutes sortes, le lendemain je prenais un bain et puis j’allais dormir encore quelques heures dans mon lit. Mon sommeil était traversé par un mélange de rêves, de visions spontanées et de visions provoquées. J’étais dans un état second, je me sentais poisseux, exactement comme quand on vient de faire un rêve érotique, qu’on vient de jouir et qu’au réveil tout sonne faux, que toute la réalité semble factice et que le rêve lui-même perd de sa consistance pour devenir une émotion imprécise, un simple écho qui provoque le malaise. Je me sentais comme ça pendant environ vingt-quatre heures, après vingt heures de sommeil. J’oscillais sans quitter mon lit entre toutes sortes d’état entre l’éveil au sommeil. Je ne bougeais pas, je me pissais et me chiais dessus si j’avais besoin, ça ne me dérangeait pas du tout, quelquefois je vomissais, l’important était de bien se vider l’âme, l’esprit et le corps en une purification intégrale. Je quittais cet état heureux et détendu. C’était l’accomplissement du rituel. Aux plaisirs sauvages succédait une joie douce et élégiaque, presque une illumination. J’étais à chaque fois transfiguré et cette inspiration me baignait pendant des semaines. Pendant des semaines j’étais heureux, serein, je vivais dans un état de béatitude qui finissait toujours par s’estomper. Lentement tout redevenait terne, je cessais peu à peu de vivre et les visites dans le sanctuaire se chargeaient de mélancolie. Mon énergie diminuait, je retombais dans le marasme et la survie mécanique, je perdais mes forces, j’attendais la pulsion, le renouveau, l’envie de recommencer le rituel. Elle revenait toujours, au bout de quelques semaines ou de quelques mois.

84 : 16

La deuxième sorte de victime, je l’appelais Florence. C’était une lycéenne entre seize et dix-sept ans et en classe de première, une allumeuse qui aime se faire draguer et qui baise facilement. Les repérages étaient plus longs car il fallait bien plus de discretion.
Je louais une chambre d’hôtel pas très loin du lycée. Je me présentais comme un touriste et me donnais une semaine pour trouver Florence mais ça demandait moins de temps car elle n’était pas difficile à débusquer. C’était est une race de pute très répandue. Je me postais une première fois aux abords du lycée vers huit heures du matin. Je savais me mettre et quelle attitude avoir pour ne pas me faire remarquer. A midi je mangeais au bistrot du lycée et commençais à me faire une idée. J’étais à l’affut. Quelquefois je me sentais nerveux. Un visage m’attirait, je devais le juger en quelques instants, mon cœur battait. J’épiais une conversation, j’essayais de saisir la couleur d’un string ou d’un soutif. Est-ce que cette pute est ma Florence ? Elle a les bons cheveux, mais a-t-elle la bonne voix ? Les nichons semblent bien. C’est excitant de chercher quelqu’un et encore plus excitant de le trouver. L’écouter parler aux mecs, la regarder se comporter comme une chaudasse en chaleur et se dire avec certitude que c’est la bonne, qu’une fois encore le miracle est recommencé. Du jour où je la trouvais je me branlais au moins quatre fois par nuit. J’imaginais ma bite coulisser entre ses gros nichons et lui prendre la bouche en force pendant que mon couteau lui baisait la chatte jusqu’à la garde.
La deuxième étape de la chasse consistait à se renseigner sur elle, découvrir son nom de famille, son prénom, son adresse. C’était facile. Il suffisait d’écouter leurs bavardages merdiques pour connaître son nom et une fois que je l’avais le nom tout le reste en découlait. J’aboutissais à un état d’incroyable tension sexuelle. Mes fantasmes devenaient de plus en plus sanglants.
Titre: la nuit noire
Posté par: doppelganger le septembre 15, 2008, 10:07:49 am
Boire son café prend une autre dimension.... smiley19
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le septembre 15, 2008, 13:17:34 pm
en fait ce brave garçon travaille du mieux qu' il peut à réduire l' effectif des classes de lycéens. Quand je pense que des profs se plaignent tandisque des bienfaiteurs discrets et qui ne demandent rien en retour se décarcassent pour leur rendre la vie plus agréable.

(http://i79.photobucket.com/albums/j144/maggiebol/jesus-1.jpg)
Titre: la nuit noire
Posté par: sqaw lee le septembre 15, 2008, 19:10:42 pm
fffiou j'avais pas encore lu ces 3 derniers lundi c'est intense  smiley6
et sinon pourquoi notre héro ne butte que des pétasses il aurait pas envie d'exterminer des p'tits connards aussi qui ressemblerait aux amants de sa pute de mère ou à son père ? il va finir par se lasser à force..toujours les même chattes les même nichons... smiley9
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le septembre 16, 2008, 08:27:26 am
haa, mais notre ami est un grand anxieux psychorigide, il n'aime guère le changement, ça le déconcerte, le changement.

(et merci pour l'image pieuse, cindy : et je pense que tu as raison. je compte sur toi pour faire suivre ce texte à dony (euh, non, xavier, pardon) darkos ; on aura peut-être des médailles ?)
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le septembre 22, 2008, 10:08:22 am
(http://storage.canalblog.com/09/35/25739/30383273.jpg)
(gravure sanglante : jean-marc renault - jmr02.blogspot.com)
 
***

85 : 15

La troisième étape, c’était l’enlèvement. J’adorais ça. Le stress, l’adrénaline. Florence ne se laissait jamais faire, mais elle était très résistante, ce qui me permettait d’utiliser la violence sans aucune retenue, de la massacrer à coups de poings, de pieds, de tête. Tant que je ne la tuais pas, tout était permis.
Je chopais Florence sur le chemin du retour. Je la suivais d’abord une première fois pour voir si elle rentrait en bus, en voiture ou à pieds, puis j’établissais un plan à partir de cette première donnée. Il fallait être rapide, d’abord piquer une voiture, ensuite guetter l’occasion. Ca pouvait être le moment où Florence se dirigeait vers le bus après avoir dit au revoir à ses copines ou alors le moment où Florence grillait une clope avant d’aller rejoindre la voiture de son père, il y avait toujours une occasion, tout ce qu’il fallait faire c’est la guetter, la remarquer et en profiter. La prédation. L’instinct. Je m’approchais de Florence d’un pas déterminé et sans regarder qui que se soit. Je lui montrais une fausse carte de police, je l’entrainais à l’écart pour discuter d’un ami à elle dont je mentionnais le nom et qui avait de sérieux ennuis. Je savais quelles phrases je devais dire pour à la fois la rassurer et l’inquiéter, je savais ce qu’elle allait répondre. C’était comme un arbre logique, comme un livre dont vous êtes le héros, je disais une phrase de départ à laquelle deux ou trois réponses étaient possibles et en fonction de ces réponses j’enchaînais sur une nouvelle phrase et ainsi de suite. Toute la conversation devait mener au même point. Elle devait être inquiète d’une façon abstraite mais ne pas se méfier de moi. C’était comme aux échecs, on avance le premier pion, l’autre joue aussi et à partir de là c’est terminé, réglé, son destin est scellé, tous les coups sont obligatoires, l’issue est inévitable. Je l’amenais à ma voiture et lui pompais ses forces. Elle était sans défense.

