Cannibal Caniche

Free as a bernard l'ermitte => Le cerveau => Discussion démarrée par: Tehanor le octobre 14, 2006, 18:12:19 pm

Titre: Une excuse pas valable
Posté par: Tehanor le octobre 14, 2006, 18:12:19 pm
C'était une journée de merde, et j'avais décidé d'enfiler mon mode blasé. Envie de rien, saoulé de tout, et plus particulièrement de ce sentiment de dépit qui m'envahissait à l'idée de franchir la porte de cours y affronter une pluie de blabla abstrait et complètement inutile.
« Allez vas-y, viens ce soir, faut sortir un peu, voir des gens, me lance Émile en me tapant sur l'épaule. Et puis comme ça, on sera déjà sur place pour aller à la Condition Publique. »
La prof s'était mise en tête de nous emmener voir la répétition d'une troupe de danse contemporaine. Un truc qui m'emmerderait au plus haut point, mais il fallait reconnaître que l'aspect pratique de la proposition, qui résidait dans le fait de se trouver à proximité de la salle où on comptait passer la soirée après, avait de quoi me la rendre assez intéressante au final. Je fais la moue du type moyennement convaincu.
« Mouais. A la limite.
- Ok. Et tu comptes venir en caisse ?
- Ouais. On a cas tous se donner rendez-vous chez toi si tu veux, comme ça, on y va ensemble.
- Et on se dit quelle heure ?
- Je sais pas. 6H30 ?
- Ouais, 6H30 c'est bien.
- Enfin, 6H30... J'essaierai de pas trop traîner quoi. »
Et je me retrouve quelques heures plus tard dans un gymnase, à regarder trois danseurs se dépêtrer sur du Wax Tailor, sans trop savoir quoi en penser. En fait, leurs déhanchements bizarres me donneraient presque envie d'en rire, alors je pince les lèvres en me sermonnant de manière un peu schizophrène :
« Crétin, t'y connais juste rien. Y'a une forte symbolique derrière ces corps en mouvement. La création ne repose pas sur des extensions de notre corps mais sur le corps lui même ! C'est beau, tout simplement.
- Ouais et alors ? Y'a rien de vraiment transcendant là dedans. J'trouve que ça rime à quedalle.
- Rappelles toi ce que pensent les gens de tes musiques barrées. Tu connais suffisamment ça pour avoir un peu de compréhension, et te dire que c'est juste parce que t'y es pas sensible.
- Peut être, mais c'est naze quand même. Danser, c'est une manière de recevoir la musique, ça vaut pas le coup d'en faire un art. Bon ok, les danses rituelles ont leur utilité sociale, à la limite, tout comme celles des minets dans les boîtes qui ont leur utilité nuptiale. Regarder tout ce petit monde s'agiter, c'est marrant cinq minutes, mais pas de quoi s'en aller lui foutre une logique de spectacle. C'est visuellement ennuyeux.
- Putain, mais c'est de penser l'art en terme d'utilité qui est naze. Et puis tu crois pas que Gerry, dont t'arrêtes pas de faire l'éloge, n'est pas aussi visuellement chiant que ce que tu vois là ?
- Si, mais en même temps, tu ressens trop l'oppression des mecs qui se savent pommés dans le désert, et c'est ça qui est génial.
- C'est la même chose ici. Le visuel au service d'un ressenti émotionnel.
- Ah, tu commences à me gaver. Allez, on va dire que j'y suis pas initié si ça peut te faire plaisir.
- Je préfère ça oui. »
La pièce se termine. La chorégraphe explique vite fait son délire, deux trois détails, et comme elle finit rapidement par ne plus avoir grand chose à dire, agresse le public en l'accablant du mutisme qu'il lui renvoie.
« Allez, j'suis sûr qu'il y a des questions là, j'ai vu une main se lever tout à l'heure. »
Silence. Je l'imagine les yeux injectés de sang, hurler sur la femme bedonnante du premier en rang.
« ALLEZ BORDEL ! CRACHES MOI UNE PUTAIN DE QUESTION SINON JE L'ARRACHE DU FOND DE TA GORGE AVEC MES MAINS ! »
Un type se jette à l'eau.
« Euh... Sinon, vous avez répété combien de temps pour monter cette pièce ? »
Nul doute qu'elle attendait mieux, mais ça lui permettra au moins de combler le vide pour quelques minutes. Sont marrants ces gens, à toujours chercher une raison, une justification, ou quelconque utilité à ce qu'ils font ; et le public de l'accepter juste parce qu'il paraîtrait que ça aide à comprendre l'oeuvre. Ben ouai, pourquoi pas. Qu'on vienne pas me dire après que l'art se ressent plutôt avec les tripes qu'avec la tête.
La dernière question vient d'une meuf de ma classe, qui secoue les mains en parlant d'une manière artificiellement excitée.
« Oui, j'avais une question. Bon, je suis désolée, ça va peut être vous paraître indiscret ce que je vais vous demander, mais je voulais savoir... Pourquoi avoir pris la thématique du bonheur ? Je veux dire, c'est du vécu ou... ? »
Je prends mon air faussement outré et avoue à Émile trouver qu'elle y va un peu fort avec sa question, ce qui nous fait doucement ricaner.

Bon, nous voilà à la Condition Publique.

Oh puis non, nous voilà dans ma caisse. Émile et moi, passablement éméchés par les bières sifflées tout au long du concert, nous motivons passablement pour faire la teuf en Belgique. Ça tombe bien pour notre semblant de conscience citoyenne, Fabien pouvait conduire sous le taux d'alcoolémie autorisé. On repasse vite fait à la Condition pour voir sur leur borne Internet le programme du Fuse et de quelques autres boîtes bruxelloises. Ok, un jeudi soir, c'est pas trop la teuf. On retourne passablement sur Lille, appelant chacun dans notre coin pour pister un after valable.

On rejoint finalement un pote qui s'appelait Cédric, un peu comme moi. Lorsqu'on arrive dans le bar, il discute avec une nana kaki-beige, le nez méchamment percé de gros anneaux. Ses yeux magnifiques sont barrés d'une mèche rousse, qui lui donne l'air d'une kepon tombée dans la fashion frange attitude.
Les enfoirés ont l'air bien plus pétés que nous. Qu'à cela ne tienne, je commande une Delirium Tremens. La fausse kepon en plastoc nous demande d'où on vient.
« P'tain, j'aurai trop voulu y aller à ce concert ! Y'a plein de potes qui m'ont dit du bien de Gong Gong.
- Wah, t'inquiètes pas. T'as rien loupé, c'était pas terrible, je lui réponds.
- Ah bon ?
- Aaah, il est dur, intervient Émile, faut pas l'écouter. »
J'essaie donc de défendre ce qui pourrait apparemment me donner une certaine coolitude à l'égard de la femelle.
« Ben disons que c'est sympa pour écouter autour d'un bol de cacahuètes, mais pas de quoi s'extasier non plus.
- Ah, c'est bizarre que c'est de la merde. J'en ai eu de très bons échos pourtant.
- J'ai pas dit que c'était de la merde.
- Ben un bol de cacahuètes, c'est pas terrible quand même.
- Ouais mais faut pas forcément le prendre de manière péjorative. Pour moi, un truc qui s'écoute autour d'un bol de cacahuètes, c'est quelque chose de sympa, mais sans plus quoi. »
Je sens remonter la rancune que j'avais éprouvé à voir le groupe sur scène avec trop de matériel que j'aurai difficilement eu les moyens de me payer.
« Ok, les mecs ont un putain de matos. Et ils savent s'en servir. Mais y'a rien qui ressort de leur truc. Des compos banales et sans âme, du déjà entendu. »
Je m'enfile la bière en pensant à la suite de ma conversation qui ne tenait plus que sur un fil dentaire.
« Parcontre, y'a un truc sympa qui joue bientôt la bas, c'est Cyan & Ben. J'te conseille vivement d'y aller parce que ça défonce bien. C'est un peu comme Portishead, un truc cool pour quand tu déprimes. J'suis deg' de pas pourvoir y aller.
- Ah nan, ça n'a rien à voir avec Portishead. Pourquoi tu peux pas y aller ?
- On joue avec mon groupe la même date.
- Ouai, moi j'irai les voir de toute façon, c'était déjà prévu au programme. »
Elle gagne un point dans mon estime, et moi, je pose une dernière fois ma pinte sans relever les yeux, pour mieux accepter d'être à court de discussion. L'éléphant gravé sur le verre me dit que je n'arriverai pas à la draguer si j'continue de trimballer ma tchatche de merde partout où je vais.
Cette fille dégageait une sorte d'assurance qui ne me laissait pas de marbre. J'apprenais plus tard, en filoutant d'une oreille distraite une bride de sa conversation avec pas moi, qu'elle faisait du théâtre (ou des études théâtrales plus précisément mais peu importe, l'un appellant souvent l'autre) et mettais l'aura qu'elle émanait sur ce seul fait.
Pour l'instant, on se retourne chacun de notre côté de comptoir et je déclame à Fabien toute mon admiration pour son renoncement à l'alcool qui me serait d'une torture psychologique difficilement soutenable pour l'alcoolo – occasionnel, je précise à ce moment pour me défendre du regard barbu que me jette le barman, l'air de dire « petit joueur, tu bois deux bières et tu fais ton malin » – que je suis. Je dis peut être ça car je commence à sentir la Delirium Tremens venir compléter ce qu'avait déjà entamé la bière de la Condition Publique – mais ça, le barman le savait pas, ah ouais. Dire que les deux larrons qu'on vient de rejoindre en sont déjà à leur cinquième, m'étonne pas qu'ils aient l'air défoncés.

