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L'effroyable imposture du rap de Matthias Cardet

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Sin sinatra:
description de l'ouvrage :

"Au vu du succès mondial de cette musique, à ce jour la plus écoutée à travers le monde, cet essai critique s efforce de retracer ce long processus de domination à travers les quarante dernières années et d exposer ses terribles conséquences sur le tissu populaire : appauvrissement du langage, donc de la pensée, machisme, glorification de la culture ghetto de type US (culte des armes, de la prison, de la consommation de stupéfiants, de la violence verbale), « automythification » d une jeunesse immigrée conduisant à une victimisation perpétuelle, et à la division des quartiers populaires : les immigrés d un côté, les « desouche » de l autre, et les femmes au milieu. Une « déconscientisation » politique à travers l apologie de l ultralibéralisme et du darwinisme sociétal amenant logiquement à l atomisation de l individu et au « chacun pour sa gueule », soit la fin de la nation et son glissement vers une société d hyperconsommation.

Loin de s arrêter à une simple description, ce livre tente d analyser et d expliquer ce processus, tout en ne taisant pas le rôle sombre des principaux bénéficiaires du rap, qui s avèrent en être aussi les principaux instigateurs : pour des raisons économiques, mais aussi, et c est le plus inquiétant, pour des raisons idéologiques."

Je vous joins en complément une interview mais vous pouvez aussi visionner plusieurs conférences sur youtube pour ceux que ça intéresse.

L'effroyable imposture du rap, la rencontre entre CARDET et ABED

DJ Chevals:
En gros la critique se base surtout sur le fait que le hiphop soit pourri à la racine par un hédonisme "marcusien" ... la critique de l'hédonisme de gauche n'est pas neuve, beaucoup fustigent marcuse, méprisent sartres et chient sur onfray. Et personnellement je leur donne pas tort. Effectivement le néolibéralisme post 68 est aujourd'hui une société de plaisirs et de desirs, de poursuite du bonheur obligatoire etc... Effectivment aussi le rap, meme revolutionnaire, sort rarement de l'égotrip et de la recherche de profit, de notoriété et de pouvoir. Il y a de bons bouquins là dessus. A propos de bons bouquins, ni l'auteur ni le "journaliste" ne semblent avoir lu un petit bouquin, français lui aussi, que je retrouve plus mais dont le sous-titre etait "la première critique radicale du hiphop" et qui était à la fois sérieux et politiquement intéressant.

MAIS l'usage répété du mot "bourgeoisie libérale-libertaire" cher à cette ordure de Soral, la référence à Dieudo. et même à demis mot un petit  "je ne vais pas aussi loin et je crois qu'ils étaient de bonne foi mais yen a qui disent que ce marxisme freudien à des bases maconniques..." me font creuser un peu sur les affiliations politiquO-philosophiques de l'auteur et voilà... c'est la nouvelle extreme droite déguisée en gauche banlieusarde populiste et antisémite. les gros cacamouch de la bande à Soral.

Parenthèse "trolol": ce livre accusant la bourgeoisie libérale-libertaire-libertine de" babouin-iser" les révoltes  est édité chez KontreKulture l'édition de soral mais Kontrekulture fait partie des éditions blanche... et là si c'est pas de la grosse bourgeoisie libérale-libertaire-libertine! C'est quand même fort pour un bouquin qui accuse peebles de se compromettre avec cette bourgeoisie libérale-libertaireen de demandant de la thune a crosby pour l'excellent Sweet Sweetback's Baadasssss Song.


Le nouveau visage du fascime, métissé et sexy, cette moisissure idéologique qui se répand chez les jeunes des classes populaires sur base d antisémitisme, c'est énorme IT's BIGGER THAN  HIP HOP Dead Prez - Hip Hop

Sin sinatra:
Merci pour ton avis.