86 : 14

On se rapprochait de ma voiture, ce qui nous s’éloignait des autres. Tout ça se passait en quelques mètres, c’était une danse précise et elle dansait aussi même si elle l’ignorait. C’était excitant. De la pousser à faire le geste que je voulais qu’elle fasse. De lui faire dire la phrase que je voulais entendre. De voir son regard se troubler et prendre la nuance d’émotion que je voulais. Il fallait que je capte son regard et que je ne le lâche plus. Je ne lui permettais pas de me quitter des yeux. Sur les derniers mètres ma voix ne servait qu’à maintenir le contact, comme pour l’hypnose. Les fauves font ça avec leurs proies. Contact visuel et feulement continu. A la voiture tout allait très vite. La portière n’était pas verrouillée, les clés étaient sur le volant, je portais un coup très brutal aux reins, une prise au cou et hop dans la voiture, entrée côté passager elle se retrouvait côté conducteur, assise, les reins qui l’élançaient, le cou douloureux, du mal à respirer, et mon couteau était déjà collé entre ses cuisses et prêt à lui déchirer la chatte. Ma voix se changeait en grondement, mon regard devenait plus menaçant. Je lui ordonnais de démarrer, elle démarrait. Mon regard. Elle obéissait, elle ne songeait pas à désobéir. Je la dominais.
Nous prenions le chemin le plus court pour quitter la ville. J’avais repéré les lieux. Je choisissais les routes qui n’étaient pas surveillées. Bien sûr, la gendarmerie pouvait déjà rechercher la voiture volée. Je pouvais me faire arrêter à chaque instant. Ca faisait partie du plaisir. Cette angoisse. J’avais un flingue dans la boite à gants. Au cas où. Ils ne m’auraient jamais vivants.
En route, il y avait un moment où je la violais. Dès que je trouvais endroit tranquille, elle garait la voiture et on s’éloignait un peu. Je la baisais vicieusement. Pour lui faire mal. Pour la mater cette petite pute. Cette salope d’allumeuse, je l’ai fait couiner.

87 : 13

Je la gardais onze jours dans la geole. Quelquefois elle mourrait avant mais mon but était de la garder vivante onze jours. Au cours de cette période mon emploi du temps était précis. J’alternais onze heures de prière dans le temple avec onze heures à préparer Florence. Je ne me nourrisais pas. Je ne dormais pas. Mes journées duraient vingt-deux heures. Le décalage avec l’extérieur augmentait chaque jour. J’étais nu Les volets de la maison étaient clos. L’électricité était coupée. Seules les bougies m’éclairaient et je ne les laissaient jamais s’éteindre. Elles n’étaient pas disposées au hasard. Le shéma des bougies était Antéros.. Le temps mondain ne m’affectait pas. J’étais ailleurs.
Mes prières se passaient dans le temple. Elles duraient onze heures sans interruption. Au cours de dix premières heures je priais chaque démon séparément et ils venaient tour à tour me baiser ou me procurer des visions. Je consacrais la onzième heure à Anteros dans son ensemble. Les dix étaient là. Je sentais la présence d’Anteros, j’étais au centre d’une orgie, j’étais un objet, je passais de mains en mains, de langues en langues. Mes onze jours mystiques duraient un peu plus de dix journée séculières. La dernière prière atteignait une apogée et je perdais de grandes quantités de sang que remplaçait celui d’Anteros. Mes pouvoirs s’accroissaient. J’étais prêt pour le rituel.
Florence était nue dans la geole. Toutes les cent vingt-et-une minutes, j’allais la visiter et je lui donnais onze coups de fouet. Ensuite, je me masturbais sur elle. Au début elle tentait toujours de se défendre, mais au troisième ou quatrième jour elle ne réagissait plus à cause des privations. Je la forçais à tendre ses mains en coupe pour recueillir mon éjaculation. C’était son unique repas. Elle lapait. Elle me voyait soixante fois en tout, pour subir le fouet et manger mon sperme. Au cours de mes heures de prières je la maintenais ligotée et debout, assez proche des bougies pour que la brûlure des flammes l’empêche de dormir.
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le septembre 22, 2008, 17:20:51 pm
Il n' y aura bientôt plus une seule Florence sur terre et il ne restera que des armées de Kevin et de Dylan.

:brondon:  :brondon:  :brondon:  :brondon:  :brondon:  :brondon:
:brondon:  :brondon:  :brondon:  :brondon:  :brondon:  :brondon:

 :horror:
Titre: la nuit noire
Posté par: sqaw lee le septembre 22, 2008, 17:52:36 pm
ouai c'est pas juste..parc'que quand même les florences c'est pas les pires  smiley11
mais que fait donc la police !  :schwartz:
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le septembre 23, 2008, 08:34:45 am
je DETESTE ce prénom ! en fait, ce bouquin autobiographique n'existe que pour me permettre de régler enfin me comptes !

(voilà, et donc demain je vais recevoir un mail m'expliquant que finalement, le festival cannibal caniche, euh, c'est mieux si je vais le faire tout seul dans la forêt)

non, je plaisante, hein. vive les florences. artaud, pernoud, tout ça.
Titre: la nuit noire
Posté par: doppelganger le septembre 23, 2008, 09:29:02 am
Je ne suis pas extraordinaire, je suis juste Florence
flo pour les intimes
16 ans le 25 août
deux frères, Etienne et Damien, et un paquet de cousins que j'adore, Claire, Soso, Pierre, Alice, Jean, Alex, les grands, comme les petits ...
J'aime la vie, mais plus spécialement la musique et l'art sous toutes ses formes, le sport, le shopping, les vêtements et les bijoux, la bonne cuisine, le chocolat, voyager. J'aime mes amis, mas famille, faire la fête, de la plus petite soirée entre potes à la plus grande fête de famille, j'aime boire (un peu), rire et faire la conne.
Je suis lycéenne, j'entre en 1ere S, et j'ai pas d'avenir précis à part quelques vagues idées de métiers : d'architecte à hôtesse de l'air en passant par styliste. Je pense aussi à l'humanitaire, bref, rien que des rêves de petite fille.
Je ne suis pas encore amoureuse et c'est tant mieux !



Bienvenu sur mon blog


 smiley19  smiley19  smiley19  smiley19  smiley19

Je suis juste Florence c'est ti pas tout mignon ?
Hey je suis pas un pervert, enfin bon un peu mais vite fais quoi...


http://flyandtravel.blogspot.com/2007/08/moi_02.html
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le septembre 23, 2008, 13:44:32 pm
holala, t'es un vrai stalker, toi ! ça me fait froid dans le dos, tout ça...
Titre: la nuit noire
Posté par: sqaw lee le septembre 23, 2008, 13:52:32 pm
Citation de: "konsstrukt"
je DETESTE ce prénom ! en fait, ce bouquin autobiographique n'existe que pour me permettre de régler enfin me comptes !

(voilà, et donc demain je vais recevoir un mail m'expliquant que finalement, le festival cannibal caniche, euh, c'est mieux si je vais le faire tout seul dans la forêt)

non, je plaisante, hein. vive les florences. artaud, pernoud, tout ça.


autobiographique ? smiley17
il te ressemble à combien de pourcent le héro ? smiley6
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le septembre 23, 2008, 14:24:24 pm
j'ai beaucoup censuré pour que ça soit crédible (yark, yark, yark)

(non, je rigole, hein, c'est juste que mon fils ne fait pas ses nuits et que je me document pour mon prochain bouquin, qui traitera entre autre de black métal, de terrorisme et du grand cthulhu, tout ça doit me monter un peu au ciboulot)
Titre: la nuit noire
Posté par: sqaw lee le septembre 23, 2008, 16:33:36 pm
oulala  ! :chtulhu:  :zomboz:
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le septembre 24, 2008, 09:57:13 am
Citation de: "konsstrukt"
j'ai beaucoup censuré pour que ça soit crédible (yark, yark, yark)

(non, je rigole, hein, c'est juste que mon fils ne fait pas ses nuits et que je me document pour mon prochain bouquin, qui traitera entre autre de black métal, de terrorisme et du grand cthulhu, tout ça doit me monter un peu au ciboulot)