Puis vint l'heure de se casser. Émile, déterminé à aller finir de nous pochtronner la gueule au Kiosk avec mes thunes. La belle kepon, traînant des bottes en prétextant s'y faire toujours draguer par des lesbiennes. Moi, traînant du pied pour essuyer la belle merde que je venais d'écraser. Fabien, décidant quant à lui de retrouver son bel apart' pour pionser.
Il fait bien, car le bar sera aussi vide qu'un PMU en pleine campagne picarde.
On siffle quand même une ou deux bières, question de pas être venu pour rien quand même, et l'autre Cédric, qui s'amusait à me chaparder le prénom depuis le début de la soirée, passe aux aveux :
« Tu sais ? On se connaît pas trop tous les deux, mais j't'aime bien quand même.
- Ça me fait plaisir que tu me dises ça, je lui fais, parce que c'est réciproque.
- Ah ouais ? Ah ben ça me fait plaisir aussi. Au fait, j'aime bien les mails avec tes histoires, que t'envoies comme ça, de temps à autres à toute la classe.
- Ouais mais t'es plus dans la liste de l'IUP, si ? J'en ai envoyé un nouveau y'a pas longtemps mais je sais pas si tu l'as reçu.
- Si, j'y suis encore. Je sais plus lequel j'ai reçu dernièrement mais je sais que j'reçois des trucs comme ça de temps en temps »
Ça me laisse perplexe, considérant le fait que je n'avais pas envoyé de mail de ce genre depuis au moins deux ans, mais je laisse pisser.
« Mais au final, c'est pas plus mal, me dit-il. J'veux dire, on se connaît pas trop mais on s'entend bien.
- Ouais t'as raison, je pense qu'on devrait garder cette relation de mecs qui se connaissent pas trop.
- En fait, même si ça fait longtemps qu'on se voit, j'me rends compte juste maintenant que t'es quelqu'un d'intelligent. »
Je dois salement tirer la tronche parce qu'il reprend de plus belle en rigolant :
« Alors que bon, t'as pas l'air comme ça. »
Un mec vient me saluer. C'est Deework, du collectif lillois Bedroom Research. Je me demande comment il a atterri dans cette soirée puante. Enfin, ça tombe bien, je suis bourré, et j'ai un paquet de sujets de foireux en tête que je m'empresse de lui soumettre avec un sourire en coin.