1/ Je ne pense pas que tu aies lu le livre. Je te mets au défi d'y trouver un quelconque propos antisémite. Je ne vois d'ailleurs pas ce que l'antisémitisme vient faire là dedans. Si tu veux attaquer le bouquin lis le et évite les arguments ad hominem ou le chantage à l'antisémitisme. A te lire tu ne vas pas tarder à invoquer la shoah ...

2/ On se rejoint sur la critique post 68 qui a d'ailleurs été largement théorisée et analysée par Michel Clouscard (cf. L'être et le code et capitalisme de la séduction entre autres). Le sujet du livre n'est pourtant pas celui là, il y fait référence et permet juste de contextualiser l'essor du rap, c'est à dire de le mettre en perspective avec l'idéologie de l'époque qui l'a vu naître.

3/ Je trouve ton jugement très péremptoire tu ne fais que brandir les anathèmes (extrême-droite, soral, dieudo...) pour justifier ta critique vide et sans intérêt : aujourd'hui, c'est simple, pour décrédibiliser quelqu'un il suffit de le traiter d'antisémite et de le faire passer pour un extrémiste de droite proto-fasciste telle une réification du nazisme. ça en devient presque drôle.

4/ "la nouvelle extrême droite déguisée en gauche banlieusarde populiste" ? Si j'ai bien pigé l'auteur est un imposteur - au passage c'est le frère de Daddy Lord C (membre de La cliqua) - qui serait, en fait, un extrémiste de droite déguisé en banlieusard gaucho-trotskiste pour mieux faire valoir ses idées eugéniques, sa haine de l'immigration et remettre en cause les sages de Sion?? bon, pour le sérieux je repasserai plus tard, on frôle le ridicule là ...

Cardet vient de la banlieue, il est assez légitime pour en parler ou du moins pour donner son point de vue - de l'intérieur. Il dénonce essentiellement une stratégie de manipulation (par le pouvoir, il n'est aucunement question de complot juif ou autre affabulation démentielle) via le rap sponsorisé (par la haute-bourgeoisie : jack lang & co ) et récupéré sur le plan idéologique afin de l'intégrer au système libéral-libertaire ; qui est le stade actuel du capitalisme tel que défini par Clouscard, et dont l'interdépendance de l'économie de droite et des valeurs culturelles de "gôche" constitue le paradigme. Son développement dialectique se fonde principalement sur cette opposition "gauche-droite" de surface : l'UMPS  (incarné par Sarkhollande) en est le symptôme le plus visible (cf La double pensée de Michéa).

Bref, avant de taxer les gens d'antisémite en puissance et d'extrémiste lis le bouquin puis on en reparle !

Le rap à son apothéose, au dessus c'est l'oeil de la pyramide  smiley24 :
JAY Z "Picasso Baby: A Performance Art Film"

mr connard:

--- Citation de: Sin sinatra le août 11, 2013, 22:33:57 pm ---

Cardet vient de la banlieue, il est assez légitime pour en parler ou du moins pour donner son point de vue - de l'intérieur.



--- Fin de citation ---
mon cousin jean paul habite lui aussi en banlieue ça ne la rend pas pour autant légitime sur ces sujets.

j'ai pas lu le bouquin, mais lu des itw, lu pas mal de prise de têtes sur des forums hip hopiens,



--- Citer ---exposer ses terribles conséquences sur le tissu populaire : appauvrissement du langage, donc de la pensée, machisme, glorification de la culture ghetto de type US (culte des armes, de la prison, de la consommation de stupéfiants, de la violence verbale)

--- Fin de citation ---

remplace le sujet rap/hiphop et remplace les tiens pr exemple par rock n roll, ou jazz. marrant on obtient le même résultat. Pourquoi cantonne t'on toujours cette culture musicale soit en la mettant en cause soit en lui reprochant de ne pas trouver de solutions.
une voiture brule : le rap trinque
un viol collectif : le rap trinque
emeutes : le rap trinque

bordel de merde quelle autre culture musicale est accusé à tort et à travers et ce depuis quasi 40 ans maintenant?

les problèmes des cités sont socioéconomique, scolaires,

le racisme, le communautarisme religieux, la violence apparaissent quand le pain et rare et de surcroit rassis.