(http://kumkumnoodles.free.fr/divers/dickhead2.gif) c' est pour quand dis ?
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le septembre 24, 2008, 11:04:41 am
oulà. pour dans long.
d'abord, je dois enfin finir de finir la nuit noire pour envoyer un beau manuscrit bien pimpants aux éditeurs.
ensuite j'ai un bouquin de cul à terminer pour media 1000
ensuite j'ai un bouquin sur les residents à écrire pour le camion blanc
ensuite j'ai le premier jet de mon prochain bouquin (holocauste) à relire, et sa diffusion sur sites et forums à commencer
et, donc, à ce moment-là, j'aurais peut-être terminé le premier jet de rien ne s'y oppose (le bouquin dont auquel on causait)
(et comme j'aime bien faire des trucs à la con, j'ai aussi un roman feuilleton à commencer et à diffuser uniquement sur mon réseau d'amis facebook)
Titre: Mais dis moi Konstrukt, question de fond.
Posté par: Solarass le septembre 24, 2008, 11:12:42 am
Est ce qu'il y à la dedans un truc à la "Vergeef me" de Cyrus Frisch ?
Genre provoc' glauque du pire vers le pire pour voir jusqu'à quand les gens trouvent çà sympa, ou interressant, ou intelligement décadent que sais je, alors que la résistance à la violence et à la misère est dépassé depuis longtemps ?
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le septembre 24, 2008, 11:59:12 am
Pour ma part je me pose ce genre de question lorsque j' entrevois quelques images de la télé française,  pas en lisant La nuit noire.
 smiley4
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le septembre 24, 2008, 13:10:16 pm
non, c'est de la littérature ; je ne suis pas éditeur, moi, donc je n'ai pas à me préoccuper de l'effet que ça fera sur les gens. ma seule préoccupation, c'est la vérité interne de ce que j'écris.
Titre: la nuit noire
Posté par: !dje! le septembre 24, 2008, 13:17:39 pm
et Anaïs, elle se porte bien ?  smiley9
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le septembre 24, 2008, 13:36:58 pm
euh, sûrement, mais je ne l'ai pas vu depuis au moins un an, en fait. pourquoi doncques ?
Titre: la nuit noire
Posté par: sqaw lee le septembre 24, 2008, 13:50:53 pm
Citation de: "!dje!"
et Anaïs, elle se porte bien ?  smiley9

je vais très bien merci ! !! smiley23
Titre: la nuit noire
Posté par: !dje! le septembre 24, 2008, 14:43:56 pm
le premier de tes textes que j'ai lu, un des premiers que fred m'avait passé parlait d'Anaïs  smiley15
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le septembre 24, 2008, 15:26:35 pm
aah, ok
Titre: la nuit noire
Posté par: Solarass le septembre 24, 2008, 18:16:13 pm
Citation de: "konsstrukt"
non, c'est de la littérature ; je ne suis pas éditeur, moi, donc je n'ai pas à me préoccuper de l'effet que ça fera sur les gens. ma seule préoccupation, c'est la vérité interne de ce que j'écris.



Et bien cela pourrait être une position artistique plus qu'un point de vue de censure éditoriale pensais je.
Comme une forme de terrorisme artistique, des images de cul volontairement laissées dans un recueil de psaumes dans une église, ou des images "subliminables" de martyr palestinien insérées dans un doc sur le jour du grand pardon ?!

Comme cette affiche que je compte un jour afficher à certains arrêts de bus par exemple. Histoire de sous tendre que la publicté est une forme de pornographie bien plus pernicieuse que celle condamné par la morale catho...

 smiley14


Tu vois mon propos ?
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le septembre 24, 2008, 18:50:10 pm
oui, je vois tout à fait ton propos. c'est un propos d'activiste. c'est pour ça que toi tu fais le fanzine, et que moi je gratte sous ta porte pour être dedans.

vraiment, ma seule position artistique c'est d'écrire les histoires qui me chantent, et, crois-moi ou pas, à chaque fois qu'on me dit que c'est provocateur, impubliable ou exagérément trash ou malsain, je tombe des nues. je suis pas un terroriste artistique, moi, je suis un romancier.

c'est pour ça que je suis content, d'ailleurs, que des activistes et des éditeurs engagés existent. et le mail que je t'ai envoyé à propos de la tradition belge du fanzine, quoique lapidaire, voulait aussi dire tout ça.

(très chouette image, à propos)
Titre: la nuit noire
Posté par: Solarass le septembre 24, 2008, 20:33:25 pm
Oui, je comprend tout à fait la nuance.

Pour ma part je n'ai cette posture d'artiviste qu'en image et en sons; ma démarche littéraire étant toute autre et beaucoup plus classique.

Il me semble que l'image (vidéo ou statique, peinture, etc) et le son (montage et morceaux expérimentaux) sont des médias permettant d'imposer une marque plus profonde, plus instinctive, (sur le mode de l'écriture automatique appliquée à ces deux médium) sur un patrimoine psychique, culturel, commun aux divers éléments constituant notre société. Bref, l'intellect (par quoi passe le littéraire non ?) ne fonctionne pas sans doute sur le même mode que l'œil et l'oreille, prise direct de la conscience. Mais ceci n'a rien à voir avec l'artivisme,,, ;)
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le septembre 25, 2008, 07:27:40 am
ouais. burroughs pense à peu près la même chose. tu as lu la révolution électronique ?
Titre: la nuit noire
Posté par: Solarass le septembre 25, 2008, 08:12:26 am
Je ne crois pas non. C'est dans ses essais ?



edit :



Ha trouvé !

http://cftp.lautre.net/stup/psychona/wsbelectro.htm
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le septembre 25, 2008, 10:52:54 am
ouaip, voilà !
Titre: la nuit noire
Posté par: Ludmila de Hazebrouck le septembre 26, 2008, 17:41:14 pm
si tu aimes les romans porno jouant sur les fantasmes, je te conseille "bête de compagnie" de Christian Defort, c'est un peu osé mais c pas loin de ton univers  smiley20  smiley10
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le septembre 27, 2008, 11:58:19 am
noté, merci !
Titre: la nuit noire
Posté par: doppelganger le septembre 27, 2008, 12:59:26 pm
Je viens de lire une nouvelle de Chuck Palahniuk intitulées Guts en V.O
Je vous propose une traduction.
ça se lit très rapidement....

http://pagesperso-orange.fr/creacore/tripes.htm

C'est issu d'un recueil qui s'intitule "HAUNTED"
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le septembre 28, 2008, 10:13:16 am
c'est vraiment le maître.
(très bonne traduction, by the way)
Titre: la nuit noire
Posté par: 2methylbulbe1ol le septembre 28, 2008, 17:39:12 pm
saloperie de piscine, on ne le répétera jamais assez
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le septembre 29, 2008, 08:29:08 am
88 : 12

Tout cela c’était les préliminaires, c’est à dire tous les actes qui purifiaient Florence. Le fouet et le sperme purifiaient son corps mais il restait son esprit à nettoyer et c’est pour cette raison qu’une fois chaque jour, à la fin de ma prière, je la violais. Il n’y avait pas de règle, je pouvais lui prendre sa bouche, sa chatte ou son anus, c’était selon mon envie, en revanche je me lubrifiais toujours la queue avec son sang. Je la coupais chaque jour au même endroit, entre les cuisses, là où ça s’infecte facilement. Je coupais, je frottais la plaie avec ma main, je me branlais avec la main poisseuse de sang. Ensuite je prenais Florence dans la position qui m’excitait le plus selon le moment. Elle devait simuler la jouissance. Les premières fois, elle était réticente et j’étais obligé de la frapper. Il m’arrivait d’aller jusqu’à l’assommer mais à partir du troisième jour elle comprenait et elle obéissait. Il arrivait à Florence d’être une incroyable jouisseuse. Elle gémissait et elle criait avec une sincérité incroyable, elle me suppliait de la bourrer encore plus, de la remplir de sperme, elle me disait en gémissant et en se tortillant qu’elle était mon tonneau à foutre, mon outre pleine de sperme, qu’elle adorait sentir mon sperme chaud lui remplir la chatte, le cul ou la bouche. Des fois elle en faisait des tonnes, j’étais content. J’étais dans un tel état après la prière que je pouvais jouir, rebander et la baiser encore quatre, cinq fois avant d’être repu. Je la frappais, je lui tordais les tétons, je la griffais jusqu’au sang. Elle se laissait faire. Elle me suppliait de recommencer à lui faire mal. Chaque jour elle s’abandonnait un peu plus. Elle était chaque jour plus docile. Son regard. Je surveillais son regard. J’en connaissais l’évolution. Le onzième jour, rien qu’à voir son regard, je pouvais jouir. J’étais électrisé. Je vivais ces onze jours dans une montée constante et bienheureuse. Je m’approchais du bonheur.