On se tire du bar quelques minutes plus tard. Je raccompagne tout le monde, à moitié pété au volant, et me retrouve seul avec la kepon car c'est la dernière à déposer. Je sens sa main d'Abbé Pierre posée sur mon épaule mais j'dis rien. Juste de quoi parfois combler le blanc trop long, en lui demandant le chemin au détour d'une rue.
« Tu me diras quand c'est bientôt...
- Encore un peu plus loin... Voilà, c'est là. »
Je m'arrête, attend quelque réaction de se part, mais rien.
« Bon ben bonne nuit, je lui dis.
- Ouais, merci, j'te fais quand même la bise. »
Je me tord le cou pour atteindre sa tête derrière le siège, et repense à la bise de politesse qu'elle m'avait refusée en arrivant au premier bar, juste parce qu'elle prétendait s'être mise sur son mode « associable ». Je sens le truc arriver gros comme une maison. Sa langue me roule sous le palais et ma main plonge dans ses cheveux. Pause.
« J'ai fait tombé ma casquette. »
Elle la ramasse et la refixe sur sa tête. Reprise. Je ne sais pas vraiment si c'est mon haleine ou la sienne qui refoule, mais ça donne un p'tit côté loupé à la scène auquel je décide de remédier. Pause.
« Putain mais on pue de la gueule, tu trouves pas ? »
Je tâte voir si un vieux chewing-gum plein de fils de manteau ne se morfondrait pas au fond d'une de mes poches.
« Nan, qu'elle me dit. »
Bon. Reprise. Au bout d'un moment, elle se cale au fond de la banquette et m'invite à l'y rejoindre. Je coupe le moteur, enjambe foireusement les fauteuils, lui fourre une langue de plus belle en l'enlassant sous le t-shirt ; mais je m'arrête brusquement, me jettant de l'autre côté de la banquette avec un sale air d'enfant battu.
« Arf, j'me suis fait mal à l'ongle en passant au dessus des sièges. »
Silence pendant que je me suce le doigt. Je crois que j'aurais difficilement pu sortir un truc plus pourri, mais elle enchérit quand même :
« Et sinon, tu fais quoi à la fac ?
- Ahah, ben ouais, que j'm'esclaffe. Maintenant qu'on s'est bien roulé des pelles, on se rend compte qu'on a rien à se dire, comme des cons, et tu me poses une question bidon juste pour combler le blanc.
- Nan, même pas.
- Excuses moi, j'suis un peu susceptible...
- Tu sais quoi ? La meuf au Kiosk, quand j'suis allée lui demander du feu. Elle m'a dit qu'elle était persuadée que j'voulais me la faire.
- Wah, c'est fou ça. C'est exactement ce que tu nous avais dit avant d'y entrer.
- Alors que bon, les lesbiennes, je déteste ça. »
Elle avait quand même réussi à se brancher la seule gonzesse du bar. Il faut dire que sa casquette militaire et ses cheveux coupés courts lui donnaient un côté garçon manqué.
Je lui dis :
« Au fond, tu me plais bien. Mais je crois que j'ai pas envie de te baiser. J'suis désolé.
- Qu'est-ce qui te fait croire qu'on allait baiser ?
- Bah, c'est un peu la suite logique des choses, nan ? Mais j'ai pas envie, même si mon égo de mâle voudrait que j'te prenne là, dans la caisse. Et tant pis pour ma fierté.
- Et quelle fierté t'aurais à me baiser, et à me retourner dans tous les sens ? C'est ça qui est chiant. Dès que t'es une meuf potable, suffit que tu sois pas trop grosse et que t'aies pas de protubérance sur la gueule pour que tous les mecs veulent te sauter.
- Je sais pas. C'est pas de ma faute, on baigne tous dedans. C'est le poids de la société qui veut ça, qui nous pousse à baiser le plus possible pour avoir une bonne estime de soi. J'sais que j'raconterai ça aux potes demain, et ils me diront que j'ai bien loosé. Mais ça m'intéresse pas de niquer comme ça, à l'arrache. Bouarf, tu loupes rien de toute façon, j'suis une catastrophe au pieu.
- Et c'est quoi que tu nous fais là ? Une crise de post-adolescence ? Et puis qu'est ce que t'en as à foutre de ce que disent tes potes ? Tu vas pas me dire que ce sont tous des playboys qui se tapent plein de meufs comme ça ? »
Son truc de post-adolescence me vexe et je tire un peu la tronche. Alors, pour se rattraper, elle glisse sa tête pour murmurer :
« Tu sais quoi ? C'est pas la loose, c'est cool de ta part, parce que j'en ai marre de me faire baiser. »
Ça me surprend venant de sa part car c'était quand même elle qui avait lancé l'affaire. Mais bon, sur le coup, j'suis assez content de moi. On commence à discuter pendant ce qui me semble une éternité. Un moment, elle fait mine de se barrer, et je repasse sur le siège de devant, en lui disant qu'elle aurait jamais dû faire ça parce que je tombe trop facilement amoureux, question de la faire culpabiliser. Ça marche, elle reste, mais me met mal à l'aise avec son art de la tchatche que je suis loin de maîtriser. Je commence d'ailleurs à me sentir de plus en plus con, et finis par perdre totalement le contrôle de la discussion, qui part en psychanalyse sur mon cas.
« Mais faut pas te déprécier comme ça parce que tu ressors d'histoires foireuses, me dit-elle, je trouve pas que tu loose.
- Mais au final, peut être que j'me sens bien dans ma loose. C'est un peu un masque que j'me mets, comme quand j'mets celui de bouffon de service pour faire mon intéressant devant tout le monde. Ça peut être un moyen de compenser mes nombreux plans foirés, parce qu'au moins, la loose, ça fait marrer tout le monde. »
Je sens qu'il y a quelque chose de raté dans la profondeur que j'essayais de donner à mon propos.
« Putain, ça y'est, j'commence à raconter de la merde.
- Nan... Je trouve que ça se tient. »
Je déteste quand quelqu'un essaie de me sonder, ça me donne l'impression d'être à poil au milieu d'une rame de métro. Le stress me secoue tellement les membres que je laisse échapper les clefs en dessous du fauteuil. Je tâtonne pour les retrouver en lâchant quelques jurons. J'abandonne. Elle penche sa tête entre les sièges pour les chercher, et j'en profite pour lui décocher une autre pelle goulue, appliquant pudiquement ce droit de cuissage qu'elle m'avait accordé pour un soir.
Elle prend un air profond.
« Tu veux que j'te dise ce que c'est la loose ? »
Silence. Je comprends qu'elle attendait une réponse de ma part.
« Euh oui ? Vas y, balances.
- Alors j'vais te dire ce que c'est que la loose. La loose, c'est d'être moche. »
Re-silence. L'espace d'un instant, je crois qu'elle prend une respiration mentale pour lâcher la suite.
« Euh, c'était une question ?
- Nan ! ...
- Ah ok, je devais juste mettre une virgule alors ?
- Nan ! »
Moi qui m'attendais à une tirade de fou, je reste un peu sur ma faim.
« Tu sais quoi, reprend-elle, faut pas se prendre la tête avec ces histoires. Moi, ça fait longtemps que j'me prends plus la tête. Je sais ce que je veux, j'ai mes ambitions, et puis voilà. C'est quoi tes ambitions à toi, avoir des gosses, fonder une famille ? »
Cette question m'interpelle pas mal, non seulement parce qu'elle me semble tout à fait hors de propos, mais aussi parce qu'elle refléterait presque un plaidoyer des bonnes raisons de ne pas sortir avec elle, comme si elle se sentait menacée. Je ressers ce vieux refrain que j'ai l'habitude d'agrémenter à toutes les sauces :
« Disons que j'suis sorti avec une meuf pendant plus de trois ans. Je me vidais la cervelle dessus car c'était ma seule confidente. Il m'arrivait même parfois de lui parler sans me rendre compte qu'elle s'était endormie. Quand on s'est séparé, je me suis tout à coup sentis muet. C'est ça que je recherche, quelqu'un à qui torturer l'esprit avec mes vidanges de cervelle.
- Ben dis donc, c'est pas très sympa... Moi, j'ai suffisamment subi pour arrêter de compter sur les autres, d'attendre quelque chose d'eux. J'en ai plus rien à foutre des gens.
- Bah t'en as de la chance. J'aimerais bien en avoir rien à foutre comme toi, et me cacher sous une bonne carapace. J'essaie de me convaincre que tout ça, c'est des conneries, mais au final, j'ai toujours mes vieux bads qui remontent à la surface.
- Putain mais t'es encore pire que moi. T'es vraiment le pire mec que j'me suis faite. »
Je ne savais pas trop si ça faisait référence au fait d'avoir refusé sa chatte, ou d'afficher mon sentimentalisme gnangnan. J'espèrais que c'était la dernière solution, mais ça m'aurait pas étonné pas que ça soit les deux à la fois.
« Merci, ça fait plaisir, dis-je de manière un peu gênée.
- Enfin, au moins, c'était original. J'ai préféré parler avec toi que de baiser, c'était plus sympa. Si j't'invite à prendre un café pour continuer cette discussion une autre fois, tu vas pas refuser ?
- Ben nan. »
Je la sens prête à partir, et ma bite qui se pointe au milieu de mon champs de pensée, tel un worms(®) innocent que je m'apprêterais à enterrer au bout de mon bazooka télécospique, m'inspire assez de pitié pour ne point l'achever de suite.
« Euh mais sinon, ça te dirait pas qu'on monte chez toi prendre une bière ? On va pas squatter quinze ans dans la caisse.
- Nan. Tu sais très bien que si on monte chez moi, on finira par baiser.
- Ah ouais, merde, c'est vrai. »
Ah y'est, je passais maintenant pour monsieur frigide alors que ce qui me faisait surtout chier, c'était de ne pas avoir mon petit confort de queuteur. Remarque, tant mieux, elle avait l'air de m'apprécier car je m'intéresserais à elle autrement que pour le cul, ce qui n'était pas totalement faux en fin de compte.
« Bon allez, lance-t-elle, j'vais te faire une fleur. D'habitude je trace à la fac sans calculer personne, en regardant mes pieds...
- Ah tiens, moi aussi!
- Mais là, si j'te vois, je déciderai de pas t'ignorer. »
Super, mec. Voici ton lot de consolation.
« J'peux quand même prendre ton numéro ? Pour au moins assouvir mon égo de gars en rut.
- Nan, on en a pas besoin. De toute façon, j'te recroiserai à la fac. »
Ok, ça aurait pu m'éviter de passer le lendemain à attendre anxieusement un texto qui n'arriverait pas, mais je restais intimement convaincu que je ne la recroiserai pas de sitôt.
« Ouai mais franchement, j'y suis pas souvent.
- Bah je t'y ai déjà vu.
- Ah bon ? T'es plus douée que moi parce que j't'ai jamais captée.
- Ouais. J'me suis dit que les dreads, ça t'allait pas parce que c'est rond et que t'as un nez pointu.
- Tiens c'est marrant, on me l'avait jamais sortie celle là.
- Ben ouai, normal. C'est un jugement plutôt esthétique. »
Je ne sais pourquoi cette remarque m'amuse autant. Peut être parce que je me mets à imaginer ma tête en BD, faite de triangles et de cercles.
« Au fait, chose cruciale, c'est quoi ton prénom ?
- Cédric
- Et bien bonne nuit Cédric.
- Bonne nuit Marie. »
J'éprouve une certaine fierté en voyant qu'elle ne réagit pas car j'étais pas trop sûr de mon coup. Pour une fois, ce n'était pas moi qui avais oublié le nom de la personne avec qui je parlais. Bon ok, y'avait pas de quoi se jeter les fleurs, mais quand on connaît mes dispositions à oublier les noms à la seconde même où on me les donne...
Je la fixe du regard.
« J'aimerais bien te revoir quand même, désolé si ça te fait peur que j'te demande ça. »
Va savoir pourquoi ai-je eu l'idée de dire un truc aussi con.
« Nan, ça me fait pas peur. Par contre, il faut que tu saches un truc... »
Elle se dresse pour attraper la portière.
« N'attends rien de moi. »
Je démarre le moteur, seul avec sa fatalité de kepon en plastoc, et la vois réapparaître au carreau.
« Bon, et tu m'as toujours pas dit en quoi t'étais, monsieur de Lille 3.
- J'fais un M2 ingénierie culturelle.
- Ah ouais, M2 ! C'est vrai ?
- Ben ouais, j'pensais que tu le savais.
- Nan, c'est bien, ça ! »
Là, c'est moi qui vient de gagner un point dans son estime. Je trouve le truc foncièrement dérisoire mais une pointe de fierté envahit mon être tout entier pour me faire briller tel un décalcomanie phosphorescent dans une boîte de céréales. Alors que j'avais passé au moins une heure à pleurnicher sur mon sort, je lui dis :
« Et ouais, c'est la classe. Et encore, tu ne connais pas tout de ma vie ».
Je sors mon plus beau sourire de crâneur, et lance la voiture sur la route. Ma fierté retombe aussi vite qu'elle est apparue, laissant place à l'impression d'avoir été quand même assez crétin sur cette dernière réplique. D'la merde. Je continuerai de me traiter pendant toute la route, comme à mon habitude, pour avoir foiré un plan de plus ; et passerai la nuit à me battre avec un moustique, juste pour la flemme d'aller chercher une prise anti-moustique dans la salle de bains. Le lendemain, j'avouerai ne pas être allé au cours du matin que j'avais promis de prendre pour Fabien, prétendant pour l'occasion détenir une circonstance attenuante. Sentant que ma bataille acharnée avec le moustique ne m'apporterait que peu de crédit, je sors la carte de celui qui finit sa nuit avec une gonzesse. Ça le fait plutôt marrer.
« Mais... Tu l'as baisée au moins ?
- Euh... nan. J'suis pas comme ça, moi. J'suis pas un chaudard.
- Alors si tu l'as pas baisée, c'est pas une excuse valable. »
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: djimboulélé le octobre 16, 2006, 15:49:27 pm
ah, Lille 3 ça me rapelle quelques souvenirs...
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: Tehanor le octobre 16, 2006, 21:21:05 pm
ouaip, hésitez pas sinon à me critiquer sur la forme. Ca fait 36 fois que j'me corrige, que j'reformule, mais j'passe p'tetre à côté de trucs évidents. Pas facile d'aborder le dialogue parlé en essayant un minimum de coller à ce qui s'était dit pour mon soucis d'historien.
C'est la première fois que j'm'y colle...
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: vendredi le octobre 16, 2006, 21:59:42 pm
t'aurais du y coller un bon coup de bite à la keponne!
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: vendredi le octobre 16, 2006, 22:01:37 pm
euh pardon... moi j'aime bien comment tu écris. c'est assez naturel on suit bien l'histoire, après tes aventures sont pas des plus folles mais justement t'arrives à les raconter en les rendant assez intéressantes..
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: Tehanor le octobre 16, 2006, 22:06:20 pm
Putain mais ouai mais forcément, depuis d'taleur j'corrige et j'me rend compte que ça prend plus en compte mes éditions. C'est quoi ce bordel (sic)
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: JeRe le octobre 16, 2006, 22:06:25 pm
moi je dis tu devrais te branler un coup.
ca ira ptete mieux apres
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: Tehanor le octobre 16, 2006, 22:08:36 pm
Euh sinon, pour revenir à ta remarque ouai. J'ai pas trop d'imagination pour les histoires, alors jme contente de me baser sur ce qui m'arrive. Ou du moins, c'est surtout que j'ai pas encore eu le courage de penser un scenar. Ca viendera p'tetre avec le temps.
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: Tehanor le octobre 16, 2006, 22:10:59 pm
Citation de: "JeRe"
moi je dis tu devrais te branler un coup.
ca ira ptete mieux apres