--- Citer ---Une « déconscientisation » politique à travers l apologie de l ultralibéralisme et du darwinisme sociétal amenant logiquement à l atomisation de l individu et au « chacun pour sa gueule », soit la fin de la nation et son glissement vers une société d hyperconsommation.
--- Fin de citation ---

on vit dans l'ultra liberalisme et le hip hop n'a rien a voir la dedans. le chacun pour sa gueule touche tout les milieux, tes voisins les miens et chez pas pour toi mais mes voisins sont plutot musette.

tout l'angle de son bouquin est biaisé dés le depart par l'angle qui l'a voulu prendre. et franchement avait il besoin de se faire éditer chez soral?

Sin sinatra:
Si tu penses que ton cousin jean-paul n'est pas légitime c'est ton droit mais pour ma part je pense que l'expérience du vécu peut-etre suffisante pour construire une légitimité. Evidemment si jean-paul habite Neuilly, c'est différent ...

Le parallèle avec le rock serait intéressant effectivement, le jazz un peu moins car plus mondain que vraiment populaire. C'est vrai que le rock a aussi permis à son époque de récupérer toute une partie de la jeunesse pour l'intégrer au système libéral-libertaire post 68. La culture et la musique plus particulièrement sont en quelque sorte un cheval de Troie ... pour convertir les masses à l'idéologie dominante mais ça c'est pas nouveau. Nous en somme tous victimes à un certain degré, moi le premier...

L'auteur ne dit pas que le hip hop est la cause de l'ultra-libéralisme mais qu'il a été récupéré pour intégrer les jeunes de banlieues (entres-autres) au système libéral afin d'anticiper et de neutraliser son pouvoir émancipateur et son aspect révolutionnaire (qui est un peu mythifié et fantasmé c'est vrai).

Ton commentaire laisse supposer que Cardet a écrit ce livre dans un esprit partisan tandis qu'il relève davantage du constat ; c'est plus une genèse et une analyse qu'une critique : il donne beaucoup de faits tels que la collusion des politiques et des producteurs de l'industrie musicale, le rôle des élites mondaines dans sa promotion et sa diffusion etc etc. qui amènent forcément à se poser des questions lorsque l'on sait que le rap - dans son discours officiel de ses débuts - se veut revendicatif et dénonciateur des oppressions sociales,  et de manière plus générale s'érige contre le pouvoir politique. Cardet raisonne à partir de faits avérés, bien évidemment cela n'amène pas nécessairement des conclusions justes mais au moins il part sur sur des bases saines qui méritent l'attention du lecteur.

Pour finir et rebondir sur ta remarque que le rap serait un bouc émissaire, la tête de turc sur laquelle on se défoule au moindre incident je trouve ça un peu caricatural mais c'est en partie vrai, le rap n'explique pas tout ; c'est juste un fait culturel symptomatique. On peut quand même difficilement nier sa popularité auprès des jeunes et de l'influence qu'il exerce sur eux, pour s'en convaincre il suffit de regarder leur tenue vestimentaire (le streetwear) qui est assez révélatrice, et que dire du "langage jeune" largement influencé par le rap ( le fameux "en mode" de rohff, le verlan etc.). Il ne faut généraliser à toute la jeunesse évidemment mais on ne parle pas des collégiens d'henri IV ou de Louis le grand... Encore que, force est de constater que le rap  a aussi ce pouvoir de séduire quelque soit la classe sociale notamment chez les jeunes.

Etre édité par la même éditeur (editions blanche) ne fait pas de lui pour autant un  fanatique de ses idées. En l'occurrence ce serait plutôt soral qui adhère à sa vision, non l'inverse bien qu'il puisse y avoir des rapprochements sur la critique idéologique. Mais Cardet ne croit absolument pas à l'hégémonie sioniste par exemple... ça fait déjà une différence de taille mais là c'est plus le sujet.

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