89 : 11

Pour la mise à mort, je la faisais passer de la geole au temple. Au bout de onze jours de préparation elle était transformée. Ses plaies étaient généralement infectée et elle était au bord de mourir. Elle était prête à partager mes visions. Je l’allongeais dans son cercle. Je la coupais pour recueillir son sang, ensuite je lui enfonçais mon poing dans l’anus jusqu’à briser la résistance des shpincters et je recueillais la merde. Je mélangeais son sang au mien d’une part, sa merde à la mienne d’autre part, en deux récipients séparés. A ce stade il arrivait qu’elle tombât inconsciente. Il fallait que je la réveille. Pour cela j’utilisais le couteau. Je la tailladais. Je connaissais les endroits qui occasionnaient une souffrance assez grande pour réveiller n’importe qui. Les tétons. Les gencives. Les ongles. Une fois éveillée nous nous enduisions d’abord du sang et ensuite de la merde. Elle obéissait. Il était impossible qu’elle n’obéisse pas. Quelquefois elle me suppliait de la laisser partir, de lui laisser la vie sauve. Quand elle se montrait à ce point désobéissante je lui tranchais la langue, alors elle cessait toute supplique. Nos odeurs étaient parfaitement mêlées. Elle formaient l’Anteros.
Enfin je pouvais la tuer. Elle était allongée dans le cercle et je lui faisais l’amour. Au moment de l’orgasme je lui ouvrais la gorge et je laissais son sang s’épancher sur moi, synchrone avec la baisse de tension consécutive à la jouissance. Je m’abandonnais et Antéros venait avec douceur.
Après ce moment de paix, que je prolongeais aussi longtemps que possible (parfois en me masturbant encore sur son corps), je me munissais de la hache et de la scie et je préparais le cadavre. Je séparais les membres et la tête et puis je détachais les pieds et les mains. Je déposais la tête sur l’autel. Je cuisais au braséro les pieds et les mains et je les mangeais. L’odeur, mélangée aux autres odeurs. Le reste du corps allait dans la fosse, sous la chaux.

90 : 10

A la fin l’autel exposait une cinquantaine de têtes présentant tous les états de décomposition imaginables. Vingt ans de traque qui livraient leur chronologie, et je me souvenais de toutes, il me suffisait de regarder, toucher, humer chacune. Tout me revenait. Tous les détails, la traque, les préliminaires, les prières, les parôles d’Anteros, ce qu’il avait fait, la mise à mort, aussi, le goût de sa chair. Je flairais l’os nu ou la chair gélatineuse, je touchais la peau friable, les restes de cheveux, la pointe d’une dent. L’excitation revenait, intacte, je me masturbais souvent à l’aide des têtes. Le souvenir était tellement puissant. J’éjaculais dans ce qui restait de bouche ou bien contre l’os ou encore dans l’orbite de l’œil qui parfois me faisait penser à une chatte. Cela me ramenait à la félicité des rituels. Quand je n’avais pas assez d’énergie pour me mettre en chasse, quand la pulsion était tenue à l’écart et bridée, ça m’aidait à tenir.
Quand j’étais livré à la survie et à la banalité du monde, il m’arrivait de regarder la télévision. Je me suis intéressé à l’affaire Dutroux et aussi aux affaires Romand et Fourniret et à tout le merdier d’Outreau. Je ne savais pas quoi penser de tout ça. Les journalistes m’assimilaient à eux, je le sentais. Quand ils parlaient d’eux avec tout leur mépris, je percevais bien que tout ce qu’ils disaient, tout leur fiel, aurait pu s’appliquer à moi. Dans leur tête. Et pourtant moi je me sentais totalement différent. Ils ne tenaient pas debout, ni Dutroux, misérable baiseur d’enfant, ni Fourniret, crétin apathique, encore moins Romand, pauvre autiste. J’ai lu le livre d’Emmanuel Carrère. Je n’aurais pas aimé qu’un tel livre soit écrit sur moi. J’étais différent de cette racaille, de ces pauvres bougres subissant leurs pulsions comme on subit un viol. Ces pauvres cons, leur seule joie dans la vie, enculer des petits enfants. Je caricature. Je rie d’eux mais ils ne me faisaient pas rire, ils me faisaient pitié.
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le septembre 30, 2008, 16:16:27 pm
Cette douce et jeune femme et ce brave garçon qui s' échangent des regards muets et pourtant si plein de compréhension. Merci pour ce magnifique episode plein d' humanité.
 :horror:  :horror:  :horror:  :horror:
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le octobre 06, 2008, 08:45:19 am
(http://storage.canalblog.com/59/39/25739/30924023.jpg)
(gravure : jean-marc renault - http://www.jmr02.blogspot.com)
 
***

91 : 09

Adèle Lombardo est née en mille huit cent vingt-trois. Sa mère est morte en couches. Son père était ouvrier agricole. Ses trois frères, tous plus vieux qu’elle, aidaient son père. Ils vivaient tous les quatre dans une maison isolée, sans chauffage et constituée d’une seule chambre. Dès l’âge de cinq ans Adèle a été en charge de la maison. Le ménage, la nourriture, le linge, elle devait tout faire. Si elle oubliait une corvée simple, comme tirer l’eau du puîts ou entretenir le feu, elle était battue et punie. Il y avait des châtiments plus durs pour sanctionner des fautes plus lourdes.
Le plus jeune des garçons l’a dépucelée alors qu’elle avait dix ans et lui quatorze. Dès lors, abuser d’elle est devenu une habitude commune aux trois frères. Le père, au cours des premières années de viol, a donné son accord car il préférait voir ses frères se satisfaire en famille au lieu de courir les putes ou d’engrosser les voisines. Lorsqu’Adèle a eu seize ans, le père a décidé que désormais elle lui appartiendrait. Dès ce moment ses frères n’ont plus eu aucun droit sur elle. Elle est devenue l’épouse officieuse de son père. Au village la situation était connue mais ne provoquait pas spécialement de réaction, juste des ragots et quelques moqueries.
Durant ses années de vie maritale avec son père, Adèle a avorté trois fois, avec la complicité du médecin local. A la quatrième grossesse, comme le médecin diagnostiquait qu’un avortement supplémentaire mettrait la vie de la jeune femme en péril, le père a choisi de garder l’enfant. La grossesse a été menée à terme et Gisèle Lombardo est née en mille huit cent quarante-deux. Adèle a survécu à l’accouchement. Désormais, en plus de tout le travail à la maison, elle devait également s’occuper de sa fille. Elle la haïssait. Elle a commencé à boire à cette période. Elle est morte des suites de son alcoolisme huit ans plus tard, en mille huit cent quarante-neuf. Gisèle a été abandonnée.

92 : 08

Gisèle Lombardo est née en mille huit cent quarante-deux. Sa mère ne l’a jamais aimée et elle s’est retrouvée livrée à elle-même dès la naissance. Elle n’a pas été allaitée. Elle a survécu grâce à ses frères qui étaient également ses oncles. Il lui ramenaient du lait de chèvre chaque soir et s’occupaient sommairement d’elle. Personne n’a jamais eu à son égard le moindre geste d’affection. Dès l’âge de trois ans elle a du se procurer seule sa nourriture. Elle mangeait les restes et rodait après les repas. Elle a survécu. Elle a appris très tôt à ne pas pleurer. A chaque fois qu’elle se manifestait, soit qu’elle avait faim, soit qu’elle était souillée, soit pour d’autres motifs, on la frappait. Elle ne se lavait jamais. Elle faisait ses besoins dehors. Elle tombait malade et guérissait.
Elle a très tôt servi d’exutoire à sa mère qui la frappait et la maltraitait pour se venger des maltraitances et des coups qu’elle-même subissait chaque jour. La petite fille a vite appris à se défendre et à se cacher. Elle a développée une méfiance et une haine sans faille envers ses semblables. A la mort de sa mère, elle a été placée dans un orphelinat. Comme elle était trop violente et instable pour s’adapter à la vie en société, son enfance et son adolescence n’ont été qu’une longue suite d’orphelinats et de brimades.
Elle s’est retrouvée à la rue à seize ans analphabète et sans aucune compétence. Elle a terminé dans une maison close. Un client l’a mise enceinte alors qu’elle avait dix-sept ans. Elle a voulu garder son enfant, et s’est retrouvée une fois encore, à la rue. Au cours des années qui ont précédé sa mort, elle a élevée sa fille comme elle a pu, dans un mélange incohérent d’amour et de haine. Elle est redevenue prostituée mais s’est tenue à l’écart des bordels. Elle est morte en mille neuf cent treize, assassinée par un client, et elle a terminé dans la fosse commune.