Ouai. J'ai pas attendu que tu me le dises pour le faire, mais j'me sens un peu pareil qu'avant.
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: djimboulélé le octobre 17, 2006, 14:49:04 pm
moi c'que j'trouve amusant c'est justement qu'on préfère parler du fond après lecture plutôt que de faire ,euh... ((((une analyse stylistique et synthaxique des métadonnées linguistiques qui parcourent ta réthorique :/ )))... dont j'dirais qu'elle serait un peu inutile parce que ton texte semble malgré tout s'attacher à  montrer une certaine spontanéité... ça s'analyse, certes mais bon, moi, c'est pas c'qui m'interesse le plus quand j'lis un truc...et puis j'suis pas du tout spécialiste... ici, tu n'aurai à faire qu'à de vulgaires consommateurs  de mots que ça m'étonnerai pas.
C'que j'ai remarqué c'est que j'aurai peut-être pas lu ton texte si tu l'avais mis sur un site ou tout un tas de textes se perdent et se mélangent dans un fouillis absurde, ou tes qualités auraient peu de chance de se faire remarquer...alors qu'ici, à pondre un texte tout les quinze jours, ben tu peux faire office d'écrivain public du forum parce qu'y a pas beaucoup de gens qui produisent autant..
Alors t'essouffle pas, si tu veux nous faire plaisir...
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: Tehanor le octobre 18, 2006, 02:40:15 am
Ouais, normal. Je disais juste ça au cas où un littéraire éclairé se planquerait derrière un smile tout vert sans oser me pisser sur les doigts. Pas facile d'essayer de progresser avec si peu de critiques. Enfin bon, j'comprend aussi que les gens aient d'autres choses à foutre que de se taper un débat ésotérique sur la façon de bien raconter ma minable petite vie. Tant pis, j'continuerai de m'entraîner plus ou moins à l'aveuglette. C'est déjà bien qu'on me lise, 'vé pas faire mon blasé d'la life non plus.
Si vous le voulez bien, revenons à ma bite donc, que j'me suis m'astiquée question de voir si j'me sentirai pas mieux après.
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: vendredi le octobre 18, 2006, 11:41:18 am
et alors?
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: cloporte atomisé le octobre 18, 2006, 12:10:32 pm
Je me suis enfilé ton texte d'une seule traite, et cela m'a drôlement plu smiley14  smiley14  !!

Synthaxe ? Forme ? Euh, bon je ne connais pas tellement bien ces concepts pour me permettre de divaguer à leur propos sur ce forum...

Et sinon, tu veux pas te marier avec moi plutôt ?  smiley9
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: krodelabestiole le octobre 18, 2006, 14:49:36 pm
Citation de: "djemija"
moi c'que j'trouve amusant c'est justement qu'on préfère parler du fond après lecture plutôt que de faire ,euh... ((((une analyse stylistique et synthaxique des métadonnées linguistiques qui parcourent ta réthorique :/ )))


claro
ça doit etre bien raconté du coup
parceque cest plutot le contenu qui me ferais réagir
mais je crois que je serais pas tres tendre smiley9
enfin cest vaguement déconcertant mais cest un peu rigolo quand meme
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: Tehanor le octobre 18, 2006, 18:09:08 pm
Citation de: "V3NDR3D1"
et alors?