93 : 07

Florentine Lombardo est née en mille huit cent cinquante-neuf. Sa mère taillait des pipes dans la rue pour pouvoir payer leur chambre meublée. Elles déménageaient souvent. Sa fille restait dans le taudis livrée à elle-même. Il arrivaient que des voisins abusent d’elle ou lui demandent de lui faire une gaterie. Il arrivait que ça soit le propriétaire. A onze ans elle s’est prostituée en cachette. Trois ans plus tard sa mère était au courant et elles travaillaient ensemble.
Sa mère la détestait et l’aimait tout à la fois. Leurs rapports étaient confus, violents et morbides. Elles se battaient souvent. Il arrivait qu’elles aient des rapports sexuels. Les premières fois ont été pour faire plaisir à des clients et moyennant un supplément, et puis il est arrivée qu’elles couchent ensemble pour se réconcilier après une bagarre. A partir de l’âge de dix-sept ans, Florentine vivait pour ainsi dire en couple avec sa mère. Elles travaillaient, couchaient, buvaient et se droguaient ensemble. Florentine haïssait sa mère et en était amoureuse.
Lorsque sa mère a été assassinée par un client ivre, elle s’est enfuie. Elle a eu la chance de trouver une place de bonne à tout faire dans une maison bourgeoise. Là, presque toute la famille l’a baisée. Deux ans plus tard elle s’est mariée avec un ami du fils de son employeur et leur fille est née en mille nuit cent quatre-vingt-sept. Ils eurent ensuite deux garçons.
Florentine a eu très vite des rapports sexuels avec ses enfants. Son mari s’en est rendu compte et a tenté de la tuer. Ils ont tous les deux été en prison. Les enfants ont été placé dans des orphelinats différents et se sont perdus de vue. Lorsqu’elle est sortie de prison, en mille neuf cent dix-neuf, Florentine n’a pas cherché à les revoir et elle a repris son ancien métier. Elle a passé les deux dernière années de sa vie dans une chambre de bordel. Elle est morte du cancer du sein en mille neuf cent vingt-et-un.
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le octobre 07, 2008, 13:37:38 pm
tu as honteusement découpé ce passage dans l' édition de luxe des "misérables", je suis très très déçu
 smiley7
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le octobre 07, 2008, 18:41:49 pm
hahaha ! c'est pas très gentil ça je trouve !
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le octobre 07, 2008, 19:51:51 pm
arf ! mais tellement éloigné de la réalité que ça ne peut pas être méchant  smiley4  smiley21
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le octobre 07, 2008, 20:01:57 pm
que tu crois...
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le octobre 07, 2008, 20:21:50 pm
croire c' est aussi fumeux que la ganja  :cowboy:
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le octobre 07, 2008, 20:45:50 pm
faut se méfier des sources d'inspiration !
Titre: la nuit noire
Posté par: doppelganger le octobre 10, 2008, 03:06:11 am
Arretez de vous toucher bande de pervers, je vous ai vu....


Mangez du riz ça purifie....

Konstukt je serais bien venu te défoncer à Strasbourg, mais ce n'est point possible, quand tu reviendra ( éventuelement) est ce que ça te dit  qu'on cause de la fameuse bible ?  smiley19  smiley23
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le octobre 10, 2008, 07:26:16 am
ouais, faudrait qu'on s'y mette sérieusement, à cette foutue bible. en plus là j'ai totalement terminé la nuit noire, donc j'ai un peu de temps de cerveau disponible. par contre, je suis pas prêt de revenir à strasbourg ; un jeune papa qui disparaît pendant vingt-quatre heures, faut qu'il présente de meilleures raison qu'aller discuter de la bible avec un autre alcoolique...
Titre: la nuit noire
Posté par: doppelganger le octobre 13, 2008, 23:01:47 pm
J'était pas à Strachssbourgue et en plus la nuit obscurément noire c'est fini....

Mais que vais je devenir ?

Je vais me mettre à lire Poppy Z Brite  smiley19  smiley19  smiley19
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le octobre 14, 2008, 09:30:35 am
et ouais c'est fini, comment tu le savais ?
(y'aura des vidéos de strasbourg, t'inquiète)

***

(http://storage.canalblog.com/09/90/25739/31241563.jpg)

(gravure : jean-marc renault - http://www.jmr02.blogspot.com)

***

94 : 06

Emilie Fortin est née en mille huit cent quatre-vingt-sept. Sa mère était sujette à des sautes de comportement : aimante un jour, colérique et violente le lendemain, méchante et ordurière avec ses enfants, attentionnée avec son époux, prenant bien soin de montrer à ses enfants quelles merdes ils étaient et quel merveilleux père ils avaient. Emilie n’avait pas beaucoup de rapports avec ses deux frères. Elle a développé assez tôt des tendances au mutisme et à l’imbécillité qui se sont aggravées entre mille huit cent quatre-vingt-quatorze et mille huit cent quatre-vingt-dix-neuf, époque où sa mère abusait régulièrement d’elle.
Après son placement en orphelinat sa santé mentale s’est dégradée et sa sexualité est devenue incontrôlable. Elle organisait dans sa chambre des partouzes entre pensionnaires, avec la complicité et souvent la participation des infirmiers. Elle se faisait baiser par tout le monde et de toutes les façons possibles. Lorsque le scandale a éclaté le directeur l’a mise dehors.
Emilie a vécu à la rue dans un état de bestialité. Les clochards et la police la connaissaient. Tout le monde la faisait tourner. Elle ne disait jamais rien et se laissait faire avec passivité. C’est un flic qui l’a sortie de la rue. Il l’a mise sur le trottoir pendant sept ou huit ans. Quand elle est devenue trop vieille pour faire la pute il l’a tabassée et laissée pour morte.
Il y a eu ensuite diverses péripéties, toutes marquées par le sexe et la violence. Son dernier métier a été femme de peine d’un fermier de l’Aveyron. Sa santé mentale a semblé se stabiliser. Le fermier a tenté de l’éduquer et parfois avec violence. Ils ont eu une fille. Au début de la guerre le fermier a été mobilisé. Emilie s’est trouvée seule avec sa fille de douze ans. Elle l’a violée et battue tous les jours jusqu’au retour de son mari en mille neuf cent quarante-trois. Huit ans après elle est morte dans un asile des suites d’une syphilis contractée bien des années avant.

95 : 05

Marie-Rose Pontels est née en mille neuf cent vingt-deux. Après l’avoir reconnue son père a assumé seul son éducation, sa mère étant trop déséquilibrée pour s’occuper d’elle. La raison pour laquelle ce fermier croyant et inculte s’est mariée avec une nymphomane autiste est restée incompréhensible.
Marie-Rose a reçu une éducation sévère, misogyne, rétrograde et bigote, administrée par un père omniprésent et étouffant et en présence d’une mère inexistante et apathique. Au départ de son père pour le front, le choc a été rude et la transition au cours de laquelle la fillette de douze ans était livrée à elle-même tandis que sa mère crasseuse et indifférente errait dans la maison a duré environ deux mois, ensuite les délires de la mère ont repris le dessus. La première fois qu’elle s’est fait violer par sa mère, Marie-Rose a fugué mais les gendarmes l’ont ramenée et sa mère l’a séquestrée. Elle n’est plus jamais sortie de chez elle. Sa mère la forçait à la doigter, à la lécher et à lui introduire des objets dans le vagin et ne la nourrissait qu’après avoir été satisfaite sexuellement. Elle la battait. Elle la livrait aux abus de deux voisins qui profitaient aussi bien de la mère que de la fille. L’un des deux a mis Marie-Rose enceinte. La terreur qu’elle éprouvait était accrue par l’abattement dans lequel la plongeait sa grossesse. Les voisins ont cessé de venir.
A son retour un an plus tard, le choc a été vif pour le père. Il a interrogé sa fille. Il a battu sa femme avec violence. Il a ensuite pris son fusil, est allé assassiner les deux violeurs et s’est donné la mort. Les gendarmes ont conduit Marie-Rose à l’hôpital. Après qu’elle en soit sortie elle s’est occupée de sa fille jusqu’à son décès en mille neuf cent quarante. Elle est morte avant de voir mis au monde l’enfant que sa fille attendait. Marie-Rose a assisté jusqu’au bout à l’agonie de sa mère et à l’effondrement de son esprit.

96 : 04

Louise Pontels est née en mille neuf cent quarante. Sa mère la battait et la violait avec des objets dans le but de l’éduquer, de la punir et de la récompenser. Orpheline très jeune, elle a été confiée à sa famille proche. La plupart des jeunes du village ont baisé avec elle. Elle ne refusait jamais. Quand il a appris que sa fille adoptive était une traînée son oncle l’a chassée.
Elle est devenue bonne dans une ferme. Son employeur connaissait son histoire. Après avoir abusé sexuellement d’elle pendant des mois, il l’a prostituée. Au bout de quatre ans elle a pris la fuite et a survécu en faisant des ménages et en tapinant, jusqu’à ce qu’elle rencontre mon grand-père. A cette époque c’était un homme violent, buveur, coureur et indigne de confiance. Il battait Louise tous les jours et lorsqu’elle est tombée enceinte il a déclaré que le bébé pouvait crever puis, par un revirement de sa pensée quelques semaines plus tard, a décidé que sa femme garderait l’enfant. Il a cessé de fréquenter les prostituées et les bars sans pour autant renoncer à la boisson ni à la violence, qu’il a exercée à part égale à l’encontre de sa femme et de sa fille, et s’est découvert une vocation paternelle. Il a imposé aux deux femmes une éducation très rigide. Il ne tolérait ni désobéissance ni contestation. Il attendait de son épouse et de sa fille une soumission totale.
Pour consoler sa fille de la violence paternelle, Louise a pris l’habitude de lui rendre visite la nuit dans sa chambre et de la toucher. Elle la violait presque tous les jours pour les apaiser toutes les deux de tout ce que le père leur faisait subir. Louise a fui son foyer en mille neuf cent soixante-six. Son mari s’est remarié avec sa maîtresse la même année et elle est devenue celle que j’ai toujours connue comme ma grand-mère. Vingt ans plus tard il s’est suicidé au cours d’un repas de famille.

97 : 03

Ma mère est née en mille neuf cent cinquante-quatre et elle est morte en mille neuf cent quatre-vingt-huit. C’est moi qui l’ai tuée. Tout au long de son enfance elle a été battue par son père et violée par sa mère, qui s’est enfuie quand ma mère avait  douze ans, ce qui a brisé chez elle toute capacité à faire confiance aux autres. Son père a continué à la battre et sa belle-mère ne l’a jamais consolée, au contraire puisqu’elle profitait de chaque occasion qui lui était donnée de l’humilier. Ma mère regrettait les câlins de sa vraie maman car ces câlins représentaient la seule chose positive de toute son enfance. Elle a fugué une première fois à treize ans et puis de nombreuses autres entre treize et dix-huit ans. A chaque fois les gendarmes la ramenaient et à chaque fois ses parents la battaient et la punissaient avec encore plus de violence et de sévérité. Au fil du temps le souvenir de l’amour que lui portait sa vraie maman et le souvenir des câlins qu’elles faisaient en secret sont devenus son unique source de réconfort et de plaisir. Elle se masturbait en y pensant.
A sa majorité elle s’est enfuie une nouvelle fois, a rencontré mon père, s’est mariée et a renoué des liens avec son père et sa belle-mère. Ma mère n’a jamais été amoureuse de mon père. Elle n’a jamais rien aimé sur cette terre à part sa mère et moi. Je crois qu’elle était incapable d’amour et que ses parents avaient aboli chez elle la capacité à aimer. Mon père, pour des raisons que je ne comprends pas, acceptait ça. Il avait épousé une femme amère, triste et haineuse et il acceptait ça, peut-être par amour. A ma naissance le comportement de ma mère a semblé se transformer. J’ai toujours connu ma mère comme une femme triste mais pas haineuse, au contraire remplie d’amour pour moi. J’aime l’idée que cette transformation a pu contribuer au suicide de mon père.

98 : 02

J’ignore à quel moment j’ai attrapé la syphilis. Peut-être est-ce ma mère qui me l’a refilée ? Comment savoir ? Je ne crois pas avoir eu beaucoup de maladies quand j’étais petit. Je ne sais pas si à l’époque on la diagnostiquait facilement. En tout cas ce qui va me tuer, c’est la syphilis quaternaire. Celle qui touche dix pour cent des malades et qui se déclare au minimum vingt ans après l’avoir attrapée. La forme terminale, la fatale. J’ai eu tous les symptômes, les uns après les autres, un vrai catalogue médical, les crises de démences, les convulsions, tout. Je restais terré chez moi comme un animal, je ne me nourrissais plus. Je ne pouvais plus sortir. Pas question de chasser. Je passais des journées entières allongé dans le lit, je chiais et pissais, je gueulais n’importe quoi. La crise durait un ou deux jours et après il fallait nettoyer. Je revivais des souvenirs de manière extrêmement précise, à la manière de flash-back ou d’hallucinations. Les décors de mes réminiscences apparaissaient plus vifs que la réalité et s’y substituaient parfois. J’entendais les voix des gens morts qui venaient me parler, tout se mélangeait, je n’y comprenais rien. Il y avait aussi de longs moments où rien ne se passait, ni attaque ni symptôme. J’étais faible. La maladie m’endommageait les nerfs, les muscles et le squelette. Me procurer à manger devenait une épreuve, manger était pire, garder la nourriture plus d’une heure était impossible. Quand je ne souffrais ni n’étais plongé dans une crise j’attendais avec anxiété la suivante. Mes articulations étaient de plus en plus crispées, mes muscles n’obéissaient plus. J’avais des douleurs à tous les os. Je sais qu’à la fin je ne pourrais plus du tout bouger. Je ne contrôlais plus du tout ma vessie ni mes sphincters. La lumière me faisait mal partout, le moindre rayon de soleil, la plus petite ampoule, me rayaient la peau comme du verre pilé. Je vivais dans le noir comme une bête. J’agonisais.

99 : 01

Après trois mois d’insupportables souffrances je vais crever à trente-sept ans sans jamais avoir été inquiété par la police. L’agonie proprement dite durera une dizaine de jours. Ca paraît court, énoncé comme ça. Je vais me sentir crever. Mon corps se disloquera. Toutes mes veines me tortureront. Je les sentirai devenir plus étroites et mon sang devenu plus solide et plus aigre ressemblera à du pétrole. Quand je serai complètement paralysé j’attendrai la mort et à ce moment-là mes nerfs seront trop détruits et mon cerveau trop endommagé pour que je continue à ressentir la douleur. Je viens de passer trois jours dans la cuisine, effondré sur le sol, traversé de souvenirs précis et incompréhensibles, j’ai cru que c’était terminé mais non, ça n’était qu’une crise de plus, l’avant-dernière sûrement. Ca fait quelques semaines que les démons ne se montrent plus. Ils rodent, patientent, guettent le moment de venir me chercher. Leur prochaine apparition signifiera que je serai l’un des leurs pour toujours.
Mes artères, mes veines, le moindre capillaire est une source de souffrance, comme si tout mon système circulatoire charriait un poison. Tout mon corps est enflammé d’une douleur que je n’ai jamais connue. J’ai perdu l’ouïe, l’odorat, le goût et bientôt je perdrai le toucher et la vue. Ma conscience s’effiloche et se disloque. Quelquefois je ne reconnais pas l’endroit où je me trouve. Je subis des insuffisances respiratoires ou cardiaques. Même mes fonctions réflexes se dégradent.
Je ne sais pas de quoi je vais crever au juste, ce qui va enfin tout interrompre. Peut-être que je vais mourir de faim, ou peut-être d’arrêt cardiaque, ou peut-être que mon cerveau va cesser durant un trop long moment d’être oxygéné et que tout s’interrompra. Sûrement je perdrai la vue puis la conscience, puis j’éprouverai un moment de panique très intense qui sera ma toute dernière sensation. Je serai mort. Mon corps fonctionnera encore quelques minutes et ça sera terminé. Les démons viendront, me prendront avec eux, j’appartiendrai à Anteros pour l’éternité.