Et alors j'en dis qu'une branlette vaut bien une bourrade à l'arrache qui risquait pas de s'annoncer très glamour, surtout quand on espère (à tord sûrement) un peu plus de la meuf en question. Petit joueur, moi ? sans doute...  smiley4

Citation de: "cloporte atomisé"

Et sinon, tu veux pas te marier avec moi plutôt ?  smiley9


Tout de suite, là, si tu veux, mais sincèrement, entre nous, j'pense pas qu'tu sauterais sur une bonne affaire. C'est ce qu'ils ont dit dans Capital sur les arnaques de l'été.

Citation de: "krodelabestiole"

parceque cest plutot le contenu qui me ferais réagir
mais je crois que je serais pas tres tendre smiley9


Ouais, j'pense à peu près avoir déjà tout entendu sur mon compte mais n'hésites pas à m'envoyer un coup dans les burnes, j'suis là pour ça, et j'ai une bonne protection. Bon, il arrive qu'elle se décroche parfois en allant pisser mon trop plein d'alcool, et qu'on me décoche un truc bien ajusté quand je reviens sans trop faire gaffe, mais là, pas de risques.
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: vendredi le octobre 18, 2006, 21:04:11 pm
Citer
Et alors j'en dis qu'une branlette vaut bien une bourrade à l'arrache qui risquait pas de s'annoncer très glamour, surtout quand on espère (à tord sûrement) un peu plus de la meuf en question. Petit joueur, moi ? sans doute.

c'est à ça qu'on reconnait les princes! bravo!
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: DJ Cabine le octobre 18, 2006, 22:13:01 pm
Citation de: "JeRe"
moi je dis tu devrais te branler un coup.
ca ira ptete mieux apres


En langage fleuri on dirai plutôt : tu devrai te taper une pivoine !


Tehanor: Je suis un piètre lecteur mais une foi commencée je n’ai pas réussi à lâcher ton texte avant la fin !
Continu !

A oui, le personnage du moustique est vraiment une trouvaille!
C’est un symbole tout à fait approprié pour faire ressentir et résumer tout le coté tragique d’une telle expérience.
 smiley14
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: Tehanor le octobre 18, 2006, 23:44:02 pm
Citation de: "DJ Cabine"

A oui, le personnage du moustique est vraiment une trouvaille!
C’est un symbole tout à fait approprié pour faire ressentir et résumer tout le coté tragique d’une telle expérience.
 smiley14


ahah bien vu, ça me fait plaisir que quelqu'un l'ai capté  smiley23 (et c'est aussi vrai qu'le reste, comme quoi, le hasard fait parfois bien les choses)
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: beatnykk le octobre 19, 2006, 05:37:51 am
moi je dirais juste question du style.

employer plus de méthodes littéraires différentes : par exemple pour changer de moment tu utilises plusieurs fois un futur narratif pour résumer une période avant de repasser au présent (genre le lendemain pendant un dialogue).

sur un texte aussi court (je veux dire par rapport à plusieurs centaines de pages) ça fait une répétition de méthode qui se ressent.

j'imagine que ces entraînements peuvent aussi être pour toi l'occasion de t'inventer des tours de passe-passe inattendus !!

sinon sympa et vivent les cahuettes :)
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: Tehanor le octobre 19, 2006, 16:34:11 pm
C'est vrai que j'ai utilisé deux fois le procédé sans trop m'en rendre compte. Hoplà, petite édition, glissade de deux trois p'tites feintes en plus. Merci en tout cas pour le conseil, je ferai gaffe à pas trop abuser de ce truc la prochaine fois même si c'est tentant smiley23 ça y'est j'suis en train d'choper le virus du smile vert j'crois bien
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: djimboulélé le octobre 19, 2006, 20:17:44 pm
Citation de: "Tehanor"

Citation de: "cloporte atomisé"

Et sinon, tu veux pas te marier avec moi plutôt ?  smiley9


Tout de suite, là, si tu veux, mais sincèrement, entre nous, j'pense pas qu'tu sauterais sur une bonne affaire.


dis donc, c'est une excuse pas valable, ça !
  smiley14
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: Tehanor le octobre 19, 2006, 20:41:19 pm
Pas une excuse, juste un peu d'honnêteté. Après, les gens font c'qu'ils veulent hein, j'suis pas là pour faire le rabat-joie de service...
wouh, j'suis level 2
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: djimboulélé le octobre 19, 2006, 20:58:42 pm
Mais si t'étais vraiment  honnête, tu laisserais pas forcément planer le mystère sur "cette mauvaise affaire"...

Après tout, ch'sais pas,  t'es peut-être contagieux.... smiley4

bon, après  j'arrête parce que....ça m'regarde pas...
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: riz le octobre 20, 2006, 10:36:04 am
T'as fini d'embêter Houellebecq ? va manger des petits pois phosphorescents dans ta chambre


 smiley20
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: !dje! le octobre 20, 2006, 12:44:06 pm
ouais moi je trouve ça pas mal aussi !
juste tu confonds Elephant et Gerry ! faut le faire quand même...
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: Tehanor le octobre 20, 2006, 13:16:50 pm
Citation de: "!dje!"
ouais moi je trouve ça pas mal aussi !
juste tu confonds Elephant et Gerry ! faut le faire quand même...


c'est ça que le gens ne comprennent jamais de quel film j'parle. J'l'appele toujours Elephant...  smiley9
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: !dje! le octobre 20, 2006, 14:38:48 pm
ouais Elephant c'est sur Colombine :zomboz:
mais c'est un très très bon film aussi (avec Drugstore Cowboy évidemment)  :wow:
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: djimboulélé le octobre 20, 2006, 18:14:57 pm
Citation de: "Riz_Au_Lait"
T'as fini d'embêter Houellebecq ? va manger des petits pois phosphorescents dans ta chambre
 smiley20


 ben, heu..c'est qu'j'avais rien d'autre à faire  smiley10
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: krodelabestiole le octobre 23, 2006, 01:50:19 am
javais pas lu les reflexions alcooliques dans le train
je vois que djemila a commencé à défricher
https://www.cannibalcaniche.com/forum/viewtopic.php?p=66657#66657
elle est gentille

Citer
C'est le poids de la société qui veut ça, qui nous pousse à baiser le plus possible pour avoir une bonne estime de soi.


mais où tes donc allé pêcher ça?
 smiley18
tu gardes seul contre tous sur ton chevet (ce film est excellent mais plutot parcequil représente ce que l'esprit humain peut avoir de plus puant) ou bien tu le penses vraiment?

tu te tritures bcp les neuronnes avec des codes sociaux à la mors moi le noeud jai l'impression
ptet pour ça que tu fantasmes sur une pseudo keupone juste trop conne sortie tout droit d'un clip d'M6? ("la loose cest d'etre moche" comment on peut envoyer une chiure pareille?)
... et tout ce qui te déçois cest son haleine smiley13

tu vas me faire le plaisir de jeter ta télé de bruler tous les journaux gratuits qu'on te tendra de t'installer confortablement et de consacrer le reste de ta vie à la lecture de chacun des posts de cannibal caniche

 :onde1:  :beholder:  :onde2:

non en vrai dans ton cas je suis pas sûr que cette thérapie te serais d'une utilité queqluonque... internet manque de sensualié

par contre tu devrais eviter de t'emmeler les pieds dans des stérétotypes en papier glacé et plus baiser par exemple avec les gens que tu apprécies
cest plus agréable
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: vendredi le octobre 23, 2006, 09:45:35 am
merde les conseils baise de kro...  
si je l'écoute je deviens divorcé et alcoolique....
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: krodelabestiole le octobre 23, 2006, 11:50:01 am
gorellaume aura subtilement noté que je tentais par là un fin : "baise avec tes amis, la sodomie élargit l'esprit !"