00 : 00

J’ai écrit ce récit au cours de mes divers moments de lucidité et pendant les heures où je ne souffrais pas trop. Il ne contient aucun mensonge, aucune exagération, et j’espère le moins de subjectivité possible. J’ai voulu raconter les faits et uniquement les faits, aussi bien ceux qui se passaient dans votre monde que ceux qui se déroulaient dans le mien.
Je ne regrette rien de cette vie et j’attends la suivante avec impatience. Si je suis incorporé à Anteros, j’accepterai cela avec gratitude. Je parcourrai les enfers, je serai un démon. Si je reviens sur cette Terre, alors je tuerai à nouveau.
Je n’ai pas écrit cette confession pour qu’on me pardonne car il n’y a rien à pardonner. Je n’ai commis aucun crime, en tout cas aucun selon mes critères et aucun selon ceux d’Anteros. Je n’ai fait qu’utiliser les pouvoirs que la nature m’a donnés. Je m’en suis servi pour honorer ceux que je vénère et que j’aime. Je n’ai pas non plus écrit cette confession pour qu’on me comprenne. Que vous me compreniez ou pas, que vous m’approuviez ou pas, vous qui me lisez assis dans votre fauteuil, cela n’a aucune importance. Ce qui est fait est fait et vos commentaires n’auront aucune conséquence.
Cette confession est un temple. C’est mon dernier temple, celui qui enfermera mon âme pour l’éternité. Chaque chapitre en est une pièce et l’œuvre entière en dessine le plan complet. Ses dimensions et son architecture ont été calculé avec précision et en suivant un but qui est celui d’Anteros.
Cette confession est aussi un encouragement lancé à mes semblables, s’il y en a. Qu’ils sachent qu’ils ne sont pas seuls, qu’il y en a eu d’autres comme eux et qu’il y en aura d’autres encore. Qu’ils sachent enfin que ce qu’ils accomplissent est le bien. Vous méritez ce que vous subissez. Nous méritons Anteros.
J’attends la mort avec impatience. Je vous hais. Je tuerai encore quelle que soit ma forme future. Je tuerai encore.






***



la nuit noire c'est terminé.
la semaine prochaine holocauste, roman de sf.
Titre: la nuit noire
Posté par: Ludmila de Hazebrouck le octobre 14, 2008, 12:45:16 pm
jai trouvé ton show très houellebequien, konstrukt (mais j'ai loupé les dernières minutes) : j'espère que tu prends pas mal cette remarque, l'utilisation d'une fille maniant un sax baryton impressionnants était-il voulu rapport au symbolisme qui s'en dégage ?  smiley8  smiley4  smiley16
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le octobre 14, 2008, 17:42:52 pm
haha, houellebecquien, pourquoi pas, si tu entends que lui comme moi avons une présence scénique propre de la buche moyenne, et qu'on s'en fout et qu'on fait avec, oui, c'est houellebecquien :)

c'est dommage pour les dernières minutes, c'était une longue impro, texte terminé, du groupe qui s'est bien amusé sur un rock-jazz à la fois très guinchant et très sombre, enfin j'ai trouvé.

haha, non, la fille au sax c'est rapport qu'un musicien de son acabit, quand elle veut jouer avec toi, tu dis merci et pas grand chose d'autre :)

(mais il est vrai qu'elle est livrée avec un esprit très "nuit noire" !)
Titre: la nuit noire
Posté par: 2methylbulbe1ol le octobre 15, 2008, 01:04:39 am
C'est curieux, je lis la fin mais ce n'est plus la même voix dans ma tête ... curieux dimanche ...
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le octobre 15, 2008, 19:44:48 pm
c'est intéressant ça, parce que j'ai bien ramé sur la fin, et celle-ci s'est imposée après moultes réflexions. tu peux développer ton sentiment ?
Titre: la nuit noire
Posté par: Super Riton le octobre 16, 2008, 11:54:22 am
pendant ton live de dimanche, j'étais exténué de tout le weekend, et du coup j'avais des phases d'endormissement, je partais dans des rêves chelous avec des sévices seskuels et tout. super étrange, et super bien, en fait.
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le octobre 16, 2008, 13:30:41 pm
ça me rappelle quand je faisais du jeu de role, souvent mes joueurs rêvaient de trucs en rapport avec la partie, mixés à leurs propres délire. souvent c'était bien chelou aussi !

bon, je vais proposer le concept à un éditeur jeunesse. contrôlez les rêves de vos enfants grace au kit konsstrukt. dix pour cent de réduction pour les habitants d'outreau.
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le octobre 16, 2008, 18:16:30 pm
Ca c' est l' avenir !

Mais en attendant il faut penser à gagner ta vie et donc à  remanier La nuit noire pour qu' elle soit conforme à la charte de la bibliothèque rose.
 Dépêche toi, plus que quelques semaines avant le salon du livre jeunesse à Montreuil.


Je crois que tu en etais à "Fantomette sortit du supermarché, je la suivais sur le parking ..."
 smiley6  smiley6  smiley6
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le octobre 16, 2008, 18:20:31 pm
horrible coïncidence. je lis en ce moment un fantomette à mon autre fils (le plus grand). en effet, ça donne envie d'aller lui dire bonjour sur un parking.
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le octobre 16, 2008, 18:24:41 pm
smiley5
Titre: un immense jeu de bonneteau
Posté par: Alain Deschodt le octobre 19, 2008, 16:15:35 pm
Citation de: "konsstrukt"
horrible coïncidence. je lis en ce moment un fantomette à mon autre fils (le plus grand). en effet, ça donne envie d'aller lui dire bonjour sur un parking.


Et encore est-elle ultra-transgressive par rapport à des productions littéraires tel Sheltie, qui plonge le cerveau en un abîme logique dérélictueux ! :smiley45:

(http://ecx.images-amazon.com/images/I/51FW6S3JyNL._SL500_BO2,204,203,200_PIsitb-dp-500-arrow,TopRight,45,-64_OU08_AA240_SH20_.jpg)
Titre: la nuit noire
Posté par: Sin sinatra le novembre 17, 2008, 14:35:29 pm
Je lisais un article sur le déclin de la culture française, et notamment de notre belle littérature, mais après avoir lu tes écrits, je suis rassuré.

Confondant en permanence culture et produit culturel, culture de masse et culture universelle (ou universaliste plutôt), art et divertissement etc. don morrison (auteur de l'article susdit), nous dit que nous sommes bons qu'a "produire" des œuvres exportables dans les pays francophones. Et pour cela il se base sur les chiffres : le nbre de livres français traduit en anglais (pas plus d'une douzaine sur 700, je crois), les recettes des films français au box office américain etc. etc. il aboutit ainsi à une évaluation beaucoup trop simpliste de la culture. En somme, nous ne convenons pas aux attentes de consommation culturelles de la majorité et tes écrits illustrent bien ce propos mais je ne peux que m'en réjouir.
 Bon certes il arrive à des conclusions qui traduisent bien la réalité de l'etat de la culture française actuelle mais son raisonnement n'en est pas moins tendancieux pour autant...