ceci dit il est probable que tehanor ai des amies femmes (http://wiki.ardkor.com/Femme)
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: sqaw lee le octobre 23, 2006, 12:02:11 pm
Citer
par contre tu devrais eviter de t'emmeler les pieds dans des stérétotypes en papier glacé et plus baiser par exemple avec les gens que tu apprécies
cest plus agréable

oui avec des gens qui le méritent...des vrais amis par exemple !
Je trouve que ça devrait être plus logique de baiser avec des amis que des inconnus même si ça se fait pas vraiment...enfin je rejoins assez kro dans sa critique même si tu restes plaisant et amusant à lire..et ta nana dans l'histoire elle a pas l'air d'avoir inventé l'eau tiède en tout cas... smiley18


dis kro tu me rappèles combien de pourcent tu avais fait au test de pureté posté il y a très longtps ici ? smiley19  smiley5
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: sqaw lee le octobre 23, 2006, 12:04:29 pm
Citer
gorellaume aura subtilement noté que je tentais par là un fin : "baise avec tes amis, la sodomie élargit l'esprit !"


voilà nos esprits se sont rejoints pendant que j'étais entrain d'éditer ma rep ! smiley5
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: cloporte atomisé le octobre 23, 2006, 12:44:57 pm
Citation de: "SQallY"
et ta nana dans l'histoire elle a pas l'air d'avoir inventé l'eau tiède en tout cas... smiley18


Entièrement d'accord !! Mais je trouve que la description est excellente, j'en ai rencontré des comme ça, j'ai même des amis qui sont tombés amoureux de filles comme ça (je me demande bien pourquoi d'ailleurs... Qu'est ce qui attire les hommes là dedans ? smiley9 Des hommes pour me répondre ??)

Tehanor, sincérement, je pense que tu te prends vraiment trop la tête effectivement... Souvent tu dois voir des malversations là où il ne se passe absolument rien, dis toi juste que la personne en face de toi pense rarement comme toi, quelque soit les projets que tu échafaudes à son égard...

Coucher avec ses amis, c'est une solution que j'ai utilisé dans le passé mais bon, on aboutit à rien de tangible au final, juste de l'amusement amical à défaut de faire une autre activité éculée...
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: beatnykk le octobre 23, 2006, 16:27:55 pm
d'où retour du mythe du grand Amour

à la fois notre perte et notre sauvetage ^^

comme c'est poétique ... mais je préfère ça à un bouquin mal écrit il y a des siècles.
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: Tehanor le octobre 23, 2006, 18:37:06 pm
Citation de: "cloporte atomisé"

(je me demande bien pourquoi d'ailleurs... Qu'est ce qui attire les hommes là dedans ? smiley9 Des hommes pour me répondre ??)
...


Peut être simplement la beauté ? Ouais, j'ai l'impression que la tendance actuelle voudrait que l'on se fasse séduire à l'aide de mots, et d'y accorder bien plus d'importance que ça mériterait en réalité. Peut être parce qu'on se dit qu'on a pas envie de se trimballer un boulet, ça se défend comme point de vue, mais je prends pas. Bon, il m'arrive parfois de jouer le jeu, parce qu'une grande majorité fonctionne ainsi. Mais je trouve ça fondamentalement dérisoire. A mon avis, ça part d'un présupposé érroné, à savoir que parceque la personne d'en face saurait plus ou moins tenir une conversation intéressante, qu'elle serait plus apte à nous offrir une relation profitable. Je trouve au contraire qu'il est bien plus interessant de se taper qqu'un juste pour l'attirance physique qu'on éprouve mutuellement (et qui se ressent après dans les relations affectives), pour après la découvrir (et plus ça prendera du temps à y arriver, mieux ça sera car on sera toujours capable d'être étonné). Ben ouais, c'est pas avec deux trois discussions de bourré qu'on peut réellement découvrir une personne car elle a soit généralement beaucoup plus à nous offrir, soit beaucoup moins, mais rarement ce qu'on s'était imaginé sur ces premiers mots, contrairement au physique qu'on a pas besoin d'attendre pour découvrir (mise à part quelques détails) et qui fait donc à mon avis un critère beaucoup plus pertinent.
Mais voilà, c'est plus classe de baser son critère de sélection sur la tchatche que sur une simple attirance physique. Pas plus tard que samedi, j'exposais ce point de vue à l'ex d'un pote fraîchement larguée, lui disant que je trouvais ça profondément stupide de devoir systématiquement aligner des mots intelligents pour espérer avoir une chance avec qq'un. J'suis parti assez loin dans mon idée, si bien que ça prenait la forme d'un espèce de monologue assez touffu. A la fin, la meuf en question : "euh mais sinon, j'suis libre, moi" et moi perplexe. Ben ouais, c'est toujours pareil. Je lui aurais demandé tout de suite de baiser, ça aurait pas marché. Et là, suffisait que j'lui tienne le crachoir suffisament longtemps et subtilement pour qu'elle jete son dévoulu sur moi.
Bizarre comme situation, c'est un peu comme si une meuf m'expliquait pourquoi le machisme était un comportement stupide, et que j'lui répondais à la fin "ouais j'comprends, mais c'est bien parce que t'es une gonzesse et que j'ai envie de te faire une fleur ce soir".

Citation de: "cloporte atomisé"

Tehanor, sincérement, je pense que tu te prends vraiment trop la tête effectivement...


Effectivement, j'aime bien me prendre la tête. J'aime bien réfléchir, auto-philosopher sur des trucs à la con de la vie, des sujets qui me préoccupent et auxquels je pense quand j'prend le bus ou quand je chie. Essayer de comprendre le pourquoi du comment. Des fois même que j'pense avoir trouvé une idée de génie, j'en ponds une théorie un peu foireuse, et ça me procure un espèce de sentiment de satisfaction, comme si j'me sentais supérieur à avoir grillé un truc que personne ne grillerait. En réalité, la plupart du temps, j'ai rien grillé du tout, j'tourne juste le truc d'une certaine manière et puis voilà. J'me ferai vite rembarrer sur mon idée et j'passerai à autre chose. Alors, tant que j'étais avec ma femme, pas de problèmes, j'pouvais me lâcher (d'où les vidanges de cervelle dont j'parlais, qu'elle avait d'ailleurs l'art de me rembarrer vite fait en deux mots). Mais là, comme je suis célibataire, ça me préoccupe un peu et ça me fait donc forcément un nouveau sujet de réflexion qui pointe son nez. J'devrai pas me prendre la tête ouais, parce que c'est sans doute préjudiciable, et les gens arreteraient peut être de me trouver masochiste ou de me conseiller d'aller voir un psy, mais j'aime bien ça, voilà tout.  smiley23

Citation de: "cloporte atomisé"

Coucher avec ses amis, c'est une solution que j'ai utilisé dans le passé mais bon, on aboutit à rien de tangible au final, juste de l'amusement amical à défaut de faire une autre activité éculée...


Ouais, j'ai essayé de baiser avec une inconnue, c'était nul. J'ai essayé aussi de baiser avec une pote, c'était nul aussi. Juste que l'avantage avec la pote, c'est qu'on a déjà une certaine confiance à la base qui facilite le jemenfoutisme de la baise pour la baise.
Mais après voilà, la baise pour la baise, tout le monde en est capable (quoique j'ai quelques doutes à mon sujet, mais passons huhu), y'a rien d'exceptionnel dedans. CONTRAIREMENT à la baise amoureuse qui refile des sensations de taré. Bah ouais, v'la que j'fais mon loveur qu'on va dire mais tant pis. C'est ce que m'a montré l'expérience. Et là, je vois pas ce que vient foutre ce critère de tchatche à la con. Il sert peut être aux 95% de temps qu'il nous reste à passer avec la meuf en question. Mais au final parcequ'on trouve de principal intérêt que dans ces 5% de baise amoureuse (ce qui veut pas dire qu'on peut pas avoir quelques satisfactions secondaires dans le reste), et qui marchent parcequ'on se charme mutuellement, pas parcequ'on se trouve fûté. "La loose, c'est d'être moche". C'est vrai que c'était pas terrible mais au final, c'est peut être elle qui avait raison.
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: DJ Cabine le octobre 24, 2006, 01:05:15 am
La c’est touffu et j’ai vraiment du mal à  suivre.

Perso j’attendais bien l’apparition de quelques théories après un texte comme celui la …
Pas seulement des problématiques  passionnantes comme définir ce qu’est la looze,
si on se prend trop ou pas assez la tête et si on préfère la baise entre potes ou pas.
Ca m’amuse mais j’aurais aimé pourquoi pas savoir :

Si tu pense que l’on est maître de quoi que ce soit quand on fait une rencontre ?
Si des critères de séductions existent réellement et si oui servent ils a quelque chose ?
Pourquoi dans ces brefs moments ou l’on doit capturer notre promise on  peut encore réfléchi plutôt qu’agir ?
Et pourquoi projeter au tant d’attentes sur l’autre...
Es ce que tout ne nous est pas dicté par nos chromosomes ou les petits hommes verts ?
Pourquoi la frustration engendre t'elle la violence ?  Pauvre moustique !
Et surtout dieux est il un moustique ?

En fait je crois que j’aurai besoin d’un petit recentrage du débat par dröne.
Ca serai pas mal !
 smiley4
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: sqaw lee le octobre 24, 2006, 11:06:35 am
j'ai le sentiment que tu t'écoutes un peu trop téhanor...p-e que les réflexions que tu as sur le vie, les relations humaines tout ça, les filles que tu cotoies se les applique à elle même à ton égard...

Citer
A la fin, la meuf en question : "euh mais sinon, j'suis libre, moi" et moi perplexe. Ben ouais, c'est toujours pareil. Je lui aurais demandé tout de suite de baiser, ça aurait pas marché. Et là, suffisait que j'lui tienne le crachoir suffisament longtemps et subtilement pour qu'elle jete son dévoulu sur moi.

peut-être qu'elle s'est dit "ha ces flambeurs...c'est toujours pareil, à te baratiner pour donner de la contenance à leur envie de baiser, il croit que j'y vois que dalle, c'est marrant de jouer l'idiote ça procure à tous ces loosers males un sentiment de supériorité parc'qu'ils seraient pas capable d'avoir le même bagout face à une nana en mesure de donner vraiment le change...bon j'en ai marre de jouer, faut que je l'aide à abréger le pauvre...on baise ?

moi je pense que tu devrais te trouver une "vieille" intelligente, qui t'écouterait, encadrerait tes réflexions et te feraient voir les choses de la vie plus simplement en te fesant partager ses expériences...t'as l'air d'être un bon gars j'trouve et c'est bien de se poser des questions et de se prendre la tête mais avec l'age tu prends du lest par rapport à tout ça sinon tu t'en sors pas.
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: DJ Cabine le octobre 24, 2006, 11:33:26 am
Citer
A la fin, la meuf en question : "euh mais sinon, j'suis libre, moi" et moi perplexe. Ben ouais, c'est toujours pareil. Je lui aurais demandé tout de suite de baiser, ça aurait pas marché. Et là, suffisait que j'lui tienne le crachoir suffisament longtemps et subtilement pour qu'elle jete son dévoulu sur moi.


C’était simplement une fille qui ne voulais pas casser l’ambiance.

Citer
moi je pense que tu devrais te trouver une "vieille" intelligente, qui t'écouterait, encadrerait tes réflexions et te feraient voir les choses de la vie plus simplement en te fesant partager ses expériences...t'as l'air d'être un bon gars j'trouve et c'est bien de se poser des questions et de se prendre la tête mais avec l'age tu prends du lest par rapport à tout ça sinon tu t'en sors pas.

Wouaou ! Quelle maturité SQally !
T’aurai pas connu un "vieux" qui aurai partagé ses expérience toi…. smiley5
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: djimboulélé le octobre 24, 2006, 12:32:20 pm
...
Citer
"CONTRAIREMENT à la baise amoureuse qui refile des sensations de taré"smiley20  
...   tu l' a dit dans cette phrase! ben voilà, pas besoin de cacher la vérité dans la forêt, hein !  :smiley41:
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: riz le octobre 24, 2006, 13:21:28 pm
:charming: smiley20   :smiley28:   smiley24
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: Tehanor le octobre 24, 2006, 20:33:17 pm
Citation de: "SQallY"
peut-être qu'elle s'est dit "ha ces flambeurs...c'est toujours pareil, à te baratiner pour donner de la contenance à leur envie de baiser, il croit que j'y vois que dalle, c'est marrant de jouer l'idiote ça procure à tous ces loosers males un sentiment de supériorité parc'qu'ils seraient pas capable d'avoir le même bagout face à une nana en mesure de donner vraiment le change...bon j'en ai marre de jouer, faut que je l'aide à abréger le pauvre...on baise ?


Ouai, mais nan. C'était clairement interessé. Enfin bref, peu importe.

Citation de: "SQallY"

j'trouve et c'est bien de se poser des questions et de se prendre la tête mais avec l'age tu prends du lest par rapport à tout ça sinon tu t'en sors pas.


Je vois ce que tu veux dire. Adolescent, on découvre un monde qui n'est pas forcément fait comme on nous l'avait dit, on commence à le percevoir rempli d'incohérences, et, bien content de s'en apercevoir, on bazarde tout ça en exergue, tout en s'emparant volontairement de valeurs diamétralement opposées, ou d'une issue alternative. Une vision désillusionnée de la société, qui pourra très bien ensuite s'étendre, dans un même élan de rejet, à toutes les autres choses qui nous conditionnent, ou qui tentent de le faire malgré cette nouvelle résistance dont on s'affuble.
Après vient effectivement le temps de blasitude. On se dit qu'au final, c'est pas si grave que ça, et qu'on est de toute façon plus ou moins obligé de prendre part au "jeu". D'une part parce qu'on aurait p'tetre pas fait mieux, mais aussi peut être parce qu'on a la flemme et que ça nous fatiguerait plus qu'autre chose. Alors on y adhère ouais, tout en gardant une part de recul suffisante pour se fabriquer une petit sentiment d'intégrité douillet. Le vieux sage qui sait tout ça, mais qui se dit que ça sert à rien de s'énerver en gros.

Sauf que j'ne suis même plus dans cette logique là. La merde environnante, je la rejette pas, je la contourne pas, je la mâchouille et en hume toute la beauté d'incohérence avec délectation. Je prétends pas en régurgiter quelque chose de bien fait, juste quelque chose dont j'aime bien la forme, et cela même si je savais au fond de moi qu'on aurait pu très bien la sculpter d'une façon sûrement plus pertinente que la mienne. C'est un truc que j'ai chopé en découvrant la sociologie. Ce regard porté sur certains faits, superbement désintéressé et plein de recul aussi. Ce regard là, j'en ai fait (ou tente) de le faire mien aussi. Sauf que la mienne de sociologie manque simplement de toute la logique qu'on serait tenté de lui accorder. Elle n'est pas objective et ne s'efforce aucunement de l'être, elle est subjective, car fondée sur mes propres expériences. Alors je constate, je sais que j'ai probablement tord et pourtant, j'en sors quelque chose qui me plaît parce que ça me parle à moi, ma p'tite sociologie lyrique (et en aucun cas scientifique). J'en resors même p'tetre un peu schizophrène car ce que j'applique aux gens à l'instant X, je me l'applique dans le présent, sur le moi de cet instant X. C'est probablement ce qui me permet au final d'en gagner un certain recul, et de remplacer cette "vieille" intelligente (dont la sagesse réside généralement dans la simplicité pure et sans fioriture. A cet égard, j'suis sûrement un sacrès crétin) dont j'aurai besoin, mais que j'ai perdue bêtement à une époque. Comme les occasions pour moi de sortir de ma torpeur se font assez rare, j'essaie de trouver des solutions alternatives (et raconter ma merde en est une parmis d'autres) en esperant qu'elles deviennent durablement efficientes parce que ouais, on me l'a suffisament râbaché, il faut que j'arrête d'attendre quelque chose des autres. J'trouve ça bien dommage d'ailleurs, mais bon...
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: Larm le octobre 25, 2006, 00:53:16 am
smiley13
lachage de kro

Beh le texte, comme dj cabine, j'ai pas pu m'en déscotcher avant la fin. Le style passe niquel, je me suis senti proche du personnage, j'me suis bidonné pas mal de fois (t'expliques bien les dilemmes... genre la danse contemporaine, merde alors c'est exactement ce que je me dis quand j'en matte  smiley14 ) et retrouvé par ci par là.