Notons quand même que l'Amérique raille la France pour son manque de culture, c'est vraiment l'hôpital qui se fout de la charité.

ps : Je voulais ouvrir un nouveau topic pr parler de ce sujet mais bon il a très bien sa place ici, non?
Non ! bon ok désolé ... le débat reste ouvert  smiley5
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le novembre 17, 2008, 15:07:54 pm
en fait, le problème est très différent. la littérature francophone est condamnée à mourir tout simplement parce que aucun des acteurs de la chaîne du livre n'est capable de rentrer dans ses frais. et c'est, bêtement, une question de masse. un livre en anglais dispose d'une masse potentielle de presque un milliard de lecteurs ; un livre français d'une centaine de millions.

un roman en anglais qui ne marche pas très bien, c'est, donc, cinq mille exemplaires. de quoi vivre six mois.

un roman français qui ne marche pas très bien, c'est cinq cent exemplaires. de quoi vivre un mois.

tout est là.
donc, oui, bien sûr, que le lectorat anglais est celui dont tout éditeur rêve. un roman traduit, c'est du fric assuré, presque mécaniquement.

mais, d'un autre côté, il n'est pas vrai de dire que la masse de la littérature en france ne correspond pas à ce qu'attendent les lecteurs. la nuit noire correspond à ce qu'attendant certains lecteurs. sans forcer, j'ai en touché environ cinq cent - qui ne paient pas, certes. on ne m'otera pas de l'idée qu'il y a en france trois ou quatre mille personnes qui peuvent apprécier la nuit noire. le problème, c'est qu'aucun éditeur n'est prêt à prendre le risque financier d'aller les trouver. donc, si la nuit noire sort un jour, il sera acheté par trois cent personnes si nous avons de la chance.
Titre: la nuit noire
Posté par: cindy cenobyte le novembre 19, 2008, 19:41:50 pm
Citation de: "Sin sinatra"
Je lisais un article sur le déclin de la culture française, et notamment de notre belle littérature, mais après avoir lu tes écrits, je suis rassuré.

Confondant en permanence culture et produit culturel, culture de masse et culture universelle (ou universaliste plutôt), art et divertissement etc. don morrison (auteur de l'article susdit), nous dit que nous sommes bons qu'a "produire" des œuvres exportables dans les pays francophones. Et pour cela il se base sur les chiffres : le nbre de livres français traduit en anglais (pas plus d'une douzaine sur 700, je crois), les recettes des films français au box office américain etc. etc. il aboutit ainsi à une évaluation beaucoup trop simpliste de la culture. En somme, nous ne convenons pas aux attentes de consommation culturelles de la majorité et tes écrits illustrent bien ce propos mais je ne peux que m'en réjouir.
 Bon certes il arrive à des conclusions qui traduisent bien la réalité de l'etat de la culture française actuelle mais son raisonnement n'en est pas moins tendancieux pour autant...

Notons quand même que l'Amérique raille la France pour son manque de culture, c'est vraiment l'hôpital qui se fout de la charité.

ps : Je voulais ouvrir un nouveau topic pr parler de ce sujet mais bon il a très bien sa place ici, non?
Non ! bon ok désolé ... le débat reste ouvert  smiley5


Pour parler de façon très générale et avec les limites que ça implique, certains américains
ont du mal à concevoir qu' on puisse proposer une oeuvre sans nécéssairement vouloir qu'
elle touche le plus grand nombre et donc et surtout, implicitement, qu' elle soit conçue dans ce sens. Evidemment, avancer avec cette idée de propagation en tête à toux prix ça signifie s' auto-censurer, se fourvoyer, faire le tapin quoi ! Mais aussi se conformer aux formes des oeuvres des plus médiatiséés. Mais on peut les comprendre les amerlocs !Pour faire de l "art", ils n' ont pas encore inventé les allocs !
Aux USA ton truc il doit marcher ou sinon tu crèves, en France il est plus intéressant de savoir remplir avec talent un dossier de demande de subventions plutôt que les pages blanches d' un roman, la pellicule vierge d' un film ou la surface vide d' une toile.
Cela dit et comme tu le dis, le gars dont tu parles n' a pas tort, certains français sont inexcusables mais pour cette raison : celle de vouloir copier laborieusement la monoforme américaine afin de "produire" des oeuvres "rentables".
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le novembre 20, 2008, 10:44:59 am
oui, mais, encore une fois, marcher aux usa est plus facile que marcher en france, y compris et surtout hors de sentier battus.
y'a pas de culture indé en france, juste parce que y'a pas assez de monde. on peut considérer que, à la louche, la culture indé ou underground représente 1% du mainstream, hein, en gros.
aux usa, ça veut donc dire cent mille personnes, en gros. c'est à dire que le moindre auteur de la nuit noire est quasi sur de vendre cinq mille bouquins, ce qui permet de bouffer des coquillettes pendant à peu près un an.
en france, combien ? trois mille ? cinq mille ?
ça veut dire que l'auteur de la nuit noire en vendra cinquante, s'il a du bol. donc de quoi aller se bourrer la gueule pour oublier qu'il a choisi un métier moisi.
c'est pour ça qu'y a pas d'underground en france, mais juste une bande d'intégristes qui crèvent de faim.
Titre: la nuit noire
Posté par: djimboulélé le novembre 24, 2008, 20:29:57 pm
Citer
c'est pour ça qu'y a pas d'underground en france, mais juste une bande d'intégristes qui crèvent de faim.


quoi, ils aiment pas les coquillettes !!?
la vache est un squelette...

pas d'underground..? peut-être du hors-sol...
Titre: la nuit noire
Posté par: makam le novembre 25, 2008, 03:45:38 am
mais non voyons, il est possible d'etre créatif et mainstream et reconnu et... les mots me manquent

http://www.lefigaro.fr/medias/2008/11/24/04002-20081124ARTFIG00601-wilkinson-elu-campagne-la-plus-efficace-de-l-annee-.php

autant le ton que le propos de l'article méritent le détour.

plus dans le sujet,
j'ai adoré lire ta saloperie de bouquin qui colle et poisse aux yeux... ok j'avoue ma photo de minhitler va pas vraiment aider ton livre d'or
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le novembre 25, 2008, 08:29:55 am
ho, tu sais on n'est plus à ça près.

(et merci de ta lecture collante, je n'imaginais pas avoir de lecteur du figaro dans mon public, je suis doublement touché)
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le novembre 25, 2008, 08:31:33 am
Citation de: djemija
Citer

quoi, ils aiment pas les coquillettes !!?


et si, mais, comme je le disais, cinquante euros de coquillettes par an, ça mène pas bien loin
Titre: la nuit noire
Posté par: makam le novembre 25, 2008, 09:41:35 am
Citation de: "konsstrukt"

(et merci de ta lecture collante, je n'imaginais pas avoir de lecteur du figaro dans mon public, je suis doublement touché)


j'ai un agregateur d'articles de la presse FR comme lecture du matin, donc parfois...
Titre: la nuit noire
Posté par: djimboulélé le novembre 25, 2008, 17:54:15 pm
Citation de: "konsstrukt"

et si, mais, comme je le disais, cinquante euros de coquillettes par an, ça mène pas bien loin


si on peut faire des colliers et les vendre le double au marché de saint ouen...
et grace à ça on pourra s'acheter 100 euros de riz.
on en mangera que la moitié, et avec le reste on créera des portraits de madonna qu'on revendra sur les plages de saint jean de luze.
le bénéfice nous permettra cette fois-ci de passer aux choses sérieuses.
(((ça me rend folle toutes ces perspectives de succès... smiley6 )))
Titre: la nuit noire
Posté par: konsstrukt le novembre 26, 2008, 09:21:21 am
je pense que tu devrais monter une maison d'édition, tu sais parler aux auteurs
Titre: la nuit noire
Posté par: kaïzasauce le novembre 26, 2008, 09:52:24 am
grain de riz edition ?  smiley9
Titre: la nuit noire
Posté par: djimboulélé le novembre 26, 2008, 20:27:59 pm
ou les éditions  nouilles ..