C'est chouette !
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: Larm le octobre 25, 2006, 01:20:53 am
hmm j'avais pas vu la 2e page.

[mode psy] Je sais pas comment t'assumes ton texte derrière ton écran, mais tu le défends bien je trouve. J'ai un peu de mal à concevoir que le type si blasé qui transpire de ton texte, puisse dire apprécier la vie dans ce qui le débecte.
A mon avis ton attirance pour la sociologie et ce raisonnement froid, distant, c'est justement s'en éloigner de la vie, parce qu'elle te fait peur.
Vivre, c'est rentrer dans son corps et l'endosser comme un habit très confortable. En fonçant avec, vers nos buts.
Là ton personnage j'ai l'impression qu'il se confronte au monde, à la vie des autres, il se force à le faire, pour ne pas baisser les bras, mais qu'il n'y croit pas. Il ne veut pas y croire. Il y a quelque chose qu'il ne veut pas voir. Alors il s'enferme dans son monde sous clef, où le régulateur de distance avec l'Autre est ses mots.
Qu'est-ce qui bloque ? Le monde qui l'entoure est-il responsable du blocus émotionnel ? Ou bien la réponse est-elle ailleurs ? Evidente ? Tellement omniprésente qu'on finit par ne plus y préter l'attention et l'importance qu'elle mérite...
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: cindy cenobyte le octobre 25, 2006, 07:33:37 am
attention !


La lecture d' un texte de Larm dans cette partie du forum
 vous coutera 200 euros remboursé à 50% par la sécurité sociale
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: cloporte atomisé le octobre 25, 2006, 11:11:59 am
Citer
Vivre, c'est rentrer dans son corps et l'endosser comme un habit très confortable


J'aime beaucoup cette phrase... C'est très visuel finalement... Je me sens bien tout d'un coup dans mon habit très confortable..... smiley15  smiley14  smiley23
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: Tehanor le octobre 25, 2006, 19:28:05 pm
Citation de: "Larm"

Là ton personnage j'ai l'impression qu'il se confronte au monde, à la vie des autres, il se force à le faire, pour ne pas baisser les bras, mais qu'il n'y croit pas. Il ne veut pas y croire. Il y a quelque chose qu'il ne veut pas voir. Alors il s'enferme dans son monde sous clef, où le régulateur de distance avec l'Autre est ses mots.


Bruley disait que l'enfant vie dans la réalité, et fait parfois un pas de côté pour se construire son propre monde, le peuplant de personnages imaginaires en jouant avec sa pensée pour acquérir une liberté suffisante pour mieux se dégager de ses conflits internes opposant les exigences de la réalité aux impératifs du plaisir, le monde n'étant habitable que si sont ménagés ces déplacements. Pour ma part, je continue de faire ces pas de côté, sauf qu'ils ne me font pas marcher dans une conscience fabriquée, ils viennent à l'inverse me faire rencontrer la réalité. Du moins, c'est ce dont j'ai l'impression. Tu vises assez juste en fait, mis à part le fait que les mots ne sont pas qu'un régulateur de distance mais aussi l'expression des deux mondes à la fois. L'expérience réelle se répercute dans l'imaginaire du gosse qui s'en éloigne en prenant certaines libertés. Mon imaginaire se répercute dans mon attitude réelle qui, à défaut d'adopter naturellement le masque qui siet le mieux aux personnes avec qui je parle, prenderait quelques libertés aussi, et en essairait d'autres, juste pour me repaître de leur réaction face à l'inatendu : enfiler le masque de connard autour de gens qui te croient sympa, celui d'intelligent devant des gens qui te prennent pour un con, celui de la grivoiserie devant les autres qui te prennent pour quelqu'un de fin, etc...
J'pense d'ailleurs que je suis pas le seul à être dans ce cas. J'ai l'impression que mon imaginaire est devenu bien plus tangible que le réel, devenu quant à lui qu'une espèce de mascarade généralisée que beaucoup de gens prennent pour argent comptant, et qu'une partie du plaisir dont on en tirerait consisteraient à s'en amuser en détournant volontairement sa propre mascarade (ce qui n'est pas sans danger parfois).
Au final, quand je parlais de la torpeur dont j'avais pas souvent l'occasion de me sortir, c'est surtout parce qu'il existe peu de gens avec lesquels je puisse parler sans être obligé d'enfiler quelconque costume. Et le plus interessant aussi, est de remarquer que ce sont ces gens en question qui, le plus souvent, d'adonnent d'une manière aussi poussée que vous au même double, triple, quadruple jeu que vous avez mis en place, comme si le naturel se trouverait au final qu'en cherchant bien chez les personnes qui se dénaturent continuellement, et non pas chez celles qui ont adopté leur rôle au point de ne jamais en changer quelque soit la circonstance. Peut être ai-je tord aussi, mais vous aurez compris que j'suis quelqu'un qui aime bien pondre des théories foireuses.
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: deus ex machina le octobre 25, 2006, 20:32:34 pm
Bravo,  j'ai trouvé ca tres bien ecrit , et je l'ai aussi lu d'un coup.

j'attend les suivants  smiley4
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: cloporte atomisé le octobre 26, 2006, 13:34:36 pm
Citation de: "Tehanor"
                                                ... Beaucoup de choses...                                      


Alors ? Tu as arrêté une date pour le mariage ?  smiley15  smiley23



Le lecteur averti aura bien compris qu'il s'agit là d'une hyperbole pour faire comprendre au sieur Tehanor que j'apprécie grandement ce qu'il écrit....
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: Tehanor le octobre 26, 2006, 22:01:05 pm
Citation de: "cloporte atomisé"


Alors ? Tu as arrêté une date pour le mariage ?  smiley15  smiley23



Pas encore nan, mais t'habites où ? J'tourne pas mal en ce moment donc si j'passe pas dans ton coin, j'pourrai en profiter pour faire d'une pierre deux coups, d'une bière deux gosses.
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: Larm le octobre 26, 2006, 23:53:04 pm
(merci pour le tuyau : cyann et ben ça tue !)
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: riz le octobre 27, 2006, 20:12:51 pm
je comprends pas pourquoi tu parles de cyann and ben  smiley9
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: sqaw lee le octobre 27, 2006, 20:53:44 pm
ouai...alors que le magenta aussi et ben ça tue...
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: Larm le octobre 28, 2006, 10:24:41 am
Citer
« Parcontre, y'a un truc sympa qui joue bientôt la bas, c'est Cyan & Ben. J'te conseille vivement d'y aller parce que ça défonce bien. C'est un peu comme Portishead, un truc cool pour quand tu déprimes. J'suis deg' de pas pourvoir y aller.
- Ah nan, ça n'a rien à voir avec Portishead. Pourquoi tu peux pas y aller ?

Pas assez attentif mon petit riz au lait  smiley4
Titre: Une excuse pas valable
Posté par: riz le octobre 28, 2006, 10:39:15 am
Arf je devais avoir des tranches de bacon devant les yeux. Cyann and Ben ça doit être le seul groupe ardennais qui tienne la route, ça fait plaisir de voir leur succès.